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 Sujet du message: Re: Nicolas Sarkozy
MessagePublié: 31 Déc 2008, 20:16 
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Tiens, il y avait longtemps qu'on n'avait plus rien ajouté à  cet autel dédié à  notre glorieux publi-président. Je me permets d'accomplir une ultime offrande pour l'année 2008.

Citer:
La présidence française de l'UE vue par nos voisins

Comment traduit-on "volontarisme" en anglais ? Pour la correspondante à  Paris de l'Irish Times, les mots "will" et "determination" reflètent mal le caractère "agressif" de l'hyperactivité du président français. Car comme le rappelle le quotidien irlandais, "le volontarisme du président français a un pendant qui lui est proportionnel : son appétit de pouvoir". Un exemple ? Son désir, pour l'instant au point mort, de mener la présidence de l'Eurogroupe jusqu'en 2010. Au cours de ses six mois à  la tête de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy a tour à  tour embarrassé (Deutsche Welle), séduit (The Guardian) et agacé (Spiegel). Au-delà  de la méthode du président, voici comment la presse européenne a jugé ses résultats.

L'Europe des institutions. La présidence française avait commencé sous de mauvais auspices : le rejet du traité de Lisbonne, le 12 juin, par l'Irlande, que la France s'était pourtant jurée de faire adopter avant la fin 2008. Après une phrase malheureuse perçue comme une marque d'arrogance ("L'Irlande devra revoter") et un séjour éclair à  Dublin pour s'en expliquer (The Irish Independent), Nicolas Sarkozy a finalement convaincu les Irlandais de repasser par les urnes en 2009. En contrepartie, l'UE s'est engagée sur plusieurs demandes de Dublin, comme le fait de maintenir le nombre de commissaires à  27. Des garde-fous qui représentent un "recul" de la réforme institutionnelle de l'UE, selon La Voz de Galicia. Par son style, le président français a perturbé le mode de fonctionnement de Bruxelles. Pour Le Soir, Nicolas Sarkozy "a modifié l'équilibre entre les institutions" en marginalisant la Commission européenne, "organe politique jusqu'ici central, menacé de devenir officine d'expertise technique".

L'Europe face aux défis du climat et de l'immigration. Faire approuver par les 27 le "paquet énergie-climat" n'était pas chose aisée. L'objectif de réduire de 20 % les émissions de gaz à  effet de serre avait en effet été décidé avant que la crise financière n'assombrisse l'avenir des économies européennes, rappelle le Daily Telegraph, relayant les craintes allemandes que des industries ne délocalisent hors d'Europe pour ne pas se soumettre à  de telles contraintes. Mais en brandissant la menace d'un sommet d'urgence entre Noël et le Nouvel An, l'"entêtement français" aura finalement eu raison de ces inquiétudes, souligne El Pais, et mis d'accord les Etats membres sur des objectifs "peu réalistes". Le président français a plus facilement fait approuver le pacte de l'immigration, mais ce sont les citoyens, européens et extra-communautaires, qui ont dénoncé la mise en place d'une "Europe forteresse" (Visao).

L'Europe dans la spirale financière. La crise financière mondiale ? "Un cadeau du ciel" pour le président français, selon Radio Netherlands, à  peine ironique. En multipliant les initiatives sur la scène européenne et internationale, Nicolas Sarkozy, soutenu par le premier ministre britannique, Gordon Brown, a convaincu la Commission européenne et plus de vingt pays de s'engager dans des plans de relance, pour un coût global estimé à  200 milliards d'euros. Des efforts qui ont toutefois été contrés, note le Jornal de Negocios (Lisbonne), par les réticences allemandes à  mettre la main au portefeuille.

L'Europe dans les relations internationales. La présidence française aura été marquée, sur le plan international, par le conflit russo-géorgien. Si un accord de cessez-le-feu a été arraché aux deux parties en cinq jours – une "victoire diplomatique", selon la BBC –, cet accord aura mis du temps à  se concrétiser sur le terrain, rappelle La Repubblica. C'est par une méthode inhabituelle, décrite par Trend News, que Nicolas Sarkozy a pu maintenir l'unité de l'UE : en prenant d'abord les décisions et en cherchant ensuite le consensus, plutôt que de passer par des phases préalables de négociations.

Un régime présidentiel. Pour Le Soir, la "présidentialisation excessive du régime européen" a fait plusieurs victimes, en premier lieu "le couple franco-allemand". L'Allemagne, en effet, n'a guère apprécié d'être initialement écartée du projet d'Union pour la Méditerranée, ni de tenir la chandelle au couple Sarkozy-Brown (IHT). Autre couac, avec la Chine cette fois, qui a annulé sa participation à  un sommet avec l'UE début décembre en raison de la rencontre entre le président français et le dalaï-lama. Les représailles de Pékin contre un dirigeant européen auront rarement été si vives. La raison de la colère des autorités chinoises, croit savoir le China Daily : le caractère imprévisible de la diplomatie française.
La fin du Sarko-euroshow. Que retenir donc de ces six mois ? "Plutôt que d'être un de ces grands dirigeants capables de mener l'Europe vers le futur, Nicolas Sarkozy s'est converti en gestionnaire de crises", estime Radio Netherlands. The Economist reconnaît un certain talent au président français dans ce rôle : "M. Sarkozy s'épanouit dans l'adversité et s'ennuie dans la tranquillité. (...) Sa diplomatie de la 'navette' [shuttle diplomacy] durant le conflit russo-géorgien et en pleine crise financière n'a pas été sans défauts, (...) mais elle a contribué à  faire parler l'Europe d'une seule et même voix."

L'hebdomadaire britannique tempère toutefois son observation : si Nicolas Sarkozy a marqué la scène internationale ces derniers mois, au point d'être qualifié de troisième personnalité de l'année par l'hebdomadaire américain Time, il a surtout profité, avec une administration Bush sur le départ, de l'absence de leadership outre-Atlantique. Et comme le note un diplomate allemand, interrogé par le Herald Tribune, le contexte international a converti comme par miracle les défauts de Nicolas Sarkozy en qualités : "En temps de crise, l'hyperactivité devient synonyme d'énergie, l'autoritarisme d'obstination et l'imprévisibilité de pragmatisme."

Sera-t-il regretté ? Pas forcément là  où on l'imagine, répond le Financial Times. C'est surtout à  Paris, au sein des ministères, que l'on craint le retour dans les affaires intérieures de l'"omniprésident". "Les ministres français seraient ravis à  l'idée que Nicolas Sarkozy préside l'Eurogroupe, note le quotidien financier. Ainsi, il serait suffisamment affairé pour ne pas leur faire une vie de misère."

Mathilde Gérard

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 Sujet du message: Re: Nicolas Sarkozy
MessagePublié: 27 Jan 2009, 13:50 
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François Bayrou, pourquoi avoir décidé de voter la motion de censure contre le gouvernement présentée, mardi, par le groupe socialiste ?

Au mois de décembre 2008, j'avais proposé à  plusieurs reprises le dépôt d'une motion de censure en raison des atteintes répétées à  la séparation des pouvoirs et aux principes nécessaires aux libertés publiques. A l'époque, le Parti socialiste avait décidé de ne pas assumer une telle démarche. J'étais persuadé qu'il se trompait, et il revient aujourd'hui sur cette position. Il y a des moments et des situations où il faut dire haut et fort que ça ne va pas. J'ai des différences avec le texte déposé par le PS. Mais l'essentiel est qu'un acte solennel montre au pays qu'un signal d'alarme s'allume. Pour que nul ne puisse dire : nous ne savions pas. J'ai donc décidé de voter la motion de censure.

Vous vous rangez clairement dans le camp de l'opposition ?

C'est plus profond : je défends les principes républicains. Quand je pense que des décisions sont justifiées, je les soutiens. Quand je pense qu'elles sont dangereuses, je le dis. Cette liberté et cette indépendance sont les principes de ma démarche.

Dans sa motion de censure, le PS explique qu'il entend défendre une politique alternative contre la crise économique et sociale. Est-ce que vous le rejoignez sur ce point ?

Dès le mois de décembre, considérant que le plan actuel ne suffirait pas, j'ai proposé une politique de relance différente. Premièrement, je plaidais pour un grand emprunt européen de l'ordre de 3 % du PIB. Deuxièmement, je proposais une aide aux familles modestes, un livret d'épargne crise, dont le montant pourrait atteindre 1 000 euros. Enfin, je suggérais des investissements, notamment universitaires, ou en termes de réseaux. Le plan du PS est assez proche de cette architecture.

Mais d'autres idées doivent être défendues : il y a pour moi quelque chose qui n'est pas acceptable dans l'action du gouvernement. On n'arrête pas de sortir des dizaines de milliards pour les banques, mais sans exiger les contreparties qui s'imposent. Encore hier, on a annoncé qu'elles allaient recevoir 5 milliards, fléchés vers Airbus.

L'Etat ne peut pas mobiliser ces sommes astronomiques sans prendre, en contrepartie, les sièges au conseil d'administration qui doivent lui permettre d'exercer sa part de la gouvernance des établissements, de se faire entendre aussi bien pour la rémunération des dirigeants que pour le soutien au crédit. Il existe d'ailleurs, je crois, une disposition législative, en date de 1935, qui oblige l'Etat lorsqu'il atteint 10% des fonds propres d'une banque à  nommer au moins deux administrateurs.

Le premier ministre, François Fillon, appelle à  l'unité face à  la gravité de la situation. Vous n'êtes pas sensible à  cet appel ?

L'unité commence par les respects des règles républicaines qui nous font vivre ensemble. Or, aujourd'hui, il ne se passe pas de jour sans qu'on constate une atteinte au respect de ces règles, avec un président de la République qui transgresse tous les jours les principes de la séparation des pouvoirs. Le pouvoir judiciaire, le pouvoir législatif et le pouvoir médiatique sont tous les trois soumis à  sa volonté de domination. C'est impossible à  accepter.

Au point de justifier une motion de censure ?

Evidemment, oui. Par exemple, la décision d'accorder au président de la République le pouvoir de nommer les responsables de l'audiovisuel public et de rendre leur budget dépendant chaque année de la majorité en place crée une double dépendance. Aucune opération de diversion autour de la redevance ne peut masquer ce recul des libertés publiques.

Pourtant, au Sénat, la majorité du groupe centriste, dont son président, Michel Mercier, a voté le texte…

Certains sénateurs l'ont voté; pas ceux qui partagent mon analyse. En même temps, Nicolas Sarkozy annonce qu'il va faire sauter le seuil de concentration dans les médias. Je considère cela comme une régression : la lutte contre les concentrations est essentielle dans tout pays de liberté.

En quoi la réforme du travail législatif, qui a déclenché un tel tohu-bohu à  l'Assemblée nationale, est-elle condamnable ?

Le législatif est de plus en plus soumis à  l'exécutif. Avec la réforme du règlement de l'Assemblée, la liberté du Parlement et des parlementaires représentant le peuple va être encore davantage mise à  mal. J'espère que le Conseil constitutionnel rappellera que le droit d'amendement de chaque parlementaire est un droit inaliénable et personnel, qui ne se délègue pas à  un groupe, dans un pays où les députés sont élus personnellement par le peuple.

Même transgression des principes lorsque le président de la République va participer en tant que tel au conseil national de l'UMP, s'affirmant comme un chef de parti et portant ainsi atteinte à  un principe essentiel de la fonction présidentielle, chef de l'Etat et non chef de la majorité, défenseur de notre démocratie et non pas chef de clan.

Enfin, pour ce qui est de la justice, à  partir du moment où l'enquête serait confiée au parquet placé sous l'autorité hiérarchique du gouvernement, le bon vouloir de l'exécutif deviendrait souverain. Il pourra à  sa guise laisser apparaître les affaires ou les dissimuler. Rien de tout cela n'est acceptable dans un Etat de droit.

La pratique du pouvoir par M. Sarkozy menace-t-elle les équilibres de la société française ?

Sans aucun doute. Les atteintes aux libertés se multiplient de façon infiniment inquiétante. Je ne veux pas me retrouver dans un pays soumis à  l'arbitraire d'un seul. Il est de la responsabilité des acteurs de la vie civique d'éveiller la société. On est à  un tournant.

Au début du quinquennat, certains pouvaient soutenir que ces entorses étaient seulement une question de style. Aujourd'hui, c'est une question de textes : on fait entrer dans la loi et dans les institutions des manquements qu'aucun républicain et aucun démocrate ne doit pouvoir accepter.

Propos recueillis par Patrick Roger

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