Eltanin

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 Sujet du message: Erzengel
MessagePublié: 13 Oct 2005, 18:23 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

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Appartement 424.
Un jeune homme apparaît au seuil de la porte. Allure androgyne. Cheveux bruns mi-longs touchant délicatement la peau de son épaule découverte de tout vêtement comme l’ensemble de son torse. Yeux noirs reflétant ma propre image. Traits délicats. Dommage d’avoir à  détruire une si belle chose.
_Bonjour, si dans trois secondes vous ne m’avez pas tué, je serais dans l’obligation de vous massacrer.
Durant le laps de temps qu’il possède pour me coller une balle entre les deux yeux ou me fracasser le nez jusquâ€™à  ce que les petits os de ce dernier me pénètrent dans la cervelle, il se contente juste de me regarder. Abdiquant face à  sa funeste destinée que ma main lui dicte en le poussant sans ménagement dans son appartement. Il ne dit rien. Je referme la porte tranquillement et il ne dit toujours rien.

Le silence de l’homme ne me surprend guère. Nombreux sont ceux qui cachent en eux cette envie d’en finir avec la vie, de détruire toute cette routine. Ils veulent se faire piquer et la seule chose qu’il manque c’est une aiguille volontaire. Moi, en somme. Et le moi que j’énonce avec fierté regarde un peu ce qui l’entoure. Le cadre de vie du futur macchabée. C’est crade, un véritable ghetto. Les murs sont recouverts d’un papier peint floqué représentant des petites fleurs rouges. Ou des taches de moisissures, selon l’endroit. La moquette est un truc à  poil court de couleur gris foncé d’une laideur extrême. S’imaginer se râpant les coudes et les genoux là -dessus relève du bondage. L’ensemble du mobilier, pour ce qu’il y en a, semble tout aussi miteux. Comment un magnifique être de ce genre peut-il vivre dans une telle horreur? Est-ce là  le sort réservé aux anges?

Il me fixe toujours sans aucune crainte. Ses yeux sont deux puits profonds dans lesquels on se plairait à  plonger et à  courir le long des parois. Il crie au fond de cet abîme. Il me demande de l’achever. Il me demande de le tuer. Votre demande a bien été transmise. VÅ“u exaucé.

Mes doigts caressent sa nuque. Mon visage se rapproche comme pour un baiser. Je sens son souffle haletant s’échappant de ses lèvres. Je perçois les pulsations de son sang battant à  tout rompre. Son excitation et les frémissements qu’elle procure. Faire l’amour, tuer quelqu’un, c’est du pareil au même. Ma main glisse sur son derme parfait, le faisant frissonner d’un certain plaisir. Puis je m’agrippe à  l’omoplate, véritable poignet naturelle. Comme les bourrelets que l’on utilise pour s’accrocher lors d’une bonne grosse pipe.

Et tout va très vite.

On se met à  danser tout les deux, moi entraînant ma beauté qui reste toujours passif. Pied droit. Pied gauche. Assemblement du pied droit au pied gauche en laissant ce premier légèrement en arrière. Et de nouveau pied gauche. Ainsi commence le tango. Puis s’enchaîne une esquisse de valse. Et on tourne. Tourne, tourne, encore et encore… Nous nous cognons contre les murs, mes hanches heurtent le coin des meubles, et je dirige la danse d’une main tandis que l’autre s’applique à  détruire le beau visage de mon coéquipier. Le nez se brise. Le sang gicle et à  chacun de mes coups, je le propulse dans les airs pour qu’il puisse retomber autour de nous telle une pluie fine. Je jouis de chaque coup. Chaque craquement est une douceur infinie tout comme le contact exquis de mes phalanges contre sa chair.

Je le plaque contre le mur. Il est l’heure de terminer le travail. Mon genou pointu s’enfonce dans ses parties intimes, et même à  ce moment son Å“il encore capable de rester ouvert me reflétait sa tranquillité. Il ne criait toujours pas. Si vous désirez une comparaison, faites la avec Kévin, vous savez, dans Sin City.

Je le refais encore tomber avant de l’entraîner au sol. Nous nous trouvons l’un sur l’autre comme deux amants rassasiés. Là , je tente de lui exploser la boîte crânienne sur le sol en l’empoignant par les cheveux. Échec. Bien que de nombreuses entailles fasse leur apparition sur son front, aucune lésion n’est mortelle. Moi, me retrouver le nez dans cette moquette suffirait à  me tuer. Je le replace face à  moi, lui colle mon poing dans les dents, faisant décrocher un de ses éclats d’os blancs nous servant à  mâcher des aliments de sa gencive pour qu’elle puisse faire une descente dans sa gorge.

La trachée bouchée de mon compagnon n’émane plus ce souffle haletant qui m’avait caressé il y a peu mon visage. Non, cela était devenu un râle rauque semblant sortir de son cÅ“ur meurtri. Le souffle devient silence lorsque la petite télé même pas 16/9 probablement âgée d’une quinzaine d’années s’abat sur sa tête. L’écran noir faisant fonction de miroir, faisant vous confronter à  vous-même avant que votre cervelle ne se fasse frire enfoncée dans la cathode ou un autre truc qui hante votre télévision. Tout se répand sur la moquette grise, la rendant plus laide qu’auparavant. Comme quoi, c’était possible…

Fin de l’aventure du 424. Fin de mon art si délicat.

L’avantage avec ce genre d’appartement, c’est qu’il est totalement isolé par une solide plaque de béton. Nul ne peut entendre ce qui se passe chez le voisin. Nul ne peut entendre vos séances de baise, votre émission de télé, ou bien votre crâne se faisant fracasser.

Appartement 425.
Je sonne et on m’ouvre.
_Bonjour, si dans trois secondes vous ne m’avez pas tué, je serais dans l’obligation de vous massacrer.
L’homme d’une quarantaine d’année vêtu d’un marcel blanc moulant son ventre volumineux court directement dans son salon. Je compte à  voix haute en lui emboîtant le pas.
_1.
Il pénètre en trombe dans le salon et se précipite vers son buffet.
_2.
Il s’escrime contre la clé permettant d’ouvrir ce meuble en châtaignier véritable, héritage de famille.
_3.
Je pousse alors en cri suraigu et alors que ma victime sort juste un pistolet Beretta tout ce qu’il y a de plus classique de son buffet. Je fonds sur lui avant qu’il ne puisse me braquer et mes doigts se referment le long de sa nuque. Lui écrasant le gosier. Et tout ce temps passé en salle de musculation a finalement de l’effet. Tous les stéroïdes que j’ai avalés trouve une utilité lorsqu’un craquement s’élève au niveau des cervicales. Mort, la nuque brisée par la seule force de mes paluches. Je ne me doutais pas d’avoir acquis une telle puissance.

Appartement 426.
La voix éraillé d’une femme me hurle à  travers la porte que non, elle ne m’achèterait pas les aspirateurs que je propose ou que si je suis un témoin de Jéhovah, que j’aille me faire voir ailleurs. Elle n’ouvrira pas, quoique je lui dise. Je ne trouve alors rien d’autre à  faire que d’appliquer le canon de l’arme empruntée au locataire d’en face contre la cloison en bois et d’appuyer sur la détente. Au bout de trois détonations à  vous déchirer les tympans, un trou épais apparaît me laissant apercevoir la femme vêtue d’une robe affreusement affreuse gisant au sol, le torse troué à  au moins deux endroits différents. Elle gigote encore un peu et marmonne quelque chose. Si je tendais l’oreille, j’aurais compris, que non, elle refusait d’acheter ce modèle. Personnellement je la comprends, j’aurais pris avec option silencieux si j’étais elle.
_Qu’est ce que vous foutez.?
Je me retourne et pan, le petit obus de 9mm transperce le cerveau de mon interlocuteur de part en part.
Cela lui apprendra à  dire des conneries. Qu’est-ce que je fous? Bah je fais une tarte aux pommes, ça se voit pas?

Tout le monde se met soudainement à  sortir. Comme si une alerte incendie s’était déclenché. Ils hurlent en me voyant, sont surpris, ont peur, s’en foutent et retournent se taper leurs putes… Bref, je fais face à  un flot de réactions diverses. Certains doivent appeler la police. Moi, pendant ce temps là , canarde à  tout va dans la foule. Une vieille femme se retrouve avec deux balles dans le torse, un gamin a une oreille tranchée… Je vous présente la chirurgie plastique, exécutée à  ma façon. Et je décharge mon arme. Le percuteur frappe le vide, n’entraîne plus une de ces détonations assourdissantes. Triste de la perte de ce joujou et estimant avoir accompli le maximum de ce que je pouvais je jette le pistolet et me mets à  courir en hurlant de tous mes poumons.

Mon corps passe par la fenêtre et c’est en position du saut de l’ange que je fais mon vol plané du quatrième étage. Je rencontre la mort sur une belle surface bitumée. En gros, ma tête essayant de rentrer dans le sol comme une autruche, se retrouve réduite en compote tandis que ma nuque et toute ma colonne vertébrale se plie comme un accordéon provoquant là  encore de sinistres craquements. Paraît que mes dents étaient incrustées dans mon sternum sous la violence de l’impact…

Je sais, cette histoire ne sert à  rien, n’a aucun but précis, mais elle existe. Ce que l’on peut dire c’est que le saut et sa cause sont étroitement liés pour former ma personne. C’est un résumé de ce que je suis réellement…

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J'avais envie de tout salir d'une fumée bien noire...


Dernière édition par Soulblighter le 24 Oct 2005, 14:10, édité 1 fois.

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MessagePublié: 13 Oct 2005, 20:27 
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Pamplemousse Panchromatique
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Localisation : Paris, France.
La mention "-1-" empêche ce texte d'être réduit au triste statut de nouvelle. Triste ? Oui, parce qu'étant donnés la rapidité du traitement et la quasi-absence de thématiques, si ce récit se suffisait à  lui-même, il serait bien pauvre, dans le fond, cela malgré l'efficacité de son style.
Ce qui fait donc tout le prix de cette oeuvre, c'est bien son statut d'introduction, promesse à  des explications - que fait cet individu là  ? Que signifie son attitude ?
Le ton est d'ores et déjà  intéressant, se détachant du "fightclubisme" habituel à  l'auteur pour pencher vers un nihilisme bien plus froid, sombre... rapide et affûté comme une lame de rasoir.
J'attends la suite pour fournir une opinion plus construite.




Post-scriptum : Personnellement, la référence à  "Sin City" m'a conduit à  prendre un peu de recul pendant que je suivais la narration. C'est comme un angle abrupt dans un véhicule aérodynamique, pour moi, ça n'a pas grand-chose à  faire là .

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MessagePublié: 23 Oct 2005, 17:08 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
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Ceci n’est pas un restaurant.
Ceci est un cloître infâme qui prétend servir une nourriture de qualité.
Ceci n’est pas une femme.
Ceci est une prostituée payée dans la seule optique de m’escorter.
Ceci n’est pas moi.
Ceci n’est qu’une illusion pour éviter d’attirer des soupçons.
Ceci n’est pas un repas entre amoureux.
Ceci est ma psychanalyse mensuelle.

Être ce que je suis, c’est tellement délirant qu’il y a certaines choses que l’on ne peut s’empêcher de partager. Ce soir, c’est à  elle que je déballe tout ça.
_Ouais, c’est ça mon job. Tuer des gens.
Appelez moi tueur à  gages.
Mais je ne reçois pas d’argent pour cet acte. La récompense et tout autre. Très loin du matérialisme ambiant.
Appelez moi Mort, et là , vous vous rapprocherez de la réalité. Bien que n’ayant jamais vu la Faucheuse, cette image populaire en personne, je suis tout simplement ce que l’on peut nommer son disciple.
Même si elle ne vous enseigne rien.

Le truc, c’est que vous faîtes ce que la mort vous dit de faire. Ce ne sont pas des ordres directs. Tout cela fonctionne par le biais de flash. Style radar au bord de la route. Une personne passe devant moi. Flash. Cela signifie que je dois la tuer. Dès fois, le flash me laisse entrevoir des éléments de la mort et me permet de savoir quel sera le meilleur ustensile à  utiliser. D’autres fois, c’est juste un vide totalement blanc. Là , vous devez faire travailler votre imagination. Improviser comme on dit.

Lacet de chaussure. Petite cuillère. Lime à  ongles. Ou encore le journal télé qui une fois profondément enfoncé dans votre bouche vous fait asphyxier lentement. Tous les objets du quotidien en cas de flash deviennent une arme mortelle. Pour éviter l’emploi du terme « fatale ».
Dans la poche de mon manteau se trouve un morceau d’une ancienne sangle en cuir. Celle-ci a pu caresser un nombre immense de nuque. La nuque ridée d’une grand-mère. Le fin duvet recouvrant le cou des adolescents avant qu’il ne découvre l’usage premier d’un rasoir. Le contact plus brut avec une épaisse barbe adulte. Ou bien la nuque d’une douceur infinie d’un pauvre bébé innocent te fixant avec des grands yeux. Cette lanière a connu des générations entières.

Mais bon, si je la garde précieusement avec moi, c’est qu’elle a aussi un autre usage. Voyez-vous, pour obtenir la musculature qui est mienne présentement, un paquet de muscle froid au toucher, et ben, il en faut des piqûres.
Injections de testostérones, de stéroïdes provenant du Mexique et répondant au nom de Wistrol… A une époque, je me piquais autant de fois que je me lavais de dents. Maintenant c’est différent, je ne me lave plus les dents. Pas que je veuille être sale. Il arrive qu’un individu se défend face à  la Mort. Il arrive que cet individu vous martèle la mâchoire jusquâ€™à  faire tout sauter. Imaginez vos dents voler dans les airs comme s’il s’agissait d’une éruption volcanique.
Enfin bref, vous l’aurez compris, la lanière me servait à  faire mes garrots histoire de mettre en avant mes artères cubitale et radiale. Ensuite je me transperçais le derme pour pénétrer la veine et mélanger les deux fluides. Une germe de sang éclot dans la seringue, l’autre fluide se met à  prendre l’autoroute jusquâ€™à  mon cÅ“ur. Je sais pas vous, mais moi je trouve cela érotique.

En avance rapide, ça me permet de briser une nuque à  mains nues. Et en partant de ça, vous pouvez désormais vous dire que plus rien n’est incassable dans un corps humain, même un coccyx! Tout cela, c’est un peu le programme d’entraînement que l’on exige de moi. Soyez une machine, oui, mais une machine à  tuer.

Il existe des endroits où vous pouvez tuer des personnes d’un simple coup dans le cas où vos muscles ne sont pas aptes à  broyer des os.
Tapez dans l’arête du nez avec le tranchant de votre main entraînera une douleur insupportable, la cécité et voir même la mort. En outre, livrez un coup avec le talon de votre main pour pousser le cartilage osseux du nez dans la cervelle.
Y a une grande artère vers le haut de la tempe nommée artère temporale. Si vous parvenez à  renverser votre ennemi, donnez un puissant coup de pied à  cet endroit pour que votre assaillant ne se relève pas.
Le coup du lapin ou un coup livré à  la base de la nuque peut facilement la casser. Mais pour être sur du résultat, il vaut mieux utiliser la crosse d’un revolver, une barre à  mines ou tout objet lourd à  votre portée.
Le plexus brachial est un ensemble de nerfs très proche de la peau. Un coup puissant en cet endroit causera une douleur extrême suivie par une perte de conscience.
Un grand nerf s’embranche au loin du cordon médullaire et vient très près de la peau au niveau de la main. Une manchette rapide et puissante ici peut entraîner la mort aussi sûrement que la rupture d’un anévrisme de l’aorte.
Voici quelques une des solutions offertes pour vous débarrasser de quelqu’un rien qu’avec vos petites mains.

_Je sais qu’il existe d’autres personnes comme moi. A mon avis, on doit être nombreux car vu le nombre qu’il y a chaque jour dans la rubrique nécrologie et ben j’suis forcément pas seul à  accomplir ce travail. D’ailleurs aujourd’hui j’ai lu qu’une femme avait mis son bébé dans le mixer et…

Tout se déverse sur ma chemise après avoir volé par dessus la table. De la grosse gerbe ressemblant à  de la soupe aux légumes accompagnée de morceaux de spaghettis blanchis par les sucs digestifs de l’estomac. Comme quoi, une fille avalant des litres de sperme et ingurgitant du phallus par kilomètres n’arrive pas à  se retenir aussi longtemps de vomir. Quoiqu’il en soit, elle quitte la table et s’enfuit dehors. Disparaissant dans la nuit, à  jamais.

Une de mes envies c’est de remplacer cette séance par un dîner avec un mec comme moi. Les possibilités de conversations risquent d’être épanouissantes. Moi j’aime les faire souffrir et faire sauter leur os un par un en faisant sauter les articulations avec un tournevis plat. Moi j’aime débiter tout ça en apéricube couleur tomate avec une tronçonneuse certes encombrante, mais efficace. Moi je connais exactement deux cent vingt-sept façons de tuer avec un aspirateur. Suffit de bien le placer, mais je vous laisse deviner quel est le meilleur orifice pour cela. On devrait former un groupe.

Ainsi se termine ma psychanalyse mensuelle. Je sais, par rapport à  l’orgie de violence du premier chapitre, celui-ci semble terne et dépourvu de valeur, mais je pense qu’il est nécessaire pour la suite. Suite qui sera plus sanglante avec des viols, une fusillade et de la cervelle qui éclate. Le programme est alléchant, n’est-ce pas?

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MessagePublié: 24 Oct 2005, 22:17 
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Le sataniste de papier
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Inscription : 23 Juin 2004, 04:53
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Localisation : Dans la salle des tortures.
Y'a de la misére a voir comment il a survécu a la fin du chapitre 1, le narrateur.... aprés je trouve au contraire de lui que le chapitre 2 est mieux: moins unillatéral plus riche fort émotionel.... c'est comme deux texte différents en fait. Je veut voir la suite le chapitre 3 expliquera je pense il réunira les deux premiers.. ou pas du tout il les prendra a revers?? Je sais pas mais je veut lire.

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La Bête est la!!! Hahahaha!

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MessagePublié: 24 Oct 2005, 23:11 
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The Metal
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Localisation : Calvados, le pays du fromage et des vacheuhs
La classe. J'adore les deux premeirs chapitres, je peux le dire (mis à  part cette méchante référence à  sin city, mais enfin) . Cruauté et violence gratuite, classe absolue. Je trouve ça parfaitement bon.

Après, évidemment, ça doit être parce que j'aime bien ce genre de truc malsain... mais j'en apprend des trucs dis donc... lça va me forcer à  protéger sans cesse mon nez ce genre de textes ;) .

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Néant Vert, le premier site sans slogan.


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MessagePublié: 26 Oct 2005, 14:37 
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Dieu
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Localisation : DTR.
Vitriol => Il y a des chances pour que le second chapitre se passe avant le premier.

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ECCE HOMO !
NEC MORTALE SONANS !
RARA AVIS IN TERRIS.
GRHYLL.
ANIMUS MEMINISSE HORRET.


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MessagePublié: 30 Oct 2005, 12:45 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
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[center]****[/center]

Plic.
Plic fait la goutte d’eau en se brisant sur la surface bitumée.
Il ne pleut même pas mais y a pourtant cette averse miniature à  ma droite.
Plic.
Si bien qu’une petite flaque pousse sur le seuil de la porte, s’insinuant dans les anfractuosités du bitume. Et elle s’agrandit à  chaque chute spectaculaire que nous offrent les gouttes kamikazes.
Plic.
Plic.
Aussi régulier que des lemmings tombant dans un gouffre.
Plic.
_La ferme.
Plic.
Ma voix monte dans un timbre hystérique.
_Ta gueule!
Et je saute les deux pieds en avant dans la flaque.
Je la martèle de coups. Le liquide se soulève du sol sous les chocs répétés et vient s’accrocher sur mon pantalon qui l’absorbe comme une éponge.
Je m’excite dessus comme un hérisson sur sa baguette en bois.
Je fais passer cette rage. Toute cette rage qui m’a envahie par un coup.

Puis tout s’arrête. Je toussote, époussette ma veste, réajuste ma cravate et vérifie mon haleine. Senteur mentholée. Parfait.
Je frappe à  la porte.
Personne ne vient m’ouvrir.
Je refrappe à  la porte.
Toujours personne.
Je pose la main sur la poignée et la tourne. La porte s’ouvre et me laisse pénétrer dans le bâtiment. Cependant personne ne vient à  ma rencontre.
_Y a quelqu’un?
Derrière moi la porte coulisse et se ferme en claquant. Style film d’angoisse. Je me retrouve plongé dans une obscurité incertaine, voyant les contours des objets, mais non leurs formes précises. Vu le silence qui règne, j’ai bien l’impression d’être seul. Mes doigts galopent sur le mur jusquâ€™à  atteindre un truc fortement identifiable.
_Que la lumière fut.
Et les néons capricieux s’allument un à  un de manière bruyante pour éclairer la scène d’une lumière crue. A vous décoller les rétines si vous la regardez en face.

Soudainement, je me rends compte qu’il y a quelque chose qui cloche.
_Merde, pourquoi y autant de cercueils pour une ville comptant si peu d’habitants?
J’veux bien croire que la canicule a fait quelques dégâts, mais là , vu la multitude et l’alignement chaotique des bières, on se croirait être à  Omaha Beach après le débarquement. Voir aussi Londres lors de l’épidémie de peste noire. Voir aussi l’attentat du World Trade Center. Voir à  la rubrique génocide juif. Quoique, dans deux des solutions proposées, des hommes très concentrés eurent la brillante idée de la crémation.

Je pense qu’il est temps pour moi de vous expliquer ce que je fais ici. Non pas que je sois un malade qui aime à  fréquenter les chambres funéraires. Non, je suis là  pour ma mère. « Man-man » comme qui dirait.
_Et si je la brûle?
La femme se tenant devant moi c’est… comment la définir? Disons que c’est la conseillère pour se débarrasser d’un cadavre. De manière officielle, je veux dire.
_Le cercueil sera brûlé avec.
Bon sang, à  quoi ça sert de brûler ce truc avec ma mère?
_De plus, vous devriez par la suite acheter une urne funéraire pour entreposer ses cendres.
Voyez cela comme un investissement à  très long terme. Un cercueil certifié étanche, avec rembourrage en cuir, climatisation et téléviseur intégrés… Très utile quand vous êtes à  six pieds sous terre. Et vous savez ce qu’il manque? Un mini-réfrigérateur! En cas de petite faim.
_Je vous conseille d’aller à  cette adresse, il y a une très grande variété de cercueils.
Je prends la carte de visite qu’elle me tend et lui adresse un sourire tout ce qu’il y a de plus hypocrite.
_Merci de votre aide.
Elle me reflète le même rictus.
_C’est moi qui vous remercie.

Et voilà , c’est comme ça que je me retrouve dans ce bâtiment en cette fin d’après-midi. C’est pour ça que je suis là  en train descendre des escaliers en colimaçon dans l’espoir de trouver quelqu’un. C’est ainsi que je pousse la double porte avec le panneau « morgue » placé dessus et que je tombe sur une scène que je n’aurai jamais du voir.

Son sexe était maintenu en érection grâce à  une drogue quelconque. Héroïne, barbiturique, enfin, le genre là â€¦ Et il y allait. Fourrant par ci, fourrant par là .

Imaginez le corps de votre mère étendu sur une table en acier bien froide et qui se fait chevaucher par un croque mort nu comme un ver hormis sa paire de lunettes à  quadruple épaisseur sur le nez.
Imaginez l’employé des pompes funèbres boutonneux écarter avec deux mains la mâchoire de votre maman afin d’y insérer son pénis tout raidi en exécutant des va et vient. Les dents râpant contre la chair, la langue aussi froide qu’une plaque d’égout en Sibérie titillant involontairement le gland. Le mince filet de sperme chaud glissant sur la chair morte.
Imaginez le en train de lécher les tétons flasques de votre mère et insérer sa langue entre les lèvres sèches de son vagin à  l’odeur de formol et autres produits chimiques tout en enfouissant sa main droite dans l’anus rigide. L’enfonçant dans le corps où tout les organes ont été replacé au petit bonheur la chance. Traversant une épaisse couche de viscères nettoyés par une injection de quatre à  six litres d'un produit formolé aseptique et stérilisant pour finalement atteindre le fil de suture noir placé pour recoudre l’abdomen et pour éviter qu’il ne se déploie comme une paire d’ailes.
Et cela, il le faisait à  tout les cadavres présent dans la morgue. Jusquâ€™à  ce qu’il lâche la purée à  l’intérieur de la plomberie d’une morte qu’il s’amuse à  prendre en levrette, cette dernière gesticulant comme un pantin à  chaque coups de reins.

Voilà  la raison pour laquelle j’ai décidé de placer ma mère ici. Après tout, elle a pas du baiser depuis pas mal de temps. Je soupçonne même que sa dernière pénétration date de neuf mois avant ma naissance par cet inconnu qu’est mon père. Voyez cela comme un cadeau que je lui offre.
_Vous pouvez me dire pourquoi il y a autant de cercueils pour une ville si petite?
Ma voix se répercute en écho contre les parois oppressantes du site.
_On a une clientèle habituée.
L’homme pustuleux se retourne avec son pénis rétrécissant à  vue d’œil, se perdant presque dans sa toison pubienne.
_Vous désirez autre chose?
Marrant de voir son bide proéminent remuer à  chacune de ses phrases.
_Ouais, un cercueil pour ma mère.
Il replace correctement ses lunettes sur son nez d’un geste mécanique tellement classique que je vous en épargne les détails.
_Vous pouvez patienter quelques minutes à  l’étage?

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MessagePublié: 27 Nov 2005, 20:26 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

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N’ai-je pas oublié de vous décrire les lieux? N’avez-vous pas l’impression d’être dans un simple bloc de béton sans aucune particularité hormis sa multitude de cercueil? Je suis sur que si, et c’est maintenant que je vais me rattraper.

Dès que vous franchissez la porte, vous êtes accueilli par un tapis à  poil rouge qui vous lèche les semelles comme s’il s’agissait d’une langue d’une longueur inouï et totalement sèche. Continuez ainsi jusquâ€™à  entrer en contact avec du marbre froid et cessez immédiatement de bouger si vous ne voulez pas vous cogner les coudes sur un rebord de cercueil. Vous pouvez alors en profiter pour examiner la tapisserie à  fleurs très sombres qui, lorsque la série de néons est éteinte est habituellement éclairé par deux petites lampes aux abats jour gargantuesques situées aux deux extrémités de la salle. La porte se profilant sur la gauche mène à  l’escalier en colimaçon qui vous conduit directement dans les entrailles de la morgue.

C’est de là  que sort notre employé des pompes funèbres vêtu d’un costard très sobre et ascète. Il vous invite à  franchir la porte située sur la droite. Faufilez-vous à  sa suite tout en évitant les sarcophages en chêne et pénétrez dans son bureau. Là , vous allez pouvoir palabrer à  loisir sur le cercueil que votre mère désire. Mais rien d’autre. Rien n’ayant trait avec ce que j’ai vu il y a quelques minutes. Après tout, c’est normal. C’est une forme d’amour. Pédophilie, nécrophilie, zoophilie, végétophilie et tant d’autres termes finissant par « philie », et bien c’est aussi sain que d’avoir envie d’un homme ou d’une femme.C’est juste que la société condamne cette amour car il heurte certaines convictions morales. Voyez cela comme un Roméo et Juliette revisité, un amour impossible.

_Inhumation ou crémation?
Ma mère n’étant pas juive et moi ne voyant aucune utilité à  ce qu’elle finisse en tas de cendres, j’opte pour l’enterrement.
_Concernant le bois, il y a des résistances particulières. Ainsi du pin possédera une résistance moindre que du chêne.
Il ne précise pas que la résistance est finalement inutile lorsqu’une pelleteuse laisse tomber une masse importante de terre compacte du haut de plusieurs mètres.
_Vous ne faîtes pas en châtaignier ?_
La matière dont la plupart des films nous apprend que les cercueils sont fait avec.
_Non, pour des raisons purement esthétiques. Mais si vous insistez, je peux vous faire un cercueil dans n’importe quoi.
En or, style Toutankhamon. En cristal style Blanche Neige. En glace style Saint Seya. Et pourquoi pas en merde pour satisfaire les scatophiles en puissance ?
_Du chêne, je crois que ça suffira.
Brusque retour à  la réalité. Fin des énumérations de matières diverses pour personnaliser sa dernière habitation.

Au fait, savez-vous comment se déroule une thanatopraxie?
Oui, alors ce passage ne vous est d’aucune utilité et je vous conseille de vous reporter à  la suite, voir même de stopper immédiatement votre lecture et de m’oublier à  tout jamais.
Dans le cas contraire le conseil sera le même.
Mais si vous êtes curieux ou tout simplement assez pervers pour me lire voici la cuisine de la thanatopraxie réussie en quelques lignes.

Tout d’abord, nettoyez complètement le cadavre. Du bout des doigts de pieds à  son cuir chevelu. Il vous faut obtenir une asepsie externe.
Pratiquez une belle incision au niveau du creux claviculaire et injectez dans la carotide une solution à  base de formol pour évacuer simultanément le sang par la jugulaire. Ce drainage peut se pratiquer par d’autres artères selon les envies de l’embaumeur ou l’état du cadavre.
Incisez ensuite près du nombril et injectez de nouveau du formaldéhyde concentré pour éliminer les liquides et les gaz. Imaginez votre ventre se vider style soufflet qui se dégonfle.
Refermez ensuite les deux petites entailles vous ayant servi faire le grand nettoyage, le lavage ultime de l’intérieur de votre défunt.
Il ne vous reste plus quâ€™à  laver encore une fois le corps et obtenir cette fois une asepsie de tous les orifices. Pour conclure, habillement, maquillage et coiffure pour réveiller en vous l’époque des poupées que vous vous amusez à  barbouiller de rouges à  lèvres. Voir les chats ayant le droit à  des coiffures insolites si les malheureux se laissent faire. Votre poupée géante peut être ensuite tranquillement déposé dans le cercueil et enterré pour ne plus jamais revoir la lumière du jour.
Bien sur, la description est cinquante fois plus marrante avec un macchabée estropié. Sans tête par exemple. Le sang mort se répandant de la jugulaire tranchée sous la pression du formol pour s’étaler un peu partout. Et les points de suture à  exécuter pour refermer le moignon de la nuque. Hémoglobinement appétissant.

Bien sur, la spécialisation de la maison était le viol. Enfin, peut-on vraiment nommer cela un viol. Après tout, un cadavre ne peut pas être consentant. Il est réduit au statut d’objet. Est-ce que vous demandez à  un godemiché si il est d’accord pour vous pénétrer ? Est-ce qu’on demande aux boules anales une autorisation de leur part pour s’en servir ?
Non, et bien, pour moi, un mort c’est la même chose, et je crois que pour notre ami nécrophile, l’état d’esprit est le même. Un défunt n’est qu’un objet sexuel.

Je me lève et m’apprêt à  partir après avoir complété la paperasse nécessaire, lorsque la main du thanatopracteur se pose sur mon épaule. Cette même main qui a fouillé les profondeurs d’un macchabée il y a peu. Cette même épaule qui hier soir a transporté un gros tas de graisse de sexe féminin pour mieux la balancer du haut du sixième étage. Une véritable prouesse. Si les éléphants avaient besoin d’aide pour franchir les cours d’eau, ce serait moi qu’on appellerait…
_N’oubliez pas, si je vous ai dit que l’on avait une clientèle habituée, c’est que j’ai mes raisons.


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MessagePublié: 28 Nov 2005, 21:38 
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Salut Palahniuk Junior. Bon, c'est pas mal à  certains moments, mais trop enfantin à  d'autres. Y'a certaines phrases à  revoir ; c'est dommage, parce que ça casse un peu le rythme. Je pense au deuxième chapitre qui commence vraiment bien, mais les différentes morts sont mal énumérées. Ca mérite quelques transitions tout ça pour avoir un vrai rythme. Pense à  l'orthographe.


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MessagePublié: 14 Déc 2005, 21:35 
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Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
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[center]****[/center]

A la radio, il y avait The Alabama Song de The Doors.
_Show me the way to the next whiskey bar..
Et il s’appliquait à  chanter plus fort que Jim Morrison pour détruire définitivement la chanson.
_ Oh don’t ask why…
Et à  ce moment précis, la radio fut coupée pour laisser place à  une voix féminine.
_On a signalé des coups de feu sur South Street, situation d’urgence, probablement le groupe que l’on recherche depuis plusieurs semaines.
Ce groupe, c’était le Mouvement d’Extermination Des Enfoirés de Fumistes. Des tueurs sanguinaires, mais aussi des champions de cache-cache hors pair. Au moins une victime par soir si ce n’est deux, et aucun indice, aucun témoin. Rien qui ne puisse les identifier. On savait seulement que le groupe était composé de quatre ou cinq individus. Pas faramineux.
Si leur surnom était de cet acabit, c’est que leurs victimes n’étaient que des personnes misérables, junkies, alcooliques, chômeurs… Ils les massacraient comme s’ils désiraient régler les problèmes de la société par l’annihilation.

Pour lui, c’était l’occasion de pouvoir enfin leur mettre la main dessus, et il n’allait pas s’en priver.
_Ici voiture 162, je me rends sur place immédiatement.
Message auquel la confirmation ne se fait pas attendre.
Mais alors que la radio devait reprendre son cours et passer ce qui restait de The Alabama Song, une nouvelle réponse survint.
_Patrouille 63, je m’y rends également.
C’est ainsi que les sirènes hurlantes fendirent la nuit tandis que j’étais allongé au sol, face contre terre, baignant dans mon propre sang.

La nuit était calme. La longue rue baignait dans la lumière crue des réverbères. Je jouais avec la clé de mon appartement, la triturant dans tous les sens de ma main droite.
Puis les pas retentirent derrière moi. Brisant le silence. Tuant la tranquillité qui envahissait cette rue.
Les pas accélèrent. Se rapprochèrent de moi.
Et d’autres personnes s’y joignirent, formant un orchestre de semelles qui convergeait vers moi.
J’entends son souffle haletant, puis je sens son odeur chargée d’alcool. Il n’était quâ€™à  quelques mètres de moi.
Je me retourne.
Détonation.
Du sang coule le long de ma joue.

Le canon fumant de l’arme est pointé sur l’homme à  mes pieds. C’est son sang qui recouvre mon visage. Il se contorsionne de douleur, hoquette des paroles inintelligibles et finalement meurt quand l’arme crache de nouveau un bout de ferraille.
_Qui es-tu ?
L’homme qui m’adresse la parole et se trouvant être accompagné de trois molosses ressemble aux méchants dérangés qui peuplent les mangas. Son corps semblait fragile au vu de son extrême maigreur, mais son visage était imprégné par la folie. Une fine bouche dessinait un rictus machiavélique, des longs cheveux noirs de jais recouvraient une partie de son visage, et ses yeux étaient habités par les flammes de l’enfer qui dansaient sans cesse et vous promettaient mille et une souffrances.
Flash. Je devais le tuer, dès à  présent.
_Je suis Vengeance.
Une phrase de ce style digne des classiques d’Hollywood fait toujours un petit effet. Là , les mains se crispent sur les crosses de leurs revolvers. Les regards se posent sur le chef. Il hoche simplement la tête, signe que le show peut commencer.
Quatre canons se pointent sur moi.

Le bruit des coups de feu m’assourdit. Des balles sifflent leurs mélodies macabres à  mes oreilles, un sillon ensanglanté se dessine le long de ma tempe gauche. Et je cours vers eux, brandissant ma clé en acier inoxydable comme seule arme de poing.
Une douleur m’apparaît au ventre comme si j’avais reçu un violent coup de poing dans l’estomac. Certains associeront cette douleur à  de l’amour, je peux vous garantir que c’est l’opposé. Du sang monte jusquâ€™à  ma bouche, s’insinue entre mes dents et s’enfuit au travers de mes lèvres.
Je suis sur le premier homme de main. Dans un des plus appétissant craquement que j’ai pu entendre de ma vie, je lui casse le tibia d’un coup de pied et il se retrouve à  genoux au sol. Comme un avertissement, je lui balafre la joue ne faisant que meurtrir la chair comme Zorro le ferait à  un de ses adversaires.Il tente d’ajuster son flingue sur ma personne, mais malheureusement trop tard. La clé vole dans les airs, sifflant comme une flèche et vient se figer dans son Å“il comme un couteau s’enfoncerait dans une plaquette de beurre bien tendre. Il hurle à  pleins poumons.

Et là , je commets l’erreur de profiter de la situation quelques millièmes de seconde.
Deux balles s’enfoncent dans mon dos et une d’entre elles, ne rencontrant aucun obstacle majeur traverse mes entrailles et ressort tel un alien de mon ventre pour s’enfoncer au dessus du nombril de mon précèdent adversaire se tenant trop près, lui bouchant ainsi l’artère iliaque.
Cette fois, c’est un véritable torrent de sang qui inonde mon palais. Comme si j’avais pris des lames de rasoir au déjeuner. Je titube vers mes deux derniers opposants, tendant une main vers le chef. Ce dernier brandit son ustensile de mort et s’apprête à  faire cracher l’obus de 9mm lorsqu’un miracle se produit.

Les miracles. Vous savez ces événements qui se déroulent histoire de prolonger la durée de vie du personnage principal. Et par conséquent celle de la trame principale, vous savez, celle qui n’est pas particulièrement présente ici. C’est ça le truc, c’est que je n’ai aucune structure pour me présenter correctement. Faut dire aussi que la vie est rarement structurée comme on le désire.

Des sirènes.
Je tombe en avant.
Des pneus crissent sur le macadam. Mes paupières se ferment. Mes sens se déconnectent.
C’est la fin pour moi.

Il sortit rapidement de sa voiture et eut juste le temps de se baisser pour éviter la balle qui avait pour but premier de lui faire exploser le crâne. Son camarade était dans la même situation et tandis qu’il signalait le merdier à  d’éventuels renforts, une grenade atterrit à  ses pieds.
Par pur réflexe, il se met à  courir vers la patrouille 63. Il traverse cependant un espace à  découvert, et cela suffit pour qu’une balle s’enfonce dans son ménisque, fracassant les couches de cartilage pour les éjecter hors de la plaie. C’est ainsi qu’il s’écroule aux pieds de son collègue tandis que l’explosion envoie la voiture 162 dans les airs à  grand renfort de flammes gigantesques.
Bon d’accord, les explosions de ce type n’existent qu’au cinéma. En fait, la grenade a seulement brisé les vitres et a légèrement cramé la carrosserie de la portière. Pas de quoi se donner des airs hollywoodiens.
_T’inquiète pas, je vais nous tirer de là .
Et le collègue qui voulait se la jouer super héros avec son arme de service au poing, et bien, il n’a même pas le temps d’appuyer sur la gâchette que deux balles viennent le transpercer. La première arrachant sa joue gauche pour ne laisser à  la place qu’une effusion de sang, et la seconde s’insinuant dans son orbite pour lui brûler la cervelle jusquâ€™à  la réduire en soupe que les gosses auront cette fois de bonnes raisons de rechigner.

Le paquet de viande qui fut un héros à  peine deux secondes s’écroule lamentablement au sol.
Au loin, les sirènes retentissent encore, et il a pour dernière vision le gouffre que lui offre la bouche du revolver…


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MessagePublié: 16 Déc 2005, 22:52 
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ECCE HOMO !
NEC MORTALE SONANS !
RARA AVIS IN TERRIS.
GRHYLL.
ANIMUS MEMINISSE HORRET.


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MessagePublié: 30 Déc 2005, 14:36 
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Lorsque mes pauvres paupières se soulèvent, je ne suis plus du tout sur le trottoir de cette rue de South Street. Je vous rassure ou vous désenchante en disant que je ne suis pas non plus au paradis. Je suis en fait dans ce qui me semble être une cave. Sol en béton, mur en béton, plafond en béton. Cube de béton éclairé par une simple lampe accroché en plein milieu comme le point indiquant le un d’un dé. C’est aussi un véritable dépotoir. Des livres, des CD, des tas de papier, une Playstation, un godemiché, des vieux vêtements déchirés semblant sortir de ces trucs de charité, des miettes d’une quelconque nourriture… J’avais les yeux fixés sur cette association. Godemiché, Playstation, l’un posé sur l’autre. Le joujou de Sony contre le joujou de madame… Chacun sa partie…
_Putain, ma chemise est foutue.
Deux cratères ensanglantés avaient fait leur apparition sur ce truc en coton blanc. L’éruption avait fait en sorte qu’un filet de sang glisse jusquâ€™à  mon entrejambe pour tout me dégueulasser avant de tomber au sol dans une petite flaque désormais stagnante.

Un être pourvu d’une certaine pitié m’avait apporté quelques soins miséricordieux qui consiste à  me placer une compresse par-ci, une compresse par-là , sans se soucier d’hémorragie ou d’infections éventuelles. Le tétanos par exemple. Il suffit que le clostridium tetani se pose sur ma plaie, l’infecte progressivement, et voilà , le tour est joué. Ensuite je vais avoir un trismus à  la mâchoire. Ce qui va dire que les muscles de ma mâchoire vont être pris de contractions involontaires et invincibles. Cela empêchera toute ouverture de la bouche. Ceux qui voulaient que je ferme ma gueule seront heureux. Ensuite les contractures s’étendront à  tout le reste du corps de façon permanente et s’accentuant douloureusement lors de stimulation. La mort survint lorsqu’un spasme glottique se produit, entraînant la mort par asphyxie.

Ma respiration n’était plus qu’un long râle digne d’un individu lambda atteint du cancer du poumon et se trouvant en phase terminale ou digne d’une tronçonneuse datant de 1970 et ayant débité un nombre exorbitants de troncs humains ou autres. Dans les deux cas, un bruit de ce genre c’est symbole de mort. Mais je sais que c’est pas maintenant, pas avant que je ne bute l’enfoiré qui m’a parqué ici, pas avant que je massacre ce petit con qui se prend pour un caïd. Quand la haine se mêle au boulot, voilà  qui donne lieu à  une effusion de violence encore plus puissante que d’habitude. Je sais que je suis troué de partout, style passoire, mais je en ressens rien. L’effet analgésique des drogues que vous ingurgitez. On se rend compte qu’elle tue réellement la douleur que lorsque la douleur est sur le point de vous tuer. J’avais juste une démangeaison dans le dos. J’aurais pu être sous morphine, j’aurais eu plus mal encore. Je tente de me relever mais je découvre que je suis solidement attaché avec une corde qui cisaille mes poignets et mes chevilles. Bien sur, ça aurait été trop facile…

Quelqu’un vient. Ses pas retentissent quelque part au dehors du cube. Puis une porte métallique s’ouvre en grinçant pour le laisser apparaître. Nouveau flash. Même image, je dois toujours le tuer. A ce moment précis, il n’y avait plus que nous deux dans la pièce. Le bordel autour aurait pu ne pas exister, les murs auraient pu ne pas exister, le monde aurait pu ne pas exister, ça ne changerait rien. Juste nous deux. Comme une histoire d’amour.

Il s’avance et pousse une sorte de grognement satisfait.
Une dent se déchausse du reste de ma pauvre dentition et se rebondit sur le sol, seule, abandonnée.
Ceci était un direct du droit. Puissant.
Sourire aux lèvres, je lui tends mon plus beau profil pour qu’il puisse m’asséner de très beaux coups pouvant avec un peu de chance me déformer à  vie.
Effusion de violence, exactement ce que je voulais lui faire subir. Derrière mon visage souriant je dissimule une haine qui lorsqu’elle va éclater donner naissance à  un champignon atomique qui va irradier sa pauvre cervelle. Que d’hyperboles alors qu’il ne va rien se passer… Mes émotions me déçoivent en ce moment.
Mon visage s’écroule petit à  petit comme si on s’amusait à  dynamiter un bâtiment étage par étage en commençant par le haut.
Ma peau se fendille comme une vieille peinture à  l’huile. Ma maxillaire inférieure se détache transformant l’angle de mon menton en espèce de chose pendant bizarrement à  mon visage comme une testicule pendouillerait à  mon entrejambe.Les dents qui me restaient encore intactes sont toutes déchaussées. Mes gencives pissaient le sang et aucun tampon pour l’absorber lorsqu’il s’écoulait hors de mes lèvres.
Déchéance physique. Voir même mort physique.

Le sourire que je préserve toujours doit ressembler désormais au rictus qui orne les citrouilles d’Halloween.
Il recule et pousse un grognement satisfait en me voyant la gueule tellement ensanglantée que je ne devais plus être identifiable. Ses pas retentissent de nouveau dehors. Maintenant, je suis seul. Je me permets donc de me placer en stand by.

Il lui avait fallu me trimballer jusquâ€™à  la planque en essuyant les coups de feu des policiers qui le pourchassaient. Maintenant, il était chez lui, sur son terrain de jeu. Il possédait le quartier entier, c’était lui le roi ici, chaque entrepôt que l’on croyait désaffecté lui appartenait. Le tout était relié par les égouts. Un véritable trafic, et il n’était que la partie émergente de l’iceberg. Des planques d’armes un peu partout et des hommes de main lui garantissaient la sécurité. Et là , il en avait foutrement besoin. Tandis que l’on m’avait mis au chaud, lui, il s’était emparé d’un AK-47 et s’apprêtait à  montrer aux flics qui faisaient la loi.

Pourquoi un AK-47 ? 88 centimètres de longueur, un poids d’environ 4 kilogrammes, calibre 7.62 dans un chargeur de trente cartouches. Les balles fusant en moyenne à  717 mètres par seconde, l’arme possède une crosse pour absorber le recul et l’absence de vibrations excessives au tir lui permet d’obtenir une grande précision sur une distance de 300 mètres. C’est grâce à  la kalachnikov que les vietcongs ont gagné la guerre. Si même la super artillerie américaine et sa prodigieuse puissance de feu n’a pas surpassé le AK-47, n’est-ce pas là  une arme idéale ? De plus, la Thompson faisait trop film et s’avère beaucoup moins efficace comme fusil d’assaut.

Deux policiers font sauter la porte de l’entrepôt en envoyant des grands coups d’épaules. Pas très malin. Il se retrouve projeté à  l’intérieur et leurs ombres s’étirent jusquâ€™à  atteindre les pieds de l’homme. Les douilles pleuvent autour de ceux-ci, et bientôt, les deux flics courageux ou idiots se retrouvent transformé en vieux chiffon troué de toute part. Des spasmes agitent un des corps. On dirait un poisson agonisant lorsqu’on le sort de l’eau.

Les armes crépitent, creusant des trous dans la carrosserie des voitures de police formant un barrage à  la sortie de l’entrepôt. Les policiers sont déjà  tous morts, fauchés par la terrible précision de cet homme. Les pare-brises volent en éclat pour se répandre sur les banquettes avant, les gyrophares sont arrachés par la puissance de feu et la sirène n’émet plus qu’un long miaulement strident à  vous rendre dingue. Une balle atteint le réservoir d’un des véhicules. On approche de la fin. La patrouille s’enflamme et explose. Et comme si cela ne suffisait pas, les autres voitures alentours se mettent aussi à  exploser comme s’il s’agissait d’une réaction en chaîne. Style domino qui se casse la gueule entraînant la chute de l’autre et ainsi de suite. La déflagration était tellement puissante que les vitres de l’entrepôt se brisèrent. Je n’ose imaginer ce que ressentait l’homme à  ce moment, pauvres tympans…

Il disparaît comme à  son habitude, ne laissant que des caches d’armes vides et des corps criblés de balles, ainsi que moi ligoté sur une chaise… Moi que l’on retrouve quelques minutes après lorsque la police prend le contrôle de l’entrepôt. Moi que l’on transporte d’urgence à  l’hôpital. Moi que l’on croit mort.


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MessagePublié: 14 Jan 2006, 16:12 
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Ceci n’est pas ma mort.
Ceci est ma réincarnation.

L’écran est totalement noir. Impossible de voir quoique ce soit, alors je me contente d’écouter. Des hommes discutent entre eux, et ne savent probablement pas par où commencer. Si j’en crois ce qui se dit, mon diagnostic est très mauvais. Ma vie ne doit tenir quâ€™à  cette assemblée qui je l’espère est composé de chirurgiens compétents.
_Il a une fracture crânienne et des possibilités de lésions cérébrales.
Je m’imagine ma boîte crânienne ouverte en deux sous la férocité des coups qui m’ont été infligé. J’imagine un hématome se situant tellement profondément qu’il sera impossible de l’opérer et me laissera un trouble comportemental le restant de ma vie qui sera par ailleurs abrégé. Je m’imagine ma tête comme une pastèque écrasée pour tout vous dire. Je me crois irrécupérable.
_Son oeil gauche est mort.
Vais-je voir de moitié désormais ? Au moins je pourrais me la jouer pirate. En espérant qu’ils doivent m’amputer une jambe en plus.
_Nez complètement brisé.
Un petit morceau d’os aurait pu aller transpercer la cervelle, mais non… J’aurais pu mourir des dizaines de fois, mais il faut que je sois là , encore vivant, attendant d’être remis à  neuf pour me venger.
_Maxillaire inférieure décalée et détachée de la supérieure.
Si il pouvait me l’ôter complètement je pourrais faire un magnifique cosplay de Raziel.
_Plus aucune dent.
Condamné à  manger de la soupe le restant de sa vie. Je crois comprendre les octogénaires maintenant.
_Petit bout de la langue sectionnée.
J’ai envie de demander comment ça se fait que j’ai un bout de la langue sectionnée alors que je n’ai plus de dents, mais je suis incapable de prononcer la moindre parole. C’est désespérant d’être juste capable d’entendre sans rien pouvoir faire. J’aurais préféré être totalement inconscient, ça m’évitera de parler à  moi-même comme je le fais depuis tout à  l’heure.
_Multiples hémorragies internes et externes.
Evidemment, se faire tirer dessus et se faire massacrer par la suite, ça fait gicler un tas de sang. C’est d’ailleurs certainement ce qui donne le plus de beauté à  un meurtre, après le meurtre en lui-même, je veux dire. Voir des traces de mains ensanglantées sur les murs et les planchers, c’est de l’art digne des hommes des cavernes. Un lieu du crime devrait être aussi précieux que la grotte de Lascaux.
_Poumon droit perforé.
Ma respiration doit probablement ressembler à  un sifflement nasal fort désagréable. Dans la mesure où je peux respirer sans aucune aide extérieure, bien sur.
_Côtes brisées, au nombre de trois.
Voilà  qui va me faire subir atrocement à  chacun de mes mouvements. Adorable.
_Trois impacts de balles dont eux encore dans leur plaie.
Je veux aussi garder ce souvenir, deux autres portes bonheur !
_Fêlure du sternum.
Une simple petite griffure sur un os qui va me faire souffrir du tonnerre à  chaque soulèvement de ma cage thoracique. Accompagné des trois côtes, brisées, ça va être un régal ‘être remis sur pied.
_Je crois qu’il va être stérile à  vie, vous avez vu l’état de ses couilles ?
Le pire étant que c’est une voix féminine qui dit cela. Je te promets que tu vas les goûter mes couilles salope.

Je sens que l’on me scotche les paupières sur les yeux, histoire que ces derniers ne se dessèchent pas.
Je sens que l’on me plante des aiguilles dans le creux du coude.
Je sens que l’on me place des électrodes sur la tempe.
Je ne sens pas de tuyau enfoncé dans ma bouche.

Attendez, je vais trop rapidement.
Avant cela, il y avait d’autres sensations.
L’on me découpe les vêtements.
L’on m’appui sur différentes parties du corps.
L’on m’extirpe les balles du corps.
L’on me place des tas de bandelettes.
J’en passe…

Et je reste aussi longtemps sur ce lit qu’une momie dans son sarcophage.

C’est ce qui se passe quand vous avez le malheur de ne pas être mort.
Et de ne pas être en vie.
Le coma.
Vous êtes un sac de viandes se desséchant sur un lit changé chaque latin par des infirmières qui au passage s’amusent à  regarder vos couilles estropiées et à  s’échanger des blagues qui sont tellement exaspérantes que je passerai outre. Vos yeux sont scotchés à  vos paupières si bien que lorsque vous allez vous réveiller, l’épilation intégrale des sourcils sera fournie avec. Vous avez été momifié, et chaque jour l’on change vos compresses ensanglantées pour les remplacer par des neuves. Il y a tellement de sang qui coule de vos diverses plaies qu’ils m’arrivent de m’inquiéter. Mais vous, vous vous en foutez. Vous ne ressentez aucune souffrance.
Des électrodes ont été placées sur votre crâne nouvellement rasé, permettant de vérifier si votre cerveau est encore vivant. Un bip-bip électrocardiogrammique permet de vérifier que votre cÅ“ur est encore en vie. Et comme un de vos poumons a été perforé et qu’il se refuse de se gonfler comme le ballon de baudruche qu’il devrait être, un poumon artificiel le remplace. Et celui-ci souffle si fort à  votre place que chacune de vos expirations sont semblables à  celles de Darth Vader.
Tout pansementés, vos poignets ont des tas de petits tuyaux branchés dedans. Y en a, ils transportent du sang. Y en a, ils transportent du glucose. Y en a qui exporte des trucs de votre corps. Et y en a, on se demande si ils servent réellement.
Votre pénis dont les infirmières aiment à  se moquer est relié à  un cathéter changé lui aussi régulièrement. On vous enduit les lèvres de vaseline. Pour qu’elles ne se dessèchent pas bien sur, n’allez pas penser que l’on vous fasse pénétrer des choses toutes palpitantes dans votre bouche durant votre coma.

Et ce que j’écris ici ne sera probablement jamais lu de vos yeux. Pour info, sachez que je me nomme Isa, raccourci stupide mais tellement tendance de Isabelle. Pour info, sachez que je suis chaque jour à  votre chevet. Pour info, sachez que j’ignore les raisons qui me motivent à  rester à  vos côtés.

Je sais que vous allez rester longtemps dans votre pitoyable état, jusqu’au jour où…

_________________
J'avais envie de tout salir d'une fumée bien noire...


Dernière édition par Soulblighter le 11 Fév 2006, 15:34, édité 2 fois.

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MessagePublié: 11 Fév 2006, 15:33 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
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… je pose ma main sur votre front.

Vos yeux tentent de s’ouvrir, mais le scotch les maintient solidement fermés. Vous voulez sans doute prendre une belle bouffée d’air, mais le poumon artificiel vous en empêche. Cela doit avoir un drôle d’effet d’essayer de respirer et de ne pas y parvenir parce qu’une machine remplace ce geste vital. Vous désirez savoir ce que vous faites ici.
Et vos mains se posent avec fermeté sur votre visage. Vous glissez vos doigts le long du scotch, et brusquement, d’un coup sec, vous l’arrachez. Vous ne criez pas. Je ne sais pas si c’est parce que vous ne ressentez pas la douleur à  cause des anesthésiants ou bien que vous êtes incapable de crier à  cause de ce respirateur. Une goutte de sang pointe à  votre arcade gauche avant de glisser lentement dans votre Å“il mort, l’imbibant de rouge. Vous ne clignez pas des yeux. Votre regard est morbide, complètement révulsé comme un zombie dans Resident Evil ou un de ces films de Romero. Et vous tournez la tête, votre Å“il droit se pose sur mon propre visage, me faisant frissonner. J’eus l’impression d’assister à  la naissance d’un monstre.

_Où est le putain d’enculé qui m’a foutu dans cet état ?
Cette phrase, c’est ce que je comptais dire. Ce qui en sortit ressemblait à  un râle pas si loin de celui représentatif de l’agonie. Ma vision est certes très flou comme si je me trouvais en plein brouillard au bord de Toluka Lake, mais je vois cette fille. La fille. Petite, brunette, visage légèrement bouffie. Loin d’être un top modèle. Pour combler le tout, elle est affligé d’une paire de lunettes à  la monture verte, de ce même vert que l’on associe aux prairies, aux champs s’étendant jusquâ€™à  l’infini, aux parcs municipaux, bref, des conneries de ce genre.
_ Vous êtes à  l’hôpital, les médecins vous ont bien retapé.
J’en ai rien à  foutre de ce qu’elle raconte avec cette voix nasillarde. Je sais bien que je suis à  l’hosto, où veux-tu qu’un comaté comme moi se retrouve parqué ?
_ Peut être que vous allez pouvoir sortir prochainement. En tout cas, je suis ravi de vous revoir parmi nous.
Mais c’est qui cette connasse qui me harcèle à  la fin ? C’est qui cette pute qui me raconte des trucs dont je m’en fous éperdument ? Le prochain coup que je suis dans le coma, je demande à  ce qu’on ne laisse personne de ce style rentrer dans ma chambre, histoire d’avoir un réveil plus agréable.
_T’es qui ?
Et ma voix se retrouve à  nouveau bloqué dans ma gorge.
_Putain, qu’on me retire ce respirateur à  la con !
Elle me regarde avec des yeux pleins de compassion.
_ Casse toi connasse, je veux plus voir ta sale gueule dans le coin, pigé ?
Elle me sourit.
_ Je vais appeler des médecins, ne bougez surtout.

Vous ne m’avez pas obéi. Tandis que j’étais parti alerter les infirmières, vous, vous en avez profité pour arracher tout ce qui avait été placé sur votre corps. Les intraveineuses coulaient au goutte à  goutte sur les draps, le cathéter étaient renversé au sol, créant une flaque d’urine à  l’odeur désagréable. Même votre poumon artificiel gisait au sol. Vous parveniez à  respirer sans aucune aide maintenant. Ce qui relève presque du miracle. Comme de se réveiller si rapidement du coma par ailleurs. Comme ça, on dirait que vous êtes d’aplomb et bien portant. Mais votre état est tellement pitoyable dans la réalité. Avec votre blouse verte, vous avez tenté d’avancer vers la porte. Symbole de la sortie, de la fuite, de la liberté. Mais vous n’y êtes pas parvenu. Vous étiez trop faible et vos jambes toutes cotonneuses se sont dérobées pour vous laisser vous étaler dans votre pisse nauséabonde. C’est comme cela que je vous ai vu en revenant avec les infirmières.

On me dit de me recoucher.
_Vous pouvez aller vous faire foutre bande de connards !
Je commence à  ramper sur le sol, exécutant une brasse au beau milieu de ma pisse. Deux paires de bras puissantes me relèvent.
_à”te tes pattes de là  sale nègre.
Il fallait dire que le contraste entre la peau de l’homme en question et sa blouse était assez frappant. On me pose tranquillement sur le lit, mais avec assez de fermeté pour me dissuader de renouveler l’exploit. Bien sur, je pouvais m’échapper d’ici quand je le désirais, même s’il fallait tuer pour y parvenir. Une seringue foutrement bien placé et on en parle plus. Saloute ma choute, va rejoindre le paradis des négros. L’avantage, c’est que quand je parle, les autres n’entendent que des râles. Imaginez un peu le plaisir que j’éprouve à  me foutre de la gueule de ces têtes de cul. Depuis le temps que je n’avais pas été aussi vulgaire…

Une fois que vous semblez calmé, le docteur fait son apparition. Il vous félicite car vous êtes la seule victime ayant survécu à  Caracolad et que par conséquent, vous avez de la chance. Une sacrée chance. Cependant, en vous voyant, je trouve que la mort serait peut être plus clémente.
Le docteur vous dit devant votre tronche qui semble symboliser un certain étonnement que Caracolad, c’est celui qui s’est amusé à  vous torturer. Le chef du Mouvement d’Extermination Des Enfoirés de Fumistes. Le reste du groupe étant complètement anéanti. Emprisonné ou enterré. Et maintenant qu’il est seul, voyez-vous, il se lance dans une carrière solo. Voyez cela comme un one man show meurtrier.

_C’est les médias qui l’ont appelé comme ça.
C’est ridicule.
_C’est ridicule.
C’est ce que je viens de dire.
_Mais faut dire qu’il se comporte comme tel. Un véritable clown. Grotesque, mais meurtrier.
Je ne comprends rien.
_Enfin, vous n’aviez plus à  vous soucier de ça maintenant.
Bien sur que si, j’ai cette chose qui me pèse dans le cÅ“ur. Cette chose que l’on appelle vulgairement vengeance. Cette chose qui n’engendre que la destruction. Le plus moche des sentiments sur cette foutue planète. Mais le plus jouissif. Ça va pas être beau à  voir.

_________________
J'avais envie de tout salir d'une fumée bien noire...


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