Eltanin

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MessagePublié: 28 Sep 2005, 19:29 
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Troubadour autiste
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Inscription : 08 Avr 2005, 08:43
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Parce que j'ai eu une dure journée,
Parce que, souvent, on me l'a demandé,
Parce que ça me fait plaisir,
Parce que maintenant est le pire moment pour le faire,
Parce que, nom d'un chien ce qu'ils m'ont manqué...
Quistis et les autres ne seront pas les héros d'une histoire inachevée. Alors en exclusivité (cool, hein ? XD) pour vous mesdames et messieurs, un chapitre qui se sera fait attendre un certain temps...


Edition : à  la demande de DN, je produis ici le chapitre IV, qui semble ne plus exister sur le net. Deuxième chose, après vérification, le dernier chapitre de Quistis II comporte une erreur : à  la page 3 du chapitre 10 (deuxième paragraphe) prière de lire :

"- J’en suis totalement responsable monsieur, fit Quistis, très digne. J’ai commis une faute professionnelle et je suis pris à  en supporter les conséquences.
- Je sais. Tu as passé outre mes ordres. Je t’avais interdit de quitter l’enceinte de l’université."

(indications donnnées pour un format de police times new roman 12 points)


Désolé pour ces mises au point et bonne lecture !





CHAPITRE 4 : REBELLES



Pas après pas, Quistis et ses amis reculaient lentement vers le fond des appartements présidentiels.
- Je vous en prie... commença la jeune SeeD. Cet immeuble risque d'exploser d'un moment à  l'autre... Il faut absolument...
- Ne gaspille pas ta salive, l'interrompit Deliah. Regarde-les ! Il y a quelque chose de bizarre chez ces types...
- Cette odeur... L'acolea... murmura Seifer, portant la main à  sa Gunblade.
- Qu'est-ce que tu dis ?
- J'en ai entendu parler quand je combattais sous les ordres d'Ultimecia... Certains soldats utilisaient cette substance pour augmenter leurs forces. C'est extrêmement efficace... mais, d'un autre côté, ça annihile tout instinct de survie. Le consommateur devient une vraie machine à  tuer. Rien ne l'arrête avant qu'il ait accomplit sa mission... Ces types m'ont tous l'air d'en avoir en utilisé... Sent !
De fait, un relent aigre flottait dans l'air.
- Désolé, les amis, lança Laguna, mais il faudra remettre le cours de toxicologie à  plus tard. La porte est bloquée et la seule autre sortie se trouve dans le salon... derrière nos charmants amis...
- Je crois que nous n'avons pas le choix, fit Squall à  mi-voix.
Les six amis échangèrent un regard. Puis, sans laisser à  leurs adversaires le temps de prendre l'initiative, ils se ruèrent dans la mêlée.
Dès les premiers instants du combat, Quistis comprit que son fouet ne lui serait pas d'une grande utilité au vu du peu de champ dont elle disposait. Reculant de quelques pas, elle incanta rapidement un sort de foudre. Un éclair aveuglant jaillit de sa paume, frappant l'un de ses ennemis en plein ventre. Puis gardant son fouet replié, elle l'abattit violemment sur la nuque d'un garde qui, occupé à  parer les assauts furieux de Squall, ne vit pas le coup venir. Il s'écroula mollement sur le sol.
Alors que Quistis se retournait, un souffle d'air la fit bondir de côté. Une dague siffla à  l'endroit même où elle se trouvait une seconde plus tôt. Sans laisser à  son ennemi le temps de réitérer son assaut, la jeune fille lui décocha un coup de poing en pleine face. Plus rapide, son agresseur lui saisit le poignet d'une main de fer. Cherchant à  se dégager, sa victime recula, trébucha contre l'un des canapés du salon et tomba sur la moquette. Avec un sourire sarcastique, l'assassin se pencha brandit sa dague. De sa main libre, la SeeD lui saisit le poignet. La force de l'homme, décuplée par l'effet de la drogue, était proprement ahurissante. Horrifiée, la SeeD vit la lame descendre lentement vers sa gorge.
- Que la Déesse t'accueille en son sein, murmura le meurtrier, une lueur de démence dans ses yeux sombres.
Avec l'énergie du désespoir, Quistis replia violemment le genou. Atteint dans ses parties sensibles, son ennemi tomba lourdement sur la jeune fille, qui se dégagea rapidement. Stupéfaite, elle constata que l'assassin s'était également redressé. L'acolea devait également réduire les effets de la douleur. Alors qu'il s'élançait pour un nouvel assaut, il se figea soudain. Déconcerté, l'homme vit une pointe d'acier percer à  travers sa poitrine. Les yeux révulsés, il s'étala sur le sol, définitivement cette fois-ci. Seifer retira négligemment sa Gunblade sur corps inerte.
- Il n'était pas très poli avec les dames celui-là ...
- Heureusement que tu es là  pour enseigner la délicatesse à  ces brutes !
Le couple évalua rapidement a situation. En dépit de leur infériorité numérique, la bataille tournait à  leur avantage. Les assassins n'étaient plus que six et se repliaient lentement, tentant de se regrouper tout en bloquant la sortie. Mais Quistis aperçut Squall lourdement appuyé contre une étagère. Une large tache pourpre s'épanouissait sur son flanc droit. Rinoa avait également été touchée à  la jambe. Laguna, sa massue improvisée toujours à  la main guettait le prochain mouvement de ses ennemis. Deliah quant à  elle, tenait les derniers agresseurs en respect, ses slashers brandis tels des poignards. De toutes évidence, les ennemis du petit groupe savaient à  qui ils avaient à  faire
- On perd du temps, marmonna la mercenaire. Combien de temps nous reste-t-il ?
- Six minutes quarante-cinq...
- Seifer, tu vas prendre Squall sur ton dos. Quistis, aide Rinoa à  marcher. A mon signal, vous courez vers la porte... Maintenant !
Avec la grâce d'une panthère, la jeune femme s'élança vers les fanatiques. D'un mouvement, fluide, elle en égorgea un puis, feintant le second, lui décocha un violent coup de coude au creux de l'estomac. Profitant de la brèche ainsi formée, le petit groupe s'élança vers l'autre bout de la pièce.
- Par là , vite !
Prenant la tête de la troupe, Laguna se précipita vers le hall. Faisant signe à  ses compagnons de le suivre, le président s'engouffra dans la cage d'escalier. Ils n'avaient pas descendu trois marches que Deliah les rejoignait.
- On se dépêche ! Il en reste encore quatre en course !
Le petit groupe dégringola les escaliers. Arrivé au premier palier, Deliah, qui avait pris la tête de la troupe, se heurta contre une épaisse surface métallique. Proférant un juron abominable, la mercenaire se retourna vers le président d'Eshtar, pointant le doigt vers l'écran d'acier.
- C'est quoi ça ?
Perplexe, Laguna se frotta le nez.
- Je crois que j'ai oublié... Mais ça n'est pas ma faute ! C'est Adel qui a fait construire ça !
- Mais qu'est-ce que c'est ? hurla Deliah en saisissant son interlocuteur par le col.
- Des... des portes de sécurité. Après un certain temps, elles se ferment afin d'éviter un maximum de dégâts. Evidemment, tout le monde est censé être sorti entre-temps.
- Euh... Désolé de vous interrompre, commença Seifer en déposant doucement Squall contre le mur, mais qu'est-ce qu'on est censé faire maintenant ?
- Je n'en strictement rien ! cria Laguna. A part vendre chèrement notre... Quistis, à  quoi est-ce que tu joues ?
L'oreille collée contre la paroi la jeune fille la frappait légèrement de ses doigts repliés. Brusquement, elle eut un cri de triomphe.
- Vite, aidez-moi !
Saisissant à  deux mains le revêtement de plastique qui couvrait le mur, la SeeD tira de toutes ses forces. Seifer se joignit à  elle et bientôt, ils mirent à  jourune large trappe métallique.
- Ca doit faire partie du système d'évacuation des déchets, murmura Laguna. Il faut vraiment qu'on passe par là  ?
- On n'a pas tellement le choix !
A ce moment, un bruit de pas précipités se fit entendre. Dévalant les escaliers, les quatre assassins survivants se jetèrent sur le petit groupe. Deliah se porta au devant d'eux. Le plus massif des survivants se posta devant la mercenaire, tirant sa dague de son fourreau. Le pommeau de l'arme était délicatement ouvragé, bien plus beau que les poignards de leurs agresseurs précédents. Deliah eut un sourire inquiétant. Avant de se lancer dans la bataille, elle tourna la tête vers ses amis.
- Dépêchez-vous d'enfoncer ça !
Avec l'énergie du désespoir, Quistis décocha à  la grille un violent coup de pied. Celle-ci ne bougea pas d'un pouce.
- Seifer, Laguna, venez m'aider !
Même en joignant leurs efforts, les trois amis ne parvinrent pas à  ébranler la grille. Derrière eux, un cri de colère se fit entendre. Se retournant, Quistis constata avec angoisse que l'un des assassins avait tracé une longue estafilade le long du bras de son mentor. Deliah ne pourrait plus tenir bien longtemps. La jeune fille se mit à  frapper frénétiquement contre le métal.
- Ouvre-toi espèce de...
Tout à  coup, la grille pivota rapidement sur ses gonds tandis qu'une voix caverneuse s'élevait.
- Dépêchez-vous, entrez !
La situation était trop critique pour poser des questions. Seifer saisit Squall, à  présent totalement inconscient par les épaules, tandis que Laguna soutenait Rinoa. Quistis se retourna.
- Instructrice, dépêchez-vous !
D'un mouvement souple, Deliah rompit la garde. Puis, exécutant un saut de main, elle se mit hors de portée de son agresseur. Alors qu'elle passait à  son tour par l'ouverture dans le mur, l'assassin qu'elle avait affronté éclata d'un rire hystérique.
- Trop tard pour fuire, Deliah Branford ! La Déesse t'a élue !
Quistis fut la dernière à  sortir du couloir. A peine avait-elle passé la grille qu'une énorme main la claquait violemment derrière elle. Se retournant, la jeune fille découvrit un véritable colosse, vêtu à  la mode eshtarienne, le visage en partie dissimulé par un large capuchon, qui la regardait d'un air soulagé.
- Qui...
- Plus tard... Nous devons nous éloigner d'ici, vite !
Revenant à  la réalité, Quistis aida Laguna et Seifer à  soutenir les blessés. En plus du géant qui avaient condamné le passage, la jeune fille aperçut deux autres silhouettes, également encapuchonnées. Le petit groupe n'eut pas le temps de faire vingt mètres qu'un rugissement sonore se fit entendre. Le choc de la déflagration projeta les fuyards contre les parois grossièrement lissées des égouts. Il sembla à  Quistis que la température était soudain montée de plusieurs dizaines de degrés. Puis, brusquement, tout se calma. Le silence revint. Lentement, les membres de la troupe se relevèrent.
- C'était moins une, cette fois, fit une voix familière.
Laguna bondit sur ses pieds, tandis que le plus frêle des inconnus baissait lentement sa capuche, découvrant un visage délicat, encadré de cheveux bruns coupés au carré.
- Ellone ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Attend un peu, oncle Laguna. Je suis désolée mais... Pour le moment, le plus urgent est de transporter vos blessés en lieu sûr.
Ce n'est qu'après avoir fait quelque pas que Quistis comprit ce qui la tourmentait depuis l'explosion. Le soulagement d'être encore en vie avait complètement occulté cette pensée. Blanche comme une morte, la jeune fille porta la main à  sa bouche. Seifer se tourna vers elle.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Seifer, articula-t-elle péniblement. Les autres... Irvine... Selphie, Zell... Ils étaient encore dans l'immeuble quand il a explosé.

Gerad Deniel dirigeait le commissariat de Balamb depuis une dizaine d'années et il était heureux d'exercer cette profession. Une attaque eshtarienne dans laquelle il avait été pris durant la deuxième Guerre Occulte lui avait coûté l'usage d'une jambe. Il avait désespéré de trouver un emploi jusqu'à  ce qu'on lui propose de s'occuper du maintient de l'ordre à  Balamb. Le vétéran ne s'était pas fait d'illusions. La BGU, qui avait commencé à  entraîner ses étudiants quelques mois plus tôt était de taille à  assurer la paix dans la région. Mais la loi exigeait la présence d'une force de police sur les lieux. Deniel avait donc accepté, s'efforçant d'empêcher ces satanés SeeDs de trop s'occuper des affaires de Balamb-City. Il avait éprouvé une intense satisfaction lorsque le directeur de ce ramassis de freluquets lui avait confié la garde de deux de ses élèves, soit disant coupables de haute trahison envers l'établissement. La fameuse BGU n'était donc pas infaillible. Jubilant, le commissaire avait mit un point d'honneur à  assurer lui-même la garde des détenues.
Sa frustration était d'autant plus intense aujourd'hui. Non seulement, il avait laissé filer les prisonnières, mais, de plus, il était le seul à  incriminer. Et voilà  que trois des membres de l'université venaient l'interroger. Il n'allait pas laisser ces fouineurs mettre le nez dans son travail. S'asseyant derrière son bureau, il dissimula un sourire de satisfaction en voyant ses visiteurs chercher des chaises du regard puis, en désespoir de cause, se poster devant lui, les bras balants. Le commissaire gonfla la poitrine. A présent, il était maître de la situation. Adoptant son ton le plus professionnel, il déclara :
- Je vous dis que je ne sais absolument pas ce qu'il s'est passé. De plus, je ne suis pas autorisé à  divulguer des renseignements relatifs à  la sécurité de cet établissement. En vertu de la circulaire A9-0B3...
- Excusez-moi, l'interrompit Fujin, mais il me semble que c'est bien la BGU qui vous a remis ces deux personnes. Vous en êtes responsable devant nous.
Deniel fronça le nez tandis que son regard se portait sur la jeune borgne. D'après son Å“il bridé, elle devait être originaire de Centra. Encore une de ces immigrées, toujours prêtes à  un mauvais coup. D'ailleurs, ce foutu Garden était plein d'étrangers. Ca n'était pas sain. Se détournant ostensiblement de son interlocutrice, il s'adressa à  Edea. C'était une bonne femme, mais, au moins, elle était sûrement du coin.
- De toutes façons, je ne peux pas vous aider. Avant-hier matin, je suis allé leur porter leur repas et... Pfuit ! Plus rien dans la cellule.
- Elles n'ont pas utilisé de magie ? s'enquit Raijin, avant de pousser un cri sonore, tandis que le poing de son amie s'enfonçait au creux de son estomac.
- Mais bien sûr, espèce de crétin ! Tout les prisonniers ont le droit à  leur G-force, ici... Des fois où ils s'ennuieraient !
- Il y a un écran occulte dans chaque commissariat, Raijin, expliqua doucement Edea. Pouvons-nous au moins voir leur cellule ?
Levant les yeux au ciel, Deniel se leva lourdement et fit signe à  ses visiteurs de le suivre. Il franchit la lourde porte qui menait aux cellules. Au nombre de six, toutes paraissaient étonnement modernes pour un commissariat de cette taille. Visiblement, Deniel prenait son travail très au sérieux - la seule chose que l'on aurait pu mettre à  son crédit, songea aigrement Fujin.
Seule l'une des cellules était occupée par un jeune homme dépenaillé, qui recula prudemment vers le fond de sa geôle à  l'entrée du petit groupe.
- Voilà  ! aboya le commissaire en indiquant d'un geste de la main deux des box. Il y en avait une dans cette cellule et une dans celle-là . Je les surveillais toute la journée. Le soir, tous les systèmes d'alarme étaient branchés.
- Et les caméras ?
Nerveusement, Deniel se mit à  triturer les quelques mèches qui subsistaient encore sur son crâne.
- Je... Eh bien, j'ai l'impression qu'elles les ont détruites en s'enfuyant... Mais je vous assure qu'il est totalement impossible qu'elles aient bénéficié d'une aide extérieure. Toutes les alarmes étaient parfaitement opérationnelles quand je suis arrivé le matin...
- Vous avez interrogé l'autre prisonnier ?
- Evidemment, grommela le policier. Mais Rick est complètement atteint. Je n'ai rien pu en tirer. Il m'a dit qu'il dormait quand c'est arrivé.
Edea passa un main sur son visage. Visiblement, les deux princesse de carreau n'avaient eu auncune difficulté à  s'enfuir. Mais pourquoi avaient-elles attendu tellement de temps pour passer à  l'action. Quelque chose ne collait pas...
A ce moment, une sonnerie aiguë se fit entendre. Deniel poussa un grognement.
- Je dois y aller. Continuez à  chercher si vous n'avez rien de mieux à  faire. Moi j'ai du travail.
Il n'était pas plus tôt sortit de la pièce que Fujin eut un mouvement rapide. Raijin se retrouva projeté contre les barreau de l'une des geôles.
- Mais... Mais qu'est-ce que j'ai fait ?
- Rien ! hurla la jeune fille. C'est... lui ! Espèce de pourriture, mysogine et facho !
- Mais... Mais... Ce n'est pas ma faute... balbutia Raijin en tentant de se relever.
Son amie eut un sourire de loup.
- Je n'allais tout de même pas agresser un représentant de l'ordre...
Pendant cette échange de propos délicats, Edea était entrée dans l'une des prisons que Deniel leur avait indiqué. Elle dut se rendre à  l'évidence. Pas une trace d'effraction ou de magie, aucune trace sur le mur... Au moment où la gouvernante s'apprêtait à  sortir, elle glissa brusquement et s'étala de tout son long sur le carrelage.
- Mme Kramer ! Ca va ?
Epoussetant sa robe, Edea se releva.
- Oui... visiblement, ils ne font pas souvent le ménage, ici.
Raijin s'accroupit et fronça le nez de dégoût.
- Pouah ! Regardez-moi ça !
Les deux femmes se penchèrent vers ce que leur compagnon indiquait. Sur le sol, s'étalait une petite tache bleuâtre, d'aspect visqueux. Chose étrange, la substance semblait émettre une légère lueur.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc ? marmonna Fujin.
- Je n'en sais rien... Mais...
Prise d'une inspiration subite, Edea passa dans la cellule attenante.
- Fujin, Raijin, venez voir !
Les deux jeunes gens se précipitèrent dans la pièce. Edea était accroupie, désignant du doigt une petite flaque.
- C’est la même que…
- Oui… La même que dans l’autre cellule. Il faut absolument qu’on en ramène un peu à  la BGU… Mais comment ?
- Fujin !
Le colosse soupira à  fendre l’âme puis, devant le regard noir que lui lançait sa compagne, se mit en devoir de vider ses poches. Il en sortit quelques pièces de menue monnaie, deux où trois chocolats partiellement fondus, un vieux magazine qui convainquit Edea dans l’idée que le jeune homme avait encore son côté adolescent parfaitement intact et un paquet de mouchoir à  demi entamé. Avec un grognement de satisfaction, Fujin s’empara de ce dernier et vida la pochette de plastique de son contenu.
- Eh, mais à  quoi est-ce que tu joues ?
- La ferme, gros tas de graisse.
Poussant légèrement la substance du doigt, la jeune borgne l’introduisit dans l’emballage de cellophane.
- Parfait. Nous n’avons plus quâ€™à  aller faire analyser ça…
Alors que les trois compagnons s’apprêtaient à  quitter les lieux, une voix aiguë s’éleva. Edea tourna la tête.
- Qu’est-ce que c’est ?
– Les… souris…
D’un geste du pouce, Raijin indiqua quelque chose.
- C’est ce Rick, dont le commissaire nous a parlé. M’est avis qu’il délire. On nous a bien dit qu’il ne tournait pas rond…
Sans prêter attention au jeune homme, la gouvernante s’approcha de la cellule. Dans l’obscurité, quelque chose remua, puis, brusquement, un visage grimaçant se colla contre les barreaux métalliques. D’instinct, Edea fit un bond en arrière tandis que Fujin et Raijin se portaient en avant, leurs armes brandies.
- Attendez !
Retrouvant sa dignité, Edea fixa le prisonnier droit dans les yeux.
- Bonjour. Comment allez-vous ? Mon nom est Edea Kramer. Puis-je connaître le vôtre ?
- Rick… Rick s’appelle… Rick…
- Voyons Rick, nous cherchons des gens… Deux personnes qui se sont enfuit d’ici. Vous les connaissiez, n’est-ce pas ?
La question eut sur le jeune homme un effet inattendu. Il s’écroula sur le sol, comme une poupée de chiffons et se mit à  trembler.
- Les souris… Les souris… Elles font mal… Mal les souris.
- Il y a des souris ici ?
- Non… Elles sont parties. Mais elles vont revenir. Et faire mal… Les souris et les monstres.
Fujin haussa les épaules.
- Laissez tombez, Mme Kramer. Il ne pourra rien nous dire de plus. Sa détention lui a fait péter un fusible... Il m’arriverait la même chose si je devais rester dans l’entourage de ce connard de Deniel plus de trois jours…
- Je ne crois pas… Il essaye de nous faire comprendre quelque chose… Ecoutez-moi, Rick. Vous n’avez pas vu deux jeunes filles ?
- Si… bredouilla le jeune homme, le visage dans les mains. Les souris…
- C’est comme ça qu’il appelle Chun et Lin.
- On avait compris, boulet ! grogna Fujin. Mais comment se sont-elle échappée ?
- Les souris… Ca court, c’est petit, ça passe entre les barreaux…
A ces mots, le jeune homme éclata d’un rire strident. Découragée, Edea baissa les épaules.
- Nous n’en tireront rien de plus. Venez.
Alors que le petit groupe tournait les talons, Rick continuait sa litanie en se balançant sur ses talons.
- Souris… Parties… Souris… Ici… Souris… Partout…

C’est dans un silence accablé que Laguna, Deliah Seifer, Quistis, Ellone et ses deux hommes de main portaient les blessés à  travers le dédale des égouts impeccablement tenus d’Eshtar. Brusquement Seifer rompit le silence.
- Nous ne sommes sûrs de rien. Je suis sûr qu’ils se sont enfuis. Jamais ils ne seraient resté sachant que tout allait sauter.
Lentement, Quistis hocha la tête. Même si Seifer avait raison, leurs amis n’étaient à  présent plus en sécurité. Elle était prête à  parier que les assassins à  qui ils avaient eu à  faire s’en était également pris à  eux.
- De toutes façons, nous ne pouvons rien faire pour le moment, objecta Laguna. Ne vous en faites pas, les jeunes. Vos copains ont de la ressource, hein !
Après un interminable cheminement dans des couloirs tous plus obscurs les uns que les autres, la petite troupe finit par déboucher dans une vaste salle, apparemment plus ou moins aménagée. Quelques lits de camps avaient été installés, et plusieurs lampes à  énergie solaire éclairaient doucement les lieux.
- Professeur ! C’est moi, j’ai réussi !
Sortant de l’ombre, un vieil homme vint à  la rencontre d’Ellone. Quistis ouvrit de grands yeux.
- Ce n’est pas vrai…
Le visage inquiet, le professeur Geyser eut cependant un sourire en apercevant Ellone.
- Miss Loire… Ze n’est pas croyable ! Che fous afait pourtant dit que c’était tancheureux ! Et si tout afait explosé trop tôt ! Tout le monde kaput !
- Je ne pouvais pas les laisser mourir comme ça ! En tout cas, vos renseignements étaient exacts. Ils ont bien essayer de sauver Laguna. Mais il y a plus urgent. Squall, Rinoa et cette personne ont été blessées par… les assassins.
A ces mots, le vieil homme pâlit violemment.
- Himmel ! Pas une zeconde à  perdre, Nein ! Vite, emmenez-moi ces cheunes chens tans mon lapo !
Suivant Geyser, les amis déposèrent leurs compagnons dans un coin de la pièce encombré par divers éprouvettes et machines étranges.
- Foilà â€¦ Maintenant, laizez-moi faire ! Fous afez zûrement pocoud à  fous dire ! Nein ! (Le petit homme se tourna vers Deliah. Fous, fous restez auzi, ja !
- Et puis-je savoir pourquoi ?
- Deliah, fit doucement Quistis. Je t’en prie, le professeur sait ce qu’il fait… Il n’en a sûrement pas pour très longtemps.
La mercenaire poussa un soupir excédée.
- Très bien… Mais qu’il se dépêche.
A pas lents, Ellone revint vers le centre de la pièce, suivie de ses compagnons. Quelque chaises dépareillées avaient été disposés à  cet endroit.
- Asseyez-vous… Je crois qu’il est temps d’éclaircir un peu la situation.
- Ca me paraît une bonne idée, fit Seifer avec un sourire ironique. Et en premier lieu, que fais-tu ici au beau milieu des égouts ?
- J’ai réussie à  m’enfuir quand oncle Kiros et oncle Ward ont commencé à â€¦ faire des leurs. Je savais qu’ils voulaient encore me mettre la main dessus. Je me suis donc réfugiée chez Geyser. Ce type est vraiment adorable… J’ai l’impression qu’il se prend un peu pour mon grand-père. Toujours est-il qu’il n’est fidèle quâ€™à  deux choses : la science et le gouverneur d’Eshtar. Il m’a donc accueillit. Hélas, c’est le premier endroit où les forces de polices sont allées me chercher. Heureusement, Geyser avait prévu cet endroit, en prévision de n’importe quel pépin… On peut dire que ça a été utile ! Bref, nous nous sommes réfugiés ici, avec ses collaborateurs et quelques serviteurs qui m’avaient suivi en attendant une occasion de contre-attaquer… Nous n’avons rien pu faire.. Mais nous avons appris beaucoup de choses… La situation est extrêmement grave.
- Oui, on l’a compris, Ellone, dit Laguna.
- Non… Non… Ce n’est pas ça. Nous devons absolument arrêter Kiros et Ward… Vite. Avant une semaine.
- Pourquoi une semaine ?
- C’est le temps qu’il reste à  vivre à  Squall, Rinoa et Deliah.





CHAPITRE 5 : MASCARADE



Encore une fois, consacrez-leur un peu de votre temps...


- Alors vraiment ? Vous êtes sûre que ça ne vous dérange pas ?
Le docteur Kadowaki adressa un large sourire à  Edea.
- Ne vous en faites pas. Nous ne sommes pas dans un service d'urgences. Et quand Squall et Seifer sont absents, le nombre de cas sérieux diminue largement. Encore une tasse de thé ? Ou voulez-vous que nous nous y mettions dès maintenant ?
- Si c'est possible...
Le médecin de l'université de Balamb se leva avec un grognement sonore. Avec toute la grâce d'une reine-mère dans son domaine, elle gagna le fond de l'infirmerie, où étaient rangés divers appareils qui ne servaient qu'exceptionnellement. Eprouvettes, mini-télescopes, échantillons de divers produits, tout un attirail qu'Edea avait vu se constituer dans les premières années de la carrière du médecin. Cid n'avait jamais protesté contre les lubies du Docteur Kadowaki, en ceci qu'ils n'entravaient en rien son travail. Qui plus est, au fil des années, ce matériel avait permis à  l'université de développer divers procédés quant aux soins apportés aux G-Forces. Malgré ses nombreux succès, Kadowaki avait toujours refusé les offres qui lui avaient été proposées au sein de laboratoires ou d'universités scientifiques. Entrée à  Balamb trois mois après son ouverture, il était probable que la femme y resterait jusqu'à  sa retraite.
Pour l'heure, elle s'activait autour de ses étagères, fouinant ici et là .
- Il faudra que je me décide à  faire un peu de rangement lorsque j'en aurais le temps... où est-ce que j'ai mis ce... ah le voilà  !
Triomphante, elle extirpa de derrière plusieurs bocaux de verre un appareil aux circonvolutions compliquée qui évoqua vaguement à  Fujin un serpent métallique.
- Le dernier cri en matière de microscopes. Sensible à  à  peu près toutes les ondes et tous les rayonnements. Avec ceci nous devrions pouvoir avancer.
Le médecin tira de sa poche le sachet que lui avait remis le petit groupe et, se saisissant d'une paire de pincettes, déposa la substance bleutée dans un petit compartiment qu'elle referma. Puis, après avoir posé son outil sur la table, elle procéda à  quelques réglages, pressant divers boutons.
- Voyons ce que c'est que cette chose...
L'oeil collé à  la lentille grossissante, elle marmonna quelques phrases indistinctes avant d'élever la voix.
- Une partie des cellules sont vivantes... Très peu. Elles ont du être séparé d'un organisme principal.
- Ca proviendrait d'un être humain ?
- Ou d'un animal... Où... Bon sang !
- Quoi ?
- Je... C'est insensé. Ces cellules mutent sans arrêt. A présent on dirait celles d'un végétal... D'un minéral... C'est animal à  nouveau.
- D'où est-ce que ça peut provenir ?
- Impossible à  dire. Je n'ai jamais vu quoi que soit de semblable. Physiquement, cette substance est une aberration. Il y a de la magie là -dessous. Et une forte concentration si j'en juge par les indicateurs de cet engin.
Du coin de l'oeil, Fujin vit Edea presser ses lèvres de son poing fermé.
- Il n'y a pas moyen de déterminer la façon dont cet... organisme peut être obtenu ?
- Peut-être... Mais pour ça, il faudrait s'adresser aux scientifiques d'Eshtar. Et cette chose pourrait bien se révéler au-delà  de leurs compétences.
- Je vois. Merci, Docteur.
- Il n'y a pas de quoi.
Kadowaki éloigna le microscope de son regard.
- Je ne sais pas dans quelle affaire Squall et sa bande se sont embarqués. Car c'est bien d'eux qu'il s'agit, une fois encore non ?
Edea eut un léger sourire.
- Oui et non. Disons que cette affaire concerne davantage ces jeunes gens et moi-même. Maintenant si vous voulez bien m'excuser...
- Bien entendu. Allez sauver le monde une fois de plus !
Fujin sentit un petit pincement au niveau du coeur. Cette phrase n'était qu'une boutade coutumière de Kadowaki. Mais une boutade qu'elle adressait actuellement à  Squall et aux autres. Seulement, cette fois, c''était eux qui étaient là . Fujin et Raijin, les deux cas de la Balamb Garden University. Mais aussi deux SeeD.
- Fujin ? Tu m'écoutes ?
La jeune borgne secoua la tête. Edea et Raijin déambulait à  présent dans le long corridor qui menait au grand hall tandis qu'elle restait plantée là , devant la porte fermée.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je dois vous parler, sérieusement. Je ne vous cacherai pas que la situation est plus sérieuse que ce que j'avais pensé.
- Comment ça ?
- A votre avis, qui peuvent être ces "souris" dont l'agent Rick parlait ?
- Chun et Lin...
- Oui, bien sûr, mais pourquoi les avoir appelés ainsi ? Pourquoi en avoir si peur ?
- Elles l'ont menacés ? Ce type avait l'air totalement atteint, de toute façon.
- Possible. Mais je crois qu'il essayait de nous dire quelque chose. Cette substance que nous avons trouvé sur le sol de la prison appartient à  nos deux fuyardes.
- Ce qui veut dire...
- Je saute trop vite aux conclusions, mais je ne vois pas d'autres solutions. Ces deux jeunes filles doivent être des êtres polymorphes.
- Comme ceux que Seifer avait combattu à  Galbadia ?
- Pas exactement. Je connais les monstres auxquels ils avaient fait face. Ces choses peuvent changer les traits de leur visage, et, dans une moindre mesure, leur corps. Mais Chun et Lin ont réussi à  changer suffisamment pour passer à  travers des barreaux.
- Et l'écran occulte ?
- Ces êtres sont faits de magie pure. Leurs pouvoirs ne doivent pas dépendre des G-Forces, qui sont, elle neutralisées par ce genre de protection.
Raijin émit un toussotement.
- Je vais peut-être dire une bêtise mais cela peut vouloir dire que Chun et Lin ne sont pas mauvaises depuis le début. Ces choses ont pu prendre leur place depuis peu de temps.
Edea hocha la tête.
- Je le pense aussi.
- Assassinats, enlèvements, usurpation d'identité... Ca ressemble pas mal aux méthodes de feu Renouveau, tout ça, non ? fit Fujin d'un ton neutre.
- Exact. On pourrait presque y voir une signature. Décidément... elle ne changera jamais.
Le petit groupe s'arrêta brusquement. Quelques secondes durant, ils se contemplèrent en silence. Le tournant que Fujin avait pressenti sembla se concrétiser à  ce moment précis.
- C'est... à  nous de jouer non ? finit par murmurer Raijin.
Sa camarade leva le poing.
Et le laissa retomber le long de sa cuisse.
- Oui, c'est à  nous de jouer.
Edea frappa dans ses mains. Même habillée d'une simple étoffe noire, les deux SeeD retrouvaient en elle celle qui avait si longtemps été dotée de pouvoirs défiant l'imagination.
- Cette fois nous avons un avantage. Son attention est tournée vers Squall et Seifer. Elle les hait, elle veut les détruire à  tout prix. Sa colère occulte son jugement.
- Comment ça ?
- Eshtar... n'est qu'une gigantesque souricière destinée à  écraser ceux qui ont si souvent provoqué sa chute. Mais elle n'a pas conscience que nous sommes là  et que nous pouvons faire quelque chose.
Fujin hocha lentement la tête.
- Je suis d'accord, mais qu'allons nous faire ? Relancer le SeeD à  ses trousses ? Nous n'avons aucune chance si nous tentons une opération de masse contre Eshtar. Nous ne savons même pas si elle se trouve bien là -bas.
- Je sais. Mais il nous reste un atout. Ce que j'ai crée après la BGU va maintenant pouvoir jouer un rôle, un très grand rôle.
- Donc...
- Donc, Fujin, Raijin, préparez-vous pour un long voyage. Moi, je vais demander à  Cid de mettre le cap sur Centra.

- Troisième place.
- Troisième ?
- Oui. Il y a eu bien sûr la fois où nous nous sommes battus contre Ultimecia, et aussi celle où nous nous sommes fait capturer à  Balamb même.
- Et quand Irvine a pété les plombs, à  la parade de Deling City ?
- Ca va hein !
- Laisse tomber. Non, ça c'était moins grave. Bref, pour moi c'est la troisième pire situation dans laquelle nous nous sommes jamais trouvé.
Cette réjouissante conversation se déroulait à  l'arrière d'un aéroglisseur blindé qui transportait Irvine, Zell et Selphie vers une destination inconnue. Tout en extrayant délicatement un gravillon de son chapeau, le Galbadien esquissa un geste de la tête à  l'intention de Selphie.
- En tout cas nous n'avons même pas pris la peine de te remercier pour nous avoir sauvé la vie.
- C'est vrai. Sans ce sort de protection...
- Laissez tomber. Je n'ai fait qu'ajourner les choses. Je ne sais pas ce qu'ils comptent nous faire.
- Allez allez. Calmons-nous. Quistis et les autres s'en sont sans doute sortis. Il vont sûrement trouver un moyen de...
- Oh mais tu va arrêter oui !
Selphie se redressa autant que lui permettait l'espace exigu et abattit poing sur le crâne d'Irvine.
- Arrête de compter sans arrêt sur les autres pour te sauver ! Même s'ils ont retrouvé Laguna, comment veux-tu qu'ils sachent où nous nous trouvons ! Ces machins robotisés nous ont embarqué dès qu'ils nous ont retrouvé dans les débris. Et il n'y avait personne aux alentours. Ca va être à  nous de nous en sortir tous seuls !
Le véhicule marqua un brusque arrêt et, avec un petit cri, Selphie bascula cul par dessus tête. La porte de l'aéroglisseur glissa silencieusement sur ses gonds. Deux androïdes firent signe aux prisonniers de descendre.
- On fait quoi ?
- Sans armes ? Je crois qu'il vaut mieux obéir.
En silence, les trois jeunes gens sortirent du véhicule. Zell plissa les yeux pour les protéger du soleil qui se reflétait sur une étendue parfaitement déserte. Lorsqu'il se retourna, ce fut pour voir les robots remonter dans l'aéroglisseur et disparaître à  fond de train.
- Génial, marmonna le jeune blond. Au beau milieu des plaines de Centra, sans vivres, sans ressources...
Selphie secoua violemment la tête.
- Mais... Mais ça n'a strictement aucun sens ! Pourquoi nous avoir abandonné ici au lieu de nous tuer directement, si c'était l'intention de Kiros et Ward ?
Irvine haussa les épaules.
- Par jeu.
- Arrête de dire n'importe quoi.
- Je ne dis pas n'importe quoi. Selphie, Zell, réfléchissez un peu. Depuis le début, tout ça n'est qu'un jeu. On nous confie une mission, apparemment impossible, et pourtant à  chaque fois, une minuscule faille nous permet de nous infiltrer dans la mécanique. Une régularité pareille, ça n'arrive que dans les bouquins ou dans les jeux vidéos. Même dans ce qui nous arrivait avant, nous avons parfois du forcer le cours des choses. Pas ici. Ces deux salauds s'amusent à  nous mener en bateau.
- Et pourquoi feraient-ils ça, tu m'expliques ?
- Ca... J'avoue que je n'y comprends rien.
- Une autre devinette pour notre sympathique concurrent, maugréa Zell, en se tournant vers l'ouest. Comment vaincre trois bébettes assoiffées de sang lorsque l'on n'a que ses petits poings musclés pour lutter ?
Se tournant dans la direction indiquée par le jeune homme, Selphie se mordit la lèvre inférieure. Deux gigantesques félins aux moustaches interminables se dirigeait vers eux accompagnée d'une petite créature sautillante.
- Pour la fuite, c'est râpé, vu le terrain, marmonna Irvine. On va devoir faire face.
Adoptant une formation de combat serrée, les trois jeunes gens se préparèrent à  l'assaut. En quelques enjambées, les deux félins étaient sur eux. D'un bond prodigieux, le premier se jeta sur Zell qui boula sur le côté. Découvrant ses dents, le second bondit sur Selphie qui ne put que se jeter à  terre pour esquiver l'assaut. Irvine se saisit d'une pierre pointue qu'il projeta de toutes ses forces sur l'un des deux félins. La pierre l'atteignit à  la croupe, y creusant un profond sillon. Avec un feulement de douleur, le monstre se retourna, prêt pour un nouvel assaut.
- Attention, un sort !
Zell se retourna le petit diablotin gesticulait sur place tandis que l'air autour de lui prenait une teinte irisée.
- Ca va faire mal.
Alors qu'il se préparait à  la douleur, il ressentit un picotement familier à  la base de la nuque. Il vit son corps scintiller puis disparaître. Il était là . Et il n'était plus là . La sensation que l'on éprouvait toujours lorsque...
- Ca n'est pas possible !
Du sol, jaillit une large stalagmite de glace. En son sein, un être d'une grande beauté ouvrit les yeux. Les monstres émirent un rugissement de rage et de peur mêlé. Indifférente, Shiva leva les main en l'air avant de les abattre vers les créatures. Une vague de glace jaillit sous leurs pieds, déchiquetant fourrure et chitine. Du sang coula sur les diamants glacés.
Au même instant, une forme ailée jailli du ciel, dardant sur ses victimes une pluie d'éclair bleus.
Seuls les deux félins avaient survécus à  l'assaut de Shiva. L'éclair les carbonisa littéralement, ne laissant derrière lui qu'un petit nuage de cendres.
Zell se sentit réintégrer son corps et leva des yeux exorbités vers le ciel. Devant lui, une expression indéfinissable sur le visage, Shiva flottait, ses yeux fixés dans les siens. Golgotha cerclait les environs, apparemment à  la recherche d'autres agresseurs potentiels.
Puis il se passa quelque chose de plus inconcevable encore. Shiva remua les lèvres.
- Nous devons partir.
Selphie retrouva sa voix la première.
- Vous... parlez ?
- Bien entendu.
- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous avez fait ? Qu'est-ce qui se passe ici ?
- Plus tard, mortelle. Nous devons absolument quitter cet endroit. Des choses d'une gravité extrême vont advenir.
- C'est pour ça que vous êtes intervenus ?
L'être de glace hocha la tête.
- Un instant ! coupa Irvine en s'avançant à  son tour. Des choses d'une gravité extrême ? Alors comme ça, la fin du monde programmée par Ultimecia, ça n'était pas assez pour vous décider à  intervenir spontanément bande de...
- Il suffit, mortel. Vous avez passé tant d'années à  nous utiliser comme des choses que vous ne savez pas à  qui vous avez à  faire.
- Pour le coup, vous marquez un point, fit Zell, tentant d'adopter un ton dégagé. Pour nous, les G-Forces ont toujours été les G-Forces. Et apparemment, nous nous sommes trompés.
- C'est le moins que l'on puisse dire. Je vais vous conduire dans un endroit sûr, où ceux qui vous accompagnaient à  Eshtar nous attendent.
Sans un mot de plus, Shiva se mit à  tourner autour du petit groupe. Lentement puis de plus en plus vite. Des nuées, les trois jeunes gens perçurent un cri perçant. Le cri des orages. Autour d'eux, le décor virait à  un blanc pur.
- A quoi est-ce qu'ils jouent ? hurla Zell pour couvrir le bruit.
- Je n'en sais rien. Mais pour qu'ils commencent à  agir de leur plein gré, il doit vraiment y avoir un gros problème.
- Magnifique. Vraiment magnifique !
Peu à  peu, le bruit s'estompa, tandis qu'un nouveau décor faisait son apparition. Une haute caverne aux murs sombres, veinés de doré et d'argent. Les trois SeeDs se tenaient sur une petite plateforme baignée par un bassin d'eau claire. Et devant eux, aux côtés de Shiva et de Golgotha, les SeeDs reconnurent Nosferatu, Ifrit et Ondine.
- Heureux de vous revoir, fit cette dernière d'un ton joyeux. Notre sortie d'Eshtar a été bien moins mouvementée que la votre. Personne n'arrête un Esper lorsque la nécessité se fait sentir.
- Un Esper ?
- Ah oui. Bien entendu.
- Ondine, intervint Nosferatu d'une voix sifflante. Puisque te voilà  d'humeur à  compter des histoires, pourquoi ne continues-tu pas ? Après tout, nous avons tant à  dire à  ces jeunes gens... et si peu de temps.
- Peut-être avant cela devrions-nous les inviter à  s'asseoir.
- Exact.
Encore incrédules, Selphie Irvine et Zell s'accroupirent sur le sol rocailleux. Ondine eut un sourire que ses maîtres ne lui avaient encore jamais connu.
- Bien. Je pense que nous pouvons commencer. Ou, devrais-je dire, recommencer.

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There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
and no 'green with envy' in a black and white world.


Dernière édition par Jalk le 28 Sep 2005, 22:29, édité 4 fois.

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MessagePublié: 28 Sep 2005, 20:37 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
Jalk, il y a un problème avec ce chapitre : je n'arrive pas à  dénicher le précédent. :shock: Via Google, je ne trouve que des publications s'arrêtant au chapitre III, ce qui correspond d'ailleurs à  mon souvenir.

Sinon... très bon chapitre, plus dynamique que les précédents, à  mon goût. Le style n'appelle aucune critique, les situations sont excellentes et par-dessus tout, les Espers sont bien traités. Alors que le risque de tomber dans le ridicule était assez grand, tu évites superbement l'écueil en prenant le choc de front (Nosferatu, en particulier). Je suis curieux de voir la manière dont tu vas renforcer les liens déjà  tissés entre les différents "Final Fantasy" par la suite.
As-tu écrit cela récemment ?

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MessagePublié: 28 Sep 2005, 20:55 
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Troubadour autiste
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Inscription : 08 Avr 2005, 08:43
Message(s) : 653
Allons bon... Effectivement, les deux sites qui accueillaient mes fics en priorité sont défunts... Bien, je vais reposter les chapitre IV et V manquants... Ainsi qu'un erratum concernant ma deuxième fic, car, après vérification, on n'en trouve que des versions qui ne comportent pas une modification majeure que j'y avais apporté. Bon alors correction et réécriture partiel en cours ^^ (je préviens tout de suite que je ne suis pas content des chapitres précédents.)
En ce qui concerne l'écriture de ce chapitre, DN, je l'ai repris pile là  où je l'ai laissé il y a maintenant... quelques années. J'en étais arrivé à  "Sa camarade lev..." pour être précis.
En tout cas merci. Reprendre une histoire après tant de temps n'est pas chose aisée mais... j'y tiens. :)

EDIT : en plus je me suis trompé en indiquant le numéro du chapitre. Erreur corrigée.

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MessagePublié: 28 Sep 2005, 22:37 
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S.A.V de Lamenoire
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Inscription : 03 Mai 2004, 01:42
Message(s) : 945
Localisation : Montauban,France
D.N, jusqu'a ce jour le chapitre 4 de cette fic était une exclusivité de feu la section fanfic de FFWorld.com et... Du disque dur de mon ordinateur, ou j'ai pus sauvegarder ce précieux artefact, avant la disparition de la section fanfic sus-nomée^^

_________________
Une lame qui glisse silencieusement hors du fourreau, une gorge ouverte sans un cri, un corps qui glisse sans bruit au sol.

Voila une agréable soirée en perspective...


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MessagePublié: 29 Sep 2005, 16:02 
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Carambar hypergolique
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Inscription : 09 Sep 2004, 00:35
Message(s) : 970
Localisation : La ville des Lumières
Juste pour mon plaisir égoïste : pourrait-on avoir les précédents chapitres aussi (c'est à  dire I, II, III) ? Histoire de tout lire sur le même support.

_________________
Meaow, c'est pas la même chose que Miaou ! C'est plus pointu, plus exotique ! Certes, c'est un anglicisme, mais... L'anglicisme dans les onomatopées me va ! Yeah !

Raphaël


Ah, glander n'est pas de tout repos !

Kanar


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MessagePublié: 06 Jan 2006, 18:56 
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Jeune Padawan
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Inscription : 13 Déc 2005, 13:52
Message(s) : 68
*ferme le livre*
*cherche les tomes précedents et suivants dans les rayonnages*
*se met sur la pointe des pieds pour atteindre ceux de la plus haute étagère*




*s'extirpe de la montagne d'ouvrages qui la recouvre*

*sors son calepin et note le nom de l'auteur*

*s'éloigne furtivement du lieu de l'accident*

_________________
Tuteur d'Alia : Le bon côté, c'est que, quand on parle pas, on a moins de risques de dire des conneries.

Silence

Tuteur d'Alia : Hélas ça n'empêche pas d'en faire... *soupir*


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