Eltanin

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MessagePublié: 14 Sep 2005, 18:56 
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Premièrement, je tiens à  vous informer que le forum Eltanin est privilégié pour la publication de cette fic, et que d’autre part, les noms des héros sont en corrélations avec les descriptions données par les membres du forum final fantasy VII sur JV.com et n’ont sans doute aucun rapport avec les vrais héros des mangas.

Première partie.


Loin de la civilisation, loin des villes et des hommes, au cÅ“ur d’une forêt vierge, la petite cabane, reflétée par l’eau transparente d’un vasque, apparaissait comme un doux refuge, une halte pour randonneurs émérites. Cet endroit semblait inaccessible à  tout genre humain ; qui aurait osé s’aventurer jusqu’ici ? Personne apparemment. Et pourtant quelqu’un l’avait fait. Quelqu’un était arrivé jusqu’ici, avait franchi ce promontoire rocheux qui cerclait la maison et se l’était approprié.
Ce site était paradisiaque. Une cascade alimentait le vasque qui se trouvait vraiment aux pieds de la petite demeure. Elle descendait tout droit du plus gros rocher surplombant le promontoire. Elle était vive et joyeuse, et sa présence rafraîchissait les lourdes soirées d’étés tropicales. Un ciel bleu sans moutonneux complétait ce tableau idyllique.
Sur les roches, des lianes et des myriades de plantes exotiques se suspendaient ; cela faisait penser à  une immense chevelure verte, dans laquelle on avait mit des petites barrettes fleuries.
D’autre fleurs jonchaient le sol et formaient un tapis magnifique en couleurs.
Des chants d’oiseaux différents mais semblant s’accorder, venaient mettre en musique une note finale à  ce spectacle extraordinaire. Il ne manquait rien à  cette douceur de vivre. Il ne manquait plus rien qu’une vie humaine pour qui tout cela avait dû être destiné. Plus loin, on entendait d’autres bruits, plus fuyants mais présents eux aussi. D’autres chutes d’eau, des cris d’animaux, une autre vie, plus loin…C’était mystérieux, envoûtant. Un petit paradis perdu. Un paradis perdu qu’un homme avait trouvé.
Cet homme c’était Kenji Shinomori. Du haut de ses un mètre quatre-vingts et de ses dix-neuf ans, il croyait en cet instant, dominer le monde en ce lieu isolé. Ce paradis était pour lui, à  lui maintenant. C’était aussi l’occasion de faire une trêve ; car ce jeune homme l’avait bien mérité.
Pourtant, son repos serait de courte durée, car non loin de là  une jeune femme nommé Sugy allait changer le cours de sa vie.


Pour l’heure Sugy se désaltérait à  l’eau douce et fraîche d’un ruisseau. Qui était-elle ? D’où venait-elle ? Questions sans réponses. Elle portait un pantalon corsaire sur lequel était ajusté une jupe blanche, qui elle-même portait plusieurs petits foulards flottants librement dans le vent. Elle semblait perdue, et cherchait vainement quelques indications qui lui ouvriraient un chemin à  suivre. Elle paraissait bien innocente, mais en même temps on devinait un coté guerrier car elle portait à  sa ceinture deux petites dagues blanches prêtes à  sortir de leur fourreau de cuir noir à  la première occasion. Sa démarche était féline et son regard aussi. Elle n’avançait pas tranquille dans cette forêt ; elle devinait quelques dangers imminents…
Son instinct ne l’a trompait pas, car droit devant elle, elle senti une présence.
D’énormes séquoias immobiles pointaient leurs branches vers le ciel. Autour d’eux, s’entremêlait lianes, fougères, herbes de toutes sortes ; et dans cet amas de nature verte, quelque chose bougeait, quelque chose guettait. La jeune fille s’arrêta net. Sans bouger, elle écoutait, attendait un signe de ce qui lui semblait maintenant être dangereux.
En face, quelqu’un ou quelque chose l’observait. Tout à  coup le cÅ“ur de la forêt cessa de battre, plus aucun bruit n’arrivait à  ses oreilles, l’air devint plus oppressant. Soudain, le soleil transperça la forêt et vint, aveugler une fraction de seconde la jeune femme pétrifiée. Une fraction de seconde encore, et c’est la nuit qui sembla fondre sur elle. Une ombre qui lui paru gigantesque bondit brutalement. Une ombre lourde et terrifiante…Un léopard. La jeune fille se débattit de son mieux ; la bête ne lui paru pas d’emblée cent pour cent agressive, lui laissant l’opportunité de s’emparer d’une de ses dagues, et de toutes ses forces, ce qui n’était encore qu’une enfant, bloqua la mâchoire de la bête avec son arme ; celle ci rugissait sur ce pauvre petit corps, certainement condamné à  la mort. Car si la mâchoire de l’animal était neutralisée ses pattes puissantes laisseraient sans doute des traces ; sans parler de son poids sur la jeune fille…Sugy criait, se débattait, hurlait de douleur en pensant que peut être quelqu’un entendrait ses appels au secours. Elle se débattait davantage, elle ne voulait pas mourir, elle n’était pas venue pour ça. Autour d’elle, des volatiles poussaient des cris qui lui semblait être des gémissements, des plaintes. Mais elle préféra prendre ça pour des encouragements. C’est alors que se produisit l’imprévisible ; subitement la bête roula sur son flanc et dégagea ainsi Sugy d’une étreinte qui lui aurait été fatale.
Dans l’air siffla une lame. Elle brillait dans l’espace, sur le sol, le sang du léopard se répandait doucement. Sugy tenta de se relever péniblement encore cassée de ce corps à  corps brutal.
Devant elle, se tenait un homme. Dans sa main, l’arme qui l’avait sauvé du pire. Le sang de l’animal y était encore collé. L’homme l’essuya aux herbes folles et la remit à  sa place. Il tendit une longue et belle main à  Sugy, il était beau. Ses cheveux couleur de jais, hérissés en pique, lui donnait un air d’extraterrestre.
Il portait un costume de samouraï, et tout de sa personne mit la jeune fille en confiance. D’ailleurs ne venait-il pas de lui sauver la vie. Lui, la détaillait d’un regard circonspect tout en gardant sa main dans la sienne. Il comprit tout à  coup qu’il ne serait pas seul ce soir dans son petit paradis perdu. Il lui sourit, elle lui répondit timidement. Maintenant il fallait panser les blessures.
- « Venez, lui dit-il. »
Et la voyant au bord du malaise, il la souleva et la porta dans ses bras.


Elle portait encore sur elle l’odeur de la bête. Elle était légère comme une plume. Ses cheveux retenus par un bandana blanc et rose sentait le jasmin. Elle portait des bottes en cuir brin qui lui montaient jusquâ€™à  mi-mollets et laissait apparaître un peu de ses jambes. Il les devinait bien dessinées et musclées juste ce qu’il fallait ; certainement par quelques entraînements. Elle avait fermé les yeux et s’était laissée emporter dans cet endroit encore inconnu d’elle. Elle s’abandonna tout à  coup à  ces bras puissants qui la portaient et s’endormi pour un court moment. Le déplacement fut rapide car il n’y avait pas deux cent mètres entre la cabane et le lieu où Kenji avait sauvé Sugy d’une mort certaine.

Il arrivèrent à  la cabane, celle ci était déjà  mordorée par le soleil couchant. Kenji avait perdu la notion du temps ici. Il se fiait désormais à  son instinct naturel, le soleil, les animaux de la forêt lui indiquaient l’heure qu’il était.
La cabane était petite mais confortable, enfin presque confortable. Quand Kenji y était arrivé, il n’y avait trouvé qu’une vieille paillasse, des restes de feux dans la cheminée ; celle ci était petite mais elle permettait à  Kenji de pouvoir griller sa nourriture, et d’être au sec par temps de pluie. Lui, il avait construit de ses mains la table qui s’y trouvait à  présent ainsi que les deux chaises et le lit. Tout était fait en bambou, l’assemblage, il l’avait fait avec des lianes solides, qui, en séchant avait resserré les bois comme aurait fait un étau. Kenji déposa doucement Sugy sur le lit et entreprit de soigner ses blessures.
- Je vais vous appliquer ces feuilles, cela va cicatriser vos blessures en une nuit ; demain je vous ferai un autre pansement et dans deux à  trois jours il n’y paraîtra plus.
- Je vais donc rester avec vous tout ce temps ?
- Vous n’êtes pas obligée mais à  votre place…
- Oui à  ma place ?
- Et bien moi je resterais surtout que j’ai pour ce soir un repas de roi ; mais je n’ai pas de reine avec qui le partager.
- Dans ce cas, lui dit-elle un peu gênée. Et pour dormir ? Continua t-elle ironique.
- Et bien…Euh…Je vous laisse la chambre et je prendrai le canapé.
- Quel canapé ? S’esclaffa t-elle ( Son rire était comme la cascade, vif et joyeux.)
- Celui ci, et il lui montra du doigt le hamac qu’il avait fabriqué avec une peau. Celui ci était suspendu entre deux arbres, se balançait sous la brise du soir.
- Mais vous n’y pensez pas, lui dit-elle, la nuit, les bêtes sauvages, les moustiques…
- Ne vous inquiétez pas pour ça. J’allume tous les soirs des feux que j’entretiens au gré de mes réveilles nocturnes. Jamais une bête ne s’est approchée à  moins de cinquante mètres.
- Si vous y tenez, et elle céda à  sa proposition.


Pendant qu’il la soignait, elle l’observait du coin de l’œil. Il était adroit, on voyait bien qu’il avait déjà  dû faire ces gestes des dizaines et peut être des centaines de fois. Ses mains étaient magnifiques. Elle n’aurait jamais dans ses rêves, souhaiter meilleur et plus beau médecin.
- Vous m’avez sauvé, lui glissa t-elle doucement à  l’oreille.
Il s’en troubla et lui répondis du tac o tac.
- Il manquait cette peau de léopard à  ma collection, je rêvais d’un nouveau costume depuis si longtemps…
Sugy rit encore. Il aimait son rire.
- D’ailleurs, lui fit-il, je vais aller la chercher avant que de sals rapaces ne viennent me l’abîmer. Et tout de go il partit en courant. Il paraissait s’envoler dans les airs.
Elle n’eut pas peur pour lui et s’en étonna. Elle balada son regard dans la maison tout était vraiment dépouillé à  l’intérieur, mais quand on mettait son nez à  la fenêtre on ne regrettait plus le confort lointain des villes, on savourait des yeux. Elle savait déjà  où elle se baignerait demain. La maison avait beau être dénuée de tout confort, elle n’était pas triste. Sur la table, dans des feuilles énormes, Kenji avait déposé des fruits exotiques. Il y avait à  terre il est vrai, une peau de bête. C’était très doux mais elle ne voyait pas de quel animal il pouvait s’agir. Elle avait eut à  peine le temps de rêvasser que Kenji était déjà  de retour le léopard sur le dos. Elle sortit en criant.
- Mais qu’allez vous en faire ?
- Le manger, lui dit-il en riant.
Elle prit cet aveu très au sérieux car elle le vit commencer à  dépecer la bête.
- Il faut le faire pendant qu’elle n’est pas refroidie pour de bon, lui lança t-il amusé.
C’était trop insoutenable et elle détourna son regard dans ses mains. Elle s’allongea sur le lit d’herbes douces et s’endormit. Quand elle se réveilla il faisait presque nuit. Le ciel était passé du orange au rose, du rose au violacé, du violacé au bleu foncé, et enfin du bleu foncé au noir d’ébène. Des étoiles apparurent, parsemées sur le grand voile de Nyx. Elles brillaient comme jamais Sugy ne les avait vues briller à  la ville. La forêt se mit à  parler mille langages. Les oiseaux se taisant avec le soir, c’était désormais d’autres bruits qui prenaient le relais. Des bruits, des cris, que seul Kenji pouvait comprendre ce soir. Elle se sentit tout à  coup très seule. Son sauveur n’était pas là  et elle ne savait pas comment l’appeler, ils avaient oublié de se présenter. Elle prit peur, et en sortant elle s’écria.
- Ohé monsieur, où êtes vous ? S’il vous plait, répondez moi.
Une autre voix lui répondit rapidement.
- Ne criez pas si fort vous allez réveiller les voisins.
Elle fut tout de suite rassurée et rit encore de la réplique de son hôte.
- mais comment vous appelez vous en fait ?
- Kenji, et vous ?
- Sugy.
- Enchanté dire t-ils en cÅ“ur.
Kenji avait préparé un repas que Sugy trouva extraordinaire. Il avait coupé en petit morceaux, après l’avoir fait griller, un serpent dénommé crotale. Il avait présenté le reptile sur des feuilles de nénuphars, la chaire en était très fine et Sugy se régala de ce plat subtil. Il avait aussi préparé du poisson pêché le matin même. Tout en mangeant ils commençaient à  faire connaissance.
- D’où venez vous ? La questionna Sugy.
- D’une contrée lointaine. Après avoir perdu mes parents à  l’âge de six ans lors d’un règlement de comptes , je fus recueilli par Sasuké maître d’art martiaux et grand samouraï.
Il m’apprit durant dix ans l’art de combattre et de me défendre. J’étais à  ses ordres et à  son service. Quand je manifestais l’envie de partir pour voler de mes propres ailes, il me l’interdisait. Il prétextait que je tomberais aux mains de camps adverses, et qu’ils me feraient faire n’importe quoi.
Las de cet enfermement physique et moral un jour je pris la fuite. Mon maître avait raison, j’entrai très vite dans une bande de vauriens. Solitaire et affamé, je n’avais pas d’autres choix que de les suivre. C’était ça ou bien rejoindre Sasuké. Je me battais et tuais plus par besoin que par envie. Nous vivions de petits larcins ; un jour ne me supportant plus dans ce rôle de dévoyé, je pris de nouveau la fuite. J’avais besoin de paix intérieur, d’équilibre. Le goût du sang m’écÅ“urait. J’avais envie de combats loyaux. C’est ainsi que j’ai erré pendant des mois, seul, privé de tout. Je cherchais un paradis lointain.
Quand je suis arrivé ici, j’ai cru l’avoir trouvé. Je suis là  depuis deux ans environs, mais je sais qu’un jour il me faudra repartir et accomplir ma mission.
- Quelle mission ? S’étonna Sugy.
- Celle pour laquelle je suis destiné. Je suis sûr que j’ai un travail à  accomplir, un travail pas comme les autres. J’attend un signe et je crois que votre arrivée n’est pas un hasard. Vous n’êtes pas là  pour rien c’est évident. Voilà  vous savez tout, Enfin, ce qui est bon pour vous de savoir dans l’immédiat. Et vous Sugy ?
Sugy l’avait écouté tout en savourant le repas si joliment préparé.
- Avant toutes choses, répondit-elle, je voudrais vous féliciter pour vos talents de cordon bleu, je ne connais pas un homme sur cette terre qui cuisine le serpent comme vous.

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MessagePublié: 05 Oct 2005, 19:44 
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Quel étrange destin, je pense comme vous que nous ne sommes pas arrivés là  par hasard ; aussi bien, vous, que moi. Pour ma part, mon passé est complètement différent du votre. J’ai grandi dans une famille de quatre enfants ; nous étions assez embourgeoisés. Seule fille parmi trois garçons. Je ne faisais pas la loi tous les jours. J’ai grandi dans un climat familial, confortable, et sans privations, mais mon père, souvent absent ; ne contrôlait rien, ni de nos études, ni de nos attitudes.
Ma mère faisait ce qu’elle pouvait pour gérer de son mieux notre éducation. Les garçons étaient très assidus à  leurs études et ne posaient à  mes parents aucun problème de comportement.
Ce n’était pas mon cas ! Turbulente et peu enjouée à  faire mes devoirs, je préférais des escapades en milieu naturel. J’aimais à  me retrouver en pleine forêt dans le silence de dame nature. Je m’essayais au pied d’un arbre quand je ne montais pas dedans. Je rêvassais des heures entières…Je voulais être écrivain. J’avais à  mon actif des centaines et des centaines de poèmes. Mes parents voyaient d’un mauvais Å“il, ce penchant qu’ils considéraient inutile à  toute vie sociale équilibrée. De moins en moins comprise de mes proches je m’isolais souvent dans ma chambre et commençais à  vivre en ermite ; et puis un jour j’ai rencontré un garçon qui me ressemblait en certains points. J’avais quinze ans, il en avait vingt. Il occupait une petite chambre dans un septième sans ascenseur, dans un quartier ni trop beau ni trop moche. Il continuait lui aussi des études, mais c’était avant tout un artiste. Lui c’était la musique qui le passionnait. Nous avons finis par former une belle équipe. Il mettait mes poèmes en musique et moi je le comblais au niveau de l’écriture. J’étais sa parolière favorite. Un jour, je suis parti définitivement de chez mes parents ; j’allais avoir seize ans. Ils n’ont pas cherché à  me retenir. Ils n’ont même pas fait l’effort de savoir pourquoi je m’enfuyais ainsi. Ils continuèrent par contre à  subvenir à  mes besoins, car je n’étais encore qu’une enfant. Après plusieurs mois de vie en couple avec mon copain, la situation se dégrada car il tomba malade. Moi je n’allais plus au lycée depuis longtemps, m’adonnant à  des cours de combats dans une école de haut niveau. Je voulais aussi être une voyageuse au long court, voler aux secours des plus faibles tout en continuant à  écrire. Mon ami se lassa également de la folle jeune fille que j’étais, en m’en préférant à  une autre, beaucoup plus sage et plus studieuse. Mes dix-huit ans allait bientôt sonner et il me fallait faire des choix. Je décidai de partir ; physiquement j’étais bien aguerrie. Sachant que je m’en irais seule, je m’étais entraînée à  une vie dure et peut être dangereuse. En fin de compte je faisais tout le contraire de ce que mes parents avaient souhaité pour moi. Bien qu’ayant quelques fois regretter mon côté rebelle j’étais fière d’avoir respecté mes aspirations profondes.
Mon ex-compagnon, malheureusement mourut foudroyé en pleine jeunesse ; une sale maladie.
Et c’est ainsi qu’après plusieurs périples, je me suis retrouvée dans cette contrée, qui est désormais la notre.

Ils parlèrent longtemps dans la nuit, et c’est au petit matin qu’ils s’endormirent tout deux l’un près de l’autre ; finalement le hamac resta vide et c’est tant mieux.


Deuxième partie.

Ce qui était à  l’origine une belle embarcation de croisière, ne ressemblait à  présent plus à  rien.
« Le Jocaste », beau bateau ayant traîné sa coque dans bien plus d’un océan, bien plus d’une mer, venait de s’abîmer dans les flots. C’était une nuit d’été et en aucun cas on ne saurait jamais ce qui avait bien pu se passer. Car ce soir là , le ciel était pourtant clair, mille et une étoiles y scintillaient, pas un brin de vent, le calme plat. Le calme total.
Sur ses trente-deux passagers dont dix membres d’équipage, nulle d’avait survécu apparemment, à  part ces quatre êtres inertes sur le sable du rivage. Autour d’eux, des détritus de toutes sortes étaient ramenés avec la marée. « Barils, planches de bois, lambeaux de vêtements, enfin tout ce qui flottait. » Heureusement pas de cadavre en perspective.
Le premier à  bouger fut le dénommé DragonNoir. La mer qui montait, lui avait chatouillé les doigts de pieds et c’était tant mieux. Face contre terre il essaya de se souvenir, mais en vain. Il comprit très vite, au vu de ce qu’il y avait autour de lui qu’il était naufragé.
Soudain il eut l’impression que sa tête éclatait lorsque lui vint la pensée de ses camarades. Il se redressa lentement et cria.
- « Sephira, Khlaine, Saku, où êtes-vous ? »
Sephira Sephira…
- Mais ne hurles donc pas comme ça, murmura une voix acidulée derrière lui.
Et DragonNoir de se retourner et de soupirer « Sephira… »et il retomba à  terre. Sephira Strife se précipita sur lui, mais apparemment ce n’était rien, le choque, l’émotion sans doute ; il avait l’air en bonne santé…Elle lui tapota les joues tout en regardant autour d’elle. Qu’étaient donc devenus leurs camarades Khlaine et Saku ? Ses yeux s’inondèrent de larmes ; « Oh non » gémit-elle, ce n’est pas possible, pas eux… « DragonNoir DragonNoir » se mit-elle à  crier à  son tour « Je t’en prie réveilles toi ! Il faut aller chercher Khlaine et Saku ; et criant de plus belle : DragonNoir je t’en conjure. »
DragonNoir, tout en restant à  terre, un sourire aux coins des lèvres lui répondit ;
- Mais ne hurles donc pas comme ça Sephira.
- Sacré DragonNoir, retorqua t-elle, il n’y a rien d’changé, hein…Même après la tempête, toujours ce foutu duel entre toi et moi. Un jour je te convoquerais à  l’aube, et ce sera toi ou moi.
DragonNoir sourit, de son beau sourire qui décontenançait les filles.
- Allons bon…Cherchons nos camarades au lieu de nous quereller !
Elle lui sourit à  son tour et il en fut ravi.
- Ma chère, votre tenue de soirée est passablement abîmée, lui fit-il remarquer.
- L’instant n’est pas propice à  parler chiffon DragonNoir, fit-elle.
« Ces deux là  se chamaillaient s’en arrêt, on aurait pu penser que c’était pour cacher un sentiment amoureux. » Ils se prirent la main et partirent à  la recherche de leurs camarades.

C’est Sephira qui la première remarqua une masse sombre, plus loin. Ils s’approchèrent à  grandes enjambées. C’était Khlaine. Les chaînes sur ses vêtements l’avait rendu reconnaissable.
- Alors mon gros, on se faisait une petite sieste sans les copains, en égoïste ? Dit DragonNoir.
- Oui, répondit Khlaine.
DragonNoir le retourna sur le dos ; pas trop de bobo apparemment ; à  part une belle estafilade sur la joue gauche. Rien de grave en somme.
- Ca va aller ? Demanda Sephira.
- Faut bien, bougonna Khlaine !…
Tout à  coup il se reprit…
- Où est Saku ?
- T’excites pas, on va la trouver, on est vivants tous les trois, alors elle l’est aussi. Tu sais qu’on est comme les quatre doigts de la main !…
Parfaitement conclu Sephira.
D’ailleurs Saku ne pouvait pas être loin de Khlaine, et cela s’avéra exact. Plus loin dans un ombrage, on découvrit Saku.
« Vite » crièrent-ils en cÅ“ur. Malheureusement Saku ne donnait aucun signe de vie. Son pouls était faible et son teint terreux. Elle avait souffert…
« Vite » ordonna DragonNoir » des feuilles, des feuilles chauffées par le soleil. Couvrons la avec, allumons des feux autour d’elle, vite bon dieu, c’est du sérieux. Je la sens mal. Hâtons-nous, le soir va tomber.
Il n’était pas question de bouger Saku. Il fallait d’abord évaluer la casse…Et de la casse il y en avait…Un bras cassé, beaucoup d’égratignures, et une grande déshydratation.
- Il faut de l’eau, cria DragonNoir, de l’eau absolument…Voyons ce que contiennent ces barils flottant.
L’un contenait du riz, l’autre des patates, et enfin « miracle », le troisième contenait de l’eau potable. Les soins pouvait commencer.
On alluma donc des feux, cela la réchauffa, elle bougeait un peu. On pansa ses blessures du mieux que l’on put.
On lui fit une attèle pour son bras, ses camarades quittèrent leur vêtement pour la couvrir. On l’hydrata doucement. Pour l’instant elle ne pouvait pas se nourrir. Ses yeux s’entrouvraient parfois puis se refermaient aussitôt. On craignait le pire. Il y avait aussi la fièvre qui la tenaillait. Quand la nuit fut tombée pour de bon, DragonNoir, Sephira et Khlaine firent le point.
- Moi et Sephira, dit DragonNoir, nous partirons en éclaireurs, voir un peu ce qui se passe plus loin. Toi Khlaine, tu resteras au chevet de Saku. « Adviennes que pourra. "Peut être découvrirons nous autres choses que du riz et des patates, à  manger » du poisson…des noix de coco… " Peut être ferrons nous la connaissance d’un Robinson Crusoé.
Après s’être un peu nourrit de riz, ils décidèrent de dormir un peu, chacun à  tour de rôle. Au petit matin, tout se passa comme prévu. DragonNoir et Sephira, prirent le chemin de la forêt. Khlaine resta auprès de Saku, continua d’attiser les feux ; il regardait son amie, et son regard était bien plus qu’amical. Il la sentait un peu mieux, il semblait avoir aperçu un petit sourire , à  ses lèvres desséchées par la fièvre. Elle allait sans sortir, il en était sûr. Sûr, comme de cette belle journée qui s’annonçait à  eux.

Khlaine regardait DragonNoir et Sephira entrer dans cette forêt, verte et abondante. Qu’allaient-ils y trouver, en reviendraient-ils ? Quels dangers n’y avaient-ils pas là -bas, cachés sous toutes ces plantes luxuriantes. Pour l’instant Khlaine voulait rester positif, car le moral de Saku en dépendait. Bien que très lasse elle souriait de temps en temps et affirmait pouvoir se lever. Khlaine n’était pas d’accord. C’était trop tôt.
- Nous venons juste de te faire une attelle et tu es encore fébrile Saku, tiens toi calme. Ecoute je vais essayer de prendre un ou deux poissons et de trouver quelques fruits mûrs. ( Mangue, coco, ou peut être des petits fruits sauvages, que l’on trouve sur certains arbustes.)
- Ne pars pas trop loin, lui conseilla Saku.
Elle ne voulait pas se retrouver trop éloignée de son ami. Blessée elle était tout à  coup apeurée à  l’idée de ne pas pouvoir se défendre devant un danger, elle qui pourtant est si bonne guerrière.
Elle décida d’obéir à  son compagnon et se laissa aller au doux rayons du soleil, en ce matin ; porteur de grandes décisions. On était au printemps, ce n’était pas le froid qui leur rendrait la vie difficile…Peut être les pluies. En tout cas la priorité pour Saku c’était de reprendre des forces ; se nourrir correctement. Préparer un habitat de fortune, où ils seraient à  l’abri des vents, et des dangers perpétués bien sûr, par les animaux sauvages et sans doute affamés.
Khlaine en courrant comme un fou avec piqué au bout d’un long bâton, un poisson blanc comme le sable, dont la chaire semblait fine, sorti sa camarade de ses pensées. Ils avaient envie de croquer, tous les deux dans ce beau poisson.
Ils firent un petit jeu, et mirent le poisson à  dorer doucement. Il eut un goût de cendre de bois, ce fut très agréable à  manger bien qu’un peu salé.
Ils espéraient que DragonNoir et Sephira leurs ramèneraient des histoires de sources existantes, de lieux habitables, et peut être habités. Tout à  coup Saku, déclara à  son camarade : ce poisson me donne de drôles de visions, ne serait-ce pas un mauvais coup de ta part, khlaine ? Je connais tes plaisanteries douteuses, qu’as tu mit dans le poisson ?
- Et bien, rien de bien méchant, juste histoire que tu restes zen malgré tes blessures et que tu rêves à  ta nouvelle garde robes !…
- Mais tu es fou, cria Saku.
- Oui, répondit Khlaine lui aussi touché par ce pouvoir inattendu. Fou de toi !…
- Cela suffit, lui supplie Saku ; qui n’était plus dans son état normal…Je te déteste…
- Oh oui !…Oui, cria Khlaine euphorique.
Leur différent ne dura pas longtemps car soudain ils leur sembla qu’un aéronef passait dans le ciel. Khlaine et Saku se mirent à  courir en agitant les bras et en hurlant : « Ohé, ohé du bateau ! » On aurait dit deux marionnettes désarticulées. Mais tout à  coup l’aéronef, qui n’était que le fruit de leur imagination, disparu, à  l’horizon. Puis, une voix connue, derrière eux se fit entendre. « Mais qu’est ce que vous prend, vous êtes fous de hurler ainsi ; voulez-vous qu’on nous repère, ou quoi ? C’était DragonNoir.
- Bah bien sûr qu’on veut être repérés !…Dirent en cÅ“ur Khlaine et Saku.
- Vous avez mangé du lion ou quoi ?
- Non, simplement un beau poisson blanc et délicieux de surcroît, mais il nous a fait un drôle d’effet.
- Quel effet, interrogea DragonNoir ?
- On a vu un aéronef, et Khaine m’a dit qu’il était fou de moi, murmura Saku.
- Et bien c’est du propre, s’esclaffa Sephira. Bravo !…Vous ne vous gênez pas dés qu’on a le dos tourné « vous deux ».
DragonNoir regarda le reste du repas et sourit…
- Ce poisson que vous mangez, les copains, n’est autre, que « l’ange fou », redouté et en même temps, désiré, « des pêcheurs en général ». Cette bestiole n’est quâ€™à  consommer, qu’en cas extrêmement rares. Entre amis et non pas en égoïstes comme vous hein !…
- Mais on avait faim, soupira Saku, très faim.
- En tout cas pendant que vous faisiez votre petit rave-partie, nous avons découvert des choses bien plus saines et plus intéressantes que votre « ange des mers ».
- Et quoi donc ? demanda Khlaine.
- Nous avons trouvé rivières, promontoires, eau potable, fleuves, habitation de rêve, deux êtres de rêves ; enfin tout pour former une nouvelle troupe de « rêve ». En tout cas nous sommes conviés à  dîner ce soir ; alors arrangeons un peu notre aspect physique. Toi Saku nous t’aiderons à  marcher en te fabriquant deux jolies petites béquilles.
- D’accord, acquiesça t-elle.
- Vous allez découvrir un joli paradis perdu mais « Top secret ». Vous savez, dit DragonNoir, nous ne sommes pas arrivés là  par hasard tous les quatre et les deux autres non plus « au fait lui s’appelle Kenji et elle Sugy », un beau petit couple en fait, quelque part nos destins vont se rejoindrent, vous verrez !…En attendant, partons, j’ai une faim de loup, souffla DragonNoir tout en prenant le bras de Saku et de Sephira.
Khlaine aidait aussi à  soutenir Saku. Ils disparurent dans la forêt ; une nouvelle fois le soleil se couchait, et rien n’était meilleur, que ça, et de se savoir bientôt en autre compagnie, aussi agréable que la présence du soleil, sans doute.

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