Eltanin

"Ce n'est pas un hasard si une communauté d'intellectuels et libres penseurs abritent une telle proportion d'enseignants et d'artistes - voire les deux."

(Yves, 2007)


En ce topic, nous parlerons à  coeur ouvert du si noble, et paradoxalement si superfétatoire métier d'enseignant. Je propose d'entrée quelques pistes.

1) Pourquoi faire prof ?
2) Qu'est-ce qu'un bon prof, selon vous ?
3) Les boules puantes en cours, vous gérez bien ?

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1) Bon, ne nous leurrons pas, après sondages, il s'avère que mon secret le plus intime est finalement celui de tant de mes collègues : on devient souvent prof un peu par hasard, parce que ce stupide mythe que la fac est génératrice de boulot (ce qu'elle n'a pas à  être) y mène.
Après, de trop grandes doses de cynisme pouvant gravement nuir à  la santé, n'allons pas trop vite en besogne : les 18 heures de travail effectives en sont plus du double en travail utile. Cette vérité est indéniable mais la faire accepter à  beaucoup reviendrait à  leur ôter leurs dernières illusions : ne les privons pas de cela.
Pourquoi faire prof... Peut-être, j'espère, parce que l'on a quelque chose à  dire, et que l'on se bat contre une hydre : l'apprentissage obligatoire. Vous voyez le challenge ? Réussir à  convaincre des adultes en devenir que cette privation de leur temps libre n'est pas une perte de temps et mieux ! Qu'elle leur sera utile, belle et agréable. Fi de la transmission de quoi que ce soit, de la formation, on cherche à  dire quelque chose, à  comprendre, grâce à  cette compréhension, donner des armes aux élèves pour qu'ils puissent nous appuyer, nous contredire...
Et je me tais, le lyrisme ne me sied pas.

2) Je ne répondrai pas à  la question parce que j'aimerais savoir de quel côté du bureau on la pose.

3) Bienvenue en 2007, ère du "Ouaaaais mais le dernier Naruto, il pue trop."
Ah si, j'ai eu la super glue dans l'oeil d'un petit camarade. Je gère, l'infirmière est gentille.

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There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
and no 'green with envy' in a black and white world.

Ceci est (hélas ?) véridique. Beaucoup trop de profs se croient payés pour recopier un cours au tableau, souvent le même d'année en année, avec une écriture laide et moultes erreurs. Ils pensent avoir ce droit sous prétexte qu'ils "maîtrisent" leur sujet, bien qu'ils ne fassent bénéficier personne de leur vaste expérience. Ils ne sont, en cela, que de vulgaires "donneurs de rythme" : l'élève, parce que le prof est humain, et parce qu'il impise une certaine vitesse, est incité à  suivre, là  où il lirait un livre sans grande attention, et en prenant trop son temps. Mais c'est tout. A la limite, un pion n'est-il pas tout aussi efficace ?

J'aime bien l'idée de monter un cours "stylisée", original et truffé d'anecdotes... et pourtant, mettre un prof par amphi est une pratique moyen-âgeuse et totalement injustifiée à  l'époque de la télévision numérique. Pire : c'est sans doute la pression d'un lobby enseignant attaché à  ses petits acquis mesquins qui maintiens cette situation. Prof, c'est un bien beau métier, mais une véritable imposture, en même temps.

(Je parle ici de profs de fac, il n'en va pas de même pour ceux qui ont à ... "dompter" une classe par leur charisme.)

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I) Pourquoi faire prof ?

- Vous aimez parler ?
- Vous aimez vous écouter parler ?
- Vous aimez avoir l'impression qu'on vous écoute quand vous parlez ?
- Vous aimez pouvoir sévir quand votre douce illusion (voir point 3) est brisée ?

Vous avez les bases pour être professeur.

- Vous aimez une matière enseignée en collège/lycée ?
- Vous aimez en parler ?
Au choix : Vous aimez les enfants ?/Vous aimez tellement votre matière que vous pouvez supporter les enfants ?

Vous êtes poussé vers la destinée de prof.

Enfin, si vous avez au moins une licence dans la matière en question, alors vous satisfaisez aux critères pour prétendre être prof.

II) Qu'est-ce qu'un bon prof ?

Un prof qui est passionné par sa matière et qui a l'énergie de (tenter de) de transmettre cette passion et les connaissances qui vont avec.

A noter qu'une fois titularisé, le bon prof est celui qui se pointe au boulot à peu près à  l'heure et qui n'agresse pas (sexuellement ou physiquement) ses élèves ; vu qu'il est titularisé, hormis faute professionnelle grave comme celles citées plus haut, il n'a plus rien à  craindre.

III) Les boules puantes

Prof "âme sensible et pleurnicharde" => envoyer le fautif au CPE.
Prof "sadique et sournois" => contrôle surprise pour toute la classe et bien rappeler aux élèves à  qui ils doivent cet agréable interlude.

D'autres questions ?

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Il est facile de distinguer les jours où je suis de bonne humeur de ceux où je suis de mauvaise humeur : les premiers, je me définis comme obscurantiste et professe que l'Humanité a désespérément besoin d'être ramenée au niveau technologique d'il y a trois siècles ; les autres, je me définis comme nihiliste et professe que le meilleur avenir auquel l'Humanité puisse aspirer, c'est une extinction sans douleur.

Parlons de ce travail personnel : j'ai rencontré, dans ma scolarité, bien trop de prof qui s'auto-submergeaient de copies à  corriger, et arrivaient chaque jour tellement crevés que la qualité de leur cours s'en ressentait douloureusement. Selon eux, un bon prof, c'est un prof consciencieux dans la correction de copies (que personne ne lit). A l'inverse, les meilleurs profs que j'ai connus étaient loin d'être des bourreaux de travail : écouter leur cours suffisait à  comprendre et mémoriser.

Tout ça pour dire : les copies, ça saoûle tout le monde. Vivent les QCM !


De mon côté, après une prépa scientifique, j'aurais logiquement du m'orienter vers une école d'ingénieur... mais j'ai voulu faire mon rebelz, et aller à  l'ENS (Cachan). [L'ENS, en passant, c'est vraiment pas cool, même si on touche 1500 € bruts par mois : profitez bien de la fac, y'a qu'ça d'vrai.] Pourquoi ? Raison affichée : parce qu'un prof est plus maître en sa matière qu'un ingénieur ; un prof décide de son travail alors qu'un ingénieur le subit. Raison officieuse : parce que les vacances scolaires, on a beau dire, c'est très important pour l'équilibre mental (qui osera le nier ?)

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vous savez, il y a aussi des profs qui travaillent dans le privé. C'est le cas notamment dans les écoles d'ingénieurs.

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Meaow, c'est pas la même chose que Miaou ! C'est plus pointu, plus exotique ! Certes, c'est un anglicisme, mais... L'anglicisme dans les onomatopées me va ! Yeah !

Raphaël


Ah, glander n'est pas de tout repos !

Kanar

La correction de copie n'est que l'effet d'une demande d'un certain nombre de résultats de la part du ministère que, en première année, il est mal vue de contrarier. Non. L'organisation d'un cours, la progression au sein d'une année, d'un mois, d'une heure, les activités, ni trop longues, ni trop courtes... Par bien des aspects, organiser un cours est la mise en scène d'un petit one man show.
Et ces cours "agréables", qui le sont aussi pour le professeur, sont à  ciseler en beaucoup de temps.

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There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
and no 'green with envy' in a black and white world.

Trop de vacances (6 semaines/an), tuent les vacances, bande de mous !

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Trop de "trop de [quelque chose] tue [quelque chose]" tue "trop de [quelque chose] tue [quelque chose]", aussi.

C'est le parfait exemple d'expression qui était employable jusqu'à  ce que sans raison tout le monde l'utilise. Comme "c'est clair" ou "un bon [quelque chose] des familles".

Je reste perplexe quant aux raisons de ce genre de mouvement de populace linguistique.

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En effet, mais ça ne vaut pas le [quelque chose], ou pas.

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C'est quoi un CPE ?

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Is it can be hugs tiem now plees?

Conseiller Principal d'Education. Le type que moins les élèves voient, mieux ils se portent.

Cap. Peter> ce genre de remarques masquent systématiquement une profonde jalousie envers les quatre mois de vacances annuels dont nous jouissons. Tu peux mentir aux autres mais pas à  toi-même.

Je te laisse maintenant argumenter sur le fait que non, nos petits privilèges ne t'inspirent que mépris et que tu es heureux de tes propres rythmes de travail si agréables et épanouissants.

(Ou les rythmes de travail que tu auras une fois finies tes études si tu es encore dedans.)

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Il est facile de distinguer les jours où je suis de bonne humeur de ceux où je suis de mauvaise humeur : les premiers, je me définis comme obscurantiste et professe que l'Humanité a désespérément besoin d'être ramenée au niveau technologique d'il y a trois siècles ; les autres, je me définis comme nihiliste et professe que le meilleur avenir auquel l'Humanité puisse aspirer, c'est une extinction sans douleur.

En effet, je pensais rattrapper le temps perdu avec la fac, mais c'ets peine perdue.


Loin de la cette idée ! Seulement, trop de congés peuvent, à  réptition, ralentir l'activité cérébrale (aucune référence, peut être parce qu'il n'en existe aucune ?!).

Mon ironie a été mal interprétées, voilà  tout.

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J'ai des excellentes relations avec les miens (faut dire, siéger au CVL et au Conseil d'Administration, ça aide)

Non, moi j'ai deux ambitions: le Barreau ou le Professorat d'Histoire Géographie.
Maintenant, je veux pas enseigner au college, non, pas au college.

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Néant Vert, le premier site sans slogan.

Pour la troisième question: Etre en lycée pro impose d'ètre constamment sur ses gardes et tres réactif. Je ne veus pas dire par là  que je risque de me faire poignarder à  chaques cours. Non, je parle plus de gérer un groupe d'élèves éxtrèmement hétéroclites, ce qui se révèle être un putain de casse tète. Autant les Bacs Pro bien que nombreux sont assez équilibrés, autant dans les CAP et BEP on côtoie tout les cas de figures dans une classe de 15 élèves :les brutes, les bordéliques, les dissipés, les illétrés (j'en ai), les mous, les calmes, les bosseurs, les glandeurs...

Bref, d'autant que ma matière, l'Education Esthétique, est perçue comme une récréation où on peut parler, écouter de la musique et ne rien foutre. Laisser passer une de ces choses est une bourde très dure à  rattraper en cours d'année.

Mais bon ce qui m'en fait le plus baver c'est le système de photocopies du lycée très mal foutu, surtout pour un stagière obligé de faire ses cours sur le tas. J'ai un compte de 500 photocop pour l'année (déjà  épuisé) et pour en avoir d'autres je dois donner les maquettes au service reprographie 48h avant

Du coup j'ai régulièrement des envies de sacrifices humains

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MY FIST FOR SATAAAAAAAAAAN §§§