Eltanin

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MessagePublié: 30 Mars 2006, 17:28 
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Wicca, juive, lesbienne délaissée
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Inscription : 29 Déc 2005, 02:06
Message(s) : 327
Alors que je jetais un coup d'oeil à  l'ensemble de la bibliographie d'Umberto Eco(auteur brillant que je conseil vivement même si la question n'est pas là ),je tombais sur la description d'un des ses bouquins intitulé Six promenades dans le bois du roman et d'ailleurs je n'ai pas eu l'occasion de lire ce bouquin mais sa description m'a assez interessé,en effet l'auteir cherche a montré que l'analyse litteraire n'a pas pour effet de détruire la magie de la lecture(Eco étant professeur en sémiologie on est rassuré sur sa capacité a aimer la lecture).
Pourtant cette idée d'analyser un bouquin(où un film,où une musique,où un tableau ne soyons pas sectaire)semble trop scolaire pour passer pour une démarche interessante pour le spectateur.
Je me rend compte lorsque je suis au cinéma il m'arrive souvent de passer en mode "cahier du cinéma" et de commencer à  analyser chaque séquence du film même si le film ne m'ennuit pas particulierement(mais aussi si le film m'ennuye particulierement,c'est d'ailleurs pour cela que je peux faire une analyse très détaillé de Munich).
Pour la littérature par contre j'analyse très peu les ouvrage pendant la lecture et trouve pas toujours très interessant d'en étudier les méchanismes(je commence à  changer d'opinion notament avec les auteurs de théatre).Il en est de même pour la poésie que j'ai longtemps refusé de lire autrement qu'en la survolant pour éviter d'en percer les mystères.
Je lance donc le débat,êtes vous un lecteur/spectateur qui dissecte son ouvrage ou préférez vous vous laisser porter et refuser de regarder derière l'oeuvre?
(je vous passe le sondage tant je trouve peu interessant d'avoir des avis chiffrés sur la question).


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MessagePublié: 30 Mars 2006, 18:26 
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
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Je préfère me laisser porter par l' ouvrage mais crois que même au premier degré, il y a des trucs qui sautent aux yeux, en fonction du degré de maturité !

Dans le volume 1 de Narnia, la figure du lion comme symbole du christ est évidente, même si on ne cherche pas à  procéder à  une analyse ....

Autre exemple, quand Gainsbourg fait chanter à  France Gall :

Citer:
Annie aime les sucettes,
Les sucettes à  l'anis.
Les sucettes à  l'anis
D'Annie
Donnent à  ses baisers
Un goût ani-
Sé. Lorsque le sucre d'orge
Parfumé à  l'anis
Coule dans la gorge d'Annie,
Elle est au paradis.


Une gamine de 10 ans qui chante la chanson ne pige pas forcément le sous entendu ....

Relisez attentivement c'est extra de ferré! je me souviens de nenettes de 18/20 ans qui dansaient le slow en l' écoutant, sans même se rendre compte de ce que les paroles signifient.

Chacun interprète une histoire en fonction de ses connaissances, de sa maturité etc ....

Un conte de fée peut être lu d' un point de vue freudien ou marxiste ou pour endormir uen gamine de 3 ans ...

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Smouales étaient les borogoves


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MessagePublié: 06 Mai 2006, 10:50 
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Jeune Padawan
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Inscription : 13 Déc 2005, 13:52
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Citer:
Et bien, qu'entend tu par analyser?

*voit Jalk arrivé avec un batte*

Non, vraiment, analyser les procédés du genre métaphores, comparaisons, hyperboles, paraboles, Canalsat... ne m'interesse pas vraiment. Et c'est un euphémisme.

Je lis souvent la première fois en me laissant porter par le style et l'histoire. Si je juge (oui je juge, je me trompe peut être parfois mais telle n'est pas la question) que le livre recelle quelque chose, un secret, une profondeur, un second degré de lecture que je ne'ai pas percé, je le relis encore. Et j'essaie de faire des parrallèles, oui, sans même me forcer. Je relis plusieurs fois les livres que j'aime, et à  chaque fois celà  m'apporte quelque chose de différent.

Donc oui, j'aime, percés tous les pseudos mysteres de l'oeuvre que j'apprécis (même si la moitié sont de ma propre invention :lol: ).

Je suis une fervente partisane du "ce que l'auteur a voulu dire est moins important que ce que moi j'y trouve."


J'espère avoir répondue à  la question..

_________________
Tuteur d'Alia : Le bon côté, c'est que, quand on parle pas, on a moins de risques de dire des conneries.

Silence

Tuteur d'Alia : Hélas ça n'empêche pas d'en faire... *soupir*


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MessagePublié: 08 Mai 2006, 09:38 
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Troubadour autiste
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Inscription : 08 Avr 2005, 08:43
Message(s) : 653
*entame une danse de victoire autour d'Alia.*

Non, il ne s'agit pas de te scalper (d'ailleurs, la batte était en mousse ^^), mais je suis on ne peut plus d'accord avec toi. A partir du moment où un auteur publie un livre, le texte ne lui appartient plus. On peut tout à  faire lire ledit texte sans chercher à  le toucher par nos analyses, nos questionnement, uniquement pour en ressentir un plaisir immédiat et égoïste. En quoi cela serait-il nuisible ? La lecture est l'un des actes les plus privés qui soient.
Cependant, dans mon cas, les mécanismes de l'analyse finissent par se mettre peu à  peu en place. Il ne s'agit jamais d'une démarche consciente (peut-être mes années de prépa m'ont elles déformées, je n'en sais rien), mais peu à  peu, des liens se tissent, entre différentes pages, avec d'autres écrits que j'aurais lu. Cela ne gâche en rien le niveau "premier" de mon plaisir, bien au contraire. J'ai l'impression de découvrir un nouveau texte derrière le texte. Le premier texte n'est pas disséqué ou démonté, il devient la matrice de nouveaux terrains d'exploration pour mon esprit.
Peut-être cette peur voir ce dégoût d'analyser vient-il de notre vie scolaire qui systématise l'analyse, en fait quelque chose d'une aflligeante banalité et surtout, faute de temps, ne nous laisse pas entrevoir son hallucinante complexité. Mais je dois avouer être heureux que, à  présent, l'analyse stylistique, scénaristique ou sémantique d'un texte quel qu'il soit participe désormais du plaisir au même titre que l'aventure en elle-même.

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There is no room for '2' in the world of 1's and 0's, no place for 'mayhap' in a house of trues and falses,
and no 'green with envy' in a black and white world.


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MessagePublié: 08 Mai 2006, 18:14 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Je pense qu'il faut distinguer deux "phases" dans la soupe littéraire :

- Celle contenant plus ou moins explicitement un message, aussi tortueux soit-il (dans ce cas, tous les éléments servent au message).

- Celle qui se contente de décrire des faits, de raconter des tranches de vie, sans intention particulière, par simple volonté de l'exprimer. On peut alors s'en servir comme "effet" pour illustrer n'importe quelle "cause", à  l'instar des mythes grecs ou des comptes pour enfants.

Une oeuvre n'est jamais qu'un mélange plus ou moins élaboré de ces deux aspects. Il ne faut donc pas confondre "interprétation personnelle de contenu descriptif" et "déformation de message".

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MessagePublié: 08 Mai 2006, 21:32 
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
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Tu oublies que le sens peut exister au delà  des intentions de l' auteur ..... En d' autres termes, un auteur peut vouloir se borner à  écrire une histoire, à  montrer des faits, son oeuvre n' en aura pas moins une signification .....

Quand un auteur écrit des romains ou fait écrire des romans par des assistants en décrivant els malhuers relatifs de gens richeset oisifs, il nous montre une certaine image d' une certaine société et d' une réalité certaine ...... Il tient un discours social qui mérite analyse et décryptage !

Et, parfois, le sens de l' oeuvre est distinct des intentions de l' auteur. En effet, la lecture d' une oeuvre peut varier suivant les publicss et les époques .

Mais, souvent, les oeuvres d' art les plus réussies ont en elle une part d' ambiguïté ?

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MessagePublié: 09 Mai 2006, 19:39 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
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Je suis contre ce "culte le l'ambiguité" : cela constitue certes un passionnant hobby pour tout vivisecteur de littérature qui se respecte, mais ce procédé n'a jamais rendu une oeuvre plus profonde. Or, certains vont presque jusqu'à  s'en persuader, tant leur travail de décryptage les a mis en... excitation.

Par contre, la réciproque est vraie : il est très astucieux de "crypter" une oeuvre initialement profonde pour en faire une énigme littéraire de ce type, et renforcer ainsi son impact.

(Reste le cas ultra-rare où le décryptage de l'énigme en soi a un sens, et… j'aimerais d'ailleurs bien qu'on m'en cite un, tiens.)

Citer:
Tu oublies que le sens peut exister au delà  des intentions de l' auteur ..... En d' autres termes, un auteur peut vouloir se borner à  écrire une histoire, à  montrer des faits, son oeuvre n' en aura pas moins une signification .....


Une signification, mais pas un message. Maintenant, il y a un embryon de "message" dans toute oeuvre, même dans la plus froide des descriptions (car l'on n'écrit pas pour les archives, nom d'une pipe). Mais la "signification" qu'il peut prendre dans un contexte particulier dépasse souvent laaaargement l'intention initiale de l'auteur.

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MessagePublié: 09 Mai 2006, 20:32 
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Wicca, juive, lesbienne délaissée
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Inscription : 29 Déc 2005, 02:06
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Citer:
(Reste le cas ultra-rare où le décryptage de l'énigme en soi a un sens, et… j'aimerais d'ailleurs bien qu'on m'en cite un, tiens.)

Disons Mulholland drive de David Lynch.Dont l'interet réside dans la complexité et dont l'ambiguïté est presque le thème du film.

Ceci dit dans l'analyse je ne pense pas uniquement à  la recherche de sens,mais aussi à  une analyse des méchanismes litteraires(où filmiques,ou picturale ne soyons pas restrictif).Ainsi au cinéma il m'arrivera de m'emerveiller devant un angle de caméra où tout autre moyen faisant naître une émotion chez le spectateur

Citer:
Je suis contre ce "culte le l'ambiguité" : cela constitue certes un passionnant hobby pour tout vivisecteur de littérature qui se respecte, mais ce procédé n'a jamais rendu une oeuvre plus profonde. Or, certains vont presque jusqu'à  s'en persuader, tant leur travail de décryptage les a mis en... excitation. .

Moi ça ne me gène absolument pas dans une demarche artistique,cette ambiguïté peut donner un plaisir a son spectateur et valloir le coup en elle même.


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MessagePublié: 09 Mai 2006, 21:23 
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Inscription : 01 Mai 2004, 11:57
Message(s) : 1161
Et c'est là  que je m'écrie : "Evangelion, oeuvre profonde ou foutage de gueule ?" (j'espère que le topic n'a pas périt, à  ce propos.)

L'exemple type d'un message digne d'intérêt, mais qui se voit encensé, hypertrophié, canonisé, pour la simple et bonne raison que l'oeuvre est polémiste jusqu'aux dents. Forcément, lorsque l'on a mené des dizaines d'heures de fiévreux débat sur la légitimité de l'interprétation d'obscurs points inéclairés, on développe une sorte d'amour pour l'objet de ses parlottes, qui nous fait voir la carotte plus grosse qu'elle ne l'est véritablement. C'est efficace, sans nul doute, mais c'est Malhonnête. Pour preuve : cela ne marche que si c'est exceptionnel (alors que la véritable profondeur se suffit à  elle-même… dit-il avec une lumière de naïveté dans le regard).

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MessagePublié: 10 Mai 2006, 00:37 
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Inscription : 18 Déc 2005, 23:29
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Quand je aprlais d' ambiguïté, je pensais à  des persos gris ( bien /mal etc) avec des hésitations , par opposition à  des persos tout d' un bloc ...

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