Eltanin

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MessagePublié: 23 Oct 2008, 15:28 
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Petit essai de vulgarisation au terme duquel vous pourrez vous exclamer, le visage déformé par l'émotion : "Oh, put... ! C'est donc ainsi qu'un ordinateur fonctionne !"

Aucune notion scientifique n'est requise. Je me suis efforcé de rendre cet exposé le plus simple d'abord possible.

Outre la nature philantrope de cette entreprise, c'est également l'occasion de mesurer ma capacité à  inculquer de scientifiques notions dans des esprits vierges. J'attends donc quelques retours.

Si tout n'est pas limpide dès la première lecture, si le moindre point vous fait lever le sourcil d'incompréhension (ou vous taper la tête contre les murs en hurlant), vous êtes vivement invité à  le signaler sur ce sujet. Si vous interrompez votre lecture, indiquez au moins LE point qui vous a fait abandonner (l'alinéa b du paragraphe 42, par exemple). D'avance merci.

Voici le plan général :

Chapitre 1 - Les circuits logiques
Chapitre 2 - Les opérations binaires
Chapitre 3 - La mémoire
Chapitre 4 - Le microprocesseur

Je précise, avant de me faire lyncher par les deux ou trois scientifiques du forum, que tout ceci n'est *bien entendu* qu'une version très simplifiée de ce qui se passe en réalité. L'objectif est avant tout de faire passer le concept. Toutefois, si vous tenez à  étaler votre science, vous êtes les bienvenus.





Chapitre 1 - Les circuits logiques

Spoiler! :
Les composants de base

L'électronique, c'est compliqué. Je vais donc user d'un exemple pédagogique sans danger pour les enfants : l'ordinateur pneumatique. Ce dernier ne possèdes que trois composants de base :


Les tuyaux

Un tuyau vide sera noté "0".
Un tuyau rempli d'air comprimé sera noté "1".

Image


Les sources d'air comprimé

Tout tuyau au contact d'une source se voit rempli d'air comprimé.

Image


Les inhibiteurs

Si l'on envoie de l'air comprimé dans l'inhibiteur, il bloquera la circulation dans le tuyau.

Image


Exemple de circuit simplissime : le circuit inverseur.

Si l'entrée vaut 1, la sortie vaut 0.
Si l'entrée vaut 0, la sortie vaut 1.

Image



La porte NAND

Une porte logique est un circuit possédant des tuyaux d'entrée et des tuyaux de sortie. L'état des sorties (0 ou 1) dépend de l'état des entrées (0 ou 1).

Observons par exemple la porte "NAND". Nous avons deux entrées (a et b) et une sortie (s).

Image

Envisageons tous les cas possibles en entrée :


a = 0 et b = 0 :

On a alors s = 1.

Image


a = 0 et b = 1 :

On a alors s = 1.

Image


a = 1 et b = 0 :

On a alors s = 1.

Image


a = 1 et b = 1 :

On a alors s = 0.

Image


On résume ceci dans un tableau :

Image

Ce tableau se nomme table de vérité. Il suffit à  décrire le fonctionnement la porte NAND. On peut donc la schématiser par une "boîte noire" :

Image



Les autres portes logiques


On pourrait imaginer d'autres circuits, mais en pratique, ils coûte moins cher de produire uniquement des portes NAND. Voyons comment nous pouvons créer d'autres portes logiques à  partir de la porte NAND :

(Pour chacune, de gauche à  droite : sa représentation "boîte noire" // sa constitution interne // sa table de vérité)


La porte NON :

C'est le circuit inverseur vu plus haut.

Image


La porte ET :

s vaut 1 si a et b valent 1.

Image


La porte OU :

s vaut 1 si a ou b vaut 1 (ou les deux).

Image


Vous pouvez vous amuser à  vérifier l'exactitude des tables de vérité ci-dessus, en utilisant celle de la porte NAND.



Exemple de circuit logique

En assemblant les diverses portes ci-dessus, on peut modéliser n'importe quel comportement, pourvu qu'il soit systématique. Prenons par exemple le fonctionnement de Raphaël "Raphaël Lafarge" Lafarge :

"Je sors de chez moi si j'ai un rencart, OU s'il y a un film intéressant au cinéma ET que je n'ai PAS de chapitre de Mirinar à  écrire."

En entrée, nous avons les affirmations suivantes :

"J'ai un rencart"
"Il y a un film intéressant au cinéma"
"J'ai un chapitre de Mirinar à  écrire"


En sortie, nous avons l'affirmation suivante :

"Je sors de chez moi"

Ces affirmation seront notées "1" (air comprimé) si elles sont vraies, et "0" (pas d'air comprimé) si elles sont fausses.

Le comportement décrit se résume donc au circuit suivant :

Image

Pratique, n'est-il pas ? C'est le premier pas vers l'informatisation, et la création d'intelligences artificielles qui réduiront l'humanité en esclavage.

Et maintenant, vos appréciations et remarques, messieurs.



Chapitre 2 - Les opérations binaires


Spoiler! :
Le binaire

Compter en binaire, c'est exactement comme compter en décimal. A cela près qu'au lieu d'avoir dix chiffres (0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9), on en a seulement deux (0, 1)

Nombre binaire => Nombre décimal correspondant

0000 => 0
0001 => 1
0010 => 2
0011 => 3
0100 => 4
0101 => 5
0110 => 6
0111 => 7
1000 => 8
1001 => 9
1010 => 10
1011 => 11
1100 => 12
1101 => 13
1110 => 14
1111 => 15


Additionner trois bits

Un bit est une variable pouvant prendre les valeurs 0 ou 1.
On prend donc trois bits a, b et c.

La somme de a, b et c (notée S) est le nombre de "1" que l'on compte parmis a, b, et c. Traduisons cela par un tableau qui recense tous les cas :

A, B, C => S (en décimal) => S (en binaire)

0, 0, 0 => 0 => 00
0, 0, 1 => 1 => 01
0, 1, 0 => 1 => 01
0, 1, 1 => 2 => 10
1, 0, 0 => 1 => 01
1, 0, 1 => 2 => 10
1, 1, 0 => 2 => 10
1, 1, 1 => 3 => 11

Comme vous le remarquez, S est "codé" sur deux bits. On note s1 le premier bit, s0 le deuxième bit. Réécrivons le tableau précédent :

a, b, c => s1, s0

0, 0, 0 => 0 => 0, 0
0, 0, 1 => 1 => 0, 1
0, 1, 0 => 1 => 0, 1
0, 1, 1 => 2 => 1, 0
1, 0, 0 => 1 => 0, 1
1, 0, 1 => 2 => 1, 0
1, 1, 0 => 2 => 1, 0
1, 1, 1 => 3 => 1, 1

Nous avons donc une table de vérité, avec des entrées (a, b, c) et des sorties (s1, s0). On peut donc, partant de cette table, créer un circuit logique additionnant trois bits :

Image

Je vous épargne le détail de son contenu (un enchevêtrement de portes NON / OU / ET), mais vous pouvez vous *amuser* à  le retrouver.


Additionner deux nombres binaires

Souvenez-vous de la manière dont vous posiez des additions en CE1 (certes, je mentais en disant qu'il n'y avait aucun prérequis). En binaire, c'est rigoureusement la même chose.

Calculons par exemple la somme C des nombres binaires A et B. Pour simplifier, on prendra des nombres binaires à  quatre chiffre.

A est composé, de gauche à  droite, des chiffres a3, a2, a1, a0.
B est composé, de gauche à  droite, des chiffres b3, b2, b1, b0.
C est composé, de gauche à  droite, des chiffres c3, c2, c1, c0.

On additionne a0 et b0.
On obtient un nombre binaire à  deux chiffres (le S du paragraphe précédent).
On met le second dans c0, on retient le premier.

On additionne a1, b1 et la retenue précédente.
On obtient un nombre binaire à  deux chiffres.
On met le second dans c1, on retient le premier.

Et ainsi de suite.

Cela se résume par le circuit que voilà  :

Image

On vient de concevoir un additionneur binaire. On peut imaginer d'autres circuits réalisant des opérations sur des nombres binaires : soustracteur, permutateur, inverseur...

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MessagePublié: 24 Oct 2008, 09:10 
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Cent mille millions d'années
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Pour rester concis : tout simplement excellent ! Simple, clair, exemples adaptés, que du bon quoi.

Juste une chose : que veut dire NAND exactement ?

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Il De Mortneant a écrit:
"...Et puis les nanas, je n'aurais jamais confiance en un truc qui saigne non stop 8 jours sans en crever"


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MessagePublié: 24 Oct 2008, 18:39 
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"No and"

ou en français : "Non Et"

S'il reçoit les deux signaux nécessaires a son activation il arrêtera d'envoyer le signal 1 qu'il envoi toujours, contrairement a la fonction "AND"

J'ai eu quelques cours d'électronique avec mon BEP et maintenant mon BAC mais ce n'est pas la matière dominante, je ne vois pas ce que je pourrais apporter de plus pour le moment à  part recopier mon cahier de science-physique.

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MessagePublié: 31 Oct 2008, 18:23 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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J'ai l'impression que les seuls lecteurs du sujet sont ceux qui connaissent déjà  tout cela. Qu'en est-il des autres ? S'enfuient-ils à  la seule vue du titre ? Où est-ce après la lecture du premier paragraphe qu'ils roulent sous la table, en position fÅ“tale ? J'aimerais bien savoir.

Si, par exemple, votre réaction est "Oulala, trop prise de tête, j'vais pas me farcir tout ça !", je vous invite à  le signaler directement sur le sujet (tant pis pour les bonnes manières). Au moins, ça me donnera des pistes de réflexion sur le thème "comment faire fuir moins de gens".

Le chapitre qui suit devrait être un peu plus intéressant pour les non-profanes.


Chapitre 3 - La mémoire


Spoiler! :
La cellule mémoire

Image

On peut faire deux opérations sur ce circuit : mise à  1 et mise à  0.


Mise à  1 (Set)

- On envoie de l'air comprimé dans Set. La sortie passe à  1.
- On relâche l'air comprimé dans Set. La sortie RESTE à  1.

Image


Mise à  0 (Reset)

- On envoie de l'air comprimé dans Reset. La sortie passe à  0.
- On relâche l'air comprimé dans Reset. La sortie RESTE à  0.

Image


Ce circuit est donc capable de mémoriser une information binaire (0 ou 1).



Sélectionner une cellule mémoire

Image

Si l'entrée Sélection vaut 0, la cellule mémoire est coupée de l'extérieur.
Si l'entrée Sélection vaut 1, on peut accéder à  la cellule mémoire.

Cela permet de sélectionner une cellule mémoire particulière, pour écrire dedans (Set et Reset) ou pour lire son contenu (Sortie). Sur le schéma suivant, par exemple, c'est la cellule 3 qui est sélectionnée.

Image



L'adressage

On veut maintenant concevoir le circuit suivant :

En entrée, on à  le numéro (en binaire) de l'espace mémoire que l'on veut sélectionner.
En sortie, on a de l'air comprimé dans le tuyau Sélection de l'espace mémoire que l'on veut sélectionner.

Voici un exemple pour 4 espaces mémoires (explications ci-dessous) :

Image

Un bus est un ensemble de fils.

Si le bus d'adresse vaut 00 (a = 0 et b = 0), Sélection 1 vaudra 1 et les autres 0.
Si le bus d'adresse vaut 01 (a = 0 et b = 1), Sélection 2 vaudra 1 et les autres 0.
Si le bus d'adresse vaut 10 (a = 1 et b = 0), Sélection 3 vaudra 1 et les autres 0.
Si le bus d'adresse vaut 11 (a = 1 et b = 1), Sélection 4 vaudra 1 et les autres 0.

Avec un bus d'adresse de 2 fils, on peut donc sélectionner 4 espace mémoires.
Avec un bus d'adresse de 3 fils, on peut sélectionner 8 espace mémoires.
Avec un bus d'adresse de 4 fils, on peut sélectionner 16 espace mémoires.
...
Avec un bus d'adresse de 32 fils, on peut sélectionner 4 294 967 296 espaces mémoires. C'est, grosso modo, la mémoire vive des PC actuels.

En réalité, un espace mémoire ne contient pas une seule cellule mémoire, mais 32. C'est cela que l'on désigne lorsqu'on parle de "processeur 32 bits".
Pour lire et écrire dans un espace mémoire, on utilise donc pas un fil unique, mais un bus de 32 fils.
Accessoirement, on se débrouille pour utiliser le même bus pour lire et pour écrire. C'est le "bus de donnée".

On gère donc la mémoire d'un ordinateur avec un bus d'adresse et un bus de données.

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MessagePublié: 31 Oct 2008, 19:08 
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Pamplemousse Panchromatique
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Puisque c'est le jeu du sujet, je signale que tes explications sont tout à  fait claires, même pour moi ! C'est dire. Et c'est passionnant de partir des bases. Les schémas à  air comprimé sont également bienvenus.

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MessagePublié: 03 Nov 2008, 13:22 
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Inscription : 15 Juil 2006, 15:28
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Localisation : Ici
Je confirme, les explications sont tout à  fait claire.

Par contre, parler d'air comprimer pour expliquer le fonctionnement d'un ordinateur doit rebouter certains.
Mais il faut savoir que sur encore beaucoup de machine de production, le pneumatique est encore utilisé pour faire fonctionner le calculateur qui gère l'automatisation de la tâche. (pour des machines basiques évidement).

L'électricité est préféré parce qu'elle permet des calculateurs d'une taille minuscule et la possibilité de programmer les processeurs sans intervenir sur le circuit
(plus les propriétés propres à  l'électricité comme sa vitesse et sa taille ridicule)

Ce qui est montré par Arkh sont les bases de ce qui forme n'importe quel circuit électrique et qui sont développés et multiplier pour devenir les éléments informatiques que l'on connait (Exemple d'Arkh : l'adressage d'une mémoire vive)

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MessagePublié: 06 Nov 2008, 22:11 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Je préfère utiliser l'analogie pneumatique, car la propagation d'un fluide est plus simple à  visualiser que celle de l'électricité. Quand au fonctionnement d'un transistor (équivalent de l'inhibiteur), il est si complexe qu'il a nécessité une matière à  part entière, dans mes cours de l'an dernier. Je pourrais cependant l'expliquer... en faisant un cours complet d'électromagnétisme, ce qui n'est pas le sujet.

Citer:
L'électricité est préféré parce qu'elle permet des calculateurs d'une taille minuscule et la possibilité de programmer les processeurs sans intervenir sur le circuit


Hum ? "Programmer un processeur sans intervenir sur le circuit" est tout a fait possible en pneumatique, c'est d'ailleurs l'objet du chapitre 4. Tu m'arrêteras si je me trompes.


Petits compléments

Spoiler! :
L'horloge

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Le cycle suivant se répète à  l'infini :

L'inhibiteur reçoit de l'air comprimé, il mord le tuyau.
L'air ne passe plus.
L'inhibiteur ne reçoit plus d'air comprimé, il se relâche.
L'air passe à  nouveau.

La sortie vaut donc 0, puis 1, puis 0, puis 1, puis 0, puis 1...
Ce phénomène est aussi régulier qu'un tic-tac d'horloge, d'où le nom du circuit.
Pour ralentir ce tic-tac, il suffit de rallonger le tuyau.


Le rafraîchisseur

C'est un "plug" que l'on installe devant une cellule mémoire :

Image

Quand "ordre d'écriture" passe à  1, les inhibiteurs se relâche, et le contenu de "donnée" est écrit dans la cellule mémoire. En effet...
- Si "donnée" vaut 1, Set vaudra 1 et Reset vaudra 0 : la cellule est mise à  1.
- Si "donnée" vaut 0, Set vaudra 0 et Reset vaudra 1 : la cellule est mise à  0.

Cela permet de décider à  quel moment on "met a jour" la mémoire.

Symbole du rafraîchisseur :

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On peut remplacer les fil par des bus :

Image

Cela signifie juste que l'on rafraîchit chaque fil du bus.


Exemple : le compteur

Image

A chaque fois que l'horloge passe à  1, "comptage" est remplacé dans l'espace mémoire par "comptage + 1". Ce circuit compte donc les tic-tac de l'horloge.


Chapitre 4 - Le microprocesseur

Spoiler! :
Fonctionnement général d'un ordinateur

Image

A chaque fois que l'horloge passe à  1, les sorties du circuit logique sont écrites dans les espaces mémoires. Elle deviennent alors ses nouvelles entrées. Et ainsi de suite.

Dans ce schéma,
- Le circuit logique est appelé microprocesseur.
- Les espaces mémoires sont appelés registres.

Il y a tout au plus une dizaine de registres, parmi lesquels...
- Des registres quelconques : reg1, reg2, reg3...
- Des registres spéciaux : instruction et curseur. Leur fonction sera expliquée plus loin.


L'accès à  la mémoire vive

Ajoutons quelques éléments au microprocesseur, pour qu'il puisse accéder à  la mémoire vive du chapitre 3 :

Image

Il possède à  présent de nouvelles entrées et sorties :

- Un bus "adresse", qui permet de sélectionner l'espace mémoire voulu.
- Un bus "lecture", qui délivre le contenu de l'espace mémoire sélectionné.
- Un bus "écriture", qui transporte les (éventuelles) nouvelles données à  écrire dans l'espace mémoire sélectionné.
- Un fil "ordre d'écriture", qui permet d'écrire le contenu du bus "écriture" dans l'espace mémoire sélectionné, par le biais d'un rafraîchisseur.

On peut donc manipuler à  souhait les milliards d'espaces de la mémoire vive... un par un. (Mais comme il y a quelques milliards de tic-tac d'horloge par seconde, ça compense.)


L'instruction

Le microprocesseur contient en fait plusieurs circuits logiques, chacun correspondant à  une fonction : additionner, soustraire, permuter, comparer...

Image

Pour sélectionner la fonction voulue, on utilise un système d'adressage, comme au chapitre 3 :

Image

Le bus d'instruction lit le contenu du registre instruction, qui contient le numéro de la fonction à  sélectionner... et peut lui-même être manipulé par le microprocesseur ! Commencez-vous à  comprendre l'oméga-power de la chose ?


Le programme

Un programme est une suite d'instructions élémentaires :

>> Faire ci
>> Faire ça
>> ...


A chaque instruction élémentaire correspond un circuit logique dans le microprocesseur. On peut donc écrire le programme en remplaçant les instructions par leur numéro :

>> 010110001
>> 101100101
>> ...


Où est est stocké ce programme ? Dans la mémoire vive, pardi. Voyons comment le microprocesseur s'y prend pour le lire.

Déjà , nous avons un registre spécial, nommé curseur, qui stocke l'adresse de la prochaine ligne de programme.

Ensuite, le microprocesseur contient un circuit logique "lecteur de programme". Il est sélectionné lorsque le registre instruction vaut 00000....0. Voici la fonction qu'il réalise :

- Il envoie le contenu du registre curseur dans le bus d'adresse.
- Il envoie le contenu du bus de lecture (la prochaine ligne de programme, donc) dans le registre instruction.
- Il additionne 1 au registre curseur.

(Pour les deux premiers points, il suffit de connecter des fils. Pour le dernier, on utilise l'additionneur binaire d'un chapitre 2.)

Ainsi, dès le prochain "top" (passage à  1 de l'horloge), on sélectionnera le circuit logique correspondant à  notre ligne de programme (à  présent stockée dans instruction).

Comme les autres circuit ne balancent rien dans le registre instruction (soit 00000...0), le circuit "lecteur de programme" sera à  nouveau sélectionné au "top" suivant. Sauf que, comme il a précédemment ajouté 1 au registre curseur, c'est la ligne de programme suivante qui sera lue.

Et ainsi de suite.


Exemple : programme multiplicateur

Voici un programme qui multiplie le contenu des registres "reg1" et "reg2", et stocke le résultat dans "reg3". On a donc : reg3 = reg1 x reg2 = reg1 + reg1 + reg1 + reg1.... "reg2" fois.

>> Mettre "reg3" à  0000...0
>> Additionner le contenu de "reg1" à  "reg3"
>> Soustraire 1 à  "reg2"
>> Si "reg2" vaut 000...0, additionner 1 à  "curseur"
>> Soustraire 4 à  "curseur"


Petite explication :

Citer:
Quand "reg2" vaut 0000...0, cela signifie que l'on a additionné "reg1" à  "reg3" un nombre de fois égal au contenu initial de "reg2". Autrement dit, "reg3" contient à  présent le résultat de la multiplication ! On additionne alors 1 à  "curseur", ce qui revient à  sauter la ligne de programme suivante, et passer à  la suite du programme.

Si "reg2" n'est pas encore égal zéro, cela signifie que l'on doit continuer à  additionner "reg1" dans "reg3". On exécute donc la dernière ligne de programme, qui soustrait 4 à  "curseur" : cela revient à  reculer de trois ligne dans le programme (trois lignes et pas quatre, car il faut anticiper le fait que le lecteur de programme additionnera 1 à  "curseur", quoiqu'il arrive).

Bien sûr, on n'utilise pas cette méthode bourrine dans les ordinateurs, mais un algorithme similaire à  celui qu'on vous a enseigné à  l'école primaire.


En conclusion...

Tout les programmes que vous utilisez sur votre ordinateur, sont en fait une série d'instructions basiques. Bien sûr, ce "langage" de programmation (dit "langage machine") est atroce à  manipuler : les programmeurs utilisent donc des compilateurs, programmes qui convertissent un langage de programmation plus "humain" en langage machine. Compilateurs programmés eux-mêmes à  partir de compilateurs... mais il a bien fallu programmer le premier compilateur directement en langage machine, hé.

Un système d'exploitation (Windows, Linux...) est en fait un méta-programme : un programme qui gère l'ensemble de programmes ouverts simultanément. Ce méta-programme est exécuté à  l'allumage de l'ordinateur, il doit donc commencer à  l'adresse mémoire 00000...0 (car "curseur" est initialement à  zéro).

Donc, voilà . Des questions ? Le moindre point obscur ou douteux se doit d'être éclairci.


Les périphériques

Spoiler! :
La souris

Les coordonnées x et y de la souris sont stockés dans des espaces mémoires réservés. On peut donc y accéder à  tout instant.


Le clavier

Image

Quand une touche est pressée, deux des fils de sortie passent à  0 : on peut ainsi identifier cette touche.

Le numéro de la dernière touche pressée est stockée en mémoire. On a également un bit spécial (toujours en mémoire) qui vaut 1 à  l'instant où une touche est pressée, 0 sinon.


La mémoire morte

Le principe est le même que pour la mémoire vive, seul l'intérieur de cellules mémoire change :

Image

Quand on envoie de l'air dans Set, le clapet est poussé à  droite.
Quand on envoie de l'air dans Reset, le clapet est poussé à  gauche.

Cela permet de mémoriser l'information lorsque l'ordinateur est éteint (plus d'alimentation en air comprimé), ce qui n'est pas le cas de la mémoire vive.

Pour pouvoir lire le contenu de la cellule, on relie le clapet à  un tiroir pneumatique :

Image


L'écran

L'écran est un tableau de pixels. Un pixel est un ensemble de trois diodes lumineuses : une rouge, une verte, une bleue (R, V, B). En dosant l'intensité lumineuse dans chaque diode, on peut reconstituer n'importe quelle couleur.

Le contenu d'un pixel tient dans un espace mémoire de 24 bits :

- 8 bits codent l'intensité du rouge (de 0 à  255)
- 8 bits codent l'intensité du vert (de 0 à  255)
- 8 bits codent l'intensité du bleu (de 0 à  255)

Ce qui nous fait 255 x 255 x 255 = 16 581 375 couleurs.

A chaque pixel de l'écran correspond un espace mémoire. Comme on ne peut pas faire passer un million de pixels par un seul bus, on "repeint" l'écran pixel par pixel, très rapidement :

Image

Sur le schéma ci-dessus, un pixel est sélectionné s'il est alimenté horizontalement et verticalement. Un double-système d'adressage permet de faire correspondre une adresse à  un pixel. Il suffit donc de parcourir toutes les adresses (avec un compteur, par exemple) tout en envoyant les informations correspondantes dans le bus de données.


Le son

Le son est produit par la vibration acoustique d'une membrane. Un espace mémoire correspond, à  chaque instant, à  la valeur de la position de cette membrane. Il faut ensuite convertir ce nombre binaire en position réelle :

Image

En effet :
- Le bit a0 vaut 1 en décimal
- Le bit a1 vaut 2 en décimal
- Le bit a2 vaut 4 en décimal
- Le bit a3 vaut 8 en décimal
- etc...

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MessagePublié: 07 Nov 2008, 21:05 
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Ha oui effectivement ... j'avais oublié que ça prenait juste une taille énorme, tous ce que peut faire l'électricité peut aussi être réalisé en pneumatique. (enfin avec de l'air ton horloge serait un réducteur de débit).
A propos des propriétés de l'électricité je pensais aux magnétisme et aux quartz.

Je pense qu'il doit y avoir des éléments d'ordinateur (le terme exacte est calculateur) "moderne" qui ne peuvent pas être réalisé en pneumatique.
Mais bon, je ne fais pas "électrotechnique", mes connaissances se limitent aux bases...
J'ai peut être ce vieux réflexe d'idéaliser l'électronique.

Sinon pour information, des calculateurs entièrement pneumatique sont encore souvent utilisés dans l'industrie quant c'est la seule énergie utilisable (on évite les étincelles électriques dans les milieux inflammable).

ps: Il me semble que le mot "ordinateur" était une autre façon de dire Dieu, je ne sais ou.
En tous cas l'ordinateur ne se différencie du calculateurs que sur le fait qu'il utilise des méta-programme (voir la conclusion d'Arkh)

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MessagePublié: 08 Nov 2008, 23:18 
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Citer:
Je pense qu'il doit y avoir des éléments d'ordinateur (le terme exacte est calculateur) "moderne" qui ne peuvent pas être réalisé en pneumatique.


En gros, tout ce qui sert à  adapter les signaux électrique d'entrée et de sortie. Il y a aussi les anciennes mémoires vives, où chaque bit était un condensateur que l'on pouvait charger ou décharger. Comme les condensateurs se déchargent naturellement très vite, il y avait un système d'auto-régénération : un condensateur chargé actionne un système qui le recharge à  chaque top d'horloge. Ainsi, on ne peut le décharger que volontairement. Ce système coûtait moins cher à  réaliser, mais était bien plus gourmand en énergie.

Le reste, le "coeur" de l'ordinateur (qui tient dans un petit carré de quatre centimètres de côté), n'est qu'un gigantesque réseau de transistors.

Tu ne penses pas aux calculateurs analogiques, quand même ? Intégrateur, multiplicateur, dérivateur... A une époque, on pensait que c'était l'avenir de l'informatique. Mais on préfère finalement le binaire, pour son comportement "parfait" et totalement déterministe, à  un composant grillé près. De nos jours, la "physique du composant" consiste essentiellement à  miniaturiser les transistors, ce qui a le triple avantage de gagner de la place, augmenter la vitesse de calcul et diminuer la consommation d'énergie par composant.

Ce qui devient de plus en plus problématique, c'est d'arriver à  refroidir ces circuits. D'après la fameuse "loi de Moore", le nombre de transistors par unité de volume double tous les 4 ans (je crois). Du coup, un processeur dissipera bientôt la même puissance qu'un réacteur de fusée, par unité de surface. On en est déjà  à  un stade où, dans une installation informatique, le refroidissement coûte plus cher que les matériel. Dans la salle de calculateurs de mon école, un simple panne de clim à  mis hors-service toutes les machines

Mais bref, c'est justement ce côté "tout construire avec UN SEUL composant de base" qui me plait bien dans le fonctionnement des ordinateurs.

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MessagePublié: 16 Nov 2008, 17:23 
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Heu, je ne pensais pas aux calculateurs analogiques et je ne sait pas comment j'ai pu y faire référence.

Pour ce qui est de l'avenir des ordinateurs, ils prévoient que l'on atteindra la limite technologique à  partir de 2015.
Après, il faudra commencer à  blindé les ordinateurs pour les protéger des perturbations "magnétiques?" (je perds mes mots) enfin bref, des effets des particules solaires qui bien que brulé en partie par les vents solaires, reste encore assez nombreuse pour provoquer des bugs dans les PC.
Il paraitrait que les ordinateurs portable plante plus en altitude à  cause de ça par exemple.

Pour le refroidissement le problème se serait plutôt le prix d'achat parce que le refroidissement ils peuvent s'ils le veulent vraiment.
Vu dans "Science et Vie" : Il compte a l'avenir faire des processeurs a refoidissement liquide dans lesquels le liquide passerait véritablement au plus près du circuit.

Après des dizaines d'années d'évolution e freinée les ordinateurs vont redevenir des "usines à  gaz". :awe:

Sinon en parlant de l'ordinateur du futur, peut être l'ordinateur quantique.
Mais vu sa complexité de réalisation il se peut qu'il ne soit utilisé que par les chercheurs, d'après Wikipédia (qui n'est pas a prendre au pied de la lettre) il mettrait aussi plus de temps a réaliser des calculs "traditionnels"

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