Eltanin

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MessagePublié: 13 Déc 2006, 16:57 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Il est parfois agréable de savoir que l'on n'est pas seul à  apprécier ces petites mélodies entraînantes, quand bien même elles proviennent d'un périssable produit de consommation :

L'homme qui joue avec son Coeur
http://video.google.fr/videoplay?docid=-4529084761660311131&q=castlevania

Le gratteur nerveux
http://video.google.fr/videoplay?docid=-8399124240221988626&q=castlevania

Le traumatisé des sons 16 bits
http://video.google.fr/videoplay?docid=-3435025075145340700&q=castlevania

(Ouais, encore du Castlevania. Mais j'en suis le responsable marketing, après tout.)


Parenthèse à  part : je pense sincèrement que la musique vidéoludique est un crénom de filon. Tout simplement parce qu'elle veut s'accorder à  un décor, une ambiance, un noeud de l'action, sans s'embarrasser des attributs superfétatoires de la pompeuse symphonie ou du fringuant "tube". Un thème de JV doit tourner en boucle, et insiste de ce fait davantage sur les montées en puissance et les enchaînements rythmiques, que sur les "paragraphes" et la "conclusion" de l'air conventionnel. Certains thèmes de boss (mon "genre musical" préféré – confessa t-il d'un air gêné) excellent ainsi dans la souplesse du déferlement de notes, devenant parfois un véritable massage d'adrénaline.

Ce qui ne veut pas dire que l'on ne retrouve pas cela ailleurs, hein. Je notamment à  Vivaldi et autres auteurs de passages cultes, mais aussi à  certaine parodies de rap croustillantes.

Qu'en pensez-vous, hum ? En tout cas proposez.


(PS : Ah, juste pour dire que si le jeu vidéo est en passe d'éclater les derniers degrés de l'avilissement, il demeure au moins une constante de qualité : les OST. A ce rythme-là , je me passerai bientôt du support "jeu" pour les écouter.)

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MessagePublié: 13 Déc 2006, 20:03 
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Inscription : 08 Avr 2005, 08:43
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Dans un épisode de Daria, la meilleure amie de l'héroïne, Jane, est arrêtée par les flics et jetée en prison. Nullement impressionnée, la donzelle se lie d'amitié avec une habituée des lieux.
Celle-ci remarque rapidement les talents d'artiste de la jeune fille et lui demande d'effectuer un tatouage sur son bras. Moment mémorable, Jane ne disposant pour tout matériel que d'un stylo bic.

"Je veux un tatouage qui dure ! Une de tes oeuvres !"
"COMMENT veux-tu que je réussisse ça si c'est toi qui m'impose mon moyen d'expression ?"

Dialogue de sourds qui représente tout à  fait la polémique dont la musique de jeu vidéo fait souvent l'objet. Mis à  part le Sakuraba des débuts et ce truand de Nobuo Uematsu, je suis certain que tous les musiciens composant pour les jeux vidéos le font avec un maximum de conscience professionnelle. Certains le voient comme un travail, qu'il faut effectuer avec soin (Mitsuda, qui possède un recul rafraichissant), d'autres ont tellement de talent que, de toutes façons, ils pourraient jouer aux JMJ et en être parfaitement satisfait (Yoko Kanno, en orbite sur la même planète que Björk, celle de la perfection déjantée).
Je suis d'accord et pas d'accord Arkh. Un musicien vidéoludique se doit d'avoir une mentalité "tube" : un tube est une mélodie simple qui reste dans la tête. Prend un Final Fantasy. C'est toujours un peu le cas. Un minimum d'effets sonores pour un maximum d'effets sur le support qu'elle illustre. A tel point que l'on peut se demander ou passe la préoccupation artistique (à  mon humble avis, à  la trappe).

Maintenant, prenons Scars left by time de Chrono Cross (Mitsuda), the True Mirror, de Baten Kaitos (Sakuraba) ou the Man in the Hole de NapplelTale (Yoko Kanno) : à  chaque fois, l'artiste recourt à  des procédés différents pour capter le plus rapidement possible et sans le gonfler l'attention de son auditeur. Que ce soit par les sonorités celtisantes et exotiques, l'étrange mélange d'instruments, ou une partition ma foi très bizarrement foutue. La musique de jeu vidéo est synthétique, fulgurante car souvent construite autour d'un grand thème, un grand élément qui permettra une entrée "directe" de l'auditeur dans la musique.
Les ornementations de la "vraie musique" ne sont pas plus superfétatoires que l'introduction, la situation initiale ou la conclusion d'un récit. Mais elles sont peut-être l'apanage d'un musicien libre d'un certain nombre de contrainte (voire à  ce sujet le CD solo de Yoko Kanno Song to Fly qui lui se permet un peu plus de longueurs).

Ah et restons dans le sujet.

http://www.youtube.com/watch?v=jNuLN_fvBEs

Il a un costume ridicule mais joue avec beaucoup de sentiment.

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There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
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MessagePublié: 15 Déc 2006, 20:02 
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Petit scarabée
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Inscription : 03 Mai 2006, 19:22
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J'ai du mal à  comprendre ce que tu reproches à  Nobuo Uematsu. Un manque de préoccupation artistique ? J'ai bien peur de ne pas te suivre, et je préfère ne pas aller plus loin dans mon message de peur d'avoir mal compris le message et de complètement rentrer dans le HS.

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[i:d5398b2606]"I have kept it
The amaranth symbol
Hiddin inside the golden shrine
Until we rejoice in the meadow
Of the end
When we both walk the shadows
It will set ablaze and vanish
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MessagePublié: 15 Déc 2006, 21:48 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Je crains de m'être épanché à  côté de la plaque. J'entends surtout que les musiciens "sans support" ont (tels les Tranxen 200) le vice du son. Comment poser ça... Disons que c'est ce qui fait que Nightwish, Thérion & Co saoûlent très rapidement l'oreille du profane (voire même du fan) comme une pâtisserie un peu écoeurante, alors que les compositeurs ont le sentiment de faire dans le raffinement le plus complet. Autre exemple : le "black metal satanik", non content me sembler merdique, me laisse dans l'incapacité de discerner un morceau d'un autre. Alors que celui qui, déjà  au berceau, écoutait déjà  du metal, et possède dans son garage plus de guitares électriques que de vieux bibelots, y verra assez de subtilités pour le subdiviser en mille-et-une catégories. Voire encore : le gros morceau méconnu de la musique classique - ces "airs que l'on ne retient jamais" - dont seuls les spécialistes peuvent apprécier les pleins et les déliés.

Tout ça pour dire qu'à  côté de cela, la musique de jeu ne requiert pas ou peu d'éducation de l'oreille : il suffit d'assimiler les préceptes (un peu bêtas, admettons-le) du "jeu à  scénario", et tout ne tiendra plus qu'en l'adéquation entre la musique et le rythme ou la force des évènements.

On peut lire du théâtre et en être tout émoustillé, malgré la pauvreté littéraire effective ; il suffit simplement de bien se figurer que cela a été écrit *pour le theâtre*, quand bien même ça n'aurait pas pour vocation d'être joué. De même, la musique de jeu vidéo n'a de sens que lorsqu'on imagine le rituel qu'elle se veut accompagner. Je pense notamment aux thèmes de combats, dont le rythme se passe difficilement des mouvements exagérément amples et stylisés des adversaires (et aussi du trémoussement ridicule des personnages, hum). Même idée pour les airs d'ambiance, qui profitent de ce statut pour être un peu plus que des airs d'ambiance, un zeste de talent aidant. Et je ne parle pas des scènes qui, à  l'instar du cinéma, ont fait la célébrité des certaines musiques, canonisés par cette association.
Si One Winged Angel était le fait d'un obscur compositeur moldave, si il n'évoquait pas les battements d'ailes démesurés d'une créature granguignolesque (c'est ce côté carnavalesque - pour caser un "esque" de trop - qui rend le combat si atypique), les "critiques" y verraient-il autant de génie ? Probablement pas. C'est l'adéquation de la musique et de la scène (ou de la "gestuelle", dirons-nous péteusement) qui transcende l'ensemble.

Je ne cache pas que ma "sensibilité" portent essentiellement sur les thèmes de combats (normal, me dira t-on, lorsqu'on a subi ces cochonnerie à  l'âge où l'on est le plus influençable). Exemple parfaitement stupide : le combat final de MGS2, où l'on entend à  un certain moment quelques ronronnements métalliques absurdes qui me semblent retranscrire à  merveille la volonté froide et déshumanisée de détruire.
Pour s'enfoncer encore plus dans le n'importe-quoi : le thème d'ambiance le plus marquant à  ma connaissance est celui du temple du masque de Link's Awakening. Peut-être cela ne trouve t-il des résonances psychanalytiques que dans le poêle à  gaz de ma grand-mère, mais je trouve l'atmosphère qui en résulte incroyablement étrange et feutrée. Si quelqu'un lit ceci sans commencer à  douter de ma santé mentale, qu'il se signale.

****

Nous mettrons fin à  ce galimatias par cette philosophique interrogation : la musique de jeu plait-elle universellement et sans concept ? Dépêchons-nous d'y répondre, car bientôt, il ne sera plus sur terre un gamin qui n'ait touché à  un pad.

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MessagePublié: 16 Déc 2006, 13:00 
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Petit scarabée
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Inscription : 03 Mai 2006, 19:22
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Je vois ce que tu veux dire dans ton premier paragraphe, lorsque tu prends l'exemple du "black metal satanik" (exemple tout à  fait significatif pour moi, puisqu'il s'agit de mes vitamines essentielles). D'ailleurs, vu comment tu le caractérises, il n'y a nul doute que tu le considères plus comme un mouvement bête et méchant, faisant feu de tous les préjugés. Mais justement, je ne juge pas, c'est parce que des groupes à  la noix, extrémistes et souvent à  l'encontre même de la définition du Black Metal posent devant les médias que même l'inaverti en a cette connotation occulte et maléfique (même si dans tous les cas, maléfique est effectivmeentu n composant de cette musique). Enfin bref, je m'étends un peu trop là -dessus pour rebondir sur ta réflexion à  savoir que seule l'oreille avertie peut discerner les différents morceaux de ce genre, et que c'est pareil pour chaque thème, notamment pour le classique.
Or, si j'ai bien compris, tu prétends que les musiques de jeu vidéo n'ont pas besoin de cette "oreille spécialisée", car elles sont forcément en corrélation avec des évènements qui mettent à  la fois lam usique en relief pour l'évènement assimilé et vice-versa ?
S'il s'agit bien de ça alors oui, je suis de cet avis, en prenant l'exemple notamment des Silent Hill, qui utilisent des musiques peu techniques mais véritablement imprégnées de cette ambiance qui font l'ambiance du jeu.
D'ailleurs, pour la musique du Temple du Masque dans Link's Awakening, je crois qu'elle me fait le même effet. Ce qui me donnerait presque envie de rejouer à  ce jeu de merveille.

Pour la musique de jeu plaît-elle universellement et sans concept, je crois qu'il y a quand même de gros problèmes : notamment, des ambiances jazzy mielleuses que l'on retrouve dans les Dragon Ball Budokai Tenkaichi me rendent presque malade. je n'ai pas le temps de débattre, j'éditerai volontiers ce soir ou reposterai un message, mais je crois que pour plaire, la musique de jeu vidéo doit déjà  rester dans son concept, le concept de la scène à  laquelle elle est assimilée (ou du combat s'il s'agit d'un jeu de combats, etc.), et doit demander au compositeur une évidente implication dans le jeu vidéo qu'il doit rythmer.
Enfin bref, comme j'ai dit mon avis est incomplet.

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MessagePublié: 16 Déc 2006, 16:10 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Il y a de cela quelques mois, j'ai ressenti le violent besoin de faire "genre" en m'imposant une écoute intégrale de la Neuvième (plus d'une heure, je crois bien). Eh bien, il se trouve que si l'on enlève tous les passages récupérés dans Orange Mécanique, son appréciation relève d'une toute autre philosophie de la musique (en gros : ça ne m'a pas soulevé les tripes).

Au yeux de Bethoven, pourtant, il serait presque sacrilège d'écouter ces passages éponymes sans les interminables "introductions", "intermèdes" et "conclusions" qui les séparent. Car il faut bien se dire que le musicien pur et dur voit la musique comme une histoire à  part entière, dont les envolées lyriques (orgasmes) ne peuvent supposément se passer d'interminables préliminaires. Pourtant, quand d'autres parlent de littératures, il leur suffit d'évoquer les passages "bouleversifs", le background étant déjà  en eux. De même, les mélomanes parlent plus librement de "l'opus 31 de la cinquième étude de..." que de la symphonie dans son ensemble.

La finauderie du jeu vidéo consiste à  s'accaparer intégralement la notion de rythme, plus encore que dans un film (parce que c'est le joueur qui joue, même si c'est souvent artificiel et creux - il n'y a qu'à  voire la nullité des combats de RPG...), laissant pour seul rôle à  la musique de coller à  chaque situation, par morceau (il n'en va pas de même pour l'opéra, car c'est tout au contraire les scènes qui vont se greffer sur la musique). L'avantage de la manoeuvre, c'est qu'on peut alors se contenter de reprendre l'essence desdits passages orgasmiques, et la travailler indépendamment de tout ce fatras "littéraire", tel un joyau isolé de sa parure. Et lorsqu'en plus de cela, on trouve des réminiscences d'un morceau dans un autre, c'est la quintessence absolue de la gestuelle de l'oméga-power. (Ex 1 : dans la tour brumeuse de SotN, presque conviviale, on reconnaît les échos du corridor psychédélique que l'on vient de quitter.) (Ex2 : les thème de Kuja au début du combat final, avant de partir en vrille... procédé excellent, bien que vu et revu mille fois.)



Tu en profiteras pour me parler en "passionné" du Metal trashisant, cela cultivera mes oreilles. En fait, j'ai la nette impression que les chanteurs conçoivent le fait de hurler jusqu'à  la limite de la rupture des cordes vocales comme un orgasme existentiel si profond qu'ils peuvent le renouveler à  l'infini, sans s'en lasser. Et tout le reste n'est plus que l'assaisonnement de ceci.

Prenons par exemple ce clip (que je trouve excellent, en ce qu'il cerne la véritable matière des cauchemars d'enfant... pardonnez au bon goût) :

http://www.youtube.com/watch?v=WfiGK1nWUig

(Interdit aux poètes et aux moins de 18 ans, je précise, des fois que l'on vienne me coller un procès.)

Mais à  quoi sert la musique, dans tout cela ? C'est une immonde bouillie à  cheval entre le fond sonore et la pollution auditive pure et simple. Et en admettant que ça confère au "style", qu'est-ce qui différencie la première minute de la deuxième ou de la troisième, sinon, tout au plus, quelques pauses bien placées ? Je conçois mal que l'on puisse commercialiser ce truc sur disque audio, sans la vidéo.

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MessagePublié: 16 Déc 2006, 21:20 
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Petit scarabée
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Inscription : 03 Mai 2006, 19:22
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Avant de démarrer mon message, je prie de me pardonner pour mon HS, j'essaierai probablement de racoller avec le jeu vidéo à  la fin de mon message toutefois, mais en grande partie ce sera HS (si tu le souhaites, tu n'auras qu'à  me répondre par MP, Arkh).

Pour "comprendre" le black metal, il faut déjà  commencer par être habitué au rock, voire metal même. Il faut déjà  s'être "pourri" les oreilles sur le neo-metal, le heavy-metal, le thrash-metal, ou même, pour l'audacieux, le death-metal. Les guitares, la basse et la batterie sont extrêmes dans le black metal : la batterie blast incessamment, les guitares sont distordues à  l'extrême et la basse se cache presque (voire inexistante dans certains groupes). En théorie, c'est cela. La composition est identique dans le death-metal, sauf que les plus grands guitaristes de death-metal sont souvent d'excellents guitaristes tout court, qui aiment juste un milieu plus sombre et plus malsain : celui du metal. La technique est ainsi la priorité du death, qui manque ainsi souvent de mélodie.
En revanche (voici le lien), le black metal s'occupe plus de la mélodie. (je ne parle pas Dir-en-Grey, qui ne fait d'ailleurs pas de black-metal et en plus de cela je ne suis pas spécialement fan de Dir-en-Grey, même si j'avoue m'être bien poilé sur le clip). Seulement, il y a deux manières de concevoir le death-metal : la brutalité à  l'état pur, qui se caractérise par des "mélodies" simples mais violentes grâce à  la manière de se servir des instruments (en plus de ça, on peut parler de la production qui est souvent moyenne).
Exemple : Anaal Natharkh "When the Lion devours both the Dragon and the Child" (ne pas se concentrer sur la vidéo, mais justement sur la musique uniquement, la vidéo ne dépendant d'ailleurs même pas du groupe).
http://www.youtube.com/watch?v=RH0M8iNnxc8
Concrètement qu'est-ce qu'attend l'oreille profane ? Du bruit, c'est exact. C'est le bruit à  l'état pur. L'oreille avertie entend quelque chose de différent : il y a bien une mélodie, il y a même une guitare efficace sous celle qui est distordue à  fond, et même des montées particulièrement puissantes. Le blast est une habitude, la violence également. C'est ce qu'on pourrait trouver de pire pour le commun des gens "normaux" (si on doit croire à  la normalité). Mais pourtant, ce qui s'en dégage c'est une haine exacerbée, ainsi qu'une certaine mélancolie. Ce sont des thèmes qui reviennent régulièrement, et le mur de son est violent tout simplement car c'est le meilleur moyen de transmettre sa haine et sa violence (je ne dirais pas que c'est bien, mais l'hypothétique objectif du groupe).
Que tu trouves cette musique d'"immonde bouillie à  cheval" ne me dérange d'ailleurs même pas, c'est peut-être même rassurant pour ta santé mentale, d'ailleurs.
Mais ça ne s'arrête pas là . Il ne faut pas croire que le black-metal ce n'est que ce genre de bruit (d'autant que la composition est extrêmement répétitive et simple).
On peut trouver des groupes de black metal plus dirigés dans la symphonie, notamment en rajoutant soit des effets électroniques, soit à  l'aide de claviers.
Exemple : Arcturus "Alone" :
http://www.youtube.com/watch?v=Z1QW5ZDhLM8
D'abord, tu remarqueras probablement deux éléments qui font défaut à  ce groupe : les guitares sont loin d'être saturées ou violentes, et le chanteur ne gueule pas, non (en même temps, Arcturus est un cas vraiment spécial). Se dégage d'ici une ambiance sombre, mais on est loin de l'extrémisme de la musique d'avance. On note également l'emploi de la double pédale, quasiment systématique dans ce genre de groupes et qui a souvent pour effet de faire croire à  un "boum-boum" répétitif et ultra-rapide qui n'a rien à  envoyer au "BOUM-BOUM" du rap ou de la techno. Que l'on aime pas la mélodie du groupe est concevable, mais je crois tout de même qu'on se rapproche de quelque chose de bien plus audible que le genre de choses auquelles tu peux penser.
Enfin, si la mélodie est une composante essentielle du genre, on peut noter deux "thèses" qui se battent autour de ce sujet : la partie violente du black metal (Anaal Natharkh, Marduk... initiée par Mayhem) et la partie atmosphérique (Nehëmah, Blut aus Nord... initiée par Burzum). Mayhem et Burzum sont les deux groupes de la légende, aux idéaux relativement opposés (et pour grossir et rendre un peu plus risible la chose, on peut dire qu'Euronymous(leader de Mayhem), fan de Staline et d'extrême gauche, fut tué par Varg Vikernes (unique membre de Burzum), fan de Hitler et d'extrême droite. On notera l'extrêmisme des idéaux et par conséquent le danger que peut représenter certaines interprétations par des gens faibles d'esprit et croyant trouver en le black-metal une réponse existentielle à  leur vie... on assimile d'ailleurs souvent le black-metal à  des groupes de neo-nazis, tels que l'on peut en voir, très justement, dans American History X). Très de parenthèses, c'était l'introduction pour mon dernier exemple : la partie ambiance du black-metal. Exemple : Burzum "Dunkelheit".
http://www.youtube.com/watch?v=AqNfpe_lG0A
Première chose : la musique est extrêmement simple et répétitive, mais ici, la guitare saturée exalte une mélodie indéniable, la batterie n'est pas en mode "blast" comme les deux précédents exemples. Que peut-on espérer trouver dans cette musique ? D'abord, Burzum est le groupe phare du black metal d'ambiance, et ce que l'on trouve dans cette musique, c'est misanthropie, mélancolie et désespoir.
Maintenant petit récapitulatif sur "pourquoi écouter du black-metal alors que c'est musicalement soit inintéressant soit inaudible?".
On peut se permettre d'écouter des trucs plus sophistiqués c'est exact (du grand symphonique, des OSTs, ou du Pink Floyd par exemple), mais ce que l'on recherche en écoutant cette musique c'est avant tout la noirceur, le nihilisme, le désespoir, le dégoût de l'humanité et de cette vie, le pessimisme dans sa quintessence la plus effroyable. Je ne suis pas en accord avec tous ces principes, toutefois, il est bon de le rappeler, et je suis conscient qu'il n'est pas bon pour tout le monde d'en écouter (citons les profanations de cimetière incessants, revendiqués par des pro-satanistes fan de black-metal (tels que M6 sait d'ailleurs les trouver avec brio...).
Ces sentiments que recherche le fan de black-metal averti, il ne peut les trouver qu'ici. Jamais désespoir ne sera plus profond que dans l'album Hvis Lyset tar Oss de Burzum. On pourra également critiquer cette envie de désespoir ("pourquoi se rendre la vie plus noire qu'elle ne peut l'être ?"), mais cela est un trait de caractère propre à  chacun.
Il y a ceux qui ne comprendront jamais le black-metal (et tant mieux pour eux, il ne s'agit pas de musiques qu'il faut prendre à  la légère après tout), et ceux qui aiment cette bouillie musicale qui dégage des choses que seule cette même musique peut dégager. Critiquons ceux qui interprètent mal les textes et font des bêtises irréparables (scarification, suicide même parfois), mais laissons ceux qui aiment cette musique l'apprécier à  sa juste valeur. (et dans tous les cas, j'ai même envie de dire qu'il vaut mieux écouter ce que l'on aime).

J'espère que ça t'a éclairci, sinon, bah... MP, comme je te l'ai proposé.
Et j'en profite pour raccoler au sujet : ouais, les musiques de jeux vidéos, c'est quelque chose de spontané, je me demande même si on peut réfléchir à  l'intérêt de la musique de jeu vidéo dans son contexte. Sauf si justement on la considère hors-sujet avec l'évènement assimilé (si je parle plus de film que de jeux vidéos, j'ai comme l'impression qu'hormis One-Winged Angel, aucune musique ne colle aux images assimilées dans FF7 Advent Children).

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MessagePublié: 17 Déc 2006, 15:42 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Oh, mais je comprends très bien cette recherche du "Ivôl" à  travers la musique. Simplement, ce genre de metal est ce qui exacerbe précisément le moins mes pulsion tragico-romantiques ou mégalo-destructrices.

Je ne reproche aucunement au metal d'être "répétitif", mais bien "uniforme". Car même dans l'air le plus répétitif, il y a un motif auquel se raccrocher, qui permet de "jouir en différé" : au bout de la deuxième écoute, on sait au-delà  de quel creux ou de quelle bosse on va entendre *la* sonorité exultante (ce qui fait que ce sont généralement les troisième et quatrièmes écoutes qui sont les meilleures, avant que la lassitude ne commence à  poindre : encore faut-il mettre en route les circuits du plaisir). Là , c'est tellement diffus que l'on a même pas droit au petit instant de flottement où le chanteur reprend son souffle avant de pousser une énième gueulante.

***

De ce que j'aime bien en matière de répétitivité, prenons par exemple, en JV :
http://www.youtube.com/watch?v=C85iZO3037E&search=symphony%20night
Si on ne considère que le passage qui apparaît à  la vingt-deuxième seconde - *celui-là *, je pourrais l'écouter en boucle pendant quelques bonnes minutes.
Voire aussi : http://www.youtube.com/watch?v=F6Hekb1aWtU

Mais pour prendre du "100% répétitif", ma pauvre culture musicale ne me permet de citer que ceci (les puristes diront que c'est de la chiasse technoïsée, peu importe) :
http://www.dailymotion.com/featured/video/xqoxi_tony-vs-paul
La boucle qui rythme le coeur du combat débute sur des notes foncièrement laides, bientôt relevées par des arrière-sons mélancoliques. Puis, l'ensemble s'harmonise tandis qu'il mute vers la dissonance ("dirons-nous") avant de marquer l'arrêt sur ce timbre caractéristique annonciateur d'une reprise épique - qui n'est ci pas autre chose qu'elle-même. Je ne peux pas dire que j'aime, mais c'est quand même bien étudié, et la vidéo y colle parfaitement (ces deux combattants de l'absurde qui s'élancent dans l'infini de ces paysages ternes... je passe sur toute les analyses post-destructivistes et nietzschéennes qui s'y rapportent, hein).

***

Peut-on décrire un morceau de Mitôle de cette façon ? Cela me semble ardu, mais si tu y parviens... Si, en revanche, il ne s'agit que d'un atmosphère diffuse, il faut bien souligner dans quelle humeurs nerveuses ("mélancolie" est un terme par trop littéraire) cela s'écoute.

(Bien sûr, je ne tiens pas compte de la composante "concert", qui doit quand même ajouter quelque chose... toutefois, je ne suis pas encore sourd, et ne tient à  le devenir que le plus tard possible.)


Au fait : pas de HS qui tienne, un forum n'est pas fait pour s'envoyer des MP. Il n'y qu'à  rajouter "[divagations]" dans le titre du sujet.

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MessagePublié: 17 Déc 2006, 20:47 
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Inscription : 03 Mai 2006, 19:22
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Tu peux appeler ceci une recherche du "ivôl", si j'en écoute, ce n'est pas pour rechercher le "ivôl" justement. Ensuite, je pense quand même que si j'en écoute c'est pour trouver certaines choses que seule cette musique sait faire, mais si toi tu ne les perçois pas, c'est tout simplement que tu n'y peux rien : toi tu n'aimes pas, moi j'aime. En revanche, pour mes pulsions mégalo-destructrices, c'est à  travers le black metal que je les conçois le mieux, si tu peux les trouver ailleurs, ce n'est en définitive pas un problème.

Cette uniformité que tu trouves dans le metal, je ne la perçois pas non plus, peut-être car ça fait longtemps que j'en écoute et que dès que je sors du metal (si, si, ça m'arrive, je ne suis pas borné à  ce genre), j'ai justement cette impression d'uniformité. Ensuite, dans toutes les formes de metal que l'on peut trouver, je suis quand même certains que tu peux trouver des groupes qui se détachent de la normale. Et il n'y a pas, je le répète, que des chanteurs qui gueulent (même les groupes les plus connus, comme Rammstein, Korn ou encore Marilyn Manson (même s'il faut trier pour ce bonhomme)).

Et la répétitivité dans les jeux vidéos, ça me paraît presque un pléonasme en terme de musique. Ca ne me dérange pas de toute manière, je suis habitué à  la répétitivité. Les deux exemples que tu as cités d'ailleurs me paraissent de particulièrement bonne facture, notamment le deuxième avec son air enjoué et qui dégage une bonne ambiance, je suis certain qu'il prendrait d'ailleurs une autre dimension si j'avais joué à  ce jeu. En passant, les effets ne me paraissent pas moins simples que ceux d'un Nobuo Uematsu.
Pour le "100% répétitif", c'est quelque chose de plus "electro", je m'y connais moins en ce genre, mais je suis certain que certains autres puristes y trouveraient satisfaction.

Et pour le morceau de metal, oui, on peut en décrire de cette manière-là  (enfin j'ai compris de la façon dont tu décris la musique "100% répétitif"). Mais il peut également s'agir d'atmosphère diffuse. S'il y a autant de noms dans le metal ce n'est pas pour rien, certains genres décident de mettre en avant l'atmosphère, donnant ainsi un rendu peu "concret" dirons-nous, car difficile à  analyser (c'est d'ailleurs ça le genre Experimental, où je peux par exemple citer le groupe Fantômas, side-project de Mike Patton (Faith No More, Mr. Bungle) qui évolue entre des albums excellents et des albums vaseux.
Pour le black metal, les humeurs nerveuses s'apparenteraient par exemple à  la colère, le dégoût, le désespoir. Dans tous les cas ce sont des humeurs primaires et particulièrement basses (encore une fois dans une généralité des cas, tout n'est pas "à  jeter" dans le même panier).

Pour la composante concert, tout de même, il y a l'aspect montée d'adrénaline, qui, je crois n'existe que dans les concerts de metal (d'où les danses dangereuses qui en ont découlées, comme la très célèbre "Pogo").

Pour en revenir au black-metal, si tu trouves un album de Burzum (on sait jamais, Hvis Lyset Tar Oss par exemple), que tu es curieux de voir jusqu'où peut aller ce genre de musique, alors écoute l'album d'un trait, débarasse-toi de tout intérêt musical, laisse-toi bercer par les sonorités, seul, dans le noir. Le black-metal, c'est en partie ça également, et j'aurais probablement dû commencer par là , car il y a des choses qui s'expliquent difficilement. C'est véritablement peut-être la seule musique que l'on ne peut juger sans avoir testé l'expérience le plus sérieusement possible. (et ensuite c'est tout l'aspect de volonté à  s'isoler dnas le noir que l'on peut remettre en question, mais à  ce moment-là  ça ne tient plus compte de la musique, qui n'est alors plus qu'une médiatrice, ou qui au mieux transcendent notre état d'âme).

Pour le HS, okay, on rajoutera [divagations] alors car je crois que du coup, nous divagons (surtout moi).

_________________
[i:d5398b2606]"I have kept it
The amaranth symbol
Hiddin inside the golden shrine
Until we rejoice in the meadow
Of the end
When we both walk the shadows
It will set ablaze and vanish
Black rose immortal"[/i:d5398b2606]
[b:d5398b2606]Opeth[/b:d5398b2606] - Black Rose Immortal


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MessagePublié: 20 Déc 2006, 23:01 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
Message(s) : 1161
C'est noté. Je me procurerai ça dès que possible.

Mais par pitié, pas de "tous les goûts sont dans la nature" avec moi. Le simple fait d'avoir des goût impliquer de pouvoir les justifier, et balancer cette phrase immonde remet en cause ce qui nous fait démarrer de telles conversations : le désir d'aiguiser ses goûts en les frottant à  ceux des autres, et, pourquoi pas, de les enrichir. Trop de forum ne considère que ce second aspect, à  tort ("Wesh, pas d'engueulades ici, on est là  pour partager ses passions" - mais de quelles passions paresseuses et hésitantes parlons-nous alors ?)

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MessagePublié: 21 Déc 2006, 19:41 
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Petit scarabée
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Inscription : 03 Mai 2006, 19:22
Message(s) : 45
Oui, c'est vrai "tous les goûts sont dans la nature" est si banal, qu'on l'utilise sans vraiment s'en rendre compte (ce qui est mon cas). Et puis, je partage ton point de vue là -dessus, c'est au prix de la tentative d'expliquer ses goûts qu'on les affirme, sinon il s'agit d'une discussion anodine, et on aime les choses sans savoir pourquoi... C'est presque inquiétant.
Désolé de la paraphrase, mais j'avais besoin de la faire, dois-je expliquer pourquoi ? (oui je suis drôle)

Bon, on revient dans le sujet du départ ?

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