Eltanin

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MessagePublié: 30 Oct 2007, 01:02 
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Pamplemousse Panchromatique
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Nous naissons dotés de diverses spécificités innées. Nous sommes plus petits ou plus grands que les autres, ou bien de taille moyenne, et déterminés génétiquement à  atteindre une autre taille. Si nous sommes bien nourris et bien soignés, nous pourrons réaliser à  ce niveau notre potentiel maximum. De même, nous n'avons pas prise sur notre couleur de cheveux, notre myopie, notre appétit, et d'innombrables aspects de notre métabolisme. C'est ce que l'on appelle l'inné.
Mais il y a également ce que l'on nomme l'acquis. Ce que nous devenons, ce que nous apprenons, ce que nous recevons. Or la différence entre inné et acquis est illusoire : dans les deux cas, nous ne décidons pas. L'enfance est un stade chaotique où nous obéissons à  des pulsions quasi aléatoires, et où nous nous modelons progressivement en fonction d'un environnement. La quantité de facteurs à  prendre en considération est infinie, le moindre caillou, le moindre jouet a une importance capitale.

Le libre arbitre, dites-vous ?
Il est vrai : nous sommes déterminés par nos choix. Mais voilà  le hic : nos choix ne sont pas nos choix. Ils s'effectuent toujours en fonction de ce que nous sommes. Et avons-nous décidé de ce que nous sommes ?
Non. Il n'y a pas de choix libre, il n'y a pas d'acte libre. Nous restons prisonniers de notre identité. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce serait un paradoxe fondamental que de choisir au-delà  de ce que nous sommes ! Même remettre le choix entre les mains de quelqu'un d'autre ou le confier au hasard (via la pièce de pile ou face) est une décision en soi, une décision que nous n'effectuons pas librement. Notre volonté est le résultat de notre être modelé par notre parcours passé.

Personne n'est responsable de ce qu'il est. Et à  ce titre, l'orgueil, la fierté sont des émotions bien naturelles, mais également des aberrations. De même que la honte, elles ne pourront jamais acquérir nulle légitimité logique.
Nul n'est responsable d'être bon ou mauvais, égoïste ou altruiste, ou quoi que ce soit encore. On n'exerce pas l'ombre d'un contrôle. On ne choisit pas de devenir quelqu'un librement : on le fait en fonction de certains facteurs.
Chacun agit en fonction de ce qu'il croit être juste, ou de sa psychose, ou bien de sa névrose, ou de ce qu'il croit devoir faire, ou de sa propre survie. Ces priorités elles-mêmes sont gérées par rapport à  l'identité, toujours : certains vont se faire passer au premier plan, d'autres aider leurs proches (altruisme dérivé de l'égoïsme,)

On ne peut pas véritablement blâmer les criminels pour commettre des actes, parce qu'à  leur place, avec leur parcours (véritablement à  leur place, donc), on aurait fait pareil. La preuve, c'est qu'ils l'ont fait. Tous les êtres humains commencent identiquement, tous les êtres humains sont des êtres humains, tous nos semblables sont des "Moi" ou des "Vous" alternatifs, qui ont seulement évolué différemment. Le manque d'empathie intellectuelle vient de l'illusion terrible que quelqu'un mérite sa punition, parce qu'il a choisi d'agir "mal". Mais il y a bien quelque chose qui l'a poussé à  agir, et si c'est un certain égoïsme, s'il l'a fait en toute connaissance de cause, avec cynisme, s'il en rit en étant parfaitement conscient de ses actes, le malheureux est encore plus à  plaindre : son parcours l'a amené à  éviter les remords, ce qui lui ôte la majeure partie de ses chances pour se tirer de là .

On ne peut pas vraiment féliciter les travailleurs et les personnes qui cherchent constamment l'amélioration. Puisque cette opiniâtreté naît du parcours passé (dusse-t-il être ponctué de choix déterminés par l'identité modelée), il n'y a nul mérite. Celui-ci n'est qu'illusion, tout comme la liberté.

Mais le système en place, cependant, est bon. On doit bien punir les criminels, pour leur offrir la possibilité de redresser leur parcours. On doit bien récompenser l'effort, histoire de motiver les troupes. Du reste, la voie de l'activité est la meilleure possible. Si les choses restent en place, elles stagnent. Alors il faut agir, oeuvrer.

Nous voilà  donc face au paradoxe suivant :
- En considérant le raisonnement ci-dessus, la responsabilité est impossible, les gens ne sont pas responsables de ce qu'ils sont, jamais.
- On doit pourtant développer cette responsabilité afin de permettre la survie du groupe et de l'individu, et tendre vers l'amélioration.

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MessagePublié: 30 Oct 2007, 11:28 
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** en sanglots **


Noooooonnnn !!! Je suis maître de moi-même vous entendez !!! Je suis maître de mon destinnnn !!!!!!! Houaaaaa !!!!

Je ne suis pas qu'un pion sur ce jeu d'échecs qu'est le monde !!

** Bruit de verre brisé **


Bon sérieusement je vois mal où est la question à  se poser puisque comme tu le dis : Quoi que l'on fasse on suivra toujours un cheminement de cause à  effet inévitable (puisque non connu à  l'avance).

Si on te demandais maintenant : Est ce que tu as choisi d'être un Admin (et un dictateur), qu'est ce que tu répondrais ?
C'était dans ton ADN ? C'était ton destin ? - que tu ne peut pas connaître à  l'avance sans le changer -

On ne vit que dans le présent avec des références du passé. Le futur n'est fait que de supposition et d'hypothèse.

[Insert here rational explanation discrediting Raphy]

Enfin bref je vois mal ce que je peux dire d'autre alors je vais m'éclipser avant de me faire taper dessus pour je ne sais pas encore quelle raison (comme prédit par la Loi de Murphy).

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MessagePublié: 30 Oct 2007, 18:17 
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
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JE SUIS UN HOMME LIBRE !

Sérieusement, si l' homme était prédéterminé et conditionné à  ce point, il n' y aurait plus de place ni pour le libre arbitre ou pour la responsabilité. En revanche, d' une part, on pourrait prédire le comportement individuel futur de chaque individu et, d' autre part, on pourrait prédire l' histoire future, cf Fondation d' Asimov.

Mais l' homme est affecté de libre arbitre et le principe d' incertitude joue en sa faveur. Il assure l' existence du libre arbitre et permet d' affirmer la responsabilité de l' homme face à  ses choix.


Même si ce libre arbitre s' exerce dans un cadre déterminé.

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Smouales étaient les borogoves


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MessagePublié: 30 Oct 2007, 18:37 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Je crois que je me suis exprimé de manière un peu embrouillée, et je m'en excuse.

Je ne crois pas à  la prédestination, mes convictions en la matière n'ont rien de fataliste (et plus que tout, je déteste les points de vue jansénistes). Chacun d'entre nous choisit bel et bien sa voie ; simplement, il la choisit en fonction de ce qu'il est, et donc, logiquement, il ne la choisit pas librement, dans l'absolu.

Je considère qu'il est impossible de prédire le comportement de chacun, d'abord parce que l'on ignore toujours des facteurs constitutifs de la personne (d'ailleurs, la personne elle-même ignore certains facteurs constitutifs, je renvoie à  l'inconscient), ensuite parce qu'il y a une part de hasard dû à  ce que j'appelerais une certaine "chimie aléatoire" du cerveau, et pour finir, surtout, parce que nous changeons. Nous n'arrêtons pas de changer. Nous sommes sans cesse remodelés. On ne peut pas savoir ce que quelqu'un deviendra parce que l'on ignore ce qu'il verra, ce qu'il entendra, ce qu'il lira, qui il rencontrera.

Quand tu parles de cadre déterminé, Morgan, je pense que tu vois ce que je veux dire. La liberté est bel et bien là , elle ne peut seulement être absolue.

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MessagePublié: 31 Oct 2007, 16:06 
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Carambar hypergolique
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Localisation : La ville des Lumières
En résumant ta pensée, Raphaël, tu es comme le mathématicien du livre Prélude à  la fondation :
Tu dis que le destin de chacun est fixé depuis le début de l'univers et ce que l'on nomme hasard est tout simplement ce que nous ignorons. Toutefois, même si nous connaissions tous les facteurs à  l'Å“uvre dans le déroulement du temps, la puissance de calculs nécessaire pour le prévoir dépasserait les possibilités de l'univers.

Raphaël, je ne comprends pas pourquoi alors tu ne nies être un fataliste. Tu en as toutes les spécifications. Tu dis qu'il est vain de croire que l'on possède le libre arbitre. Tu dis aussi que personne n'est responsable de ses actes puisque tel était le destin mais par contre qu'il faut jouer le jeu car tu penses qu'il est nécessaire de jouer la comédie afin que la société fonctionne au mieux.

C'est du fatalisme pur et dur mais peut-être est-ce le terme en lui même qui te déplait ? Une question d'image ?

Quoiqu'il en soit, j'ai peut-être un moyen de te changer les idées ou mieux de te rassurer... La mécanique quantique prouve tous les jours qu'il existe une part de hasard. Ce n'est pas un problème de calcul ni de méconnaissance des facteurs, c'est tout simplement que la nature est ainsi.
Je pense t'avoir déjà  parlé d'un dispositif pour créer du hasard : Il s'agit d'une vitre semi-réfléchissante vers laquelle un faisceau de lumière est orienté. Ce faisceau n'envoie qu'un seul photon à  la fois. Au contact avec la vitre, les photons constitutifs du faisceau sont donc soit réfléchis soit libres de passer. Et ceci est imprévisible. On a alors des suites totalement hasardeuses de 0 et de 1, comme par exemple : 0010110100111011100.

_________________
Meaow, c'est pas la même chose que Miaou ! C'est plus pointu, plus exotique ! Certes, c'est un anglicisme, mais... L'anglicisme dans les onomatopées me va ! Yeah !

Raphaël


Ah, glander n'est pas de tout repos !

Kanar


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MessagePublié: 31 Oct 2007, 16:30 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Te refuses-tu à  saisir ma pensée ou l'as-tu mal comprise ? Je vais me répéter (et détailler par la même occasion).

Raphy a écrit:
Je considère qu'il est impossible de prédire le comportement de chacun, d'abord parce que l'on ignore toujours des facteurs constitutifs de la personne (d'ailleurs, la personne elle-même ignore certains facteurs constitutifs, je renvoie à  l'inconscient), ensuite parce qu'il y a une part de hasard dû à  ce que j'appelerais une certaine "chimie aléatoire" du cerveau, et pour finir, surtout, parce que nous changeons


Je ne suis pas un fataliste. Un fataliste croit au destin. Je ne crois pas au destin, rien d'inéluctable ni de surnaturel dans ma vision de la chose.

Et surtout, le fatalisme est connoté ! Il se rattache à  la notion de prédestination, laquelle est tout ce qu'il y a de plus logique et raisonnable, mais se trouve embourbée dans un imbroglio judéo-chrétien impliquant le libre arbitre.

Quand un homme veut changer, il peut changer. Il n'est pas condamné à  agir éternellement d'une manière ou d'une autre.
Mais la décision d'évoluer dans une direction réclame un ensemble de conditions préalables pour être entérinée. Et ces conditions, terreau du changement, varient selon les individus. Pour avoir envie d'être d'une manière ou d'une autre, il faut avoir suivi un cheminement particulier préalable : nos désirs sont eux aussi conditionnés par ce que nous sommes. Pour certains, la vie idéale, c'est une petite maison, un couple stable, un enfant. Pour d'autres, c'est le succès, la fortune, les voyages, ou que sais-je encore.

Je crois que nous pouvons changer et choisir, mais pas dévier de la route. Ce n'est pas contradictoire ; le changement est seulement prévu à  l'origine dans la direction de la route.
Bien sûr, cette conclusion ne vaut que si l'on considère que le futur est unique, fixe. Dans une vision plus arborescente du temps, les changements sont pris en compte.
Mais la chose reste valable : nous faisons nos choix en fonction de ce que nous sommes.



Tu peux dire, par contre, que je suis déterministe. Et là  encore, ce n'est pas tout à  fait exact : le déterminisme au sens philosophique suppose, m'est avis, une compréhension des mécanismes qui amènent l'homme à  être ce qu'il est et à  agir comme il agit. Comme s'il y avait, en la matière, des lois scientifiques. Or je crois ces mécanismes fondamentalement insondables. On peut éclaircir certains processus, mais la plupart sont hors de portée du sujet concerné comme des personnes qui souhaiteraient l'analyser.
Je ne joue pas sur les mots, je précise ma conviction : si l'homme est déterminé, c'est de manière incompréhensible.




Zohar a écrit:
En résumant ta pensée, Raphaël, tu es comme le mathématicien du livre Prélude à  la fondation :
Tu dis que le destin de chacun est fixé depuis le début de l'univers et ce que l'on nomme hasard est tout simplement ce que nous ignorons. Toutefois, même si nous connaissions tous les facteurs à  l'Å“uvre dans le déroulement du temps, la puissance de calculs nécessaire pour le prévoir dépasserait les possibilités de l'univers.


Là , par contre, je me dois d'approuver. Oui.
Le temps tel que je le vois est fixe, j'ai d'ailleurs du mal à  considérer qu'il puisse être autrement, qu'il y ait un présent objectif (mais on peut penser différemment, Grhyll m'avait jadis exposé qu'à  son sens, le passé était inexistant, de même que le futur, qu'il n'y avait que le présent... et en un sens, pour l'humain, ce sera toujours le cas).
Du coup, l'avenir, l'avenir que chacun se choisit, ou va se choisir, chacun l'a déjà  choisi, en quelque sorte, et s'y est déjà  dirigé.

Mais pour ce qui est de la prison de l'identité, je ne parle pas d'espace-temps fixé. Je me borne à  dire que nos choix sont conditionnés par notre identité, et qu'ils ne pourront donc jamais faire preuve d'une liberté absolue. Bien sûr, il y a la liberté relative de choisir en fonction de ce que nous désirons, mais justement, c'est ce que nous désirons, et nos désirs sont ce que nous sommes. Encore des liens, encore des barreaux (et là , on rejoint la doctrine bouddhiste : le désir nous enchaîne).

Par contre, je ne suis pas d'accord avec le mathématicien Hari Sheldon pour ce qui est du hasard, j'y viens justement...




Zohar de Malkchour a écrit:
La mécanique quantique prouve tous les jours qu'il existe une part de hasard. Ce n'est pas un problème de calcul ni de méconnaissance des facteurs, c'est tout simplement que la nature est ainsi.
Je pense t'avoir déjà  parlé d'un dispositif pour créer du hasard : Il s'agit d'une vitre semi-réfléchissante vers laquelle un faisceau de lumière est orienté. Ce faisceau n'envoie qu'un seul photon à  la fois. Au contact avec la vitre, les photons constitutifs du faisceau sont donc soit réfléchis soit libres de passer. Et ceci est imprévisible. On a alors des suites totalement hasardeuses de 0 et de 1, comme par exemple : 0010110100111011100.

Je m'en souviens. :wink:
C'est ce que je tentais de dire par "chimie aléatoire".
Je crois à  la part de hasard, c'est le point principal sur lequel je suis en désaccord avec Sheldon. Le hasard est ce qu'il est, le hasard, rien de plus, rien de moins. Il a sa place logique dans la vision arborescente du temps comme dans sa conception linéaire.
Mais là  encore, ce n'est pas de "notre" ressort. D'ailleurs, qui est "notre" ? Où se situe le contrôle, s'il n'est ni dans l'identité, ni en dehors de celle-ci ?





Histoire de ne pas me contenter de préciser, je vais également faire une parenthèse sur la vision de Baruch de Spinoza...

Ce penseur était convaincu que non seulement nous étions déterminés, mais qu'il était possible de découvrir en quoi. Et que c'était même le devoir de l'homme, et la voie d'une certaine liberté relative, que de découvrir en quoi. Car sans savoir ce qui le forge, l'homme reste en butte à  la superstition.

Spinoza aurait considéré votre serviteur comme un idiot mystique s'éloignant volontairement de la puissance de l'action et niant une certaine autonomie humaine pour mieux placer son sort entre les mains inexistantes d'entités supérieures.

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MessagePublié: 31 Oct 2007, 16:43 
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Carambar hypergolique
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Inscription : 09 Sep 2004, 00:35
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En fait tu nous fait du bouddhisme, tu sais.

L'une de ces doctrines fondamentales est que chacun a le pouvoir de choisir seulement entre les choses qu'il est capable de réaliser.

Ceci est parfaitement logique.

Sionon je n'associe pas le mot fatalisme à  une connotation judéo-chrétienne de prédestination comme tu sembles le faire car il n'y a pas que ces religions à  avoir des branches de fatalistes. Les hindouistes sont tout autant valables.

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Raphaël


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Kanar


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MessagePublié: 31 Oct 2007, 18:06 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Je n'ai pas le temps de lire en détail, j'ai un train à  prendre. Toutefois, je tiens à  intervenir brièvement, car la solution au "problème" de Raphaël est à  mes yeux évidente.

Laissons la mécanique quantique de côté, et admettons que chacun de nos acte obéisse à  une causalité rigoureuse. Ce que tu sembles oublier, c'est que le sentiment de responsabilité est l'une de ces causes qui nous détermine, et pas la moindre - puisqu'elle différencie le psychopathe nihiliste de l'individu sensé.

Si cela ne t'ôte pas l'épine du pied, explique-moi en quoi.

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Spoiler! :
N'oubliez jamais que vous êtes unique, comme 7 milliards d'autres humains sur Terre.


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MessagePublié: 31 Oct 2007, 20:01 
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Inscription : 29 Oct 2007, 21:00
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Lorsque j'ai commencé à  lire la théorie de Raphaël - peut-on réellement parler de libre-arbitre alors que notre nature seule détermine nos choix, sachant que nous ne sommes pas responsables de celle-ci ? - je ne m'attendais pas à  ce qu'on la compare à  la psychohistoire de Seldon.

Certe, Asimov est Dieu, et je lapiderai quiconque serait tenté de le nier, ne serait ce que parce que son oeuvre donne matière à  réflexion tant par son réalisme que par son originalité. Mais autant j'étais tenté d'approuver les dires de Raphaël quand à  notre futur uniquement déterminé par l'ensemble de hasards qui participe à  notre construction physique et psychologique, autant j'ai du mal à  y voir une quelconque destinée déjà  tracée ou prévisible.

Seldon cherchait à  deviner le futur d'une société en son entier, il ne se préoccupait justement pas des hasards qui façonnent chaque individu en tant qu'être unique. A l'échelle de la galaxie, ceux-ci sont négligeables.

Pour revenir au sujet de départ, c'est la notion de libre arbitre qu'il faut revoir. Si on considère que le libre arbitre s'apparente à  la possibilité de choisir la voix la plus en accord avec notre nature - et c'est ce qu'on cherche, utopiquement parlant - alors le fait que cette dernière soit le fruit du hasard n'a aucune importance.

Arkh> Le degré de responsabilité de chacun est également aléatoire, si l'on considère la théorie de Raphaël. Je ne suis pas certaine d'avoir bien saisi ce que tu voulais dire.

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"Quand les gens sont de mon avis, il me semble que je dois avoir tort."
Oscar Wilde


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MessagePublié: 31 Oct 2007, 22:35 
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Stuck at Home
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Inscription : 15 Juil 2006, 15:28
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Digitalle a écrit:
Lorsque j'ai commencé à  lire la théorie de Raphaël - peut-on réellement parler de libre-arbitre alors que notre nature seule détermine nos choix, sachant que nous ne sommes pas responsables de celle-ci ? - je ne m'attendais pas à  ce qu'on la compare à  la psychohistoire de Seldon.

Certe, Asimov est Dieu, et je lapiderai quiconque serait tenté de le nier, ne serait ce que parce que son oeuvre donne matière à  réflexion tant par son réalisme que par son originalité.



Je suis entièrement d'accord.
D'ailleurs à  ce propos je vient tous juste de finir le volume "Seconde Fondation" et j'attend avec impatience la suite.

Je n'ai pas encore finis le cycle Fondation mais quelques chose m'interpelle.

Hari Seldon n'a jamais cherché à  prédire chaque seconde de l'histoire de l'univers, je vais faire cours pour éviter les spoiler (bien que je pense être le seul ici à  n'avoir pas tous lu), Il ne fait qu'utiliser des règles statistiques - volontairement éxagéré - comme un outils pour gerer les 2 fondations.

La seconde a d'ailleurs pour but d'aiguiller -dans l'ombre pour ne pas l'influencer- la première à  travers les épreuves qui conduiront à  une façon de penser suffisante pour s'auto-gérer efficacement.

Pour ne revenir au déterminisme que tu montre Raphaël, c'est le serpent qui se mort la queue, ton raisonnement est logique et revient systématiquement au point de départ.

L'univers possède le facteur "hazard" --> Il est imprévisible

Et puisque le fait d'anticiper une situation change radicalement notre façon de l'aborder on ne peut ni prédire le futur depuis un point de vue personnel (puisque l'on ne se connaitra jamais parfaitement), ni depuis un hypothétique point de vue "extérieur" (depuis le temps que je cherche la porte de sortie de cet univers ...).

Ou est le problème ? Ou est le paradoxe ?

L'être humain est prévisible dans le sens ou il réagira statistiquement de la même façon à  des stimulus de bases.
Mais il est imprévisible dans le sens où même si ce n'était pas impossible (à  cause du hazard) il faudrait connaitre l'intégralité des facteurs et même si l'univers n'est pas infini on est loins de le connaitre.

En fin de compte on en revient toujours à  la même chose : le facteur "hazard" situé à  je ne sais quel niveau atomique, sub-atomique, quantique ...etc.
Est la preuve que l'on ne peut pas avoir les moyens actuels résoudre ce problème.


Note: en y repensant, je crois que j'aurai peut être du resté au niveau sociologique au lieu d'aller aussi loin. ^^°

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MessagePublié: 04 Nov 2007, 19:04 
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Jeune Padawan
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Inscription : 13 Sep 2007, 22:04
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Localisation : Paris
La réponse d’Arkh ne me semble pas résoudre le problème. Qu’est-ce qui fait alors que le sentiment de responsabilité est présent chez l’individu sensé et pas chez le psychopathe nihiliste ? C’est justement l’environnement dans lequel l’individu a grandi, ainsi que ses gênes (mais dans une moindre mesure, du moins faut-il l’espérer) qui fait la différence.

On pourrait répondre que c’est un sentiment instinctif, présent chez tout individu à  la naissance, mais si c’est le cas, ce n’est que le résultat de l’évolution des espèces. Il est probablement apparu à  partir du moment où un tel sentiment a permit à  la communauté de l’espèce de prospérer d’avantage.



Cette absence de libre arbitre est à  mon avis tout à  fait véridique. Cela me rappelle un exemple dont j’ai moi-même été témoin et qui m’a frappé. Un grand père atteint de la maladie d’Alzheimer parle avec son petit fils et lui pose des questions banales de grand père dont l’une est « en quelle classe est-tu ? » ; réponse : « en terminale S ». Réaction du grand père : « Ah, l’élite. ».

Cinq minute plus tard, le grand père repose exactement la même question (ayant oublié ce qui s’est passé), la même réponse arrive et déclenche exactement la même réaction.

Nous voyons ici que cette maladie permet de voir un conditionnement quasi pavlovien de l’individu. Difficile après, de négliger un déterminisme extrêmement important créé par les gênes et surtout le vécu de l’individu.

Après, nous avons la consolation de nous dire que même si il nous ne sommes pas tout à  fait libres, au moins personne ne tire les ficelles.



En ce qui concerne ce paradoxe pointé du doigt par Dragonnoir, il est certes gênant. Développer un sens de la responsabilité chez l’individu, même si c’est pour protéger la société, n’équivaut-il pas à  lui mentir si l’on part du principe que le libre arbitre n’est au final qu’une vaste illusion ?

Il semble bien que nous n’ayons pas le choix. Il est absolument indispensable de protéger l’intégrité des individus. Il faut donc s’occuper des criminels. Il est idiot de les ériger en symbole du mal car cela transforme la justice en vengeance, mais on doit reconnaître le fait qu’ils sont dangereux.

Et là , on tombe sur une idée assez bizarre. On ne souhaite bien sûr pas attendre qu’un individu commette un crime pour ensuite le neutraliser d’une façon ou d’une autre. Le but est qu’il n’y ait pas de crimes. C’est là  que le sens de la responsabilité devient incontournable. Dans le meilleur des cas l’individu acquiert ce sens grâce à  son éducation. Mais comment faire sinon ? La solution qui reste est de le forcer à  développer ce sens. Et pour cela, simplement empêcher un criminel de faire du mal aux autres ne suffit plus (c’est une épée que tient la justice, pas un bouclier). La solution qui a été trouvée est celle de priver le criminel de quelque chose (sa liberté, voire, hélas, sa vie dans de nombreux pays) et le faire savoir afin de faire un exemple. Au fond, le criminel doit devenir le bouc émissaire de la société, et ce malgré l’absence de responsabilité réelle.

C’est assez dérangeant.

Considérer le sens de la responsabilité comme un simple élément de l’évolution de l’espèce ou de la culture peut peut-être résoudre partiellement le problème. Si on ne lui donne pas de caractère sacré, on peut en être doté (ce qui facilite la vie en société) et avoir la possibilité de prendre ses distances par rapport à  lui.


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MessagePublié: 05 Nov 2007, 12:04 
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Regina meretrix
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Inscription : 22 Juin 2007, 19:08
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En brave [bisounours!] de juriste, je ne peux qu'approuver l'hypocrite notion de responsabilité, bien que je partage la vision de la liberté de choix encadrée par des facteurs externes profondément ancrées dans notre joli cortex; hypocrisie hélas nécessaire pour cimenter les bases de notre branlante mais sécurisante société.

Nous sommes tous des pigeons... :lol:


Raphy>PITttiiééééé!!!PAS LE LIBRE ARBITRE!!!!!!! :vitri: :vitri: :vitri:

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Non nobis, Nosgoth, non nobis, sed tuo nomine da gloriam


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MessagePublié: 14 Nov 2007, 20:54 
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Miroir
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Mais si nous allons vers ce quoi notre identité nous pousse. Imaginons que durant ta vie, à  aucun moment tu n'aurais eu l'occasion de découvrir Evangelion...tu n'aurais pas pu connaître cet anime. Donc ce que tu dis Raphy bah...c'est logique à  fond. On peut rien y faire. Rien, ne me poussera à  connaître une chose dont je ne connais même pas l'existence.
Mais ce qu'on peut faire à  la rigueur, c'est de rencontrer un maximum d'avis et de vivre sa vie à  100% pour élargir sa pensée.

Mais on ne connaît pas non plus toutes les combinaisons psychiques qui adviendraient au simple contact d'un passant qui te demanderait l'heure.
Si c'est valable pour les animaux de pouvoir se croiser avec un autre selon les conditions environnementales ( bah ya pas 36 combinaisons moléculaires hein ) , je pense pas qu'on puisse connaître toutes les combinaisons psychiques, c'est trop vaste.

Sur deux combinaisons au choix avec le passant tu n'en choisiras qu'une c'est pas faux, donc…eu voilà â€¦

Bah on a hâte de savoir si y’a des êtres humains ailleurs que sur terre, histoire de voir comment ils s’en sortent, société, mÅ“urs, sentiments…

_________________
Je suis l'incapacité d'aimer de Jack.


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MessagePublié: 18 Nov 2007, 20:29 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Shen a écrit:
Cette absence de libre arbitre est à  mon avis tout à  fait véridique. Cela me rappelle un exemple dont j’ai moi-même été témoin et qui m’a frappé. Un grand père atteint de la maladie d’Alzheimer parle avec son petit fils et lui pose des questions banales de grand père dont l’une est « en quelle classe est-tu ? » ; réponse : « en terminale S ». Réaction du grand père : « Ah, l’élite. ».

Cinq minute plus tard, le grand père repose exactement la même question (ayant oublié ce qui s’est passé), la même réponse arrive et déclenche exactement la même réaction.

Nous voyons ici que cette maladie permet de voir un conditionnement quasi pavlovien de l’individu. Difficile après, de négliger un déterminisme extrêmement important créé par les gênes et surtout le vécu de l’individu.

Après, nous avons la consolation de nous dire que même si il nous ne sommes pas tout à  fait libres, au moins personne ne tire les ficelles.


"Nous ne sommes pas tout à  fait libres"... Mais quelle est cette liberté dont tu parles ? Tout choix découle de raisons conscientes ou inconscientes, donc de conditionnements. Ce que tu désignes par "liberté" est un concept vide de sens - même pas abstrait, vide de sens.

Quant on dit d'un individu qu'il est "libre", cela signifie juste qu'il n'est pas contrarié dans les choix vers lesquels le poussent ses conditionnement. Cette définition me va très bien. Nous ne sommes qu'une somme de conditionnement, alors pourquoi fantasmer sur une absence de conditionnement ? Cela ne rime à  rien.

Le problème, c'est que vous confondez le "conditionnement doux" et le "conditionnement dur". Le premier est celui qui forme progressivement notre personnalité ; le second est celui qui l'aliène brutalement. Ainsi, on peut se plaindre d'un conditionnement uniquement lorsqu'il nous a été imposé si violemment, que notre être n'a même pas pu l'analyser sainement avant de l'intégrer. Des traumatismes, en l'occurence.

Donc, comme
1) les traumatismes, c'est MAL
2) les traumatismes sont une forme de conditionnement
...on se met en tête que les conditionnements, c'est MAL. Cherchez l'erreur.

Sinon, oui, la justice est un conditionnement pavlovien à  l'échelle de la société - mais pas pavlovien à  l'échelle de l'individu. Il n'y a donc aucune raison de s'en plaindre.

******

Et pour ce qui est prévoir les comportements exacts de chacun, vu que tout n'est que causes et effets : même si l'on y parvenait, cette connaissance est un paramètre supplémentaire de l'équation, qui devient insoluble car récursive. Ainsi, soit on ne prévoit rien, soit on prévoit, et cette prévision devient fausse car elle influe sur ses propres paramètres. Tout au plus peut-on donc faire de la "psychohistoire" (sorte de super-macro-économoie), comme dans Fondation.

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