Eltanin

Codifiée, clairement classée, représentant généralement des sujets religieux, la peinture médiévale européenne est l'un des genres les plus simples à  étudier.
Généralement axée sur la religion chrétienne et les fables (parfois la vie quotidienne ou les hauts faits d'un seigneur), elle comporte de nombreuses failles - comme l'absence de perspective véritable - jusqu'à  la Renaissance.

Les aspects les plus intéressants, à  mon sens, de l'imagerie médiévale ne sont pas la peinture elle-même, mais les enluminures et les tapisseries.



Commençons par la tapisserie de Bayeux (XIème siècle) que j'avoue apprécier pour son intérêt historique ainsi que sa clarté.

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Neanmoins, étant donné la conception assez simpliste de l'art à  l'époque médiéval, le plus intéressant est encore de plonger dans le sujet de la représentation et de découvrir les codes visuels importants. Je ne suis pas assez calé pour le faire, désolé, mais il me semblait qu'il fallait plutôt parler de cette veine que de la technique, il est vrai rudimentaire.

Oui, on peut résumer les inspiration comme venant de la religion et de la fable, mais il faut alors souligner la différence entre l'aspect du traitement de la religion à  l'époque et celui d'aujourd'hui, bien moins complexe. C'est comme comparer les livres d'aujourd'hui et ceux qui se pliaient à  la censure, à  ceci près que la censure religieuse était bien plus exigeante au moyen-Âge que la censure littéraire à  l'époque de Beaumarchais.

Cette tapisserie semble intéressante, mais tu ne pourrais pas nous détailler le "contexte" ?

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"Hélas! nous sommes maintenant arrivés dans le réel, quant à  ce qui regarde la tarentule, et, quoique l'on pourrait mettre un point d'exclamation à  la fin de chaque phrase, ce n'est peut-être pas une raison pour s'en dispenser !"

La Tapisserie de Bayeux, nommée ainsi parce qu'à  l'origine elle était exposée dans la cathédrale de Bayeux, mesure plus de soixante-dix mètres de long (72 si mes souvenirs sont exacts) et comprend une soixantaine de scènes qui racontent la conquête de l'Angleterre par les Normands.

Elle est parfois appelée "la première BD" car chaque scène contient un texte explicatif.

La Tapisserie de Bayeux est surtout l'une des plus belles oeuvres de propagande de l'Histoire. En effet, cette oeuvre est une splendide application du fameux "l'Histoire est écrite par les vainqueurs" : Guillaume le Conquérant y fait raconter sa version des événements de 1066, justifiant son expédition et mettant en scène le bon droit de son côté.

Pour rappel : en 1066 meurt Edouard le Confesseur, Roi d'Angleterre. Son surnom lui a été donné en raison de sa grande piété, qui l'a entre autre poussé... à  faire voeux de chasteté et donc à  ne pas avoir d'enfants. Pour cette raison, la succession est plutôt nébuleuse. Trois candidats très sérieux sont Harold, un seigneur anglais, Hardrad, Roi de Norvège, et Guillaume dit le Bâtard (étant fils naturel), Duc de Normandie.

S'il faut en croire la Tapisserie (qui, rappelons-le, est la version de l'Histoire de Guillaume), Edouard lui aurait promis, alors que le Normand séjournait en sa Cour, le trône. Et pour renforcer sa position, Harold aurait juré sur de saintes reliques de soutenir les prétentions de Guillaume.

Bref, lorsque Harold prend pour lui le trône, Guillaume le déclare parjure et commence à  préparer une expédition en vue de châtier l'anglais ; il médiatise l'affaire auprès des autres grandes cours d'Occident, obtenant l'approbation de nombre de ses pairs, jusqu'à  celle du Pape - comme quoi nous n'avons rien inventé avec la caution moral et les résolutions de l'ONU.

Guillaume traversera la Manche malgré de nombreux problèmes logistiques concomittants à  l'ampleur de l'expédition - plus de deux milles chevaliers, fer de lance des troupes normandes, nous dit la Tapisserie : ce chiffre suffit à  lui seul à  donner une idée d el'importance des effectifs déplacés...

Harold, pendant ce temps, repoussait une tentative d'invasion plus au nord de l'Angleterre près de York du troisième prétendant, Hardrad le Norvégien, qui trouva la mort dans la bataille. L'Anglais revient ensuite en catastrophe au sud, à  marche forcée, pour affronter Guillaume.

Le choc a lieu à  Hastings, le 14 octobre 1066, deux semaines à  peine après le débarquement des Normands. La bataille est incertaine, jusqu'à  ce que Harold tombe. Au soir, le champ de bataille est aux Normands, et moins de deux mois plus tard, Guillaume et son épouse Mathilde sont courronés Roi et Reine d'Angleterre en l'abbaye de Westminster, le jour de Noël.

La Tapisserie de Bayeux sera utilisée par Napoléon (toujours comme objet de propagande) lorsque lui aussi ambitionnera d'envahir l'Angleterre, des siècles plus tard.

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Il est facile de distinguer les jours où je suis de bonne humeur de ceux où je suis de mauvaise humeur : les premiers, je me définis comme obscurantiste et professe que l'Humanité a désespérément besoin d'être ramenée au niveau technologique d'il y a trois siècles ; les autres, je me définis comme nihiliste et professe que le meilleur avenir auquel l'Humanité puisse aspirer, c'est une extinction sans douleur.