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 Sujet du message: Neverwhere
MessagePublié: 03 Mai 2006, 23:32 
Hors-ligne
Troubadour autiste
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Inscription : 08 Avr 2005, 08:43
Message(s) : 653
Premier roman de Neil Gaiman, depuis devenu célèbre dans son milieu, tant pour son fantastique Sandman que pour son hilarant De Bons Présages, écrit en collaboration avec Terry Pratchet, Neverwhere est l'exemple typique du premier roman fantasique, bourré de trouvailles, de références, de personnages, qui vacille parfois un peu sous son poids, mais qui parvient, bon gré mal gré, à  tenir la route.
Neverwhere, c'est Londres. Londre Au-Dessus, Londre En-Dessous. Dans les tréfonds de la capitale anglaise, en effet, vit un peuple, exilé, reclus, des gens tombés dans les failles de ce monde, que nous, au-dessus, nous ne remarquons qu'à  peine. Peu à  peu, cette immense communauté s'est organisée en fief, en baronnies, envahissant peu à  peu les stations abandonnées du métro londonnien, s'organisant en baronnie et développant parfois des pouvoirs étranges.
Des pouvoirs comme ceux que possède Porte, héritière d'une famille exceptionnelle, doués du pouvoir d'ouvrir. D'ouvrir absolument tout. Et c'est ce pouvoir qui lance M. Croup et M. Vandemar, les plus grands assassins de tout l'espace temps, à  ses trousses. Et c'est grâce à  ce pouvoir que Porte ouvre un passage vers quelqu'un. Quelqu'un qui pourra la sauver.
Ce quelqu'un, c'est Richard Mayhew, employé de bureau à  Londres, qui va se retrouver attiré dans le monde d'En-Dessous, forcé de se joindre à  Porte et à  son entourage, pour le moins hétéroclite : un chasseur nommé Chasseur, une fille-rat, Anesthésie, sans compter l'étrange Marquis de Carabas.

La grand habileté de Neverwhere est de suggérer un univers absolument immense sans que jamais la toile de fond ne vienne entraver l'histoire. Des éléments sont à  peine évoqués que déjà  il disparaissent dans la course effrennée de Richard et Porte. Ce qui n'en rend ce monde étrange et étonnant que plus crédible.
L'histoire elle-même est en fin de compte tout ce qu'il y a de plus simple, mais elle est traitée avec suffisamment d'ironie et de second degré (parfois trop, ce qui alourdit considérablement le style), pour que cela ne se révèle jamais déplaisant.
Le regard de Richard, quoi que parfois d'une naïveté crispante, sert à  merveille le lecteur dans la découverte d'une gallerie de portrait toute aussi gratinée qui disparate, et qui représente le véritable atout du livre. De Lamia la Velours à  l'Ange Islington, il n'en n'est pas un qui ne soit crédible et que l'on ne finisse par accepter, dans ce gigantesque patchwork constitué par le Londres d'En-Dessous. Et peu à  peu, on finit par accepter d'être un des leurs. Il est un peu dommage que le récit soit si court car à  peine s'y est-on confortablement installé que l'on sent les éléments déterminants poindre leur nez.
Cependant, ce voyage dans un monde "ni tout à  fait le même, ni tout à  fait un autre", offre une parenthèse de liberté absolument rafraichissante, doublée d'une sacrée leçon : oui, une histoire simple comme tout peut encore faire vibrer, pour peu que l'on y mette la conviction nécessaire.
Une grande marmite, pleine de qualités et de défauts, mais qui mérite le plongeon. Ne serait-ce que pour connaître les multiples façons d'apprécier une figurine Tang, d'apprendre que, finalement, on peut faire mariner beaucoup d'aliments et que les anges aussi aiment le jazz.

_________________
There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
and no 'green with envy' in a black and white world.


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MessagePublié: 06 Mai 2006, 10:42 
Hors-ligne
Jeune Padawan
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Inscription : 13 Déc 2005, 13:52
Message(s) : 68
Une traînée de fumée noire montait du modeste monastère sur la colline, vers le ciel du petit matin.
Sur la colline, deux hommes assis regardaient le bâtiment brûler.
- Et ceci, monsieur Vandemar, déclara le plus petit des deux en indiquant d’une main graisseuse la colonne de fumée, va nous offrir un très beau sinistre, dès que la conflagration aura bien pris. Toutefois, le strict respect de la vérité me contraint à  le confesser : je doute qu’aucun des habitants ne soit en position d’en savourer pleinement les charmes.
- A cause qu’y sont morts, vous voulez dire, monsieur Croup ? s’enquit son compagnon.
Il mangeait quelque chose qui avait du être un chiot jadis, et, avec son coutelas, taillait dans la carcasse de larges tranches qu’il enfournait.
- A cause, comme vous le faites remarquer avec tant de pertinence, ami sagace et avisé, qu’ils sont morts.


Citer:
Premières phrases, premier coup de coeur.
Neil Gaiman, célèbre scénariste du cycle de bandes dessinée « The Sandman » se lance dans le roman, et y excelle. Il met son talent de conteur au service d’une histoire qui illustre le proverbe « Bonne action ne profite jamais ». Le Londres d’En Bas rappellera aux plus âgés d’entres vous le monde souterrain de la série télévisée diffusée sur M6 « La belle et la bête ». Parlons un peu des personnages : ils sont géniaux. Les [i]vilains sont haïssables à  souhait, les gentils ne le sont pas forcément et les protagonistes secondaires sont aussi recherchés que les principaux. Notre joyeuse troupe se compose de Porte qui a le pouvoir d’ouvrir toutes les serrures, du marquis de Carabas (dont le nom ne vous ai certainement pas inconnu) qui se fait payer ses services par des faveurs plus ou moins importantes, de Chasseur, la meilleure garde du corps du monde souterrain et de Richard, une sorte d’anti-héros qui réagira comme n’importe quel quidam lambda plongé dans ce monde de cauchemar. Les deux ennemis principaux sont M. Croup avec son verbe recherché et M. Vandemar grand adepte de rat, chiot ou pigeon cru. Ce sont des assassins professionnels qui ont la chance de faire un métier qu’ils aiment.

J'aime beaucoup Neil gaiman, car il nous plonge à  chaque fois dans un monde fantastique où réside tout mon imaginaire d'enfant avec un degré légèrement adulte, mais sous lourdeur aucune.

Merci de ce topic Jalk!

_________________
Tuteur d'Alia : Le bon côté, c'est que, quand on parle pas, on a moins de risques de dire des conneries.

Silence

Tuteur d'Alia : Hélas ça n'empêche pas d'en faire... *soupir*


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