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Homme grand, musclé, aux cheveux noirs coupés court, Bob Morane constitue une sorte d'archétype du héros classique tel qu'on l'imagine. Il a été traité comme tel par son créateur, Henri Verne, qui, s'il s'est préoccupé de lui fournir une biographie, ne lui a guère donné de démons intérieurs, de traumatismes, de complexes, de soucis. Rien ne touche trop profondément Morane dans son univers, il n'a pas de famille, ou si peu, et guère de personnalité, avouons-le.
Oui, Bob Morane est un héros à la Tintin : un cadre héroïque dans lequel la conscience du lecteur peut s'inscrire, tout comme l'histoire elle-même.
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En roman, Bob Morane compte pas moins de 198 aventures à ce jour. On peut parier sur la deux centième histoire impliquant ce héros aussi éternel que plat avant 2010. Il conserve son âge de trente-trois ans avec un aplomb remarquable quand on sait qu'il a voyagé plusieurs fois sur tous les continents, sous les océans, dans l'espace ainsi qu'à travers d'autres époques et dimensions.
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L'univers de Morane a comme caractéristique remarquable de ne créer quasiment aucun code, restant accessible à tous. Henri Verne, de son vrai nom Charles-Henri Dewisme, évita même de lui fournir des idylles trop profondes. Bob Morane est un homme à femmes, certes, mais son goût pour le sexe faible restera raisonnable.
Bref, Morane est vide, creux, et néanmoins sympathique. S'il existait, on ne pourrait nier ses innombrables qualités, et l'écriture assez habile de Verne suffit à intéresser au récit. C'est là un protagoniste sans relief, mais qui, comme personnage principal, remplit son rôle... héroïque. Un modèle pour les enfants et les adolescents de certaines époques, qui a su persister.
Aussi vu en bande dessinée, en série télévisée, en dessin animé, Bob Morane n'a guère connu les honneurs du cinéma : après un passage au grand écran qui fut un échec monumental ("L’espion aux cent visages", sorti et perdu en 1961), il fut récupéré par Christophe Gans pour un nouveau projet, "L'aventurier", également un échec.
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