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MessagePublié: 28 Mars 2005, 16:36 
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Philosophe aux cheveux dans le vent
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ECOLE DE CREATION - Voie de la Volonté. (M istoropheera)

L'école d'Ecriture.



'Ecrire'... qu'est-ce que c'est bien.

A partir de cette phrase, nous pouvons créer la question "qu'est-ce que 'bien' Ecrire...?" (nous gardons le "c'est" dans la poche, il peut toujours servir).

A cette question, bien malin et/ou menteur qui répondra. "Bien écrire"? Il y a.. le style, vous dira-t-on. Oui, oui, le style! Et quelques automatismes..

-Ne pa fer deux fotes;

-placer dans le ordre bon les tous mots la de phrase;

-savoir de façon particulièrement, absolument, par une transcendance du Verbe par la Pensée, l'Idée platonicienne profonde, retranscrire, exprimer ses phrases de façon intelligible et sans trop de cette lourdeur infâme et superfétatoire qui pousse certains odieux auteurs à , très étrangement, compliquer superficiellement leurs pauvres phrases - à  la base d'une simplicité extrême - et nous abreuver jusqu'à  plus soif, à  l'instar d'un tuyau d'arrosage que l'on eût fendu, et dont le fluide qu'il transmettait s'écoulerait, exploserait chaotiquement, de termes pour le moins absconds et obscurs;

--user de l'argumentation raisonnée, cette argumentation si jolie, larmoyante, que nous écrasons tels des boeufs s'acharnant sur la noble brebis, cette argumentation reposant sur la douce raison,
--puis user du pathos, par l'argumentation qui persuade l'interlocuteur, de façon à  ce qu'il conçoive une analogie entre lui et le sujet, par le truchement de procédés dialectiques divers et d'un lexique approprié.

...

Vous aurez peut-être compris que celui qui donne les conseils ne les respecte pas toujours, et c'est pourquoi je ne présenterai pas ce projet comme un enseignement. Ce serait bien malvenu, à  mon âge, considérant mon peu d'expérience (11 ans d'écriture ininterrompue, certes, mais quel genre d'écriture? puis-je me considérer écrivain? qui le peut? ), de prétendre détenir la vérité absolue (et quelque vérité que ce soit, d'ailleurs), concernant l'art d'Ecrire.

J'ai toujours "écrit". Ecrire fait partie de moi au même titre que manger, boire, collectionner des canettes, me ronger les ongles, jouer avec mon chien, boire du liptonic, me gratter la nuque; bref, écrire est indispensable à  mes yeux (et à  tout le reste de mon corps). J'ai toujours écrit, dis-je, car comme beaucoup ici (je pense..), j'ai appris à  lire tout seul, vers 4 ans. A partir de là , des centaines de livres se sont succédés sous mes yeux, et j'ai transmuté pas mal de papier et d'encre en manuscrits de plus en plus élaborés.

[MESSAGE RITUEL DE L'ECOLE][Nous nous adresserons tout d'abord à  ceux qui désirent créer, tout en émettant un conseil: sachez vous investir dans Tout. L'énergie qui dort au fond d'un potentiel de Volonté (pour l'instant) anarchique gagne à  se répandre dans toutes les directions, du moins jusqu'à  un certain âge. Il n'y a rien à  négliger. Il n'y a rien à  préférer. Il y a un misérablement restreint temps de vie à  consommer, de la façon la plus profitable possible.]

-------------------

Voilà , mon lancement est fait. Je me demande ce que je vais mettre dans ce topic. J'ai failli colorer les propos ironiques/"humoristiques" de ce post en rouge, mais je suis sûr qu'ils sont perceptibles.. ^o^

Je pense écrire sur "la lourdeur dans un récit, un monologue, une délibération". Si vous avez des idées de conseil ou si vous souhaitez écrire une chronique/un état des lieux sur votre manière de lire/d'écrire, faites, mais sachez que ce qui sera publié là  pourra être cité dans les autres sites participants (sous réserve, naturellement, d'accoler votre nom à  ces citations).

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- L'échelle de Jacob, précurseur de Silent Hill;
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- Ico et Shadow of the Colossus (et sa BO, par le compositeur de Haibane Renmei), jeux uniques.


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MessagePublié: 29 Mars 2005, 19:42 
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Philosophe aux cheveux dans le vent
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Inscription : 18 Juin 2004, 09:07
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Je ne me leurre pas: peu nombreux dans ce forum, fort peu nombreux sont les courageux qui liront cela jusqu'au bout, tout du moins sans parcourir ces lignes en diagonale. Je le poste tout de même ici, car c'est à  mon sens bien plus amusant que les p'tits conseils d'écriture (les "How-To") en vrac que je compte *aussi* poster plus tard sur ce même thème et d'autres...


LA LOURDEUR
- ou comment l'éviter. Le juste milieu entre expression brute et simulation est l'identification et l'exploitation artistique d'un MESSAGE ou de plusieurs messages, forces motrices de l'écriture.




INTRO


Commençons, parce qu'il faut bien, par définir la "lourdeur" dont nous parlerons ici. Si la valeur de "lourd" est aussi subjective que la conception du Beau et du Laid, il existe quelques exemples à  ne pas suivre en matière d'écriture, quelques erreurs menant tout droit à  l'atroce, l'horrible, la pataude, la grossière, la maladroite, la pesante lOuRdeUR. De quoi parlons-nous donc?

"Lourd", est-ce un synonyme de "mauvais"? Certainement pas. La niaiserie s'accompagne souvent d'une lourdeur *nécessaire* à  l'expression de certains sentiments. C'est dans leur surenchère même que le dessin animé Bambi et les personnages kawai japonais sont touchants. C'est parce qu'il force le trait que Balzac rend son Père Goriot sympathique. Nous n'apprendrons donc pas à  détruire la lourdeur, mais à  bien l'employer, la considérer comme un outil, l'une des couleurs de la fabuleuse palette de l'écrivain.






DES TROIS LECTEURS


Pourtant, la lourdeur (j'emploie ce terme quelque peu familier de nos jours afin de permettre une représentation concise de l'idée à  laquelle je fais allusion. je pourrais bien sûr parler de "maladresse", de "surenchère", mais vous voyez bien que l'effet est différent) est à  mon sens l'un des plus grands, sinon le plus grand fléau de l'écriture. Bien que nombre d'auteurs professionnels soient encore très lourds ( -soit constamment, soit à  l'occasion- ), ce fléau touche surtout les amateurs, ceux qui n'ont pas encore la notion du Lecteur. Il faut savoir Lire son texte comme un tiers lecteur le ferait. Et pour cela, il y a plusieurs méthodes à  employer, qui sont autant de casquettes de lecteur à  poser sur sa tête: -le lecteur intéressé ; -le lecteur neutre ; -le lecteur cynique.

Il est clair qu'un lecteur intéressé par une histoire, ému par les personnages de celle-ci, appréciera ou adorera une scène dans laquelle un lecteur neutre, peu touché/concerné par les événements décrits, ne verra que mièvre lourdeur. Si Jonis, le héros de votre superbe roman, meurt en sauvant Cloubi le chien, ceux qui se sentaient proches de Jonis (ou de Cloubi le chien, qui sait...[:)]) éprouveront peut-être "quelque chose", tandis que ceux qui se foutaient de ces personnages (ce qui n'exclut pas qu'ils aient apprécié votre histoire) espèreront que cette scène soit brusquement écourtée.

En adoptant le point de vue du lecteur cynique, celui qui ne connaît pas de bien ni de mal, et en tous cas aucune opposition entre ce bien et ce mal, l'on accède à  un niveau de perception de son propre écrit supérieur. Un écrit idéaliste, profondément humain, qui se veut beau, qui se veut tendre, qui se veut tout ceci et tout cela, sera probablement perçu comme un pauvre discours (politique ou pas), et non comme une oeuvre. Ce que l'on écrit est soumis à  l'érosion, et il faut éroder ses oeuvre pour qu'elles prennent une forme pure et lisssse. Un récit n'est rien de plus que quelques lettres et symboles alignés; il s'agit de mots, de simples mots, qui deviendront tout autre si l'on est capable de transmuter ces mots en idées, soumises ensuite à  l'interprétation. Lorsqu'on écrit, on parle, même si cela est parfois/souvent indirect. A partir du moment où vous prenez conscience du fait que ce que vous écrivez provient directement de vous, vous commencez de prendre garde à  ce que vous écrivez.

Il faut avant tout savoir se Juger soi-même; et lire sa propre oeuvre avec l'Oeil du Juge, l'oeil cynique, pesssimiste, sceptique, de celui qui connait ses propres défauts, est nécessaire à  l'obtention de résultats un tant soit peu satisfaisants; même - et surtout - si l'on a du talent (car on est alors à  même de voir en son oeuvre des défauts que d'autres n'y verraient pas).




NE PAS S'EXHIBER COMME CLARA MORGANE


L'écriture n'est pas de la pornographie, d'une manière générale. Un bon auteur ne se montre pas à  poil dans ses bouquins. Un bon auteur, donc, prend garde à  la 'lourdeur', car il sait que ce qu'il écrit est une partie de son intimité, et qu'il doit donc transformer cette intimité et lui donner une forme plus élégante, de la même manière qu'une fille nue devient vite lassante si elle ne sait pas, parfois, se couvrir de jolis vêtements.

Lorsque l'on conte une histoire, cet avertissement devient une règle à  suivre. La caractérisation des personnages fait que ces derniers ne sont pas vous. Vos personnages existent en dehors, indépendamment de vous. Il existe dans le cerveau de votre lecteur une représentation personnelle de ce personnage. Les personnages peuvent être (et sont, hélas) des émanations de l'auteur, mais cet état de fait doit tendre vers la discrétion totale.

Pourtant, que voyons-nous? Dans l'écriture amateur, chaque monologue, chaque délibération, est l'occasion d'un déballage de pensées et de sentiments portant encore l'odeur répugnante d'un auteur peu discret. Ceci est le premier problème menant à  la lourdeur, et j'espère ne pas avoir besoin de développer ce point ici; tout le monde comprend qu'un récit - et de manière plus générale un écrit - n'est pas l'expression brute de substance psychique; seule la basse littérature moderne aime à  remplir des pages de nauséabondes lamentations et de jugements subjectifs. Sinon, que diable! il suffirait de discuter avec son voisin de palier ou le chauffeur du bus pour faire de la littérature.




NE PAS EXPRIMER DES SENSATIONS DONT ON IGNORE TOUT


Il existe un second degré, avec un autre problème très semblable. Certains ont bien compris le point précédent, mais ne l'appliquent pas autant qu'il le faudrait. Je pense à  ceux qui réduisent la psychologie des personnages à  une ou deux idées. Cela traduit clairement un manque d'inspiration presque avoué, que de faire dire à  une femme "mon père me battait.. c'est pourquoi j'ai détesté les hommes toute ma vie". Quelle lourdeur! Et ne riez pas: on trouve de ces exemples partout, de l'amateur au professionnel. Que la psychologie humaine soit d'une manière générale assez simple, pourquoi pas. Mais tout l'art d'Ecrire est de rendre intéressant ce qui, dans l'absolu, n'aura jamais d'intérêt (après tout, qui se soucie de la vie d'un individu? et qui, dans l'univers, se soucie de la planète Terre? ).

Pour dispenser de l'intérêt, ne faut-il pas complexifier? Ne faut-il pas détourner, rendre plus élégant, fin, discret, des idées toujours trop simples? Lorsqu'on met en scène une polémique, limitera-t-on chaque intervenant à  un argument? Lorsqu'on écrit un monologue, est-ce répéter mille fois de mille manières différentes la même pensée? Ce que chacun doit bien comprendre, c'est que l'on n'écrit pas pour noircir du papier. Si dix pages de vaines expressions de sentiments à  peine éprouvés, ou dix pages de creuses réflexions métaphysiques douteuses sont à  jeter, eh bien qu'on les jette! C'est la lassitude, l'absence de Volonté d'écrire, qui ôte à  un texte toute intensité, toute portée.

Si l'on prévoit de faire dire à  un personnage ce qu'il ressent vraiment, on fera attention à  ce que ses pensées profondes ne soient pas *lourdes*. On prendra soin de ne pas se débarrasser du personnage en lui inventant un petit passé tragique, puis en le lui faisant déballer durant un discours larmoyant. Pour que des idées, qu'elles émanent de l'auteur ou pas -car c'est en ceci que consiste le second problème: certains auteurs savent qu'il ne faut pas exprimer ses propres pensées trop clairement, alors ils inventent tout bonnement des sentiments dont ils ne savent rien, comme ce que ressent un/e violé/e, ou un/e orphelin/e-, pour que ces idées, donc, atteignent un objectif (en effet, "un" objectif, car il ne faut pas trop cibler, lorsqu'on écrit. nous verrons qu'il est maladroit de chercher à  provoquer l'émotion X au temps T), pour que ces idées, DONC, atteignent un objectif, et aient une influence sur le lecteur - qui est la seconde et plus importante destination de l'écrit après l'écrivain lui-même - , il faut que ces personnages réagissent et agissent de façon aussi vraisemblable que romancée. Qu'ils soient à  la fois la réalité et "plus que la réalité" (dans le cadre de la connotation d'un récit).

C'est pourquoi il est aussi dangereux d'exprimer des sensations/émotions/pensées dont on ne sait rien que de se donner soi-même d'une façon directe. Il faut savoir s'utiliser, user de ses propres émois et de ceux que l'on a pu voir (être témoin d'un enterrement peut aider à  représenter le deuil, etc...) pour en créer de nouveau, qui ne soient ni les siens, ni ceux de personnages par trop fictifs. L'écriture est une illusion du vrai; ce n'est pas le vrai, mais c'est plus qu'une illusion.



IDENTIFIER LE MESSAGE


Dans mes précédentes (et certainement dans les prochaines ;) ) chroniques, la notion de "message" semble omniprésente. Beaucoup se sont fourvoyés, et se fourvoieront encore, quant au sens de ce terme, lorsque, moi, je l'emploie. Le message est la condition (ET la raison) nécessaire et suffisante à  l'écriture. Que l'on en soit conscient ou pas, qu'on le veuille ou pas, il y a une impulsion pour tout, et particulièrement pour l'acte d'écrire. Ecrire n'est pas, ou rarement, obligatoire. Donc pourquoi?

Le message répond à  ce "pourquoi". Ce terme très large englobe tout ce qui a pu et pourra pousser des êtres pensants à  user de la plume et de la pensée pour enfanter des oeuvres de création. Un message peut être une idée (idéal, conviction, certitude, avis, opinion, théorie...), un sentiment (expression délivratrice, épanchement d'une violence intérieure, atténuation d'une frustration née de quelque déception sentimentale...), l'assouvisssssement d'un besoin, une constatation (le naturalisme et son étude saisissante de la réalité...), ou bien tout cela, et plus encore, dans le même temps.

[Si l'on extrapole, TOUT acte/pensée découlant de la conscience porte un message.]

Rien n'est absolu (hihi, citons de l'Einstein par symétrie), et le message est lui-même soumis à  plusieurs influences. On peut tout aussi bien dire qu'il *est le fruit* de plusieurs influences. Lorsqu'on écrit, on *se* traduit, on *se* transcrit, et l'on traduit et transcrit le monde alentours.

Identifier le message que l'on veut transmettre (pas au sens messianique du terme, je le répète), c'est aussi comprendre pourquoi l'on écrit. Mais c'est surtout devenir le maître de sa création, et déceler dans ce qu'on produit tout ce que d'autres peuvent y voir, et que nous aurions pu laisser passer par aveuglement. Il ne s'agit pas de rendre impersonnel son ouvrage, mais au contraire de se saisir soi-même, comme lors d'une psychanalyse, de dénicher tout ce que notre inconscient peut foutre dans un pauvre amas de lignes.

A partir du moment où l'on compte écrire "sérieusement", on doit devenir insaisissable pour le lecteur. On doit devenir mystérieux, différent, autre, et disparaître en tant qu'être humain sembable à  ce lecteur, pour renaître en tant qu'entité créatrice supérieure. Pourquoi lirait-on ce qu'on pourrait écrire? L'auteur doit Donner quelque chose au lecteur, et ce sera pour cette raison que le lecteur lira.

La problématique du message dépasse de loin, transcende celle de la lourdeur, mais les deux concepts sont clairement liés. Comprendre les messages de son propre livre est le meilleur moyen d'éviter la lourdeur, et même de se motiver pour écrire. Dès lors que l'on *sait* ce que l'on fait, on n'ira plus concevoir de toutes pièces des sentiments artificiels, qui sonneraient faux et !lourds!, ni exprimer impudiquement ses propres sentiments, qui sembleraient bien sales et !lourds!. On pourra rapprocher sa création du lecteur, tout en restant soi-même hors de sa portée. Certains pauvres auteurs s'exhibent dans leurs romans, ou exhibent leurs convictions. Ils montrent parfois qu'ils ne connaissent rien de la vie, en mettant en scène des événements invraisemblables, traduisant des pensées saugrenues et hors de contexte (on ne sait pas ce que ressent telle victime, si l'on n'a pas vécu ce qu'elle a vécu). Cela est mauvais, et, pire que tout, cela est !lourd!.




D'UN EMPLOI ARTISTIQUE DU MESSAGE: PRENDRE DU RECUL (1)


Quoiqu'on dise, tout message, si profond semble-t-il, et donc tout sentiment, toute idée, tient en quelques mots. Il est possible de tout expliquer, de tout rationaliser, et d'ôter sa magie à  toute chose.

L'art d'Ecrire tend à  enrober ce message, où la raison pure ne cherche qu'à  le révéler.

Mais comment enrober ce message? Comment dire artistiquement que tel personnage est triste, ou qu'on est soi-même heureux? Par la connotation.

Selon moi, et j'en viens à  ces conclusions après pas mal de "réflexion pratique" (en ce sens que ces idées me sont venues alors que je décelais et analysais le problème dans ma propre façon d'écrire), la connotation, donc tout ce qui fait de l'art ce qu'il est, est un emploi judicieux de la lourdeur. Quand il suffirait de dire "t'es belle, baby", un poète se lance dans de grandes envolées laudatives, finalement assimilables par un esprit cynique à  de la pure lourdeur. Pourquoi tourner autour du peu? Parce que l'être humain se veut plus qu'il n'est, plus qu'un simple animal, et que tout son système de vie repose sur la certitude de "valoir mieux que mieux".

A partir de là , chacun comprend l'importance de la lourdeur. Oui, il est moins 'lourd' de se montrer pessimiste, réaliste, cynique, conscient de tout, juge froid, mais dans ces conditions, écrire aussi devient lourdeur et vacuité.

Connoter une pensée, une idée, un sentiment (en un mot: un message), c'est transformer de la lourdeur en art, de l'inutile en indispensable, du concret en profond. C'est comprendre ce qui, dans un texte, est utile, et ce qui ne l'est pas. C'est savoir exprimer sans dire (un peu comme dans ces films japonais, où chaque image a son importance, et où peu de mots apparemment importants sont échangés - alors qu'énormément de choses sont "dites"). C'est l'art d'Ecrire, lui-même!

Pour ce faire, il convient d'accéder à  un point de vue externe à  soi, et à  son univers. Il convient de se déshumaniser, car l'humain que vous êtes n'est pas l'humain que votre lecteur sera, et que, pour avoir une perspective de toute l'humanité, il faut savoir en sortir et la contempler. Observer, tirer des conclusions, juger sans émettre de jugements, ne pas chercher une vérité où il n'y a que causes et conséquences...

Si l'on est capable de tout observer, soi y compris, comment pourrait-on faire preuve de lourdeur sans le savoir? Etre conscient de sa propre lourdeur, et comprendre qu'elle est nécessaire, sont en quelque sorte les deux étapes de l'accession à  une certaine maturité dans l'art d'Ecrire. Après cela, on ne suivra plus son texte, on ne se laissera plus contrôler par son désir ou son besoin d'écrire. On usera des mots non dans le but instinctif d'exprimer des messages, mais plutôt pour amener à  une certaine interprétation d'un certain message.



D'UN EMPLOI ARTISTIQUE DU MESSAGE: LA CONNOTATION DU RECIT (2)


...ce qui amène directement à  la connotation dont je parlais plus haut. Puisque vous maîtrisez maintenant votre histoire, puisque c'est vous qui la racontez et non elle qui vous raconte (ouah, superbe, cette phrase. je la copyrighte: "Ce n'est pas vous qui racontez des histoires, mais vos histoires qui vous racontent". ça pète le feu), vous avez la puissance souveraine sur votre création. Vous êtes à  même de faire de ce matériau brut ce que vous désirez.

Selon vos messages, vous connoterez votre texte. Si vous voulez exprimer la paix de l'esprit, un matin ensoleillé, vous *devrez* user de lourdeur, mais vous le saurez. Cette lourdeur sera consciente et calculée, et aura elle-même une place prépondérante dans ce que votre histoire représente. La forme et le fond de votre histoire seront ainsi liés, ce qui à  mon sens est l'une des plus grandes jouissances artistiques (au même titre qu'opposer la forme et le fond, hein. c'est même combat).

Vous ne subirez plus votre écriture. Vous ne serez pas bêtement portés par vos pulsions primaires, celles-là  mêmes qui vous rapprochent de n'importe qui. C'est parce qu'on se croit trop souvent unique et exceptionnel que l'on s'attend à  écrire et créer quelque chose de grandiose naturellement. Pourtant, c'est parce que l'on a pris conscience de son statut d'individu éphémère et inutile que l'on progresse et se démarque réellement (encore une fois, le lecteur, le juge cynique vous aidera à  progresser, tout comme il vous aide à  faire progresser votre capacité de création). Et, ne subissant plus votre écriture, vous pourrez la rendre unique, spéciale, meilleure. Vous transformerez ce qui est à  l'origine défaut en élément artistique.

C'est cela, connoter un récit: juger chaque ligne et se demander en quoi il fallait qu'elle fût écrite ainsi, en quoi il faut qu'elle soit telle qu'elle est; donner du sens à  chacun de ses paragraphes (après tout, aimez-vous parler pour ne rien dire? eh bien trop souvent, on *écrit* pour ne rien dire). La lourdeur naît de ce désintérêt de son oeuvre. Vous devez AIMER votre message pour Vouloir écrire. Vous devez prendre une décision, et la bonne, à  chaque fois que quelque chose vous semble louche dans le texte que VOUS écrivez. On n'introduit pas des péripéties par hasard. On ne fait pas dire "des trucs et des machins" à  des personnages. On ne fabrique pas artificiellement ces derniers, juste parce qu'il fallait qu'il y eût tel type de situation à  tel moment.

Subir, c'est s'exposer à  la lourdeur, et *transmettre à  un lecteur un tant soit peu exigeant* votre dédain, votre manque de motivation, ou, pire, votre motivation exclusive: rien de pire qu'un p'tit écrivant tout fier qui parle de ce qui l'intéresse... sans intéresser quiconque (comment ça, c'est mon cas dans cet essai? foutredieu, tu vas voir, toi, attends que j't'attrape! ).


CONCLUSION


Bon, tout ça, je l'ai écrit d'une traite il y a dix minutes, et ça se ressent. Ce n'est ni planifié, ni élaboré, ( ni même relu ^O^ !!, ) mais là  n'était pas mon but. Mon "message", dans ce texte (héhéhé), est qu'on ne doit pas, on ne PEUT pas Ecrire sous la contrainte. Et pour illustrer cela: l'acte sexuel. Tenter de faire l'amour sans envie, sans excitation, c'est, chez l'homme, provoquer mécaniquement une éjaculation. Et chez la femme, faire l'amour sans envie, c'est presque impossible!
Tandis qu'en cas de besoin, d'envie, d'excitation, bref, de Volonté, cela peut devenir bougrement agréable (*insérer ici gros clin d'oeil bien WINK à  la "vieux pervers dans le métro"*).
Ecrire avec Volonté, par Volonté, Vouloir écrire, est le seul moyen d'arriver à  un résultat "potentiellement" grandiose. C'est aussi le seul moyen, avec le cynisme, d'éviter la lourdeur meurtrière. Si l'on maîtrise son texte, son histoire, son idée, son message, et si l'on a un regard externe triple dessus, comment ne pas y déceler toute la lourdeur naturelle?

Et savoir maîtriser la lourdeur, c'est pouvoir intéresser quelqu'un avec des sujets pour lesquels il n'a aucun intérêt... Ce qui, ma foi, est nécessaire en vue de faire profiter de son message à  tous, de mettre en valeur ce qu'il y a de meilleur dans ce qu'on crée, et d'échapper à  la remarque assassine: "Put*, qu'est-ce que c'est lourd, ce truc.." !



-----------------------

Ouah, beaucoup de mots pour pas grand chose. Surtout que rien de tout cela n'est concret. Les p'tits conseils de poche arriveront plus tard: ils tendent à  démontrer que l'on peut 'mécaniquement' éviter la lourdeur (par l'emploi d'un voc approprié, de tournures de phrases judicieuses, de figures de style en rapport avec le propos, par la mise en scène d'instants dont l'intensité est jaugée et clairement mesurée - combien d'auteurs *croient* émouvoir, quand ils ne font que rendre hilare? combien d'auteurs *imaginent* suprendre, quand ils ne font que confirmer... leur propre médiocrité - etc...). Il y en a, ça existe, mais il fallait bien que je fasse une petite étude anarchique et théorique sur le sujet (moyen bien vil d'introduire les notions de "message" et de "triple lecture"...).

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Dernière édition par Mistrophera le 30 Mars 2005, 12:56, édité 1 fois.

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MessagePublié: 30 Mars 2005, 13:17 
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D'un point de vue technique, personnellement j'ai juste quelques "trucs" :

* Le seul conseil qu'un ami écrivain m'aie vraiment donné sur de la technique d'écriture pure, c'est de faire les phrases les plus simples possibles. Ne pas chercher à  construire des phrases alambiquées, pleines de subordonnées, mais au contraire tenter d'exprimer les choses le plus clairement possible, dans une structure type sujet/verbe/COD, avec un minimum d'adjectifs et d'adverbes. Ca force à  utiliser un vocabulaire riche, et ça rend la lecture plus fluide.

* Une fois qu'on a écrit quelque chose, l'épreuve dite du "gueuloir" (cf Flaubert) permet de chasser les lourdeurs de style : en gueulant son texte - ou du moins en le lisant à  voix haute sans y mettre le ton - on entend clairement tout ce qui ne 'passe' pas.

* Un conseil très bête, c'est d'avoir un bêtalecteur - quelqu'un à  qui faire lire ton premier jet, qui aie un sens critique aiguisé et n'aie pas peur de te jeter à  la figure tous les reproches (ou compliments !) qu'il peut faire à  ton texte. Ca peut être des remarques de l'ordre de la langue, de la structure, de la caractérisation... bref TOUS les aspects du texte, y compris l'impression générale qu'il dégage (pour voir si tu as réussi à  produire une réaction, volontairement ou non). Et accessoirement, un bêtalecteur te permet de chasser les fautes d'orthographe beaucoup plus efficacement que le correcteur d'un traitement de texte (qui a souvent des problèmes avec les accords français).

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MessagePublié: 30 Mars 2005, 16:12 
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Eviter la lourdeur; méthodologie pratique (aberration que ce titre, mais bon... *soupire*)

ATTENTION ! PUBLICITE MENSONGERE ! CE TEXTE EST UN DEBALLAGE DE PSEUDO-VERITES SUR L'ECRITURE.
(Que ceux qui cherchent des conseils How-To Become A Great Writer attendent que je fasse des plans.)

(essai 00)



- Il faut être Méchant avec ses personnages. Beaucoup de lecteurs apprécieront certains de vos persos mais en détesteront d'autres (rendre ses personnages sympathiques et intéressants est une autre question, là  n'est pas l'idée de cette métho). Faut-il pour autant que votre texte soit insupportable pour ceux qui n'accrochent pas autant que vous le souhaiteriez à  vos persos? Après tout, on peut aimer une histoire, des idées, sans apprécier la façon dont "les acteurs jouent". Prenez toujours en considération le fait que vous n'êtes pas votre personnage, que vous avez un avantage sur lui. Même si vous partagez avec votre protagoniste une certaine conception de la vie (ce qui, au passage, est dangereux), ne vous mettez pas vous-même en scène, et donnez toujours l'impression que vous surpassez ce héros, que votre histoire ne s'arrête pas à  un message basique. Ce n'est pas si évident qu'on le peut penser; c'est même une erreur courante dans la littérature pro. Comment l'éviter? :


--- Le narrateur ne peut penser comme le personnage que lorsqu'il emploie le style indirect libre.

Rappel: le style indirect libre consiste à  rapporter un discours en usant d'interjections et de ponctuation propres à  la parole ou à  la pensée sans pour autant citer explicitement.

Exemple: "Cloubi l'avait appris le matin même: Phil était mort. Phil... mort... Que s'était-il passé? Bon sang, qu'était-il arrivé à  ce buffle, que la vie avait toujours paru protéger?" (didactique)

Il est clair que ce sont les pensées de Cloubi que le narrateur exprime. Or, que font certains amateurs? Ils abusent du style indirect libre sans que cela soit assez clair ou suffisamment élégant. Sachez-le, puisque nous parlons de lourdeur: cette manière de rapporter les pensées est l'une des plus lourdes qui soit.

Pourquoi? Tout simplement parce que, volontairement ou pas, on donne ainsi au lecteur l'impression d'être soi-même engagé. Bien sûr, l'auteur sait que le narrateur n'est pas le personnage lui-même... mais sur le long terme, une pensée rapportée au style indirect libre nuit au personnage (qui devient bien basique) et au narrateur (qui paraît ne faire qu'un avec son personnage bien basique). Face à  cette lourdeur, l'un des plus beaux remèdes est de lire: oui, Maupassant et Balzac emploient aussi ce style, mais avec un peu de lucidité, on sent parfaitement que la lourdeur est souvent magistralement évitée.


En revanche, quand on l'utilise pour rapporter des paroles, ce peut devenir très ironique.

Mais dans tous les cas, n'assimilez jamais le narrateur à  un personnage ("sauf au point de vue interne", HAHAHAHA). Il n'est pas toujours neutre (Balzac, Maupassant, Zola, VOltaire donnent des leçons assez souvent), mais il ne s'exprime qu'avec neutralité.


--- Plus généralement, rapporter les pensées d'un personnage est dangereux, très dangereux. Frank Herbert, dans Dune, m'a arraché quelques ricanements, lorsqu'il enchaîne les phrases en italique au style direct, représentant les pensées des persos. Quoi de plus comique, en effet, qu'une scène de dialogue où chacun des interlocuteurs regarde l'autre en pensant "Hahaha, tu te fourvoies. Un jour, je serai calife à  la place du calife, hahaha."?

Lorsque le personnage est en proie au doute, il est difficile de ne pas faire preuve de lourdeur. Après tout, les pensées sont souvent très simples, et tenir pendant dix paragraphes sur une hésitation, c'est tout bonnement un art du superficiel. Les Misérables de Victor Hugo est plein de ces inutiles développements, tout comme l'est le monologue de Rodrigue dans le Cid (ça doit rappeler de bons souvenirs à  certains d'entre vous, tiens). Mais ces inutiles développements sont ce qui permet de simuler un état d'incertitude, que le lecteur ne pourrait ressentir si l'on se contentait d'écrire: "Je sais pas si... ou bien si.. ou alors si... ou bien si..." en ajoutant à  chaque fois des arguments contradictoires, ce qui se passe pourtant dans notre tête quand nous hésitons.

Quand un personnage émet un jugement, il faut prendre garde à  ce que ce jugement soit compréhensible, et découle de quelque chose. Il faut faire en sorte que le lecteur puisse s'y attendre. Cependant, il est important de savoir *quand* le lecteur a compris. Si vous pensez que votre message est passé, arrêtez vous. Le lecteur ayant saisi l'idée d'un paragraphe ne vous pardonnera des développements superfi... superféto... superfétatoires que si votre style est agréable, et si vous ne faites cela qu'à  petites doses. On excuse Corneille de faire dire cent fois la même chose à  Rodrigue dans le Cid, parce qu'il y a une véritable intensité, une progression des arguments, un intérêt qui surpasse le propos lui-même, un suspense bien réels dans ce monologue (et parce que c'est du théâtre, aussi. n'oubliez pas que lorsque vous écrivez une histoire, il ne s'agit ni d'un jeu vidéo bourré de combats et de musiques, ni d'une pièce de théâtre qui donnerait plus de vie aux répliques des personnages).


***********

Je me rends compte un peu tardivement qu'apprendre à  éviter la lourdeur, c'est apprendre à  écrire. La critique de la lourdeur me mène à  des digressions qui me paraissent tour à  tour nécessaires et superflues... Je vais me contenter de donner des conseils en vrac, et passer à  des sujets plus ciblés que la "lourdeur", mais en rapport avec cette dernière: chacun des conseils suivants renverra à  un prochain essai.



1 Jugez vos personnages.

Soit ils sont comme vous, auquel cas il vous faudra humilité et regard sur soi pour ne pas faire dans la caricature, et rendre votre perso plus intéressant que vous-même pourriez sembler l'être lors d'un débat. Soit ils sont plus exotiques, et là , vous devrez les manipuler avec des baguettes chinoises bon marché. Hors de question de se baser sur ces sales sitcoms américaines que parmi vous beaucoup apprécient (oui, Nip/Tuk, c'est de la merde, à  partir du moment où l'on pense comme un scénariste; seul Six Feet Under passe... et encore). Vous devrez donner une image de la réalité vraisemblable et romancée (CF préface écrite par Maupassant en tête de son Pierre et Jean), en ce sens que vos personnages doivent agir comme des humains, avec toute l'absurdité animale, originelle, que cela implique, mais aussi une forme de complexité introduite par la mise en scène (chère à  pas mal de Japonais, qui ont tendance à  représenter chaque sentiment par une image, un objet, ... en fait, ce sont des symbolistes [;)]).

-> Essai 01 - Du contrôle de ses personnages.
-> Essai 03 - De la quête du vrai, ou comment doser le réalisme nécessaire.



2 Gardez votre message en tête.

Je répète qu'on n'écrit pas pour noircir du papier ou parce qu'on a la bougeote. La plus grande cause de lourdeur est le sans-butisme, accompagné de la lassitude. Tant qu'à  faire, écrivez sur ce qui vous anime, ce qui vous motive, ce qui vous intéresse ou au moins ce que vous connaissez. Et prenez garde: ce qu'on voit dans un film est déjà  une distorsion de la réalité, et transformer cette image erratique en lettres, c'est faire disparaître définitivement la réalité qui en était à  l'origine.

-> Essai 02 - Pourquoi? -> Essai 04 - Alchimie primordiale du verbe.
-> Essai 03 - De la quête du vrai, ou comment doser le réalisme nécessaire.



3 Usez des bonnes figures de style, d'un lexique adéquat.

Ah! Tout le monde est content, on va parler "technique" (*vomit de dégoût*). Ouais, le choix du bon procédé, de la bonne formule, est déterminant pour le résultat et sa concentration en lourdeur. Mais vous rendez-vous compte de la complexité du sujet? Il ne peut exister de règle dans ce domaine, car seuls les mauvais écrivains conseillent de faire des phrases comme-ci, d'employer telle expression, etc... Figurez-vous qu'on peut faire ce que l'on veut, à  partir du moment où faire cela est justifié par le reste du texte. Ecrire n'est pas aligner des phrases suivant un fil conducteur. C'est parce que beaucoup (dont les pro) voient encore l'écriture en deux dimensions et en noir/blanc qu'ils écrivent lourdement et mal. Durant l'acte de création, l'auteur doit penser très vite. Intuitivement, il doit ressentir son idée et contrôler le mouvement de son propre enthousiasme. Ce contrôle lui permet de choisir en quelques dixièmes de seconde, comme l'on décide en escrime d'un coup ou d'un autre, la tournure de phrase 'qui fera mouche'. Qu'est-ce qui oriente ce choix? Le/s message/s. Si la visée du paragraphe est d'attrister, on s'autorisera un lexique tout autre que celui d'une farce - et ce qui aurait été bien lourd dans une farce prendra tout son sens dans une atmosphère de tristesse.

Comprenez bien que dans l'absolu, tout ce qui n'est pas raison concrète, mathématique, est de la lourdeur. A partir de là , éviter la lourdeur signifie plus "la dissoudre dans le contexte" que la faire s'évaporer par magie.

LA bonne utilisation des mots vient de l'intuition et de la réflexion: tout d'abord, en écrivant, vous devriez "sentir" ce qui va, ce qui ne va pas, et dans quelle mesure tel ou tel terme précis correspond plus, par son sens, mais aussi ses sens cachés, à  ce que vous voulez exprimer (on parle de sens dénoté et de sens connoté, et savoir jouer avec les diverses émanations de chaque mot // la diversité de ses sens dans le dico, la diversité des interprétations qu'on pourra en faire dans votre bouquin // est aussi réjouissant que difficile).

Savoir alterner divers types de langage (notamment les registres de langue), provoquer la surprise en alignant des mots apparemment incompatibles, montrer que l'on ne se prend pas trop au sérieux en usant d'humour... fait bien sûr partie de la lutte sacrée contre la lourdeur.

-> Essai 04 - Alchimie primordiale du verbe.



4 Joignez l'utile à  l'agréable... ou plutôt l'esthétique au profond.

Que..? Rassurez-vous, cette fois, nous parlons réellement technique. L'idée ici est que pour éviter la lourdeur, il faut apprendre à  dire le plus justement ce que l'on veut exprimer.

Certains penseront voir ici une reformulation des conseils de Maupassant et Flaubert (user de termes simples, un lexique plus adapté que complexe...) et ils n'auront pas tout à  fait tort. Mais je veux surtout dire qu'il faut à  la fois savoir développer et factoriser ses phrases.

Développer une phrase ou un paragraphe serait allonger une idée intéressante, l'exprimer plus longuement et la rendre plus belle.
Factoriser n'est pas, tel que je l'emploie ici, tout à  fait le contraire de "développer". Il ne s'agit pas de réduire l'information d'une phrase ou d'un paragraphe, mais plutôt de rendre cette information analogique, en l'exploitant moins, mais en la connotant suffisamment pour ne pas passer pour un mystique (quoique le bon mysticisme est de la factorisation de beaucoup d'informations, tandis que le mauvais mysticisme (religion? ) est le développement abusif de peu d'informations).

On comprendra que la factorisation peut parfois enrichir autant ou plus que le développement.. et c'est souvent la voie de la subtilité. Trop développer est la route vers la lourdeur. Bien sûr, une factorisation systématique des messages d'un paragraphe ou d'un chapitre rendra ce texte bien vide, creux ou ennuyeux.

Le mieux est à  mon sens de développer quand on a des idées, et quand on Veut parler d'un sujet. Dans ces conditions, en employant le bon vocabulaire et les bonnes figures de style (elles-mêmes orientées par ce que représente le passage en question: si le passage se veut rapide, violent, on emploiera des figures de style "d'accélération"), on échappe magistralement à  la lourdeur.
...Et de factoriser dans les deux autres cas: - lorsque on en sait peu sur le sujet, ou qu'il n'est pas si pertinent dans le contexte (s'il n'a aucun lien avec un quelconque message) - lorsqu'on est si prêt à  développer, lorsqu'on en a tant à  dire que l'on se sent capable d'utiliser magnifiquement la factorisation, qui est une sublimation: vous pouvez transformer, par ce procédé, ce qui n'aurait été qu'un bel ensemble de couleurs variées, en un cristal pur, qui, traversé par la lumière, révélera le spectre des couleurs. La factorisation est donc utile quand on en a trop ou pas assez à  dire: suggérer sans se griller (donc sans faire preuve de lourdeur), ou évoquer sans dire (et là , faire carrément preuve de finesse, de ce qu'on appelle la "profondeur": montrer moins que ce qu'il y a derrière une idée, tout en laissant l'imaginer via une phrase très riche).

Développer, quand c'est bien fait, est plus esthétique que factoriser. Mais la beauté de la bonne factorisation naît de ce qui est pensé/interprété, tandis que celle du bon développement découle de ce qui est dit/écrit.

-> Essai 04: Alchimie primordiale du verbe.


Bon, tout cela est trop abstrait. Je m'arrête ici, et je PLANifierai les prochains machins pour de bon (c'est l'absence de plan qui nuit clairement à  ces p'tits conseils, qui en deviennent des tas de lettres logorrhéiques). Après avoir continué mon histoire de quelques pages (juste pour rassurer ceux qui craignent que je ne m'amuse à  donner des leçons au lieu d'écrire).


//PS/ Je me suis relu, ce coup-ci, et je vais auto-commenter: que de prétention! Si ce n'était pas de moi, je crois que je serais fort amusé de ce déballage de "vérités" sur l'écriture. Je tiens donc à  dire, puisque je ne l'ai pas fait, que toutes ces idées sont soumises à  ma seule appréciation lorsque je les écris, elle-même déterminée par tout ce que j'ai lu et les discussions que j'ai pu avoir. En d'autres termes: tout cela est MON interprétation de ce que je fais naturellement depuis la naissance de ma conscience (hummm belle *lourdeur*), et de ce que j'ai pu déceler derrière pas mal de lectures.//

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MessagePublié: 30 Mars 2005, 16:26 
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Ashura a écrit:
D'un point de vue technique, personnellement j'ai juste quelques "trucs" :

* Le seul conseil qu'un ami écrivain m'aie vraiment donné sur de la technique d'écriture pure, c'est de faire les phrases les plus simples possibles. Ne pas chercher à  construire des phrases alambiquées, pleines de subordonnées, mais au contraire tenter d'exprimer les choses le plus clairement possible, dans une structure type sujet/verbe/COD, avec un minimum d'adjectifs et d'adverbes. Ca force à  utiliser un vocabulaire riche, et ça rend la lecture plus fluide.

=> C'est un conseil aussi connu que pertinent, mais qui témoigne soit de la condescendance de ton ami écrivain, soit d'une vision anti-artistique qu'il aurait de l'écriture (ce qui n'est pas plus mal aujourd'hui).
Je suggère de suivre ce conseil (je conseille de suivre cette suggestion, aussi..) jusqu'à  un certain niveau de maîtrise. Tant que vous doutez pour ce qui est de la *forme*, de la manière d'exprimer par l'écriture, cette règle est excellente. A partir du moment où vous vous sentez à  l'aise, pensez aux 'effets de style' (comme en sport, voaaaaaalà ): il n'y a plus de règles que celles imposées par le message, et le contexte. Vos phrases pourront être comme vous l'entendez, à  condition que vous soyiez *conscient* de ce que vous faîtes, et que vous fassiez cela pour une certaine raison (enchaîner des phrases brèves pour accélerer, faire des phrases longues et complexes, pourvues de termes scientifiques, dans une ambiance de réflexion... ce ne sont que des exemples de premier degré). Mais j'anticipe trop. Je ne sais pas par où commencer, et les conseils donnés par Ashura sont peut-être plus judicieux, ici...


Citer:
* Une fois qu'on a écrit quelque chose, l'épreuve dite du "gueuloir" (cf Flaubert) permet de chasser les lourdeurs de style : en gueulant son texte - ou du moins en le lisant à  voix haute sans y mettre le ton - on entend clairement tout ce qui ne 'passe' pas.

=> Connu aussi, et efficace. Je ne l'ai utilisée que rarement, parce que j'essaie de "penser" et "ressentir" mon style, tout en gardant à  l'esprit la connotation induite par le/s message/s moteur/s, mais c'est une bonne méthode (ahhhh, Flaubert... merci d'avoir créé.... Maupassant).

Citer:
* Un conseil très bête, c'est d'avoir un bêtalecteur - quelqu'un à  qui faire lire ton premier jet, qui aie un sens critique aiguisé et n'aie pas peur de te jeter à  la figure tous les reproches (ou compliments !) qu'il peut faire à  ton texte. Ca peut être des remarques de l'ordre de la langue, de la structure, de la caractérisation... bref TOUS les aspects du texte, y compris l'impression générale qu'il dégage (pour voir si tu as réussi à  produire une réaction, volontairement ou non). Et accessoirement, un bêtalecteur te permet de chasser les fautes d'orthographe beaucoup plus efficacement que le correcteur d'un traitement de texte (qui a souvent des problèmes avec les accords français).

Bon, cela est une évidence absolue. Et j'ajouterai que le premier bêtalecteur doit être l'auteur lui-même; et que pour être bon là -dedans, il faut savoir se juger froidement et s'aimer. La triple lecture (intéressé, neutre, cynique) est très efficace en ce qui me concerne,
mais il est clair que seul un point de vue externe aide à  progresser, et qu'il est indispensable d'être capable de recevoir les critiques (positives ou négatives) avec bonne foi, humilité, tout en sachant comprendre ce qui a pu amener le lecteur à  vous parler de ceci ou cela (ne pas se laisser influencer non plus: comprenez plutôt ce qui le pousse à  penser ça de votre production).

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MessagePublié: 31 Mars 2005, 12:25 
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Storofeer a écrit:
Ashura a écrit:
D'un point de vue technique, personnellement j'ai juste quelques "trucs" :

* Le seul conseil qu'un ami écrivain m'aie vraiment donné sur de la technique d'écriture pure, c'est de faire les phrases les plus simples possibles. Ne pas chercher à  construire des phrases alambiquées, pleines de subordonnées, mais au contraire tenter d'exprimer les choses le plus clairement possible, dans une structure type sujet/verbe/COD, avec un minimum d'adjectifs et d'adverbes. Ca force à  utiliser un vocabulaire riche, et ça rend la lecture plus fluide.

=> C'est un conseil aussi connu que pertinent, mais qui témoigne soit de la condescendance de ton ami écrivain, soit d'une vision anti-artistique qu'il aurait de l'écriture (ce qui n'est pas plus mal aujourd'hui).


Par rapport à  d'autres écrivains de SF, c'est au contraire quelqu'un qui a une approche plutôt artistique ^^;
Sa méthode, c'est de faire un premier jet le plus spontané possible - particulièrement en matière de nouvelle - qu'il retravaille ensuite de A à  Z. Et une des choses auxquelles il fait attention, c'est justement ça, faire des phrases simples. Quand on écrit rapidement, en suivant le fil de ses idées, on fait souvent des phrases complexes, qui s'avèrent à  la relecture bien lourdes. Chasser ces lourdeurs purement stylistiques est une première étape dans le retravail du texte.

Moi, je ne travaille pas du tout comme lui (du fait que j'écris très lentement, déjà ), mais "fais des phrases simples" est le seul conseil qu'il m'aie donné après avoir lu l'un de mes textes (il ne trouvait rien à  redire sur d'autres points, et pourtant Dieu sait qu'il n'aurait pas eu peur de me casser... parce que dans le genre pédant, il est pas mal). Depuis, dès que je trouve une phrase que je viens d'écrire un peu alambiquée, j'applique. Parce qu'en plus de rendre la lecture plus fluide, ça force à  trouver des synonymes pour éviter les répétitions.

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MessagePublié: 31 Mars 2005, 17:03 
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Ne confondons pas "complexe" et "alambiqué". Compte donc le nombre de mots de certaines phrases du maître du style, Balzac, et demande-toi si cela est tortueux ou simplement "beau". La lecture de Balzac m'a ouvert à  la recherche d'un optimum stylistique, tandis que celle de Maupassant m'avait appris à  poursuivre la concision des idées. Désormais, je tente de concilier ces deux conceptions.

Citer:
mais "fais des phrases simples" est le seul conseil qu'il m'aie donné après avoir lu l'un de mes textes (il ne trouvait rien à  redire sur d'autres points, et pourtant Dieu sait qu'il n'aurait pas eu peur de me casser... parce que dans le genre pédant, il est pas mal).

Mon dieu, il a donc compris que tu étais un génie de l'écriture. J'adorerais parcour/lire quelques oeuvres de ton ami, maintenant que j'ai goûté au premier chapitre de ta fic sur Trigun - j'adore Legato, mais je me demande si je ne vais pas employer la fic d'Ashura à  des fins pédagogiques, avec son accord. :)

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Dernière édition par Mistrophera le 31 Mars 2005, 17:04, édité 1 fois.

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MessagePublié: 31 Mars 2005, 17:45 
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Une bonne fois pour toutes: vos commentaires ratent toujours la cible que, moi, j'ai exposée ici. (je ne m'adresse plus à  ce sympathique Haschatan, désormais)

Commentez donc le fond, plutôt que la forme. Critiquez mes propos, s'ils ne sont pas assez clairs (clarifier son discours est une forme d'intelligence; le compliquer, beaucoup moins), car sachez que je ne fais rien pour les rendre obscurs ou mystiques, moi (puisque ces deux trucs étaient le fruit de ma loghorrée actuelle, facilement décelable...), mais si vous saisissez tout (ce serait préférable pour moi..), critiquez donc plutôt ce qu'il y a "derrière" - et ne prétendez pas qu'il n'y a rien, fourbes.

Comment interprétez-vous "développement" et "factorisation"? Que pensez-vous du concept de message/s, et quels sont les messages de vos écrits; ie: pourquoi écrivez-vous, quelles sont les idées et émotions que vous tentez de faire passer?

Conter des faits pour les faits n'a que peu d'intérêt (oh si, mais ce n'est pas de la littérature, c'est du journalisme).

Je vais faire un aveu, qui me paraissait clair: cette "école" d'écriture est mon dernier regard sur la création amateur avant de lancer une grosse partie de Volonté dans celle-ci. J'expose mon point de vue, mon expérience et mes observations quant à  l'art d'Ecrire justement pour les confronter à  ceux d'autres amateurs plus ou moins doués, ou simplement de lecteur/trices. Cela me permettra, à  moi aussi, de ne pas trop me tromper de voie. Donc si c'est pour polluer ce ssssi beau topic, polluez intelligemment. (Surtout ceux qui ont perdu tant de temps à  lire mes digressions improvisées.)

- Un dernier petit nettoyage, DN? Botolossssss..... ("s'il te plééééé")

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MessagePublié: 31 Mars 2005, 17:53 
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Storofeer a écrit:
Citer:
mais "fais des phrases simples" est le seul conseil qu'il m'aie donné après avoir lu l'un de mes textes (il ne trouvait rien à  redire sur d'autres points, et pourtant Dieu sait qu'il n'aurait pas eu peur de me casser... parce que dans le genre pédant, il est pas mal).

Mon dieu, il a donc compris que tu étais un génie de l'écriture. J'adorerais parcour/lire quelques oeuvres de ton ami, maintenant que j'ai goûté au premier chapitre de ta fic sur Trigun - j'adore Legato, mais je me demande si je ne vais pas employer la fic d'Ashura à  des fins pédagogiques, avec son accord. :)


Je n'ai jamais prétendu être un génie de l'écriture, et ma fic Trigun n'a rien à  voir avec la remarque en question.
Mon ami a juste trouvé que pour quelqu'un de totalement dillettante (lire : j'écris quand ça me chante, et c'est pas très souvent), le texte que je lui avais filé (beaucoup plus factuel, c'était l'historique d'un perso de jdr, raconté de son propre point de vue) n'était pas strictement mauvais. En fait, hors le petit conseil cité, son avis était qu'avec un peu de boulot je "pouvais arriver à  quelque chose".
Si tu appelles "à  des fins pédagogiques" de démonter point par point mon texte pour montrer à  quel point il est mauvais, je préfèrerais que tu ne t'y livres pas sur le forum (parce que ce serait un poil humiliant) - par contre je veux bien recevoir tes remarques en privé (de toute manière j'ai l'intention de retravailler ce truc avant d'écrire la suite, je suis très loin d'en être satisfaite).

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MessagePublié: 31 Mars 2005, 18:21 
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Ashura a écrit:
mais "fais des phrases simples" est le seul conseil qu'il m'aie donné après avoir lu l'un de mes textes (il ne trouvait rien à  redire sur d'autres points, et pourtant Dieu sait qu'il n'aurait pas eu peur de me casser... parce que dans le genre pédant, il est pas mal).

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(splouitch)
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La même et toujours absolument mignonne Ashura a écrit:
Mon ami a juste trouvé que pour quelqu'un de totalement dillettante (lire : j'écris quand ça me chante, et c'est pas très souvent), le texte que je lui avais filé (beaucoup plus factuel, c'était l'historique d'un perso de jdr, raconté de son propre point de vue) n'était pas strictement mauvais. En fait, hors le petit conseil cité, son avis était qu'avec un peu de boulot je "pouvais arriver à  quelque chose".


Bon, "coquineries" à  part, j'aime bien ta manière sereine et raisonable de répondre. Non, je n'entendais pas par là  "démonter point par point [ton] texte pour montrer à  quel point il est mauvais" (ça fait déjà  beaucoup de "poings" levés), mais au contraire montrer de quelle jolie manière tu cherches à  éviter la lourdeur, et dans quelle mesure tu n'y arrives pas (c'est tout à  fait valable pour mes (anciens) textes et des textes pro). Enfin, nous verrons. :wink:

Quant à  toi, Magnum, ton post ne suit pas les règles mentionnées juste avant, en ce sens qu'on pourrait l'effacer sans que cela nuise au débat, et qu'il se contente de critiquer la forme de mon discours plutôt que le fond. Soit tu as un avis sur la question et tu le donnes, soit, mon bel auteur novice, tu cours arranger quelques unes de tes trop nombreuses mauvaises phrases dans Traumenschar. Crois-le ou pas, mais *tu* es l'origine de tout ce déballage de beauferies sur la lourdeur.. :) Et je côtoie ou ai côtoyé moi aussi pas mal de forums littéraires, sans y trouver tant de matériaux pertinents que cela..

EDIT: Je t'invite donc à  me donner les adresses de ces forums que tu fréquentes.

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MessagePublié: 31 Mars 2005, 19:09 
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Puisque ce sujet a pour vocation de traiter des différents problèmes inhérents à  l'écriture, je m'autorise à  exposer 'mon' cas.
(Je précise que je ne me base ici que sur mes ridicules "dissertations polémiques", publiées dans les six derniers mois de Traumen, en appréhendant douloureusement ce que serait la *véritable* écriture - avec une jolie histoire pour métaphoriser les idées).

Je souffre de discontinuité lexicale (problèmes de coagulation) : j'écris comme je dessine. Je génère une myriade de phrases désordonnées relatives à  l'Idée, sans être capable de les enchaîner gracieusement. Seules quelques miraculeuses "phrases-accroches" me permettent de former de petits paragraphes teigneux, qu'il faudra par la suite soigneusement juxtaposer de façon à  créer un semblant de fil directeur (car c'est bien là  le problème : je 'fabrique' plus que je n'exprime ma pensée). Ajoutons à  cela une grande difficulté à  "prendre de l'élan" - (d'où cette détestable hésitation de l'étudiant progressant bongrémalgré dans sa dissertation) - et à  s'exprimer autrement que par 'bribes' (ie. : fragments d'idées apparaissant au gré des multiples reformulations).
Le problème n'est pas tant dans le résultat final que dans l'extrême lenteur à  produire le moindre texte un tant soit peu élaboré ; et à  vrai dire, cela n'a fait qu'empirer depuis que j'ai abandonné la "mitraillette-quote" pour les pavés consistants (fallait-il voir en cela un besoin maladif de se raccrocher à  une structure, comme certains "écrivains" sont enchaînés à  un fandom ?). J'ai tendance à  détruire rageusement des passages entiers, estimant qu'ils ne me permettraient pas d'embrayer efficacement sur la suite : car je ne fabrique pas *vraiment* mes phrases, mais plutôt 'teste' celles que mon subconscient produit (ce qui, bien entendu, prend un temps infini).

Et pour en revenir au thème actuel : J'aimerais que ceux qui m'ont connu ici et sur Traumen fassent un bilan de ce qu'ils pensent de mon "fond" et de ma "forme" - en terme de qualité, intérêt, lourdeur, pertinence, etc.

(Question bonus : jugez-vous ce message lourd ?)

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MessagePublié: 31 Mars 2005, 20:47 
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Bon, à  moi. Je fais partie de ces auteurs qui écrivent uniquement pour eux. C'est peut-être difficile à  comprendre pour certains d'entre vous, mais, chez moi, l'acte d'écrire tiens plus de l'impulsion que de la réelle volonté de Créer (youplaboum). Même si je structure quand même un minimum mes travaux, je ne me relis jamais (parce que ce n'est pas le but et surtout parce que je ne le supporterais pas). Il n'y a pas forcément une recherche de l'esthétique dans ce que j'écris ; plutôt une recherche du vrai, en ce sens où je m'efforce de retranscrire mes sentiments le mieux possible. C'est plutôt sous l'impulsion d'un trop-plein d'émotion que je me mets à  écrire, que je dois écrire. L'acte d'écrire ne doit pas être pensé (ne pas anticiper l'aspect technique d'une phrase avant de l'écrire), mais senti (faire disparaître l'interface doigt/clavier, oeil/écran, ce qui est assez facile en soit). C'est en tous cas l'image que je me fais de l'écriture (le fait d'écrire) sous sa forme la plus pure et instinctive (pffr, beau charabia).

Rassurez-vous, depuis peu j'ai saisi l'importance d'avoir un lectorat (tous les arts sont publics non ?). Je ne sais pas si je vais reformuler de manière lisible tout ce que j'ai pu produire (je ne sais même pas si c'est possible). Enfin, quoiqu'il en est, vous avez toujours ça à  lire : des haikus (oui bon voilà  hein quoi) et une fanfiction FF7 inachevée (ayez pitié, blabla).


Et pour en revenir au thème actuel : J'aimerais que ceux qui m'ont connu ici et sur Traumen fassent un bilan de ce qu'ils pensent de mon "fond" et de ma "forme" - en terme de qualité, intérêt, lourdeur, pertinence, etc.

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MessagePublié: 01 Avr 2005, 19:08 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Concernant les deux pavés-immeubles, puisqu'ils semblent soutenir que tout converge vers le 'message' : les différents passages du texte doivent-ils le mettre en valeur
- en le connotant à  travers chaque phrase/procédé (considérant que c'est là  l'unique vocation de l'écriture)
- en lui fournissant une structure adéquate mais sans "lien de sang" direct (je veux dire, de la même manière que les combats de RPG subliment l'aventure)
?

Ou, plus simplement : comment doit-on gérer le superflu et l'indispensable ?
Je me plais à  penser que chaque phrase, chaque mot pourrait être mis au service du sacro-saint message ; or il est indispensable de bien diluer dans du "soufflé au fromage", ne serait-ce que pour que le lecteur ait le temps de Digérer le message (il n'en percevra pas la saveur s'il le gobe d'un coup). Certes, on peut voire cela comme un procédé stylistique parmi tant d'autre ; mais en ce qui me concerne, je ne *supporte pas* l'idée de rédiger le moindre passage qui ne s'intéresse pas *directement* à  la mise en valeur du message (alors que les fanficteurs, "eux", ont plein de trucs qui déchirent à  raconter).
Ou alors, si un écrit vierge de toute "inutilité" existe bel et bien, qu'on me le fasse connaître : même les plus grandes oeuvres ont un squelette qui déborde de leur chair - qui "fait joli" à  part, sans souligner.


(sans rapport, mais en rapport avec le sujet : ) Si j'en trouve le temps, je compte tenter l'expérience suivante : rassembler une pile de livres médiocres (ie. "que l'on peut 'gâcher' sans état d'âme") et analyser les deux premières/dernières pages de chaque bouquin en tant que "lecteur cynique", afin de faire l'inventaire des failles relatives aux introductions/conclusions - et surtout, de déceler l'éventuel lien entre les deux (je suis persuadé qu'il y en a un).
(NB : à  ce jour, je ne connais aucun exemple de "fin qui ne laisse pas sur sa faim")

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MessagePublié: 03 Avr 2005, 18:48 
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Inscription : 18 Juin 2004, 09:07
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Arkh a écrit:
Concernant les deux pavés-immeubles, puisqu'ils semblent soutenir que tout converge vers le 'message' : les différents passages du texte doivent-ils le mettre en valeur
- en le connotant à  travers chaque phrase/procédé (considérant que c'est là  l'unique vocation de l'écriture)
- en lui fournissant une structure adéquate mais sans "lien de sang" direct (je veux dire, de la même manière que les combats de RPG subliment l'aventure)
?

=>"pavés-immeubles"? Parlons plutôt de fondations.
La meilleure interprétation de ce que j'ai avancé est ton premier choix de réponse ("en le connotant..."). Mais tout ne "converge" pas vers le message pour autant. Revoyons ce concept: qu'est le message, sinon la substance du livre? Un lecteur pourra tirer d'un roman nombre de messages que l'auteur n'y aura pas mis - mais dans ce cas, le succès du livre sur ce lecteur ne viendra pas directement de l'auteur, et ce dernier n'aura aucun mérite à  tirer de son oeuvre.

Tout en laissant la porte ouverte à  d'autres interprétations, l'auteur fera en sorte que sa création ait une substance indépendante de la simple expérience du lecteur. L'art d'Ecrire sera autant de révéler ce message clairement que de le développer au-delà  du concevable, dans l'inconscient -ou du moins le subconscient- même du lecteur.

Ces termes quelque peu mystiques vous déplaisent, je le sais. Hélas, écriture et lecture ne sont que psychologie (puisque les mots n'ont aucun sens absolu, et ne prennent une "forme" que dans l'esprit du lecteur et de l'auteur). L'écriture est à  mon sens une alchimie des mots, des idées et des sensations, qu'il faut savoir maîtriser froidement /ou/ accompagner sans faux recul.


Citer:
Ou, plus simplement : comment doit-on gérer le superflu et l'indispensable ?
Je me plais à  penser que chaque phrase, chaque mot pourrait être mis au service du sacro-saint message ; or il est indispensable de bien diluer dans du "soufflé au fromage", ne serait-ce que pour que le lecteur ait le temps de Digérer le message (il n'en percevra pas la saveur s'il le gobe d'un coup). Certes, on peut voire cela comme un procédé stylistique parmi tant d'autre ; mais en ce qui me concerne, je ne *supporte pas* l'idée de rédiger le moindre passage qui ne s'intéresse pas *directement* à  la mise en valeur du message (alors que les fanficteurs, "eux", ont plein de trucs qui déchirent à  raconter).
Ou alors, si un écrit vierge de toute "inutilité" existe bel et bien, qu'on me le fasse connaître : même les plus grandes oeuvres ont un squelette qui déborde de leur chair - qui "fait joli" à  part, sans souligner.

=> Pas si sûr. L'erreur est de croire que le message est unique; la plupart des oeuvres de qualité sont bel et bien entièrement destinées à  faire passer un message... multiple. Dès lors que chaque phrase est justifiée (soit parce qu'elle découle d'une méticuleuse réflexion, soit parce qu'elle naît d'un sentiment direct, parfois "inexprimable"), écrire devient un art délicat et jouissif. On ne fait plus 'progresser l'action', on se déplace dans un univers dont le temps et l'espace ne sont déterminés que par notre volonté - et peuvent donc n'exister que par le message, seule quantité non négligeable de l'apport d'une oeuvre écrite.

C'est parce qu'on ne comprend pas bien l'omnipotence de la plume lorsqu'il s'agit d'écrire que l'on écrit mal. Un récit suit des règles; mais par Volonté, les règles conventionnelles disparaîtront ou serviront les règles imposées par le/s message/s.

Le message est tout ce qui restera dans l'esprit du lecteur une fois qu'il aura refermé le bouquin. Plus les phrases lui seront liées, plus ce message sera imprimé dans son esprit. Disposer d'un vocabulaire développé, profiter d'une bonne connaissance de la langue, ne sert pas à  faire du "joli". Cela ne sert qu'à  avoir le choix, lorsque l'on a à  exprimer l'un des messages de l'histoire.


Les plus malins d'entre vous ont bien saisi quelle est ma conception de l'écriture: manipulation. Oui, l'écriture est manipulation. Comment espérer faire réfléchir, émouvoir, intriguer... si l'on ne s'en prend pas directement à  la psyché? Chaque mot sera connoté de façon à  participer à  une atmosphère globale, que le lecteur ne remarquera pas plus que vous ne prêtez attention aux odeurs, à  la luminosité ambiante, aux sons de la vie... (inversement: un "volontaire" lecteur ne se laissera pas manipuler et saura déceler précisément ce que l'auteur cherche à  créer) Dans votre création, vous avez des pouvoirs que le lecteur n'a pas.

Vous savez, pour "raconter" une histoire, il suffit de résumer les phases de son intrigue, en donnant les informations les plus importantes. Croyez-vous que cela soit écriture? Les messages sont ce que vous voulez retrouver dans l'esprit du lecteur une fois qu'il aura lu votre livre. Ils sont donc infiniment moins concrets que la simple narration d'actions et d'événements. Si vous entamez l'écriture en vous disant "Ouais, je vais écrire une super histoire d'amour/d'aventure tragique/épique/comique!", sachez que le sacrifice des arbres qu'a été le papier que vous utiliserez est un gâchis pur et simple. L'erreur est de penser que l'histoire porte des messages, alors que ce sont les messages qui portent une histoire.

Personnellement, je préfère me distraire devant un duel à  l'épée filmé plutôt que d'en lire un basique sur papier.
Pourtant, si l'auteur a su profiter de l'immense potentiel de l'écrit, alors le combat de lettres et de mots pourra devenir mille fois plus intense que n'importe quel duel réel; parce que l'écriture peut sublimer la réalité, et que c'est même là  son objectif profond.


Citer:
(sans rapport, mais en rapport avec le sujet : ) Si j'en trouve le temps, je compte tenter l'expérience suivante : rassembler une pile de livres médiocres (ie. "que l'on peut 'gâcher' sans état d'âme") et analyser les deux premières/dernières pages de chaque bouquin en tant que "lecteur cynique", afin de faire l'inventaire des failles relatives aux introductions/conclusions - et surtout, de déceler l'éventuel lien entre les deux (je suis persuadé qu'il y en a un).
(NB : à  ce jour, je ne connais aucun exemple de "fin qui ne laisse pas sur sa faim")

Fais donc. En t'abstenant de publier un petit communiqué spécial relatif à  chacun de tes gentils projets, du moins par ici.


Quant à  Vitriol... Peut-être ton inopportun post, que j'aimerais ne plus voir ici, est-il censé me ramener à  "Le spiritisme devant la science", et dénonce-t-il le mysticisme de mes propos.. que je persiste à  discuter. Vous croyez que je parle d'autre chose que d'écriture? Demandez-vous en ce cas si vous savez ce qu'est écrire.
Ou peut-être n'est-ce qu'une manière de polluer ce topic, qui, s'il n'a pas révélé d'intérêt mesurable jusqu'à  présent, reste l'un des rares sujets à  parler d'"écriture", art que beaucoup font mine de connaître et d'apprécier ici-bas, sans jamais en montrer plus que quelques productions (fanfics, fictions de quelques pages, dialogues humoristiques).

IL est temps de montrer ce que vous savez, et ce que vous pensez de cet art. C'est à  cela, et non à  dénoncer telle ou telle incohérence dans mon discours, que doivent s'employer ceux qui aiment l'écriture. Je compte sur eux.

_________________
Image
Au Menu ce soir
- L'échelle de Jacob, précurseur de Silent Hill;
- la série animée Monster: chef d'oeuvre;
- OST Drakengard II, musique de jeu video;
- Ico et Shadow of the Colossus (et sa BO, par le compositeur de Haibane Renmei), jeux uniques.


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MessagePublié: 06 Avr 2005, 12:38 
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Inscription : 18 Juin 2004, 09:07
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Les moyens de cerner son message.

Nous sommes toujours dans le cadre de la lutte contre la lourdeur; ne plus écrire lourdement devrait être le but de tout écrivant, car tendant vers cela, il apprendra à  écrire mieux. Quelqu'un comme Barjavel (la Nuit des Temps, Ravages...) pourrait être admirable s'il n'écrivait pas lourdement (et quelque peu communiste à  mon goût.. j'étayerai ce propos une autre fois, mais j'ai des citations délicieuses).

Pour cerner son message, je vais vous donner un conseil que tous les écrivains donnent, et que je n'ai pourtant pas ou peu suivi: écrire court.

Cela commence par des rédactions. Vous vous donnez un thème. Vous écrivez dessus.
Puis viennent les nouvelles. Le message peut être double, mais pour qu'il ressorte, il faut que vous le sublimiez intelligemment. Conseils de lecture: mon but n'est pas de vous faire penser comme moi, mais je pense que la lecture de nouvelles de Maupassant, Asimov et Poe est nécessaire. Absolument nécessaire (Asimov, la concision qui donne à  réfléchir, Maupassant, la concision descriptive qui donne à  penser, Poe, les descriptions fantastiques doublées d'une volonté de rendre scientifique ce qui ne l'est pas, et qui donne à  "douter").

Après d'autres lectures (Hugo, Baudelaire, Rimbaud, pour ne citer que ceux qu'on connaît tous - je laisse Verlaine, Musset et Ronsard), vous pourrez vous essayer à  la poésie, qui me paraît l'un des exercices ultimes pour cerner son message et le retranscrire avec tout ce qu'il faut. En si peu de mots, comment faire? Il vous faudra justement jouer de ces contraintes (à  noter qu'écrire de la poésie sans la moindre règle est stupide, ou du moins, peu utile, sauf si vous comptez mettre tout ça en musique. dans tous les cas, vous n'aurez pas progressé), leur donner un sens.

/ce post est bref (ouf) et surtout très confus. à  vrai dire, je suis (encore) malade et ai une sacrée fièvre. comme quoi... après le Pape, Dieu fait peut-être le ménage parmi ses plus proches enfants. :wink: /

Pour illustrer tout ça, je vais poster quelques unes de mes pièces "poétiques" dans un autre topic, "Accession et apothéose". Prêtez attention au choix du mètre de chaque strophe/vers, la disposition des rimes, la forme générale (j'ai l'impression de me retrouver dans l'un de ces put* de cours de "français"). Bien entendu, ils sont perfectibles. Mais, pour les avoir soumis à  quelques autres jugements, je ne pense pas que n'importe qui soit en mesure de les... optimiser. :o

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