Cycle de DdAaRrKkNnEsSsS
selon Mistrophera Storofeer.
Le Verbe.
La Chair.
Les Cieux.
Les Cieux
Ouvrez portails, libérez-moi;
Jetez-moi dans le vaste espace
De l'éternelle clarté cyan
-à” Liberté nette, parfaite!
Permettez à ma triste face
De jouir des vivifiants courants,
Et, où que j'aille, laissez-moi.
Si les Anges des hauteurs chassent
Mon corps sans grands ailerons blancs,
Et si celui-ci déchoit
Comme un rêve ou une comète,
Le téméraire, fol enfant
Qui me gouverne en tant que Roi
Voudra finir sans une trace.
Il dira:
"Poussez-moi au plus loin, poussez-moi hors du Temps
Je veux être une flèche portée par le vent
Un rêve, une comète, un météore ardent
Un oiseau pour les fous, un fou pour les oiseaux
Je veux étinceler dans les cieux, je veux
Eclipser l'astre diurne et périr comme Icare,
Me consumer vivement, briller comme un phare
Eclater dans la plus flamboyante des gloires."
Ne me rattrapez pas, amis,
Lancez-moi, afin que s'envole
Le fol enfant de mes manies,
-Cet Enthousiasme frivole!
Les Cieux
D'entre les hauts Cieux je perçois l'existence
D'êtres faibles à mon Être semblables, frères
Oubliés depuis le début de cette ère
De félicité impériale et de pouvoirs immenses.
Mon c?ur a souhaité me garder d'une peine
Inutile à l'évolution de ma pensée,
Et à l'éveil de ma puissance souveraine
Que craindront les héros et les créatures du passé.
Il y a d'autres monstres parmi vous, antiques
Frères dégénérés, qui seront comme moi,
Purs, forts, effrayants; attirés vers les Cieux,
Quand aura tout là -haut résonné la Musique,
Ils dévoileront leurs ailes, malsaine joie
De heurter les faibles yeux pieux en défiant Dieu.
La Chair
Je suis l'essence de toute âme, et l'âme
De tout esprit. Je suis l'être fantomatique
Au destin tragique.
Je désire, comme l'on désire une femme,
Le toucher, la douleur, le sang, les sensations
Et la perception.
Ces joies du corps dont on me prive
Je les obtiendrai aujourd'hui.
Pour
eux, je serai tel un puits,
Eux, vivants aux pensées chétives.
Les Cieux (
pièce chantante,
je vous laisse deviner avec quoi je l'ai rédigée)
Dis-moi,
Que vois-tu donc dans le ciel?
Est-ce un navire volant qui appareille?
Est-ce un enfant joyeux qui t'appelle?
Dis-moi,
Qu'entends-tu dans les cieux
Que ne puissent voir tes yeux?
Est-ce le chant d'un oiseau mystérieux?
Ou la voix d'un ange, sans pareille?
Il y a de belles choses, par-delà les monts.
La paix, la fraîcheur d'un autre monde
A découvrir en allant où les oies sauvages vont
La douceur, la clarté d'une impalpable onde
Dansons! Dansons, avec les êtres du ciel!
Chantons, buvons de ce soleil tout de miel!
Dis-moi,
Que vois-tu dans le ciel?
Un parent disparu, qui te regarde, bienveillant?
La réminiscence d'une entrevue d'un autre temps?
Il y a de belles choses à voir, au plus haut des cieux.
Dis-moi,
Que veux-tu donc de ce ciel
Qui observe sans même ouvrir les yeux?
De tout ce bleu, attends-tu une réponse, impatiemment?
Sois plutôt heureux, et danse et chante comme un enfant!
Il est de belles choses, parmi et par-delà les nuages.
Le vent, la brise fraîche, puis glaciale?
Ces sons, ces sensations subreptices, et ces mirages,
Ces cités, ces demeures impériales!
(....)
La Chair
Approche donc, soyons amis
Toi et moi sommes si semblables
Que nous pourrions discuter
Des heures durant.
(Cherches-tu en moi ce qui te
Manque, ou fuis-tu juste la foule?)
Viens plus près, je veux te voir,
N'aie pas peur de me décevoir
- La clarté douceâtre du soir
Montre l'être sous son vrai jour.
Approche donc, ombre qui luit
Apaisons nos soifs insatiables,
Au moins le temps d'un rêve, né
Et mort nuitamment.
(Veux-tu exister à mes yeux,
Nier le rythme de la houle?)
Près, tout près, dans une innocence
De cristal, un calme silence
Très pâle, drapé de patience,
Approche, faible et tendre amour.
Viens, je veux frôler ton esprit,
Sonder ton âme, abondant sable,
Explorer tes yeux, les fermer
Eternellement
Et goûter ton sang
Dévorer ta passion
Passionnément
Boire tes cris sans son
Silencieusement
Et me construire, me faire,
Pour cimenter mes cicatrices,
De ton être, et de ta Chair
Mystérieuse, -tentatrice!
(...)
Les Cieux
I
O Dieu! O Diable! O Humanité! O Nature!
Ecoutez mon sombre sanglot désespéré!
Je fus le témoin de ce qu'un ?il, même impur
Ne devrait jamais contempler, ô grand jamais!
O dieux, diables, humains, arbres, entendez mon v?u pieux!
Que je meure, que je succombe en cet instant,
Plutôt que respirer plus longtemps l'air de Cieux
Desquels surgissent pareils monstres incandescents!
II
Ce que j'ai vu, ô divinités rachitiques,
N'est pas fait à votre mesure;
Ce que j'ai vu, c'est le Mal, l'Immense, l'Unique,
Qui fait de l'Espace sa parure!
III
Dieux, démons, il faudrait que je meure en l'instant
Si je devenais un hérétique, un dément,
Si je prêtais allégeance à pareil seigneur
Et de Son image emplissais mon étroit c?ur,
Si je m'agenouillais sous Son Ombre, Son Aile,
Et louais Sa Lumière Sempiternelle
Et répétais Son Grand Nom, comme dans une transe,
En d'ardentes fièvres, comme dans une transe?!
IV
Crépuscule, Crépuscule!
Crépuscule, Crépuscule?
(....)
Quant aux "poèmes" de Ank, il vaut mieux ne pas trop y regarder. En des lieux libertins, peut-être