Agone de Rochronde, jeune noble décidé à passer sa vie dans les ordres de l'enseignement itinérant, se voit détourné de sa voie par le testament d'un proche disparu. Les dernières volontés du défunt lui enjoignent de se rendre au Souffre-jour, mystérieuse école qui n'a jamais pu être découverte par personne, et encore moins détruite. Forcé par les évènements, Agone devra y passer moins d'une semaine avant de faire son choix, l'Itinérance ou le Souffre-jour. Mais il est loin de réaliser jusqu'où va l'entraîner cette curieuse formation...
Cette trilogie de romans se déroule dans le même univers que quelques autres ouvrages et qu'
un JDR réputé, s'intitulant justement Agone. De fait, on ne peut qu'apprécier le soin apporté à la création et à la présentation du monde : malgré une multiplication des espèces intelligentes typique du donjonetdragonnisme, tout est utile et structuré, logique aussi, il n'y a pas un peuple dont la présence soit dénuée de sens dans ce récit précis.
On peut applaudir la présence d'une espèce particulièrement inventive et élégante, les Danseurs, qui ont une place primordiale dans l'univers et obéissent à des règles toutes de délicatesse et d'improvisation.
La prose est, quant à elle, assez poétique, et plus soignée et épurée que ce que le lecteur de fantaisie a l'habitude de voir (qualité dû sans doute au grande partie au statut de littérature française de l'histoire d'Agone, le texte n'ayant pas eu à passer au travers d'un filtre de traduction qui avait de grandes chances de le desservir quelque peu).
En réalité, les Chroniques des Crépusculaires qui sont ici présentées constituent un recueil, l'assemblage d'un tryptique :
- Souffre-jour
- Les Danseurs de Lorgol
- Agone
Chaque portion du récit se lie harmonieusement aux autres, l'histoire avance bien et les personnages découverts ont tous d'excellentes raisons d'agir. C'est, dans le fond, une quête de fantaisie classique, solidifiée par un certain contexte politique et culturel. Pas une fausse note dans cette oeuvre... une excellente surprise.