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 Sujet du message: "Final Fantasy VII : Le chat"
MessagePublié: 29 Juil 2005, 09:35 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Localisation : Paris, France.
A Parkko,
Sois maudit et béni.































[center]Final Fantasy VII


Le chat
[/center]













"Je suis heureux que vous soyiez venus."
Ces mots résonnaient dans l'esprit de l'homme. L'amertume l'emplissait déjà  quand il les avait prononcés, et son humeur plongeait plus bas qu'elle ne l'avait jamais fait. Des personnes qu'il avait côtoyé pendant des années, aucune ne subsistait : le chaos de cette époque les avait englouties dans l'indifférence générale, comme s'ils n'avaient été que des moustiques emportés dans des gouttes de sève... la plèbe ne portait attention qu'à  l'arbre qui saignait, le mastodonte sur lequel les insectes avaient vécu, le conglomérat despotique qui avait tenu le monde sous son joug paresseux. Les petits employés de la Shinra Inc. étaient tombés comme des mouches dans les déflagrations, les soldats avaient été écrasés telle une vermine rampante.
Il se recroquevilla dans la cellule.
"Je suis heureux que vous soyiez venus."
L'homme avait remercié les ennemis de la Compagnie. Il leur avait lui-même demandé de venir dans la ville flottante, bien après avoir compris la triste réalité : l'arbre qui tombait était nuisible. Cette société, malgré ses avancées technologiques, ne pouvait plus rien apporter de bon aux générations futures. Autant contribuer à  sa chute. S'il avait joué le rôle d'agent double, c'est qu'il avait déjà  eu des doutes...
Il se releva et s'avança vers le miroir. Lui qui se voyait toujours jeune ne cessait d'être surpris par son âge : une myriade de petites rides parsemaient son faciès avenant, et les cernes de ces derniers temps le vieillissaient davantage.
Il approcha son visage du reflet. De plus près, il pouvait distinguer ses propres yeux jaunis, injectés de sang : il n'avait pas dormi ces derniers temps autant qu'il le désirait, car sa petite ruse exigeait de longues heures de veille. Il avait entendu dire que l'on pouvait porter toute sa vie durant les séquelles de pareils sacrifices, d'un sommeil consumé au profit du devoir.
Il se concentra, se laissant guider par le processus mental désormais familier. Il regrettait moins Scarlet et Heidegger en se rappelant que l'une de leurs priorités, après l'avoir incarcéré, avait été de chercher un moyen de retirer ses implants cérébraux sans attenter à  sa vie (il aurait été dommage de détruire la matière grise d'un espion qui détenait tant de renseignements sur AVALANCHE). Mais la femme acide et le militaire massif avaient été ses compagnons durant de longues années, tout comme les autres cadres supérieurs de Shinra. Tous étaient morts à  présent, et il avait lui-même aidé à  la destruction d'Hojo, ou plutôt de ce qu'il était devenu.
Aux commandes du chat en peluche, la caméra interne devenue sa vision et le micro circulaire lui prêtant des oreilles, le haut-parleur qui lui servait d'organe vocal suivit ses pensées et jeta tout seul :
- La Shinra est... finie.
Nul ne lui prêta attention. Dans la salle de pilotage du vaste aéronef, tous les yeux étaient fixés sur un jeune homme dont la blonde chevelure évoquait un compromis entre des barbelés et un hérisson écrasé : Cloud Strife.
Le meneur du groupuscule terroriste AVALANCHE s'avança au centre de l'habitacle avec une lenteur qui n'était certes pas due à  la prudence, le vaisseau aérien étant des plus stables.
- Le Météore tombera dans...
Grondement.
Cloud se tourna vers le membre le plus atypique du groupe, un chien au pelage orangé et à  la crinière léonine.
- Sept jours, compléta Nanaki de Canyon Cosmo. Au mieux. C'est ce que Grand-père a dit.
Le chat en peluche restait immobile : personne ne lui demandait son avis, personne ne l'avait jamais requis, et il arrivait même à  certains d'entre eux, soupçonnait-il, d'oublier son existence. Il lui était facile de demeurer un simple observateur.
- Rouge XIII... dit Cloud. Veux-tu revoir les habitants de Canyon Cosmo ?
Nanaki tourna le dos au jeune homme, comme pour cacher son expression, mais Cait Sith le chat, Cait Sith le cornac de mog géant, Cait Sith l'espion vit ses mâchoires se serrer. Il ne savait pas ce que signifiait cette contraction musculaire : le peuple de Rouge XIII était trop éloigné des êtres humains pour que les mimiques de ce jeune guerrier soient compréhensibles. Même ses sourires semblaient avoir valeur de symboles.
Les mouvements caudaux du chien rouge s'apaisèrent et enfin il répondit :
- Oui.
Sans attendre davantage, Cloud s'adressa à  Barret :
- Tu veux voir Marlène, exact ?
- Pas besoin de me demander ça.
Cloud secoua doucement la tête.
- Nous allons combattre Sephiroth, reprit-il. Si nous ne relâchons pas le pouvoir du Sacre dans sept jours... alors il n'y aura plus de Planète à  protéger.
Sa voix se nuançait de chagrin tandis qu'il poursuivait :
- Si nous ne pouvons battre Sephiroth... cela équivaudra au trépas pour nous. Nous partirons juste quelques jours plus tôt que le reste, ceux qui seront tués par le Météore.
- Ne crois pas que tu vas perdre avant même le combat ! gronda Barret.
- Non ! répliqua Cloud.
Il marcha jusqu'à  l'armature vitrée qui fournissait une vision panoramique des environs de l'aéronef. Cait Sith était heureux qu'ils se soient éloignés de la souillure qui infectait les cieux dans toute une région du globe terrestre, la lumière cramoisie signalant d'une grande aura sanglante la proximité du Météore. Midgar était loin, et avec elle, l'astéroïde titanesque qui la surplombait, la hideuse épée de Damoclès.
- Ce que je voulais dire... c'était...
Cloud se retourna, et son regard parut embrasser tout l'habitacle, les membres d'AVALANCHE comme les simples techniciens.
- Pourquoi nous battons-nous ? Je veux que chacun d'entre nous le comprenne. Sauver la Planète... pour l'avenir du monde... d'accord, c'est très bien. Mais les choses sont-elles réellement ainsi ?
L'esprit aux commandes de Cait Sith fit effectuer un zoom à  la caméra. Ce n'était pas la luminescence Mako des yeux de Cloud qui le rendait perplexe : c'était le vacillement qu'il percevait presque. Allait-il baisser les bras, abandonner AVALANCHE ?
- Pour moi, c'est une vendetta personnelle, poursuivait Cloud. Je veux anéantir Sephiroth. Et régler les comptes passés. Sauver la Planète fait partie de mes intentions, voilà  tout.
Ses épaules se crispèrent ; Cait Sith craignit de le voir céder à  son tic horrifiant, le grattage répété de la nuque, ou pire encore, hausser les épaules pour se donner une contenance. Mais leur meneur avait renoncé, pour l'heure, à  appuyer ses propos d'une gestuelle.
- J'ai réfléchi. Je pense que nous nous battons tous pour nous-mêmes... et ce quelqu'un... ou quelque chose... qui est important pour nous, quoi que ce puisse être. C'est ce pour quoi nous nous battons. C'est pourquoi nous poursuivons cette bataille pour la Planète.
- Tu as raison, fit Barret. Ca a l'air chouette de dire que c'est pour sauver la Planète. Mais je suis celui qui a fait exploser ce Réacteur Mako... en regardant en arrière, à  présent, je peux voir que ce n'était pas la bonne manière de procéder. J'ai fait souffrir beaucoup d'amis et de citoyens innocents.
Il leva son bras mutilé, orné d'une prothèse noire comme charbon.
- Au départ, c'était une vengeance contre la Shinra, reprit-il. Pour avoir attaqué ma ville. Mais maintenant... oui, je me bats pour Marlène.
Cait Sith aurait voulu se faire plus discret encore qu'il ne l'était, faire partie du décor. C'était lui qui avait soustrait Marlène aux yeux de Barret, pour imposer sa présence dans le groupuscule, en usant des plus basses ficelles connues du conglomérat.
- Pour Marlène, dit Barret. Pour l'avenir de Marlène... oui... je crois que je veux sauver la Planète pour le bien de Marlène.
- Va la voir, lança Cloud. Sois sûr que tu as raison... et reviens.
Une fois de plus, ses yeux clairs parcoururent la salle de pilotage.
- Chacun d'entre vous, partez du vaisseau et trouvez vos propres raisons. Je veux que vous soyez sûrs. Quand ce sera le cas, revenez.
- Peut-être qu'aucun de nous ne reviendra, souffla Cid.
Le pilote vétéran avait le ton d'un homme détruit.
- De toute manière, le Météore nous tuera tous. Peut-être devrions-nous oublier toute bataille inutile.
Cloud hocha la tête avec nonchalance.
- Je sais pourquoi je me bats, dit-il. Je me bats pour sauver la Planète, et c'est tout. Mais à  part ça, il y a aussi quelque chose de personnel. Un souvenir bien à  moi. Et vous tous ?

L'air pollué aggravait la canicule. Les rues de Wall Market étaient peu animées : les habitants des Taudis, en général, avaient appris à  redouter la chaleur si pesante qu'elle assommait les plus chétifs. Et que pouvait-on faire, de toute façon, un jour de fin du monde ?
Au-dessus, sur la Plaque, l'enfer se déchaînait. Les miséreux les plus énergiques étaient montés à  l'assaut et ravageaient les quartiers riches, satisfaisant leurs pulsions destructrices : vivre sur le moment, une profonde délivrance, liberté de l'instant sans peur des conséquences.
C'étaient les cris, les explosions que Reeve écoutait. Comme la plupart des gens qui avaient choisi de rester au niveau inférieur, il demeurait dans une masure sans chercher à  sortir : l'air était plus brûlant encore à  l'extérieur.
Après avoir délaissé l'enveloppe artificielle de Cait Sith, il s'était évadé, sans guère de mal, au fond : soudoyer l'un des gardes n'avait pas fonctionné et l'attirer dans sa cellule en feignant l'évanouissement lui avait procuré bien des frissons (non pas que la simulation ait été bien ardue par une pareille chaleur). Il avait singé de son mieux les techniques d'arts martiaux de Tifa et en priant pour que son geôlier ne remarque pas son absence de savoir-faire, sa musculature chétive et son manque de coordination, il s'était déchaîné. L'effet de surprise l'avait aidé, mais ce n'était que par chance que ses gesticulations avaient envoyé l'un de ses genoux droit dans le menton du soldat. Le garde assommé, la sortie du Bâtiment Shinra n'avait été qu'un jeu : pour beaucoup, Reeve était encore un honorable membre du conseil d'administration.
Il s'épongea le front.
Tout le monde savait d'où venait la canicule : le Météore approchait. Avant de s'esquiver, Reeve avait fait diffuser un bulletin d'information particulier : les Taudis pouvaient constituer un refuge d'urgence pour les citoyens de Midgar. Sous la Plaque, peut-être survivrait-on à  la catastrophe, du moins si le Sacre réduisait les dégâts du Météore. Et pour cela, il devait aider AVALANCHE.
Mais que restait-il à  Reeve ? Tous ceux qu'il connaissait étaient morts. Il n'y avait plus de Shinra Inc.
Du brouhaha à  la porte : un enfant essayait de faire entrer quelque chose.
- Tu n'y arriveras pas en défonçant la porte.
Reeve alla aider le garçon.
- Aussi, pourquoi veux-tu mettre ce truc énorme à  l'abri ?
- Il va fondre, il fait chaud bouillant, répondit l'enfant. Je veux pas que le chat fonde.
L'homme eut un instant de stupeur avant d'identifier la masse de plastique qu'il tentait de faire passer, à  force de contorsions, à  travers le chambranle. Une grande machine à  gachapons. Toutes les figurines avaient été volées, mais ce n'était pas cela qui intéressait l'enfant : le réservoir de petites sphères à  jouets était moulé à  l'effigie d'un chat. Le félin était plus haut que le garçon.
C'était stupide, Reeve le savait. Il ne connaissait pas ce garçon et son seul point commun avec lui était son amour des chats. Allait-il se battre pour un enfant qu'il venait à  peine de rencontrer ? Serait-ce lui, le symbole, l'attachement que Cloud Strife exigeait ?
Non, pas seulement lui. L'enfant était le fils du propriétaire des murs. Cette famille avait hébergé Reeve dans le logis sans savoir qui il était, sans même le demander. Ils avaient fourni un refuge à  l'architecte déchu, et pour lui aussi, cela comptait : s'il avait choisi cette profession, c'est parce qu'il connaissait la valeur d'une construction, et mieux encore, d'un domicile, peu importait qu'il en soit venu à  concevoir toute la cité flottante. Le geste était grand.
Et avait-il besoin de s'attacher à  une famille en particulier ? Il n'avait jamais été dans le besoin et avait toujours essayé d'oeuvrer pour le bien des gens. Il s'était fourvoyé en apportant ses talents à  la Shinra, mais il pouvait combattre en souvenir de ce qu'il avait été, et pour ce qu'il avait aimé, les êtres humains eux-mêmes. Il pouvait penser à  tous les habitants des Taudis, non, à  tous ceux de Midgar. Ou à  la population en général.
Que Cloud Strife et ses discours simplificateurs aillent se faire voir. Il se battrait avec AVALANCHE non en ayant à  l'esprit ce simple enfant, mais tous les damnés de la Planète ; c'était pour ses semblables qu'il désirait lutter, non pour une unique chose à  laquelle il était égoïstement attaché.
Il avait trouvé ses raisons de poursuivre le combat et jamais il ne renoncerait, le Météore dusse-t-il s'abattre sur son grand oeuvre, réduire Midgar en cendres, et lui-même être consumé, enterré, annihilé avec son immense cité.
- Monsieur, vous allez bien ?
- Pas de malaise, rassure-toi, dit Reeve. Ecoute, pour ce chat, ce n'est pas comme ça qu'on y arrivera.
Il repoussa la féline figure de plastique qui coiffait la machine à  gachapons.
- Rentre à  l'abri, conseilla-t-il au garçon. Je vais essayer de démonter le réservoir, la base est trop large pour passer la porte, mais le chat, une fois détaché, ça ira.
- Il va pas fondre pendant que vous bricolez la machine ?
- Mais non, fit Reeve. Il voit qu'il sera à  l'ombre d'ici une heure. Tu as déjà  vu un chat qui renonçait ?

_________________
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Dernière édition par Raphychou le 11 Déc 2005, 08:14, édité 1 fois.

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 Sujet du message: :)
MessagePublié: 21 Août 2005, 16:57 
Hors-ligne
Dieu
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Inscription : 27 Juin 2004, 22:10
Message(s) : 275
Localisation : DTR.
Mmh vui...
Je suis un petit peu déçu, je trouve que ça arrive trop facilement, il passe trop vite d'un état d'esprit à  l'autre, sa personnalité paraît par trop superficielle, je trouve. Le thème en lui-même me semble bien choisi, c'est une bonne idée, à  la base, mais pas aussi bien traitée qu'elle aurait pu l'être.

_________________
ECCE HOMO !
NEC MORTALE SONANS !
RARA AVIS IN TERRIS.
GRHYLL.
ANIMUS MEMINISSE HORRET.


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