Eltanin

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 Sujet du message: Chroniques d'un torturé.
MessagePublié: 22 Fév 2006, 21:18 
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Après mûres refléxions et un soupçon de remise en question, je décidai de poster ici une histoire de mon cru dont la fin véritable n'est pour l'instant qu'une ephémère promesse (entendez par là  qu'elle arrivera au fur et à  mesure) et ayant pour base un univers qui a "précédé" Eltanin. Certains ne l'ont pas connu, et moi-même je ne l'ai pas cotoyé depuis le début. Je décidai donc de poster ici mon écrit et il s'agit surtout de suivre mon mentor et grand-père Magnum, dont le texte se rapproche un tantinet, et qui est à  présent occupé, faisant qu'il ne peut plus vraiment assuré la continuité de son écrit (ce qui est dommage tout de même).

Chroniques d’un torturé.







Prologue : Mémoire défaillante.








Le téléphone sonna. Gorgon mit quelques minutes à  répondre. Il était assez tôt ce matin-là , et, habitué aux grasses matinées, il mit un temps conséquent à  se demander d’ou venait le bruit, d’une part, puis à  se diriger nonchalamment vers le salon, et enfin à  prendre doucement le combiné. Il répondit, d’une voix mêlant fatigue, paresse et quelque peu de surprise :
« Euh… Oui ? Il laissa échapper un fin bâillement.
-Gorgon ?
-Oui ? Qui êtes-vous ? »
On attendit un soupire blasé au bout du fil.
« Peu importe qui je suis, dit cette voix. Elle semblait masculine. Mais, ayant eue un réveil brutal, le jeune homme n’avait pas encore totalement recouvert ses esprits. Ce que je sais, reprit cette voix, c’est que j’ai enfin pu te trouver. Pour de plus amples informations, je t’attends devant la piscine municipale, assis à  l’un des bancs. Viens seul. »
Il n’eut pas le temps de réagir. A peine sa phrase finie que la mystérieuse voix avait cessé d’émettre. Gorgon resta hagard un moment, ne sachant que faire. « Cette étrange voix, mais qu’est-ce que… » pensa-t-il. Il fut coupé court dans sa pensée par le bruit des oiseaux passant au-devant de sa fenêtre ouverte, lors de cette fraîche matinée de début hivernal.

Il s’habilla promptement, ne mettant que le strict nécessaire. Il voulait au plus vite découvrir les raisons de cet appel farfelu d’un inconnu. Il jeta un coup d’œil dans la maison. Sa mère dormait toujours à  point fermé. Bien, rien ne servait de l’alarmer. Il prit un petit-déjeuner rapide puis vérifia l’heure : Il était à  peine 8h15. Après avoir avalé quelques rations de céréales, il empoigna ses clefs et fit le minimum de bruit possible pour ouvrir et refermer la lourde porte d’entrée. Une fois dehors, il fit un bref bilan de ce qui venait de se passer : Un appel anonyme, certainement un homme. Rendez-vous à  la piscine municipale, cela fait tout de même une certaine trotte à  partir d’ici !
Il se mit tout de même en route, essayant d’appréhender cet « inconnu ». La longue descente passée, ainsi que le passage à  droite de la mairie, Gorgon arriva enfin au point de rencontre. Il était encore très tôt, ce faisant, il y avait assez peu de personnes dans les environs. Il vit un jeune homme, brun, d’apparence bien portante et plutôt décontractée, affalé à  un banc. Il alla donc à  sa rencontre. A son approche, le jeune homme réagit presque immédiatement :
« Gorgon ?
-O…Oui, c’est bien moi, mais qui êtes-vous et que me voulez-vous.
-Dans l’immédiat, rien, dit-il. Mais ne te souviens-tu pas de moi, Radamenthe ?
-R…Radamenthe ? Balbutia Gorgon, un peu surpris. T…Toi, mais comment ?
-Hum, tu ne te souviens donc pas ? C’est toi-même qui m’a invité ici.
-Quoi ? lança-t-il, de plus en plus surpris. Il essaya de remettre un peu d’ordre dans sa mémoire mais tous ce qu’il obtint fut une subite migraine. Il pris sa tête entre ses mains sous la douleur. Il reprit : C’est quoi cette histoire ?
-Tu voulais faire connaissance, n’est-ce pas ? Dit Radamenthe. Ca ne s’est pas trop mal passé. Moi-même, j’admets que cela a été assez divertissant, pour une fois.
-Epargnes-moi ton personnage pseudo-cynique pro-Traumen, veux-tu ? Lança Gorgon. Je me rends compte, maintenant, que je n’ai aucun souvenir de la journée d’hier…
-Du calme. Tu veux que je te remémore brièvement ? Et bien, on s’est vu, on a un peu bavardé de choses et d’autres, et puis voila. »
Gorgon s’assied un moment, trouvant tout de même étrange de n’en avoir aucun souvenir. Il fut rapidement interrompu dans ses songes par le principal intéressé :
« Donc, oui, je voulais te voir pour te dire que je compte rester un peu ici. Je préfère largement le peu de Soleil de Provence restant encore ici que de retrouver si vite la froideur du Nord. Enfin bref, j’ai déjà  trouvé une endroit ou rester quelques temps, dans un hôtel de la ville voisine. Je te donnerais l’adresse plus tard si tu le souhaites.
-D’accord, répondit distraitement un Gorgon, encore un peu perdu.
-Tu m’avais prévenu que, pour le moment, tu t’entretenais avec moi à  l’insu de tes proches, dit Radamenthe. Personnellement, ça ne me dérange pas. Enfin bon, tu fais comme tu l’entends.
-Euh, si tu le dis, c’est que ça doit être vrai. Il commence à  se faire un peu tard, je trouve. Je peux t’inviter un peu chez moi, si tu veux, proposa Gorgon.
-Tu changes d’avis, finalement ? Ironisa Radamenthe. Hum, pourquoi pas. Il me reste un peu de temps avant de retourner à  l’hôtel. Je te suis. »
Sur ce, Gorgon passa devant Radamenthe. Après quelques pas, il sentit une immense douleur à  l’arrière de sa tête et vit un cours instant son corps tomber en avant. Puis, tous devint sombre autour de lui. Il venait de s’évanouir. Les derniers bruits qu’il entendit furent un lointain ricanement rauque ainsi qu’une courte phrase : « Tous se passe comme prévu. »

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MessagePublié: 22 Fév 2006, 21:20 
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Chapitre I : Un petit retour en arrière.






1 : La rencontre.







Samedi matin, dans un village perdu en pleine Provence, Gorgon venait de se lever. Il pris, comme à  l’accoutumé, un petit-déjeuner composé de divers gâteaux aux céréales agrémentés d’un peu d’eau. Il retourna dans sa chambre un peu en désordre puis s’habilla légèrement. Il resta fixer quelques secondes sur un de ses deux chats, prenant un apparent plaisir à  se tortiller tout en dormant sur sa chaise en paille quelque peu bardée de marques de griffures. Le jeune homme finit par s’installer devant son moniteur. L’ordinateur émit un léger ronronnement après sa mise en marche. Gorgon attendit quelques instants puis se connecta enfin à  ce vaste monde qu’est la toile. Il vérifiait la plupart de ses favoris en quête de nouveauté et, comme à  son habitude, il ouvrit la marche par le Forum Traumen qui avait fermé depuis peu. Cela avait fait maintenant un bout de temps que Gorgon arpentait les divers recoins de ce forum et, depuis sa fermeture, il y retournait quelquefois par nostalgie pour voir le fameux message laissé par sa créatrice. Ce n’était, en fin de compte, qu’une matinée banale, comme toutes les autres.
Après avoir visionner quelques sites et d’autres forums, Gorgon finit par vérifier sa boite mail. Elle contenait un message de Radamenthe, un jeune homme qu’il connaissait depuis quelques temps et avec lequel il aimait assez converser, bien que, au départ, l’entente fut un peu rude. Il s’agissait d’un message plutôt important :
« Gorgon, bonjour, je sais que, jusquâ€™à  présent, nous ne sommes jamais vu. Cependant, étant de passage dans le sud, j’avais dans l’idée d’une possible rencontre entre nous. J’ai d’ailleurs quelque chose d’assez important à  m’entretenir personnellement avec toi. Je connais un peu maintenant cette région dont tu m’as parlé, si tu connais un endroit ou l’on pourrait discuter, envoies un mail avec l’adresse et rejoints-moi à  cet endroit au plus vite. »

Il lui répondit assez rapidement, lui donnant rendez-vous à  un café situé au sud de la ville voisine, le seul café qu’il connaissait en fait, et dont il connaissait le tenancier. Il s’empressa aussitôt de s’habiller convenablement après l’envoi du message, puis il fit un brin de toilette. Il embrassa au passage sa mère qui venait à  peine de se lever. Il pris ses clefs et quelques pièces de monnaie puis prévint celle-ci qu’il avait un rendez-vous urgent avant de partir en coup de vent. Il se dirigea en tout hâte vers l’arrêt de bus principal de son village, ayant peur de manquer le dernier bus de la matinée en direction de la ville. En effet, il arriva juste à  temps, le bus manquant de partir, et le rattrapa de justesse. Il paya la somme due pour le transport, 1,50 euros, puis s’installa à  une des places. Durant le court trajet, il ne cessait de se demander de quoi « Radis », comme il s’était amusé à  le surnommer, pouvait bien vouloir lui parler et surtout à  quoi il pouvait bien ressembler.
A l’arrivée, il sauta du bus et se dirigea au pas de course vers le fameux Café. Un fois arrivé, il salua le tenancier d’une tape amicale puis lui demander si une jeune personne l’attendait. Mais, malheureusement, il n’était pas encore arrivé. Le jeune homme s’installa néanmoins à  une table et attendit. Une bonne dizaine de minutes plus tard, un élégant jeune homme brun aux cheveux hirsutes entra dans le café-restaurant. Il fut accueillit par le tenancier qui, après quelques courtes palabres, lui montre sa table. Gorgon devina aisément qu’il venait enfin d’arriver. Le jeune homme s’approcha, lâcha un faible « bonjour » et ils se serrèrent la main, puis il s’installa en face de lui. Pendant quelques minutes qui paraissaient des heures, il y eu un lourd silence. Des gens affluaient, montrant l’approche des midis. Un brouhaha s’agrandissait autour des deux jeunes hommes qui se regardaient, se jaugeaient presque. Le silence fut rompu par une des serveuses qui vint prendre leurs commandes.
« Un Pac à  l’eau, comme d’habitude ? demanda la serveuse à  un Gorgon distrait avec un clin d’œil.
-Oui, s’il te plait, répondit-il après un temps, comme si il fut tiré soudain de ses pensées.
-Et pour vous, monsieur, ce sera…. ?
-Euh, et bien, je prendrais un simple café, avec un sucre, s’il vous plait, bredouilla un tantinet Radamenthe. »
Une fois la serveuse partie, Gorgon pris la parole.
« Alors c’est toi ce fameux Radamenthe, hein ?
-Oui, répondit le jeune homme, c’est bien moi.
-Je t’imaginais autrement, peut-être un peu plus sombre. Mais bon je suppose que la personnalité que l’on se forge sur le net est toujours différente de la vérité…
-Certes, mais ne te fies pas à  mon apparence, « Mr.Roue », dit lentement l’intéressé avec un sourire.
-Bref, soupira Gorgon, que se passe-t-il de si important Radis ?
La serveuse apporta finalement les commandes qu’ils dégustèrent assez lentement. Une fois arrivé à  la moitié de sa tasse de café, Radamenthe observa un moment autour de lui, avec une étrange lueur dans ses petits yeux ronds verdâtres.
« Ce n’est pas le meilleur endroit pour en parler ici, dit-il. Viens, suis-moi !
- Quoi ? Mais attend ! Je… »
Gorgon n’eu pas le temps de terminer sa phrase que son invité avait déjà  empoigné son veston et se dirigeait vers la sortir. Le jeune homme paya rapidement les boissons et laissa un maigre pourboire avant de rattraper Radamenthe. Ils partirent donc, sortant du bar, puis, se dirigeant en silence dans une ruelle mal éclairée, ils traversèrent les restes d’un ancien chantier. Gorgon toisa Radamenthe pendant leur trajet. Ils avait exactement le même âge mais Radamenthe semblait plus grand, quoique aussi maigre finalement. Il n’osait de plus demander ce qui se passait de si terrible pour que leur conversation devrait rester secrète à  ce point. Ils arrivèrent finalement à  un vieux bâtiment désaffecté, dont beaucoup de fissures sur la plupart des murs montraient les usures du temps que cette bâtisse a du endurer. Gorgon suivait toujours le jeune homme, un peu irrité d’avoir moult questions restées, pour le moment, sans réponses aucune, et l’étrange sensation de froideur, d’effroi se dégageant de ce bâtiment en ruine n’arrangeait en rien sa réflexion sur tous ces mystères.
Devant eux, une simple porte, dont le verrou avait facilement cédé et dont une légère chaîne semblait avoir été sectionnée. A l’intérieur, Une immense sale vide, un peu de poussière ça et là . Radis s’assied, époussetant un peu le sol. Gorgon se tenait à  quelques pas de lui, scrutant un peu cette gigantesque sale quelque peu sombre, la lumière n’arrivant à  pénétrer que par les quelques vitres brisées de part et d’autre. Enfin, Radamenthe pris la parole :
« Je connais assez bien ce lieu, malgré le peu de temps que je suis ici. Il m’arrive de l’utiliser comme cachette, si cela peut répondre aux questions que tu te poses sûrement, dit-il.
-En effet, répondit Gorgon, montrant les restes de nourritures éparpillés dans un coin.
-J’ai appris à  être assez méfiant, reprit celui-ci, mais notre rencontre me rassure sur ton compte. Pour dire vrai, ta « carrure » et ta faible naïveté apparente prouvent que tu ne peux être un des leurs.
-Merci, c’est plutôt charmant comme compliment, répondit le jeune homme, un brin offusqué. Mais pourquoi tous ces mystères et qui sont ces « leurs » ?
-Hum, fit le jeune homme. Tu ne te souviens pas de cette fameuse journée ? Ce n’est pourtant pas la première fois que tu rencontres un Traumenien pourtant… »
Gorgon resta là , ne disant mot. C’est alors qu’une bribe de flashs jaillit comme un choc de son cerveau. Cette dernière journée d’école avant les vacances de Noël. Lui dans un des deux « ponts » servant de liaisons entre les deux bâtiments de son lycée et composés de baies vitrées, une par étage. Lui, traversant celui du second niveau, lentement, comme d’habitude. Un faisceau lumineux qui sortit de nulle part. Des cris d’étudiants qui s’enfuirent à  la vue d’une sombre silhouette qui apparut comme par magie au milieu du pont. Les portes coupe-feux qui se fermèrent de chaque côté, les laissant seuls tous les deux. L’homme inconnu qui souriait, entouré d’un étrange halo noir et qui fit un geste. Les vitres qui se brisèrent dans un fracas assourdissant digne du bruit qu’émet cette créature ressemblant à  une larve faite de déchets industriels dans Devil May Cry sous les yeux ahuris et terrifiés d’une masse de personnes qui observait la scène au-dehors. Lui qui sombre dans le néant le plus total, s’évanouissant sous le choc. Avait-il su qu’il s’était relevé, qu’une violente et fugace rafale de vent s’était déchaînée sur eux deux et que dans un souffle une lance se matérialisa dans sa main droite ? Avait-il vu qu’ils se sont battus joyeusement, qu’il avait le sourire aux lèvres, qu’IL avait le sourire aux lèvres aussi, qu’ils s’échangèrent maintes attaques avant de s’arrêter et d’engager une conversation amicale comme si rien ne s’était passé ?
Non, il avait pris cela pour un rêve fantaisiste dû à  son évanouissement. Le pont était surélevé, personne dehors n’avait vraiment vu quoi que ce soit de la scène et l’on conclut a un accident ainsi qu’une hallucination commune pour les quelques élèves ayant assisté à  l’apparition de ce personnage.
Il finit par hocher la tête, ne sachant que faire d’autres. Radamenthe sourit.
« Et tu n’as donc point remarqué du changement, ces derniers temps, nom d’une quiche précuite ?! Demanda-t-il prestement.
-Du changement ? De quoi parles-tu donc… ? Gorgon fronça des sourcils, irrité.
-Hum…soupira le jeune homme, l’air un peu déçu. Ca ne t’est pas encore arrivé, pour l’instant ton esprit est trop terre-à -terre. Mais le moment venu, tu comprendras. Le crépuscule de Traumen quoi, son effondrement. Ce que cela a engendré, ect, ect… »
Après ses mots, il se tût. Ces derniers mots avaient fait mouche dans l’esprit de Gorgon. En effet, il le savait, la « chute » de Traumen, l’univers qui avaient été créé autour avec d’autres forums, était une sorte d’aventure forumique en fin de compte. Mais quel rapport ? Cela ne répondait toujours pas aux interrogations de Gorgon qui émit un hochement de tête significatif.
« C’est rageant je sais, reprit Radamenthe. Mais je ne suis pas là  pour faire le grand sage qui apprend tous à  son petit scarabée, vois-tu, émit-il d’un ton sarcastique à  souhait. De toute façon, le temps nous manque donc on va faire bref. Il faut que l’on se redonne rendez-vous, et à  ce moment-là  tu je pourrais répondre à  tout ce que tu voudras, ok ?
-ok, ok, soupira une fois de plus Gorgon. Tiens, puisque nous y sommes, voilà  mon numéro de téléphone. J’habite dans le petit village voisin, autant se donner rendez-vous là -bas, finît-il en marquant rapidement sur un bout de papier ledit numéro.
-Bien, bien. Merci. Bon, à  présent, il est temps que je te quitte mon petit Gorgi, et il serait préférable que tu en fasses de même, « ils » approchent.
-Hein ? »
Radamenthe s’éloigna, puis effectua un geste gracile et s’évapora sous les yeux d’un Gorgon médusé en laissant voleté un nuage de plumes noires décharnées. Gorgon resta là , immobile, presque livide, se demandant ce qu’il venait de se passer, s’il s’agissait même d’un rêve. Il fut rapidement sortit de sa torpeur lorsque un amoncellement de bruit de pas se fit soudain entendre au-dehors. Il se dirigea en toute hâte vers la sortie et vit nombre d’hommes de grandes statures s’approcher au pas de course dans sa direction. Ils étaient lourdement armé et portaient des combinaisons militaires. Gorgon se rendit assez vite à  l’évidence qu’ils en avaient après lui et que par dessus tout ils coupaient tout retraite. Il émit un dernier soupir en souriant légèrement et leva les mains en l’air en signe de reddition pendant qu’une dizaine de fusils étaient braqués sur lui.
« Humpf, cette journée commence bien…. »

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MessagePublié: 22 Fév 2006, 21:21 
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2. Evasion.




Sur une route départementale, une cohorte de trois camions roulait, les unes à  la suite des autres, de leur vrombissement particulier, troublant la nature environnante.
« Pourrais-je au moins savoir ce que l’on me reproche ? »
Gorgon n’eut aucune réponse. Des gardes militaires flegmatiques et semblant avoir un regard vide, voila ce qui l’entourait. Il se trouvait dans le camion du milieu, le mieux protéger en somme.
« Où va-t-on au moins ?
-A la gare la plus proche, destination Paris, fit l’un des gardes d’un air détaché. »
Il y eu à  nouveau un long silence.
« Enfin au moins il m’a répondu. » pensa le jeune homme. Il regarda un peu alentours. Il ne comprenait pas pourquoi on l’avait menotté des pieds jusquâ€™à  la tête. Son apparence frêle et sa faible musculature avaient d’ailleurs un peu de mal à  supporter le poids de cette entrave.
Les camions continuèrent leur route, allant bon train, puis, après quelques minutes de route, s’arrêtèrent brusquement.
« Sommes-nous arrivé ? » fit Gorgon en soupirant.
Un grésillement de radio se fit entendre dans l’habitacle du camion.
« Voiture deux, ici voiture un, il y a un groupe de personnes qui nous bloque la route. Rien à  faire, ils ne veulent rien entendre ! »
La réponse ne se fit pas attendre par le passager du conducteur.
« Ici voiture deux, tentez de les intimider. On n’a pas toute la journée bon sang ! »
La brève discussion s’arrêta net mais l’on pouvait toujours entendre ce qu’il se passait, le militaire ne semblant pas avoir éteint sa radio.
« Allez….circulez…hein… ? Qu’est-ce que ?....Attendez non ! »
Un infernal bruit d’explosion se fit soudain entendre, le premier camion venait littéralement de se désintégrer, au grand dame des gardiens de Gorgon dont leurs figures changeaient du tout au tout en sentant la déflagration de l’explosion toucher le camion comme une onde de choc sismique.
Puis, tout aussi soudainement que cette explosion, les portes arrières du camion s’ouvrirent, laissant entendre des coups de feux au dehors et révélant la silhouette d’un homme d’âge moyen, la trentaine d’années sans doute, tenant une épée assez étrange en main. Il se rua avec célérité sur les gardes et s’en défit rapidement, ceux-ci étant restés immobiles sous le choc de cette fracassante entrée. L’homme arriva à  découper les liens de Gorgon avec cette étrange lame puis le fit sortir du camion prestement, faisant découvrir au dehors un jeune homme à  lunettes scintillantes et blouse blanche ainsi qu’un autre homme tout de noir vétu qui s’empressait de tirer sur le dernier camion de son revolver magnum. Cela lui semblait familier et Gorgon ne put s’empêcher de dire :
« S..Squally ? LIF ? Magnum ? Mais … ?
-Pas le temps de converser, brailla Squall, on t’a enfin trouvé. A présent, on s’casse ! »
Les deux autres comparses hochèrent de la tête et tous se mirent à  courir le plus loin possible sous une avalanche de balles tirées. Arrivé tant bien que mal dans un champ en bordure de la route, LIF cria :
« Tous à  terre ! »
A peine s’étaient-t-ils couchaient à  plat ventre que LIF actionna un bouton de sa calculatrice favorite et une énorme explosion, sans plus forte que la première, embrasa le troisième camion et se répercuta sur la camion du milieu, laissant place à  un énorme brasier.
« Pfiu, doucement la prochaine fois LIF, lâcha Magnum en soupirant. Bon, maintenant qu’on l’a retrouvé, on va pouvoir…hé, Gorgon ? Gorgon, Hého ? »
Celui-ci s’était évanouit. Trop d’évènements en un rien de temps l’avaient envahi. Et il semblait suffoquer dans cette situation, comme lors de ce qu’il s’est passé à  son lycée. Etait-ce un rêve, une fois de plus ?
Il se réveilla, chez lui, dans sont lit. Il faisait nuit. Encore un autre rêve sans doute. Ses derniers temps il n’arrêtait pas d’avoir des rêves si réels en rapport avec Traumen. « Sans doute une coïncidence. » Pensa-t-il avant de se rendormir doucement.
La télévision allumée dans le salon annonça à  ce moment là  :
« Et puis ce tragique accident dans les Alpes de Haute Provence, trois camions militaires se sont embrasés sur une route départementale. La police évoque un possible problème technique concernant le moteur du premier camion qui aurait pris feu avant d’exploser. Les flammes auraient rapidement rejoints les deux autres camions qui se trouvaient bien trop près. Une piste terroriste ayant un rapport avec un sabotage n’est toutefois pas écartée … »

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MessagePublié: 22 Fév 2006, 21:22 
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Chapitre II : Réunion de fortune.


1.Après le prélude…



Gorgon revit tous les évènements en rêve. Mais cette fois il doutait. Il doutait si ce n’était simplement des rêves. Puis il gémit, il sentit une douleur à  l’arrière de sa tête.
« Ah ! Te voila enfin réveiller. Je commençais à  trouver le temps long. »
Il ouvrit les yeux difficilement, tâtant de sa main droite la petite protubérance qui s’était formée à  l’arrière de sa tête. Il grogna.
« Ce…Ce n’était pas la peine de m’assommer, Radis ! fit-il.
-Escuse, escuse, fit Radamenthe avec un petit sourire narquois. Mais tu sais, avec tous les récents évènements, il fallait bien prendre quelques précautions… »


Gorgon examina les alentours du regard. Ils étaient dans une pièce sombre, bien que des fenêtres reflétaient les lumières du dehors, preuve qu’il faisait encore jour. Radamenthe était là , debout devant la seule porte de sortie, aussi droit qu’un piquet. Il tenta de se relever. Puis il entendit un bruit de pas, et la porte s’ouvrit.
Une imposante silhouette, aussi sombre que la pièce, fit son apparition. Elle était habillée d’un noir de jais envoûtant. Malgré cela, Gorgon arriva à  distinguer le costume en lui-même. Trench-coat noir, lunettes noires, cravate assortie, ensemble très stylisé en somme. Il reconnut sans mal Mr.Magnum. Celui-ci sourit.
« Ah, enfin. Après tant de mal, nous t’avons enfin trouvé. Enfin, retrouvé pour être exact. »
S’ensuivit un court moment de silence gêné. Gorgon analysa mentalement tous ses souvenirs. Il ne pouvait que concéder le fait que ses prétendus rêves Trauméniens n’étaient plus. Cela lui fit bien sûre un choc, et les questions se bousculèrent tel un flot déchaîné dans son esprit, mais il n’arrivait pas à  ouvrir la bouche. Mr.Magnum se gratta la tête.
« Bon, et bien…hem, finit-il par dire. Maintenant que tu es enfin là , avec nous, et que tu n’as pas l’air de vouloir disparaître soudainement comme la dernière fois, il est temps que tu me suives. Il y a tant de monde à  te présenter, même si tu les connais déjà . »
A nouveau le silence. Gorgon hocha la tête et laissa échapper un « oui ».
Il s’approcha lentement et sortit de la pièce. Le jeune homme regardait ses pieds, l’ai pensif, appréhendant ce qui allait lui arriver. Il frissonna lorsqu’il entendit la porte que Radamenthe referma derrière lui, puis ils avancèrent tous les trois dans un long couloir qui bifurqua ensuite sur la droite. Seul leur bruit de pas résonnèrent en échos et moururent sur les parois durant ce court trajet.
Enfin ils arrivèrent devant une porte à  doubles battants et Radamenthe l’ouvrit, jouant le portier de service en ce solennel moment. Elle déboucha sur une vaste pièce ornementée de quelques tapisseries et de petites fenêtres qui filtraient la lumière du jour. Ici se tenaient une vingtaine de personnes, enfin d’après ce que pouvait voir Gorgon. La cacophonie générale que l’on pouvait entendre avant leur entrée s’arrêta du tout au tout et fut rapidement remplacée par de légers murmures à  peine perceptibles. Une centaine d’yeux le fixait, certains interrogatifs, d’autres plus par soucis de faire comme tout le monde à  ce moment-là . Une voix finit par tonner.
« Bien, voici donc le dernier Trauménien ! Silence maintenant ! Il est temps que la réunion débute. »
Gorgon observa attentivement le monde présent, en quête de reconnaître ceux qu’il a côtoyé pendant si longtemps sans jamais les voir de près. Il reconnut facilement Haschatan dans un coin, portant des lunettes et ne pouvant s’empêcher d’émettre des bruits caractéristiques, Séphy-Roshou de l’autre côté, habillée en un habit très voyant, mélange de cuir rouge et noir et portant un étrange sabre ainsi qu’un fouet, s’en servant par moment sur un jeune homme à  côté d’elle avec un sourire sadique et ravageur. Il s’agissait de Fury, cheveux rouges flamboyant, habits rougeoyant, qui se délectait de ce que lui infligeait sa petite amie. Il y avait tant de monde, LIF, Lord Firefly, Arkh, Lord Satana, Pasteqman, Nina, Aran valentine et d’autres. Tous étaient présents, et tous écoutaient, soit avec une lueur de mépris, soit avec un intérêt sincère, les propos de l’orateur de circonstance qui n’était autre que DragonNoir, ou DN pour ceux qui ne veulent pas s’embêter à  s’écorcher la langue sur le nom. Il s’était octroyer le titre de maître de la réunion, chose contestable selon certains, mais ils ne pouvaient nier qu’il savait être éloquent.
« Bref ! reprit-il. Nous avons dû employer maints efforts pour enfin tous nous réunir. Je voudrais d’ailleurs remercier Magnum, Squally et LIF ici présents pour leur aide. »
Un léger silence suivit cette déclaration, DN reprit.
« Mais l’heure est grave, et nous avons de plus en plus de mal à  nous cacher du monde. Tous ici savent à  quel point nos « pouvoirs » de Grobills attirent la convoitise et la peur chez nos voisins... »
Certains hochèrent la tête.
« … Et ce n’est malheureusement pas notre problème le plus primordial. Nous connaissons tous les conflits qui peuvent avoir lieu en ce moment entre nous. Certains me reprochent d’avoir été l’instigateur de la fin de Traumen, ce qui est totalement faux ! »
Des sifflements se firent entendre ça et là  dans la foule. Evidemment, qui connaissait Traumen connaissait également les tensions qui en découlaient, et aussi la fragmentation de cet univers en plusieurs sub-forums dédiés et faits par des « survivants ».
« Mais ! Fit difficilement DN. Mais, je ne souhaite pas, comme je pense la plupart ici, que ces guerres continuent. Cela a déjà  trop duré, et les tentatives de vengeance ont failli révéler au grand jour notre existence. Je vous ai donc réunis ici pour que l’on se mette d’accord sur une trêve, une entente quoi ! »
Un léger brouhaha se fit entendre, Le groupe Arkh-Satana-MistropherAnk haussa un sourcil, certains restèrent indifférents, d’autres s’apprêtèrent à  quitter la salle.
Arkh, que Gorgon trouvait plus jeune que ce qu’il ne pensait, pris finalement la parole d’une voix à  peine adulte.
« Nous consentirons à  faire des concessions lorsque tu reconnaîtras publiquement ton implication dans cette décadence horrible DN ! Après Vadimn, tu t’en ais pris à  Traumen. Tu es un serial killer de forums, point !
-Et même le tas de larves borvesques ici présentes le savent, surenchérit le côté Ank de MistropherAnk.
-Espèce de quiche ! » lança Radamenthe.
Un sourire apparut à  leurs lèvres.
« Mais c’est purement est simplement faux ! Cria le susnommé.
-Dans ce cas, dit Lord Satana, toute discussion est inutile. »
Ils quittèrent silencieusement la pièce, avec classe, leurs habits voletant au grès d’un léger souffle qui était apparu.
Après cela, la foule se dispersa, émettant des sifflements désapprobateurs.
« Mais…balbutia DN, la réunion n’est pas finit ! »
Plus personne ne l’écoutait, ils partirent tous sur le regard médusé et déconfit d’un DN qui se faisait consoler comme il pouvait par Séphira Strife et les quelques partisans qui croyaient encore en lui.
Magnum posa sa main sur l’épaule de Gorgon.
« Encore une séance qui n’a servi à  rien. » soupira-t-il.
Ils sortirent également tous les deux sans un mot.
Une fois dehors, Gorgon hasarda.
« Donc…Ces pouvoirs … ? »
Il ne put finir sa question. Magnum hocha la tête.
« Grâce à  Traumen. Tous ceux qui s’y sont inscrit ont obtenu un pouvoir qui leur était propre, qu’ils avaient imaginé eux-mêmes. Nous sommes donc différents grâce à  ce forum. Mais ce « privilège » peut apporter parfois pas mal d’inconvénients. Nous sommes obligé de cacher cette force en nous au reste du monde.
-Et donc, moi aussi ? Balbutia Gorgon.
-Oui. Enfin, il faut juste que tu en prennes conscience. »
Il se tût. Gorgon observa alentours. Il ne savait pas où ils étaient.
« Nous sommes près d’un entrepôt au bord de la Seine, si tu te poses la question.
-A Paris ? Fit Gorgon, étonné.
-Oui, on a effectué un long voyage pendant que tu étais inconscient. A ce propos, je t’invite à  venir chez moi pour les prochains jours car je doute que tu puisses rentrer chez toi maintenant. »
Gorgon ne put qu’acquiescer. Il s’inquiétait pour sa famille et ses connaissances dans le Sud, mais il savait qu’il ne pouvait les revoir de sitôt.
« Si tu veux, reprit Magnum, on peut faire un tour histoire que tu visites un peu Paris en attendant. »
Ils se dirigèrent tous deux vers une petite voiture garée non loin lorsque un grand bruit d’explosion se fit entendre, et de grosses volutes de fumées apparurent dans le bâtiment derrière eux.








2.…l’action proprement dite.






Un faisceau lumineux attira l’attention de tous ceux présents aux alentours de l’explosion. Certains fusillèrent du regard LIF qui nier en bloc sa responsabilité dans tous ceci. Puis ils attendirent des bruits d’entrechoquement d’épées. C’est alors qu’ils virent DN, dans les cieux, armé de son Sabre du Vent, pris d’une crise de démence et se battant contre IL, qui ne s’était pourtant pas du tout fait remarqué lors de cette réunion. Les deux hommes échangèrent tant et tant de coups de lames, et l’on attendait même l’hystérie de DN qui admonestait sans cesse son rival.
« Enfoiré ! Tu les as ligué contre moi, hein ! Maintenant, regardes comment j’apparais à  leurs yeux ! Je ne suis plus rien, plus rien ! C’est ta faute, espèce de…de Troll ! »
IL se débattait comme il pouvait, et bien qu’il avait depuis le début pris ses piques envers DN comme un jeu, il sentait la peur, la peur d’être allé trop loin. Certes, c’était juste un jeu, même saupoudré d’une légère haine vengeresse. Oui, IL avait connu Vadimn, et il n’en avait pleuré sa fermeture, mais de là  à  être responsable de ce qui arrivait à  DN. Il en avait rit, comme d’habitude à  chaque fois qu’il arrivait quelque chose de désagréable à  celui-ci, mais il se trouvait que ce fut le rire de trop. DN avait les yeux injectés de sang. Une colère incontrôlable l’envahissait et il mettait beaucoup d’ardeur à  tenter de blesser son adversaire.
« Je te déteste IL, pour tout ce que tu me fais subir ! Tu vas payer cette fois ! »
IL ne répondait pas, et essayait tant bien que mal de parer coup sur coup.
Sur la terre ferme, la plupart des Trauméniens présents observaient le spectacle. Certains riaient. L’on voyait même K-ro et Nina ouvrir des paris sur le gagnant.
« Ils ne vont rien faire hein ? demanda Gorgon.
-Ce ne sont pas nos affaires, répondit Magnum en haussant les épaules. A vouloir tout contrôler, DN a finit par perdre tout sentiments autres que le pouvoir. Ce n’est pas la première fois qu’ils combattent ainsi. DN va encore perdre, je le sens. »
Il sortit une bouteille de soho de sa poche et l’avala d’un trait. La bataille continuait ensuite sur la terre ferme. Des étincelles bleutées apparaissaient à  chaque coup porté. Une clameur d’encouragement souleva les spectateurs. DN s’essoufflait, la rage et la colère étaient à  leur paroxysme mais la fatigue aussi était présente. IL, ayant retrouvé son assurance, finit par lui donner un violent coup sur la joue droite qui le fit s’effondrer au sol, en sueur. D’un geste gracile et harmonieux il fit une pirouette avant de s’incliner devant la foule qui l’acclamait. Il jeta un dernier regard au jeune homme qui tenter difficilement de se relever et de remettre ses lunettes en place avant de se retirer parmi les Trauméniens.
« Déhenne ! Fit-il, il serait peut-être que tu te remettes en question. Ne vois-tu donc pas dans quel état tu te mets ? »
DN ne répondit pas. Il savait dans quel état il était mais il ne voulait jamais l’admettre. Ce serait un symbole de faiblesse, ce qu’il ne pouvait supporter.
C’était donc finit. L’entrepôt était en proie aux flammes, mais tous avaient eu le temps de sortir avant « l’incident ». Des sirènes se firent entendre au loin. La plupart des Trauméniens encore présent prirent leurs jambes à  leurs cous. Gorgon suivit Magnum et ils montèrent dans la voiture étroite. Ils virent alors que K-ro allait les accompagner. Magnum, en remerciement d’avoir été hébergé par la jeune femme lors d’un précédent séjour à  Brest, l’avait invitée à  reposer chez lui lors de son séjour à  Paris. Gorgon roula des yeux, haussa les épaules et fit un peu de place pour elle et pour Kefka, son « animal de compagnie ». Finalement, c’était bien dans le comportement du Mr .Magnum forumique ce genre de « remerciement ». Gorgon ne pouvait que l’avouer, K-ro avait du charme, mais de toute façon, il s’agissait de sa mère forumique, même si celle-ci n’a qu’une vingtaine d’années.
S’ensuivit un trajet en voiture un peu tumultueux. Paris était certes une belle grande ville, mais elle n’échappait pas pour autant à  la pollution, aux embouteillages et à  une vision terne et morne de son paysage urbain. Ils arrivèrent enfin à  la demeure de Magnum, petite maison en périphérie. C’était la fin d’après-midi, le soleil commençait déjà  sa descente.
Ils s’installèrent donc. Gorgon se mit à  l’écart.
Le soir venu, ils mangèrent silencieusement. Le jeune home commençait à  s’habituer peu à  peu à  ce changement. Après avoir été repus, ils s’échangèrent des anecdotes sur les différents forums et sur d’autres sujets. Magnum essaya de « séduire » K-ro, sans résultats. Il se reporta sur sa boisson favorite. Rien ne troubla cette soirée. Rien, si ce n’est l’apparition silencieuse d’une sombre voiture qui s’arrêta non loin du pavillon et qui observa la scène, en retrait.

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MessagePublié: 22 Fév 2006, 21:24 
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Chapitre III : Résurrection du mythe.






1. Découverte.








Le petit matin s’éveillait. Quelques rayons de soleil traversaient la fenêtre, illuminant faiblement la pièce, et plus particulièrement le divan sur lequel Gorgon reposait. Il ouvrit les yeux, faiblement, laissant échapper un léger grognement envers ce soleil qui avait l’audace de le déranger alors qu’il dormait profondément, ayant un doux rêve de choses désordonnées, de jeux vidéos et de…K-ro nue ?
Il se sentit tout à  coup embarrassé, et la bosse qui lui faisait se sentir à  l’étroit dans son pantalon accentuait cette gêne. Il soupira, secoua la tête et pris une position assise. Il avait dormi entièrement habillé, et dans le salon. C’était un fait, il n’aimait pas passer la nuit autre part que chez lui. Cela le gênait et ce sentiment était accru par la présence d’une jeune femme avec eux. Il devait tout de même se rendre à  l’évidence qu’il était forcé de rester ici, pour le moment. Il émit un fin bâillement puis se leva, et se dirigea, aussi nonchalamment que d’habitude cependant, vers le première étage, en direction de la salle de bain.
Tout était encore plutôt calme et silencieux dans le pavillon, preuve qu’il devait être assez tôt.
Gorgon arriva finalement devant la porte et l’ouvrit. La salle de bain était emplie de l’odeur caractéristique commune aux autres salles de bains, mélange de savon et de divers parfums, et l’on pouvait y déceler ici une légère odeur fruitée d’orange et de pamplemousse. Ceci était avant que le jeune homme ne remarque une forme se déhanchant tout en sortant de la douche, à  demi enveloppée dans un peignoir, et que celle-ci ne s’aperçoive enfin de la présence de Gorgon. Celui-ci restait immobile, la bouche ouverte et les yeux globuleux et K-ro faisait de même. Un lourd silence prit place pendant que les deux individus se rendaient compte de la situation et K-ro, dont la gène se lisait sur ses joues, y mit fin en lançant un grand cri strident tout en projetant le peigne qu’elle tenait en main dans la face de son adversaire. L’intrus le reçut immanquablement et le choc lui fit ouvrir la porte et sortir en vitesse avant de la refermer, les joues rougeoyantes, pendant que la jeune femme prise sur le fait criait à  tue-tête des « Baka ! ».
Tout ce brouhaha ne manqua pas de réveiller Mr.Magnum. Il arriva, en chemise de nuit noire, telle une avalanche dans le couloir, en même temps haineux d’avoir été tiré d’un sommeil empli de belles femmes et de Soho, mais aussi inquiet de savoir ce qu’il pouvait bien se passer. Il vit Gorgon, assis à  côté de la porte de la salle de bain et qui attendait.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? S’empressa-t-il de demander.
-Rien, rien. Essaya de répondre Gorgon calmement. Je…Je viens juste de déranger K-ro sans le vouloir.
-Ho ! fit l’homme en noir. »
Gorgon voulait penser à  autre chose. « Ca commence bien pour un premier jour en leur compagnie. » songea-t-il. Il regarda Mr.Magnum qui souriait et voulu ouvrir la porte enfin d’avoir lui aussi une vue sur les évènements. A peine la porte entrouverte qu’il reçu Kefka en pleine figure, le dissuadant d’aller plus loin. Il finit par s’asseoir à  côté du jeune homme et soupira.
Un long silence s’ensuivit, durant lequel Gorgon regardait tour à  tour le sol et le plafond tandis que Mr.Magnum se tournait inexorablement les pouces.
« Au fait, finit par dire le jeune homme, je n’ai pas eu l’occasion de te remercier.
-De t’avoir logé chez moi ? Allons, c’était tout naturel.
-Non, je parlais de ce qu’il s’était passé dans mon département. Ces étranges camions, toi, LIF et Squall qui m’avaient aidé à  m’en sortir. »
Mr.Magnum porta un regard étonné sur Gorgon.
« Je ne vois pas ce que LIF et Squall auraient pu faire en Provence mais, en tout cas, je ne suis jamais allé plus loin que Brest. »
A nouveau un lourd silence s’installait. Mr.Magnum regarda encore quelques instants le jeune homme avec étonnement avant d’hausser légèrement les épaules et de reporter finalement son attention sur la porte, ayant une petite ouverture, afin de pouvoir profiter un peu du spectacle d’une jeune femme dans le plus simple appareil en train de se doucher. K-ro était en effet toujours à  l’intérieur, et l’on pouvait entendre quelques bruits d’éclaboussures et d’écoulement d’eau. Il s’accroupit, se contorsionna un peu, plissa les yeux, fronça les sourcils…sans résultats. Il grommela, puis reprit une position assise.
« Mais, ce n’est pas vous qui êtes venu me chercher afin de m’amener jusqu’ici ? Demanda Gorgon, perplexe. Enfin, au moins Radamenthe, si je me souviens bien.
-Oui, Radamenthe s’est dévoué pour aller t’attendre à  la gare, c’est tout.
-La gare… ?
-Et bien oui, vu que tu nous avais dit que tu avais assez pour prendre le train, pour une fois. »
L’incrédulité se lisait sur le visage de Gorgon. Il ne se rappelait absolument pas de cette déclaration et ce qu’avait dit Mr.Magnum juste avant ne pouvait qu’accroître ce sentiment de perdition. Des questions arrivaient dans son esprit en flots discontinus, mais il n’osait dire un mot.
« D’ailleurs, reprit l’homme en chemise de nuit, ça me rappelle ce que j’avais lu dans le journal, récemment. Un train en provenance de Digne qui avait déraillé, un vrai carnage parait-il. Pas de survivants. Au début, j’ai eu peur pour toi. Mais ensuite, le jour du rendez-vous, je t’ai vu en compagnie de Radamenthe et cela m’a rassuré. Ca devait être un autre convoi. Enfin, ce genre d’accident et pourtant rarissime de nos jours. »
Gorgon réfléchissait. Il tentait de reconstituer tous les souvenirs qu’il avait de ces derniers jours. C’était tout de même étrange qu’un jeune homme de sa condition ait de telles pertes de mémoires. Il ne souffrait pourtant pas d’une quelconque maladie à  sa connaissance.
Il fut tiré de son songe. La porte de la salle de bain s’ouvrit enfin. K-ro en sortit, emmitouflée de plusieurs peignoirs afin de ne rien laisser transparaître, et fusilla d’un regard noir les deux hommes tout en se dirigeant vers la chambre d’ami qui lui était réservée. Mr.Magnum laissa échapper un fin sifflotement pendant que Gorgon portait aussi longtemps que possible son regard vers le plafond, ne pouvant éviter de rougir.
Enfin la porte de la chambre claqua, et les deux acolytes soupirèrent. Ils descendirent ensuite au rez-de-chaussée pour prendre un rapide petit-déjeuner dans la cuisine. K-ro les rejoint quelques temps après, et elle semblait avoir oublié ce fâcheux évènement lorsqu’on lui proposa quelques barres de chocolat.
Le reste de la matinée se déroula sans encombre. Gorgon en avait profité pour cogiter.
« Donc, ils n’ont jamais mis les pieds en Provence. Ce n’était donc qu’un rêve ? Et ce qu’il s’est passé hier vient aussi de mon imagination ? Ce n’est pas possible. Pourtant…Radamenthe. Tout me ramène à  Radamenthe, pensa-t-il en fronçant les sourcils. Il a l’air d’être la clé de tout ce qui s’est passé depuis ces derniers jours. ».
Vint midi, et, un déjeuner rapidement passé, le jeune homme demanda l’adresse de Radamenthe ainsi que la possibilité d’y être conduit.
« Thibaud ? S’exclama Mr.Magnum. Je ne sais pas s’il est chez lui en ce moment. Mais si l’on doit lui rendre visite, le mieux est que je lui téléphone.
- Oui, s’il te plait. C’est assez important. »
Le coup de fil fut bref. Cela sonna occupé. Quelques secondes après avoir raccrocher le combiné, le téléphone résonna bruyamment à  travers la maison. Mr.Magnum s’empressa de répondre.
« Allo ? Fit-il.
-François ? c’est toi ?
-Thibaud, j’allais justement…
-Pas le temps ! Le coupa sèchement Radamenthe. Je dois te voir le plus vite possible ! Rejoint-moi au point habituel dès que tu peux !
-Mais attend, que… ? »
Mr.Magnum ne put continuer. L’interlocuteur avait raccroché aussi sec. Il semblait pressé, presque apeuré. L’homme en trench-coat noir dévisagea quelques instants Gorgon.
« C’était…Radamenthe…Finit-il par dire. Je dois aller le rejoindre immédiatement.
-Ah ! Dans ce cas, puis-je venir ? Demanda le jeune homme.
-Hmmm…mouais, répliqua Mr.Magnum avec hésitation. Ca devrait pas trop poser de problèmes de t’emmener là -bas. »
Ils sortirent donc et se dirigèrent prestement vers la petite voiture garée non loin.






2. Rendez-vous.











La voiture s’élança à  vive allure à  travers les routes bondées de la périphérie jusqu’au centre de la ville. Mr.Magnum savait précisément où se trouvait cet endroit et les divers raccourcis qu’ils pouvaient emprunter pour y accéder le plus vite possible. L’après-midi battait son plein. Durant ce laps de temps de transport, Gorgon regardait défiler les bâtiments. Son attention finit par se porter dans un rétroviseur et il remarqua une petite forme noire derrière eux qui semblait prendre les mêmes virages, les mêmes avenus, les mêmes intersections.
« Magnum, dit-il. J’ai l’impression que nous sommes suivis… »
Celui-ci regarda un instant Gorgon, puis dans un rétroviseur.
« Tu te fais des idées, finit-il par dire. »
La forme sombre les suivait toujours, à  une distance assez raisonnable certes mais elle était toujours derrière eux. Elle finit par se rapprocher, à  se faire de plus en plus proche. Mr.Magnum regarda à  nouveau en arrière.
« Mais c’est quoi ce bordel ?
-Qu’est-ce que je disais… ? Marmonna Gorgon. »
Ayant enfin pris conscience du poursuivant, l’homme au trench-coat appuya de tout son pied sur l’accélérateur. Cette soudaine poussée de vitesse ne manqua pas de plaquer Gorgon contre son siège et d’alerter l’autre voiture qui ne voulait en aucun cas se faire semer. Les deux bolides zigzaguèrent dans une circulation dense proche du centre-ville. Malgré l’immense danger que cela représentait, ils se toisèrent, se frôlèrent presque. Arrivée à  un virage serré, la petite voiture de Mr.Magnum effectua un dérapage quasi-contrôlé et manqua de peu l’accident. Ce ne fut pas le cas de l’autre voiture. Celle-ci voulut anticiper le virage malgré la trop grande vitesse et, dans son élan, tourna sur elle-même, effectuant un à  deux tonneaux, avant de s’encastrer dans des voitures garées en face. Etant hors de danger, Mr.Magnum ralentit son allure.
« N-Non mais ça va pas ??! S’exclama Gorgon, en sueur dans son siège.
-Quoi … ? Tout va bien à  présent. C’aurait pu être pire… »
Le jeune homme se taisait. Des sirènes retentirent au loin derrière eux, et se firent de plus en plus lointaine à  mesure qu’ils rejoignaient le lieu proprement dit.
Ils débouchèrent dans une rue presque déserte, se trouvant à  une intersection entre une boutique d’alcools en tout genre, avec une nette tendance pour les produits asiatiques et surtout du Soho, une boulangerie ayant comme spécialités des quiches lorraines à  emporter, et une bâtisse plutôt louche cachant derrière un voile sombre et de nombreux rideaux un sex shop de quartier. Une étrange atmosphère se dégageait de cette vide ruelle mal entretenue.
Une fois garés vers l’entrée, ils descendirent lentement de la voiture. Gorgon analysa l’endroit où ils se trouvaient et ne fut pas surpris d’avoir choisi ce cadre comme lieu de rassemblement des deux comparses. Il poussa un léger soupire las puis porta son regard sur celui qui l’accompagnait. Celui-ci sortit un paquet de cigarettes de sa poche et en alluma une.
« Etrange, dit-il, il n’est pas là â€¦ Il n’est sans doute pas encore arrivé. Bon, bha, attendons. »
Il expira une petite volute de fumée de sa bouche et contempla la vitrine de la fameuse boutique de boissons alcoolisées avec délectation. Gorgon, quant à  lui, en profita pour descendre la rue, comme attiré par cette lourde ambiance. Tout était silencieux, à  part quelques oiseaux qui s’envolèrent en trombe au-dessus de lui. Mr.Magnum le suivait des yeux pendant un court instant avant de reporter son attention sur la vitrine et ce qui se cachait derrière. Le jeune homme s’éloignait, de plus en plus. Le soleil continuait sa descente, la rue devint de plus en plus sombre, angoissante. Ses battements de cÅ“ur retentirent dans son esprit, donnant un rythme à  ses pas de plus en plus lent. Il était comme envoûté.
Soudain, il s’arrêta, un son strident se fit entendre dans ses oreilles, comme un cri. Il ferma les yeux, et eut une sorte de flash rapide. Il voyait le visage terne de Radamenthe, ne bougeant plus, froid, comme…mort. Gorgon rouvrit les yeux, découvrant avec une stupéfaction mêlée d’horreur le corps de Radamenthe, inanimé, à  ses pieds. Du sang se répandait de partout autour du cadavre, et une plaie béante était visible sur son flanc gauche. Le cliquetis d’un objet métallique se fit entendre, et un couteau tomba des mains pleines de sang du jeune homme. Il poussa un cri de terreur et recula d’un pas. L’air semblait glacé, de la buée se formait lorsque Gorgon poussait un souffle saccadé d’horreur. Il dévisagea encore le corps immobile, puis tourna les talons et se mit à  courir, remontant la rue à  toute vitesse. Il finit par dépasser Mr.Magnum qui attendait toujours. Celui-ci, étonné, n’osa pas bouger durant quelques instants.
« Hey ? Mais attends, où tu vas ?? Qu’est-ce qu’il se passe ??? »
Gorgon ne lui répondit pas, il ne lui fit même pas attention. Il continua sa course, détournant au hasard des chemins, se perdant dans les rues labyrinthiques. Mr.Magnum avait tenté de le rattraper mais en vain. Le jeune homme était dépassé. Il finit par s’arrêter, essoufflé. Où était-il ? Il ne savait pas. Il regarda à  nouveau ses mains, et fut encore plus surpris de les retrouver telles quel, roses, et non pas rougit par du sang. Trop de questions restaient sans réponse. Il ne savait pas ce qu’il se passait, ni ce qu’il lui arrivait. Il regarda alentour, il était seul. Les bâtiments qui l’entouraient semblaient se pencher sur lui, menaçant. La lumière avait du mal à  filtrer ce lieu étouffant. Il marcha un peu devant lui, l’on aurait dit que la nuit était arrivé tant il faisait sombre. Il sortit enfin de cette allée, pour se retrouver devant une grande tour d’acier, gratte-ciel surplombant le reste. Les nuages couvraient le ciel de leurs manteaux laiteux grisés et une légère brume se posait sur cet endroit. Gorgon observa autour de lui. Il n’y avait aucune autre route que celle qu’il avait prise pour venir ici, celle qui se trouvait derrière lui, c’était le seul accès. D’autres sombres bâtiments entouraient l’endroit comme une sorte de barrière infranchissable, empêchant d’entrer ou de sortir autrement que par l’étroite allée qu’il a emprunté. Cette tour dépassait les nuages, semblant s’étendre vers l’infini des cieux. Le jeune homme retrouvait l’étrange atmosphère de la ruelle, devant la majesté de ce lieu. Il porta ensuite son attention sur un écriteau rouillé près de l’entrer et réussi à  en lire un passage.
« Ici s’élèvera bientôt le domaine de la Shinra.Corp, chef d’œuvre de Traumen. »
Gorgon reporta son regard sur la gigantesque tour de verre et d’acier et eut un mouvement de recul. Il balbutia « La…Shinra.Corp… ? »

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MessagePublié: 22 Fév 2006, 21:25 
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Chapitre IV: Un retour à  la réalité.







1. Un rêve parmi tant d’autres ?






Gorgon restait là , éberlué. Le monument qu’il avait si ardemment visité de façon virtuel, et qui était représenté par un simple forum, se dressait devant lui, d’un seul tenant, vrai de vrai.
Mais qui avait bien pu la construire, comme ceci, à  l’abri des regards ? Etait-ce eux, grâce à  leurs pouvoirs ? Ca peut pourtant paraître incroyable qu’une simple volonté commune, même extrêmement forte, ait pu matérialisé un tel édifice. Non, ça n’est pas concevable. Ce lieu semblait tellement étrange, comme si quelque chose d’irréel s’en dégageait. Le jeune homme hésitait. Tout ce qui s’était passé ces derniers jours avaient été d’un illogisme absolu, ou bien il n’en saisissait pas le sens. Ce qu’il s’était passé chez lui, puis à  Paris, la mort de Radamenthe qui n’était peut-être pas arrivé, puis la tour. Rien à  faire, il avait beau se retourner la tête dans tous les sens, que seule une intense migraine en sortait. Cependant il doutait. Il doutait de la véracité des faits. « Ca n’existe pas ! C’est sans doute une invention de mon imagination ! Je dois en fait être chez moi, dans mon lit, endormit. Oui ! C’est ça. » se disait-il. C’est alors qu’une voix, douce et avenante, se fit entendre.
« Gorgon_Roo, te voila enfin ! Nous t’attendions avec impatience pour le début de la réunion. Nous sommes tous présent, viens vite ! »
Elle semblait réconfortante et chaleureuse, presque attirante. Elle fit vaciller le jeune homme. La voix le tirailla entre l’envie d’entrer et une peur indicible que quelque chose d’anormal planait ici. Mais il était perdu, et pensait qu’il ne pouvait rien faire d’autre qu’entrer dans l’endroit qu’il avait toujours aimé rejoindre lors de ses moments de libertés. Cette voix, ressemblant à  celle de Mr.Magnum étrangement, faisait diminuer peu à  peu le doute en lui.
Les deux grandes portes de l’entrée s’ouvrirent tout d’un coup, prêtes à  accueillir le nouvel arrivant. Gorgon résista un instant, puis, comme si la volonté ne venait pas de lui-même, ses jambes remuèrent et il entra enfin dans le vaste hall d’entrée de la gigantesque tour.






Des pas se répercutant en écho dans un couloir. Une masse sombre s’approcha près d’une silhouette assise sur un banc situé à  côté d’une porte. Une fenêtre l’avoisinant permettait d’y voir une chambre dans lequel dormaient paisiblement, ou du moins semblaient dormir, deux jeunes hommes, l’un en face de l’autre dans deux grands lits. Tout était blanc et aseptique. La silhouette redressa la tête.
« Oh, c’est toi ?
-J’ai fait aussi vite que j’ai pu lorsque j’ai appris la nouvelle. » répondit la masse sombre qui représentait distinctement à  présent un homme tout de noir vêtu, y comprit ses lunettes.
La personne assise était une jeune femme d’une vingtaine d’années avec des lunettes claires et transparentes, son corps était fin et son visage était fait pour y contenir milles grands sourires, mais elle ne souriait pas, elle ne le pouvait pas en cette occasion. L’homme en noir reprit.
« J’imagine que le voyage a dû être long depuis Brest, dit-il afin d’avoir un soupçon de conversation.
-Assez long….Oui, répondit-elle après un léger soupire.
-J’ai eu du mal à  trouver cet hôpital perdu dans cette ville paumé de Mano-ch’ais pas quoi, dit-il avec un petit rire forcé.
-Manosque, répondit la jeune femme assise qui, elle, ne riait pas.
-Heu…Hum…Comment vont-ils ?
-Aucun changement. »
La voix de la jeune était distante et son regard se perdait dans le vague. L’homme était à  présent devant la fenêtre, observant les deux corps allongés.
« Alors, c’est lui ? Demanda-t-il après un léger temps à  dévisager l’un des deux jeunes hommes.
-Oui, François, répondit-elle doucement.
-Je…ne l’imaginais pas comme ça.
-Ah… ? Toi non plus… ?
-Je ne le pensais pas avoir des cheveux aussi longs.
-Hmm… »
Il y eu un léger silence pesant, seulement troublé par le bruit de brancards, de médecins et d’infirmiers qui passaient sans leur prêtait beaucoup d’attention. François ne pouvait tenir. Il voulait savoir.
« Plusieurs rumeurs ont circulé sur les forums, lança-t-il doucement. Je pense que la plupart sont fausses mais… »Il marqua un temps. « Que s’est-il vraiment passé, Caroline ? » Il la fixa intensément. Celle-ci redressa à  nouveau la tête. Elle ne le savait pas vraiment elle-même, mais François semblait se doutait qu’elle en connaissait plus que les autres forumeurs.
« Et bien…, commença-t-elle après une profonde inspiration qui indiquait qu’une longue, du moins assez longue, histoire risquait d’atterrir dans les récepteurs auditifs d’un François grimaçant, tu sais que Thibaud est, depuis un certain temps, mon petit ami, aussi bien sur le forum qu’en vrai… » Il hocha la tête. « …et donc, je fus en sa compagnie la plupart du temps que je le pouvais, malgré la fac, malgré les partiels, enfin tous ça. Après la dernière réunion d’Eltanain (elle émit un fin sifflement pour déformer le nom) auquel il tenait à  participer, je l’ai retrouvé…comme différent. Je ne sais pas comment l’expliquer. On aurait dit qu’il ne semblait plus lui-même. Il devenait distant, froid. Ensuite, il m’a demandé plusieurs fois l’adresse où bien des renseignements sur ce Gorgon_Roo. J’ai finit par lui dire où il se trouvait, vu qu’il me l’avait révélé. Je ne sais pas ce qu’il aurait pu lui vouloir exactement…et je ne l’ai plus vu ensuite, avant aujourd’hui. »
Elle porta son regard quelques instants sur la vitre de verre.




Les deux grandes portes du bâtiment se refermèrent derrière lui dans un lent grincement. Il ne pouvait plus revenir en arrière. Le vaste hall d’entrée était assez faiblement éclairé. Loin devant se trouvait un comptoir, celui servant d’accueil. Gorgon traversa à  pas feutrés quelques piliers ainsi qu’un semblant de tapis rouge au sol puis arriva devant le fameux petit comptoir duquel s’échappait des bruits étouffés et des jurons. Le jeune homme se pencha et découvrit un petit bonhomme portant une cape jaune et verte, comme ses habits, et avait une sorte de maquillage de clown sur le visage. C’était Kefka, affairé à  nettoyer des taches d’on ne sait quoi par terre. Il finit par remarquer qu’on le dévisageait et leva la tête.
« C’pour quoi ? Grogna-t-il.
-Euh, pour la réunion, il me semble, répondit Gorgon.
-Ah, ouais. ‘Faut aller au 7ème étage, vers la salle des fêtes, dit-il en désignant un grand ascenseur derrière lui du doigt. Ca s’ra tout ?
-Euh…Oui, merci. »
Gorgon se dirigea donc vers l’ascenseur, et pendant ce temps le petit bonhomme derrière son comptoir eu un sourire horrible aux lèvres. Les deux portes s’ouvrirent, puis se refermèrent derrière lui. Cet ascenseur était assez spacieux pour pouvoir y tenir une dizaine de personnes au bas mot. Le jeune homme appuya sur le bouton représentant le 7ème étage et attendit. La machine émit un léger ronronnement puis monta doucement d’un étage à  l’autre avec un petit bruit de poulies grinçante et de métal rouillé.
Une voix se fit alors entendre, mais elle semblait lointaine et parvenait difficilement aux oreilles du jeune homme. « Gorgi, c’est pas encore finit bordel ! Tu peux encore résister à  ce cauchemar ! Allez ! Nom d’une qui… » Puis, le silence, du moins les mêmes bruits de grincements qu’auparavant. Gorgon se colla contre le fond de l’ascenseur. Celui-ci avait dépassé le 7ème étage sans s’arrêter et continuait sa montée en accélérant le mouvement. Il allait de plus en plus vite. Gorgon fut ensuite cloué au sol de part la folle vitesse de l’engin. Il ferma les yeux. Les étages défilaient avec un léger effet de floue. Le choc semblait inévitable. L’ascenseur vacilla, le mécanisme qui l’actionnait crachait des étincelles tout en produisant un douloureux cri strident. Le jeune homme rouvrit un léger instant les yeux pour voir que l’intérieur de l’ascenseur s’ébranlait. Il referma les yeux et porta ses mains à  ses oreilles. Ca allait se produire.





2. Eveil.


Caroline toisa quelques instants François du regard. Celui-ci était appuyé contre le mur à  sa droite, en train d’attendre. Ils ne pouvaient que patienter de toute façon. Elle secoua un peu la tête et finit par dire :
« Je suis sûre que tu sais toi aussi des choses, Magnumichou. Dis-moi tout ! »
L’homme, comme tiré d’un songe, porta un regard amorphe sur la jeune femme toujours assise sur le banc. Il mit un temps, puis cligna des yeux.
« Ne m’appelle pas comme ça, ronchonna-t-il. On dirait du Gorgon… »
Elle se mit à  rire, mais ce n’était pas un rire sincère ni joyeux. Il servait juste à  décompresser les nerfs. Ils étaient tout les deux inquiet, par cette attente interminable, par ce silence pesant de couloir vide.
« Enfin, reprit-il, oui. J’ai un peu enquêté. D’après ce que j’ai cru comprendre, Thibaud a loué une chambre d’hôtel ici et se serait isolé avec comme seule distraction un ordinateur portable qu’il avait emmené. Puis, il y a de cela quatre jours, il se serait dirigé en hâte, tôt dans la matinée et en bus, vers le village voisin où habitait Gor…enfin, Valentin. J’imagine qu’ils ont dû se rencontrer ensuite…Je n’en sais pas plus. »
Il haussa les épaules et reporta son attention sur les deux jeunes hommes, allongés sur leurs lits d’hôpital respectifs. Pendant ce temps, Caroline broyait du noir, et essayait tant bien que mal d’agencer et de comprendre les évènements récents. Les lumières semblaient se tamiser légèrement, marquant que l’après-midi semblait bien avancée. Elle fut coupée court dans ses pensées quand François s’exclama.
« Hey ! Mais ils bougent !
-Quoi ? Demanda-t-elle en bondissant du banc.
-Là  ! Je viens de voir Thibaud remuer ! »
La jeune femme soupira, regardant elle aussi la chambre voisine.
« C’est normal, expliqua-t-elle. Il parait que leurs muscles peuvent bouger, se tendre ou se détendre, malgré leur coma…
- Ho…»
A cet instant, une porte s’ouvrit un peu plus loin Un grand homme en blouse blanche, vraisemblablement un médecin, en sortit. Il s’aperçut de la présence des deux comparses, regarda à  droite et à  gauche, se gratta la tête, toussota même, puis se dirigea lentement vers eux.
« Vous êtes de la famille ? S’empressa-t-il de demander.
-Plus ou moins, répondit Caroline. Nous sommes des amis…
-Hum, je vois. »
Il jaugea pendant quelques instants les deux individus.
« Vous savez, reprit-il, les visites ne sont pas encore possible à  cet heure-ci.
- A vrai dire, balbutia François, on ne nous a pas expliqué ce qu’il leur était vraiment arrivé. Nous pensions attendre afin de prendre des nouvelles d’un docteur ou bien qu’ils se réveillent… » Il finit sa phrase par un petit sourire décousu.
Le médecin plaça ses mains dans son dos.
« Je me suis occupé de l’analyse des radios de ces deux jeunes hommes, déclara-t-il. Celui-ci, dit-il en désignant le jeune homme aux longs cheveux noir de jais, a reçu un coup assez fort derrière la tête. Il y a quelques marques d’ecchymose sur l’arrière du crâne. On suppose que c’est ce qui a provoqué la perte de conscience et ce coma profond. Par contre, l’autre jeune homme… » Il marqua un temps et hocha la tête. « …n’a absolument rien d’anormal. Pas de marque de blessures, pas de lésion interne, rien. C’est un garçon en parfaite santé, si l’on oublie le fait qu’il soit dans le même état que l’autre. »
François remercia le médecin qui finit par partir dans une autre salle. Caroline, quant à  elle, resta pensive.
« Aucune blessure, aucune marque de coup, rien, se disait-elle. Et pourtant…Mais comment ? » De légers cris se firent entendre de l’autre côté de ce couloir rectiligne. Deux personnes leur faisaient des signes de salut de la main en s’approchant. Anaïs et Romain venaient d’arriver.




Gorgon ouvrit les yeux. Il faisait noir tout autour de lui. Le néant absolu, le vide. Il tâtonna de ses doigts devant, derrière, dessus et même dessous lui, mais il ne sentait rien, car il n’y avait rien. Il se sentait flottant dans ce vide, nageant dans l’infinie. Ses yeux s’adaptèrent peu à  peu à  ce noir profond. Malgré tout, il était difficile de voir ne serait-ce que des contours ou des formes. Son attention fut rapidement attiré sur un tout petit point rouge sous lui. Le point rouge s’agrandit rapidement et devint immense. Elle se transforma en une plateforme rougeoyante avec une légère teinte de rosée duquel s’activaient de grandes veines bleues. Le jeune homme si posa dessus. C’était instable. Les espèces de tuyaux s’enchevêtraient les uns sur les autres, se gonflant et se dégonflant, agissant comme des pompes qui transportaient le liquide bleuté. L’ensemble émettait un rayonnement rouge intense. C’était comme…vivant.
Le jeune homme tenta d’analyser où il était et il en arrivait à  la même conclusion. Cela ressemblait à  un cerveau, un immense cerveau humain. Cela n’avait plus aucun sens. C’était sans doute un horrible cauchemar, il fallait qu’il se réveille. Deux grands yeux sortirent de la noirceur environnante et l’observèrent fixement. Gorgon se figea, forcé à  soutenir l’obscur regard que l’on portait sur lui. Puis une voix se fit entendre, venant de nulle part et de partout à  la fois, et se déversèrent sur lui comme un raz de marée.
« Enfin, te voila, seul, faible, à  ma merci. Je peux enfin prendre possession de toi, de tout ton être. Tu m’aiderais à  accomplir mes plans. Personne ne fera attention à  toi. Tu passeras inaperçu parmi cette foule de résidus abjecte !
-Hein ? Bredouilla Gorgon, mais qu’est-ce qu… »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Une forme apparût entre les deux yeux étincelants, un symbole mystique, une espèce de croix, l’Ankh.
Le haut de la plateforme commença à  se fissurer. Une lumière aveuglante s’en échappa.
« Radamenthe croyait pouvoir me résister, reprirent les voix, et il essaya à  maintes reprise d’empêcher que je n’accède à  ton esprit, ce vers pullulant. Il te portait un temps soit peu de considération apparemment, et il a cru pouvoir me berner, moi ! »
Elles eurent un rire démentielle qu’une oreille saine aurait eu du mal à  supporter puis surenchérirent.
« Mais ce petit impétueux a finit par abandonner ! Il rejoindra toutes les ordures de votre espèce ! Et maintenant, que le rituel s’accomplisse ! »
Tout sembla immobile un moment, puis le néant ambiant fut soudainement aspiré par la fissure à  l’intérieur de l’ensemble. Gorgon lâcha un cri et prit sa tête dans ses mains sous le coup d’une intense douleur. Le rayonnement rougeoyant passa au noir total et le jeune finit par s’évanouir.



Des médecins et infirmiers entrèrent en trombe dans la chambre des deux jeunes hommes allongés armés de machineries de toutes sortes. Thibaud était pris de convulsion. Le personnel essayer plusieurs massages cardiaques, ainsi que des coups de défibrillateurs. Les quatre Trauméniens présent étaient plantés à  la fenêtre, la peur au ventre. Personne ne fit attention au fait que l’autre jeune homme, lui, bougeait doucement. Malgré les vaines tentatives, le son strident de l’électrocardiogramme émettait toujours son bruit strident. Thibaud était mort, c’était finit. Et, pendant que les témoins de la scène au-dehors commençaient à  réaliser ce qu’il s’était passé, Gorgon s’éveilla.

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MessagePublié: 23 Fév 2006, 19:24 
Hors-ligne
Le Dromadaire
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Inscription : 21 Fév 2005, 14:15
Message(s) : 238
Localisation : Sub-Croatie orientale, 4ème poubelle, 7ème district, 57ème avenue.
Piochant cinq passages au hasard vers le début, je tombe sur deux accrochages du genre : "Ces trois questions, quoique résumable en une seule, se bousculèrent dans ma tête avec la violence d'un ouragan d'outre-atlantique, m'obligeant à  m'agenouiller sous la poigne intransigeante de la douleur". Diable, ce sont vraiment les chroniques d'un Torturé. Encore faudrait-il que la complexité de l'intrigue suive.. ? Mais je dis ça, ce n'est peut-être qu'un vilain préjugé.


EDIT de circonstance :

Citer:
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Une forme apparût entre les deux yeux étincelants, un symbole mystique, une espèce de croix, l’Ankh.


*infarctus* ET/OU *crise d'épilepsie*

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 Sujet du message:
MessagePublié: 23 Fév 2006, 21:19 
Hors-ligne
Petit suicidaire
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Inscription : 25 Sep 2004, 12:34
Message(s) : 129
Localisation : Fondation Artistes Contemplatifs.
Ho, par un émoi
J'ai tué Delacroix.
Espèce d'enfoiré !
Dit-il avec sévérité.

J'ai retransposé, avec toutes ses lourdeurs de jeunesses et son apparence "fait le copier-coller à  la va-vite en découpant sans le faire exprès des morceaux de ponctuation". Ceci est dû à  mon manque de relecture bien évidemment, mais aussi à  la célérité avec laquelle j'ai voulu tout poster d'un bloc.

7 lignes, c'est bon ? ca rentre dans la norme ?

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