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L'Eugénisme
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Auteur:  Arkh [ 09 Mai 2007, 19:23 ]
Sujet du message:  L'Eugénisme

Revenons à  la base du problème. Au fond, pourquoi c'est mal ?

Auteur:  Jalk [ 09 Mai 2007, 19:26 ]
Sujet du message: 

Parce que ça permet à  des gens de faire du mal à  d'autres ? (oui, comme la guerre, le racisme, le football et le coca cola)

Auteur:  Arkh [ 09 Mai 2007, 19:27 ]
Sujet du message: 

Je ne parle pas de l'épuration ethnique, mais de la sélection de gènes avant la naissance.

(Bonus : http://www.dailymotion.com/relevance/se ... arkogenome)

Auteur:  Raphychou [ 09 Mai 2007, 19:47 ]
Sujet du message: 

Tout comme l'innéisme mène directement à  l'eugénisme, ce dernier est la porte ouverte à  l'appauvrissement génétique ultime et à  l'absence d'évolutivité de l'espèce.
Au final, il est clair qu'à  la recherche des humains "parfaits" seront déterminés un certain nombre de modèles, parce que c'est cela qu'implique la sélection génétique. C'est la fin de la diversité physique et du bouillon de culture qu'est la survivance d'une espèce entière. C'est la voie royale vers la transformation de l'être humain en un autre type d'entité disposant du contrôle parfait de ses gènes, et s'adaptant dorénavant aux climats et aux conditions de vie diverses non par le brassage, mais par le génie génétique. L'appauvrissement physique favorisera aussi, indéniablement, l'appauvrissement psychologique, culturel et intellectuel, et créera d'abord, dans la période de transition de l'humain au surhomme, des troubles psychologiques (les systèmes éducatifs, familiaux, sociaux en général n'étant pas adaptés à  des effectifs quasiment identiques - on peut parier qu'on différenciera désormais ceux qui ont les narines un brin trop larges ou qui se coupent les cils de la paupière droite, mais ça reste minime et absolument pas comparable à  la diversité actuelle - , c'est la catastrophe), ensuite une mentalité foncièrement différente de l'actuelle. Ne péchons pas par ethnocentrisme, ne croyons pas que l'homme de demain dans un monde eugéniste réfléchirait comme nous. Impossible de prévoir son mode de pensée... peut-être en colonie, effacement total de l'individu ?
Je pense, de toute façon, que la question ne se pose pas. L'eugénisme paraît être un suicide de l'espèce humaine à  long terme ; la nature est diversité, chaos, ordre sans cesse maintenu, équilibré, par sa nature intime de désordre et de foisonnement. Introduire une neutralité, une unité répétée encore et encore là -dedans, une intentionnalité à  un niveau d'hérédité, c'est la porte ouverte à  toutes les répercussions absolument imprévisibles, et, encore une fois, à  l'inadaptation.
L'eugénisme est également la porte ouverte à  une éternelle et "justifiée" séparation de la société en castes inaltérables. Un ouvrier n'a pas besoin de naître intelligent. D'ailleurs, pourquoi d'autres personnes que l'élite devraient-elles voir leur intelligence génétiquement favorisée ? Etc, etc. Relire à  ce propos "Le meilleur des mondes" d'Huxley, toujours d'actualité.

Bref, l'eugénisme, à  terme, c'est le carcan, l'immobilisme et l'aliénation philosophique.



Je conclurai ce message en citant tes propres mots :

Arkh a écrit:
Car ce qui fait l'intérêt de l'humanité, c'est bien la dose d'imprévisible qu'elle contient, et qui ne pourra jamais être incluse dans des cycles parfaits et immuables. C'est, en un mot : l'Evolution, faite de contraintes et d'inattendu, et que l'on détruirait en supprimant ces contraintes et cet inattendu.

Auteur:  Arkh [ 09 Mai 2007, 20:10 ]
Sujet du message: 

Ah, voilà  qui démarre bien.

Citer:
L'appauvrissement physique favorisera aussi, indéniablement, l'appauvrissement psychologique, culturel et intellectuel, et créera d'abord, dans la période de transition de l'humain au surhomme, des troubles psychologiques [...]


Pourrais-tu préciser le lien entre l'appauvrissement physique et l'appauvrissement intellectuel ? Je pense qu'il n'est clairement plus d'actualité.

Ton propos serait valide si l'homme évoluait de la même façon que l'animal : par brassement génétique, et rien d'autre. Or, nous avons abandonné cette évolution pour celle, infiniment plus rapide, de la technique, de la culture, de la philosophie... Et s'il y a bien quelques écologistes radicaux pour prôner le retour à  la "bonne vieille évolution", je ne pense pas que vous soyez prêt à  renier tout ce qui vous a formé dès la naissance, pour ne conserver que votre physique.

Je ne vois donc aucun inconvénient à  sacrifier notre évolution "animale" (tellement lente que le monde aurait périt sous quinze guerres thermonucléaires avant qu'on ne constate la moindre mutation physique - ah, suis-je bête, avec la radioactivité...) à  notre évolution "humaine", puisque c'est cette dernière qui nous porte. Et cela, par l'eugénisme.

L'eugénisme, c'est nier le côté inné de notre individualité, au profit de son côté acquis - puisque c'est uniquement l'acquis, et non plus l'inné, qui nous différencie. Cela semble paradoxal avec tous les discours anti-eugénistes, et pourtant...

Il y a objecter, mais j'attends d'autres réactions pour continuer (ne nous embrouillons pas).

Auteur:  Fab [ 09 Mai 2007, 20:12 ]
Sujet du message: 

J'avoue avoir du mal à  te suivre.
Tu voudrais privilégier quelles caractéristiques au juste ?

Auteur:  Raphychou [ 09 Mai 2007, 20:33 ]
Sujet du message: 

Je comprends ta logique en la matière, Arkhounet, mais elle ne survit pas à  la prise en compte des détails.

Pour ce qui est des répercussions de l'eugénisme physique, m'est avis que notre individualité, qui vaut déjà  si peu au regard de certains, ne pèserait guère dans la balance du développement d'un être s'il était face, tous les jours, à  des visages beaucoup trop semblables à  celui qu'il regarde dans le miroir. Tout notre rapport à  autrui pourrait en être bouleversé.

Au niveau purement psychologique, croire que nous pourrons faire table rase des prédispositions génétiques de certains, c'est méconnaître l'effroyable complexité de l'alchimie cérébrale, fondamentalement imprévisible, et de l'éventail de complications qui découleraient, de toute manière, d'une intervention de ce type :
- Dérives sécuritaires, la tentation est forte d'ôter à  un être toute possibilité de commettre des actes que la morale réprouve.
- Répercussions subtiles d'une correction génétique dont l'on n'aura observé les effets que sur le court terme ; et si, en "ôtant le gène de la grosse violence qui fait mal dans les dents" chez les personnes qui en sont affligées, on les transformait directement en sociopathes inguérissables ?

Auteur:  Tribersman [ 09 Mai 2007, 20:54 ]
Sujet du message: 

L'eugénisme c'est beaux sur le papier pour créer le "meilleur des mondes".

Mais dans la réalité on ouvre juste la porte a toute les dérives que peut encore envisager le cerveau humain loin de s'être libéré de toute notions "abstraite" pour se réinventer lui même.

Auteur:  Morgan Kane [ 10 Mai 2007, 08:12 ]
Sujet du message: 

L' eugénisme est le totalitarisme .. cf le meilleur des mondes de Huxley, entre autres !

les scientologues, les nazis, les staliniens sont/étaient des eugénistes. Il y a là  un phantasme de contrôle absolu de l' indéterminé et de l' humain.

Surtout, cela revient à  traiter l' homme cmme un objet, comme un moyen, donc à  le nier en tant qu' homme !

En plus, cela ne marchera pas :

- appauvrissement et différenciaition de l' espèce humaine, perte de gènes qui, par la suite pourrait être important.

- le gêne n'est pas tout ! Deux individus peuvent avoir le même gène, le premier en " fera queleque chose " ( d epositif -m usique ou négatif- cancer ) et chez le second, il restera dormant pour des raisons multiples... environnementales, psychologiques,etc

Auteur:  Captain Howdy [ 10 Mai 2007, 09:17 ]
Sujet du message: 

Sur le simple plan historique, cela entre dans la continuité des penseurs qui, depuis le Moyen-Âge, considère que l'homme est au-dessus de la nature mise à  sa disposition. La conséquence de ce beau raisonnement, en-dehors des futiles querelles théologiques, est le désastre écologique que l'on observe actuellement. Il y a toujours cette volonté de l'humanité de vouloir égaler ou dépasser D*ieu, quelque soit ses croyances car comme Eisntein le disait: "D*ieu ne joue pas aux dés." Dans ce sens, on pourrait se demander si cette volonté de vouloir tout maîtriser ne dissimule pas une peur de la vie...

On pratique déjà  une forme d'eugénisme en détectant les trisomies de tout type dans l'embryon et en laissant le choix de son existence aux parents. Même si ce processus est légitime dans le cas de certaines qui sont mortelles à  court terme, on peut se poser des questions d'ordre éthique dans le cas de trisomies handicapantes. On le pratique aussi depuis des siècles dans la sélection des espèces animales et végétales, grâce à  l'agriculture et l'élevage. Dans ce sens, les OGM ne sont qu'une forme améliorée de méthodes ancestrales.

Auteur:  Yves [ 10 Mai 2007, 13:59 ]
Sujet du message: 

Il y a une différence d'échelle entre la pratique macro et la pratique micro... différence d'échelle qui fait tout.

Auteur:  Zohar De Malkchour [ 12 Mai 2007, 01:35 ]
Sujet du message: 

D'un autre côté, la fulgurante marche des progrès médicaux a permis à  de nombreux humains de survivre malgré des déficiences à  la naissance qui autrefois auraient été mortelles. De ce fait, la diversité génétique en est complètement changée.

On notera aussi que notre évolution actuelle en tant qu'espèce, ou même races, est bloquée par les incroyables progrès de déplacements empêchant l'isolement et donc la spécialisation. D'autant que notre stade actuel est vu par beaucoup comme un stade tout à  fait suffisant.

Ainsi, si l'eugénisme est un moyen de sélection non-naturel, les progrès médicaux le sont tout autant. De là  à  imaginer une balance entre les deux, il y a un pas qui est difficile à  franchir tant les risques pré-cités plus haut sont importants.

À l'évidence, une société, où le néo-eugénisme (sélection des gamètes des parents pour n'en retenir que les plus performants, du moins sans tare) serait parfaitement contrôlés pour empêcher les abus, éviterait bien des drames (maladies de peau comme l'acné, problèmes de vue, d'ouïe, maladies rare et invalidantes comme les os de verre, maladies neuro-dégénérative comme la sclérose en plaque... etc.).
Mais l'homme ayant toujours échoué à  agir avec sagesse, risque encore une fois de faire une grosse bourde.

C'est pourquoi même le néo-eugénisme est regardé avec crainte. On notera l'excellent film sur le sujet : Bienvenue à  Gatacca.

Auteur:  Tribersman [ 12 Mai 2007, 13:46 ]
Sujet du message: 

Je suis d'accord avec l'idée d'intervenir dans le processus pour justement éviter de transmetre des tares héréditaires dont les conséquences et les probabilitée de transmission au foetus sont déjà  connu.

Ca peut paraitre choquant mais si par exemple c'est beaux d'être capable de faire vivre un enfant née avec un demi-cerveau ou un diabète héréditaire exeptionnel, ce n'est pas le genre de chose qui aide la sécurité sociale, et si les parents sont conscient du risque avant même d'avoir voulu faire l'enfant autant leur donner les moyens de l'éviter.

Mais il faudrait bien faire la distinction entre le risque potentiel et le risque certifié, Sinon ca ne serait pas plus morale que l'eugénisme

Et faire de l'eugénisme pour "améliorer" ou "façonner" l'espèce humaine : NON !
Même dans l'hypothétique cas ou on la science serait assez avancée pour ça, c'est de toute façon contre toutes morales civilisées.

Auteur:  Morgan Kane [ 12 Mai 2007, 17:26 ]
Sujet du message: 

Le problème est que les généticiens sont persuadés qu' ils trouveront le gène de la délinquance, de l' homosexualité, de la pédophilie, etc .....

A défaut d' éliminer les gènes, éliminer les individus sera plus facile .

Or, un individu est autre cose ou/et plus que ses gènes. Des individus porteurs des mêmes gènes ne réagissent pas d ela même manière dans les mêmes circonstances. L' environnement, le hasard jouent un rôle capital.

Par ailleurs, un gène est une partie d' un ensemble complexe à  l' ééquilibre duquel il contribue .. en éliminer un risque d' avoir des conséquences secondaires non maîtrisées.

Or l' exemple des maïs transgéniques montre les limites de ces choix.

Auteur:  Yves [ 12 Mai 2007, 18:13 ]
Sujet du message: 

Et comme cela a été fait remarquer plus haut : l'espèce humaine, avec le discernement et la retenue qui sont ses caractéritiques premières, risque de ne pas se contenter de toucher aux gènes porteurs de maladie génétiques par exemple, acte indubitablement et objectivement acceptable ; notre bon président le prouve, transformer cette possibilité en outil de pouvoir est le chemin le plus probable...

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