Eltanin

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 Sujet du message: The Spirit Underground
MessagePublié: 29 Avr 2004, 04:45 
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Pamplemousse Panchromatique
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Récit inédit de Raphaël Lafarge(pseudonymes : BadRanger, DragonNoir), situé dans le monde du jeu vidéo " Final Fantasy VII "(Squaresoft), d'après le scénario de Kazushige Nojima et de Yoshinori Kitase, inspiré de l'histoire d'Hironobu Sakaguchi et de Tetsuya Nomura.










The Spirit Underground


















Un océan d'obscurité parsemé d'étincelles argentées.
La nuit tombait sur Canyon Cosmo.
En revenant du Cratère, Nanaki avait été désigné par les siens pour veiller sur sa tribu. Depuis la destruction de Midgar, Canyon Cosmo était devenu un lieu de pèlerinage. Des millions d'habitants cherchaient à  reprendre contact avec la nature pour rendre vie à  leur monde défiguré.
Les machines jadis installées par le professeur Gast tournaient à  plein régime, alimentant les fourneaux ardents des c?urs citadins dont la géhenne avide de savoir consumait les informations pour mieux alimenter le brasier intérieur de leurs vies qui n'avaient plus guère que la Planète pour objectif premier.
Actuellement, les scientifiques observaient un phénomène : les fissures d'où était sortie la Rivière de la Vie ne s'étaient pas taries. Elles charriaient des flux d'Energie Spirituelle qui, jaillissant à  la surface, ravivaient les plantes et fortifiaient les gens.

Django regardait les canyons qui l'entouraient. Le sable crissait sous ses pattes canines ; il évita une petite pousse qui naissait dans le terrain aride.
Privé de végétation pendant des milliers d'années, Canyon Cosmo reprenait vie.
Django poursuivit sa route vers les tentacules de feuillage venus de Gongaga : avec l'aide de la Rivière de la Vie, ces têtes de pont des arbres biscornus, des lianes et des fougères gagnaient du terrain tous les mois, reboisant, couvrant d'une jungle luxuriante le sable rouge, gorgeant les canyons d'arbres fruitiers aux fruits savoureux. Le jeune Tion se faisait régulièrement réprimander pour ses excursions trop proches de la jungle, que Nanaki disait pleine de monstres redoutables.
Django trotta vers l'arbre le plus proche ; il entendit un bruissement.
Il s'immobilisa.
L'extrémité de sa queue flamboya.
Django fut pris dans un chant de démence ; la structure complexe des harmoniques le parcourait. Il ne sentit plus rien, ne pensa plus davantage.
Il reprit connaissance dans l'ancienne résidence de Bugenhagen. Il était regardé par un titan. Masse de poils rouges, crocs grands comme des pitons rocheux, globes de feu profondément enfoncés dans des orbites caverneuses en guise d'yeux.
Django fuit, la peur au ventre, cette abomination qui balançait son menton dans sa direction.
Il trébucha. Une énorme voix grondait à  ses oreilles. Accents étranges.
Il galopa jusqu'à  être acculé à  une paroi qui montait à  perte de vue.
Django gémit et regarda la bête qui s'approchait.
C'était Nanaki, démesuré, agrandi jusqu'à  une taille monstrueuse par quelque maléfice. Il parvenait presque à  déchiffrer ce qu'il disait.
Les palmes ?
Django regarda son corps vert sans comprendre. Puis la connaissance lui revint d'un bloc en mémoire.
Il s'était laissé ensorceler par l'une des créatures les plus redoutables de Gongaga.
Il était une grenouille !
Les phrases tonitruantes de Nanaki pouvaient à  peine être déchiffrées par Django. Il parlait avec la lenteur et l'ampleur des grondements d'un mastodonte. Il appréhenda malgré cela l'essentiel de leur sens. Il était la victime du Chant de Crapaud, un sort aux effets supprimables.
Deux griffes déposèrent devant le faciès du batracien une fiole à  son échelle. Elle contenait une substance d'un rose lumineux.

Django tâta avec appréhension ses pattes orangées. Il n'y avait plus rien des palmes d'une grenouille en elles. Le Baiser de Vierge, ce nectar magique, avait eu un effet radical.
- Quel minable? fit une jeune voix.
C'était une fauve très belle, assez jeune, au pelage flamboyant. Elle ne portait qu'une cape couleur de neige ; la lueur verte d'une matéria Restaurer brillait dans sa crinière.
- Tu n'as même pas de cape blanche, poursuivit la superbe Tion. Django? Nanaki a soixante-quinze ans. Il est assez grand pour affronter la jungle et en revenir.
Nanaki hocha la tête.
- Tu es jeune, Django, argua-t-il. Tu ne peux pas te permettre de mourir avant d'avoir atteint la quarantaine?
La jeune Tion eut un sourire sardonique.
- Ne te mêle pas des affaires des grandes personnes, Django.
- Tu n'as que dix ans de plus que moi, Lina, gronda Django. Ca ne te permet pas de prendre ce ton-là  avec moi !
Il désigna Nanaki d'une griffe.
- Notre doyen n'a que soixante-quinze ans? crois-tu que?
- Les parents de Nanaki étaient des héros, coupa Lina. Il a lui-même participé au sauvetage de la Planète. Comment as-tu l'audace?
- Cela suffit, Lina ! dit Nanaki d'un ton impétueux. Je n'ai besoin de personne pour prendre ma défense. Que dirait Bugenhagen s'il vous voyait vous disputer comme deux Gis ? Lina, retourne chez tes parents.
La queue de Lina flamboya, puis s'éteignit. Elle quitta la pièce d'un pas lent.
- Django? fit Nanaki. Lina est plus vieille que toi, mais beaucoup plus arrogante. Elle m'inquiète.
Il approcha sa patte de sa crinière : un ruban bleu en pendait.
- Je te fais cadeau de ce Ruban, reprit-il. Tu te dois de gagner en expérience pour protéger la tribu. Tu n'as qu'une trentaine d'années, mais il est temps pour toi d'entamer? un génocide de grenouilles.
Django resta coi et enfila le ruban. Des étincelles azur filèrent dans son pelage.
La mâchoire inférieure de Nanaki tomba, révélant un rictus.
- Reviens me voir avec cinq cents têtes de batraciens, Django.
- Comment ? s'exclama Django. C'est impossible !
- Ce Ruban empêche toute altération de ton organisme. Ne t'en sépare sous aucun prétexte. Lina est impétueuse, mais elle doit se déplacer avec prudence, car sa cape blanche ne la protège pas de la pétrification. Toi, tu n'as rien à  craindre, mis à  part le trépas sous les griffes des ophidiens.

Dans le dédale organique et anarchique qui répandait partout ses ramifications vertes déambulait le fauve, le pelage rougeoyant, amenant en cette jungle les coloris des rocs de Canyon Cosmo ; un être de flammes et de rocs ne craignant point les vocalises des batraciens.
Les broussailles étaient silencieuses. A la limite du champ de vision de Django, une liane vibra, un crapaud surgit.
La bête ouvrit la gueule et chanta, des sifflements étranges. Le Ruban luisit.
Le Tion demeura à  l'état stable, aucun changement d'envergure ne survint.
Une interrogation passa dans l'?il du crapaud avant que son crâne ne soit broyé par une patte rouge.
Django détacha avec délicatesse la tête verte défoncée qui pendait au bout d'une lanière de peau squameuse, tranchant ce lien d'un coup de griffes, et attacha ce trophée à  son cou, au bout d'un cordon, comme la centaine de faciès batraciens qu'il avait déjà  acquis.
Django sourit ; ses dents étincelèrent. Il s'amusait. Les grenouilles ne pouvaient plus rien contre lui, il devenait maître de la jungle.
Sa transe d'auto-satisfaction au narcissisme parfait fut interrompue par le chant d'un perroquet.
Django leva son museau.
Séisme.
Circonspect, Django se concentra. Il percevait à  peine ces sons lointains. Tremblement de terre, bruit de moteur, rugissement.
Un basilic ? Un robot ? Non, il n'y en avait pas par ici?
Une centaine de volatiles surgit du feuillage. Ils formèrent une voûte de plumes colorées au-dessus de Django avant de disparaître, les battements de leurs ailes produisant une clameur.
- Que ? !
Le bruit de moteur se rapprocha. Django sentait une menace planer dans l'air.
Il se précipita parmi les fougères, les troncs biscornus, les buissons et les bas feuillages. Fonça dans la forêt. Il allait droit vers le danger, mais à  en juger par le second tremblement de terre qui survenait à  présent, il ne disposait d'aucun moyen de lui échapper.
Django déboula dans une clairière. Un véritable tapis de grenouilles se déroulait autour de ses pattes, embrassant les moindres contours de l'herbe.
Il employa une magie de glace associée à  une matéria Tout, ne perdant pas de vue la mission que Nanaki lui avait assigné. Dans la masse scintillante qui couvrait le sol de la clairière, Django détacha un bon millier de têtes congelées.
Eh bien, voilà . Il avait ses cinq cents trophées. Et même plus du double.
Le troisième tremblement de terre le dérangea alors qu'il réfléchissait au moyen d'attacher mille têtes de grenouilles autour de son cou. Le jeune Tion cessa de sourire. Cela n'allait plus du tout.
Cette secousse-là  ne cessait pas, mais s'accentuait. Au loin, le grondement retentit à  nouveau, suivi du vrombissement d'un moteur. Comme le tremblement de terre, ce dernier bruit ne cessait de gagner en intensité.
D'énormes lézards bleus surgirent des fourrés. Django s'écarta, laissant passer les corps reptiliens de trois mètres de long. Sans lui prêter attention, les ophidiens s'enfoncèrent dans la jungle.
Les lézards pétrificateurs eux-mêmes étaient acculés à  la fuite ?
Le bruit de moteur devenait insupportable.
Il se passa une chose impensable : les arbres devant le fauve furent déracinés et tombèrent à  terre, accompagnés par les lianes. Ils furent aussitôt broyés par des chenilles de bulldozer.
Django leva la tête et vit le monstre qui chargeait. Un énorme organisme tonitruant, un bec prolongé par un faciès conique et une épaisse collerette osseuse, deux cornes au-dessus des yeux. Le Tion avait déjà  vu cette tête dans un livre de Bugen l'ancien. Un tricératops.
Rugissement.
La chose accéléra l'allure, son torse vert sombre et ses bras musclés semblèrent bondir en avant ; sous cette masse fonçait la carrosserie métallique aux arêtes rouillées et deux chenilles de bulldozer qui tournoyaient.
Django s'enfuit, galopant de toute sa vitesse. Il entendit le vrombissement sourd signalant que l'organisme cybernétique avait franchement la clairière. Craquements. Des troncs pulvérisés.
Sans prendre garde à  la douleur qui envahissait ses pattes, il fonçait. Le monstre le rattrapait, c'était certain. Il laissa sa langue sortir, haletant, courant à  perdre haleine. Les chenilles meurtrières se rapprochaient de sa queue.
Le monstre ralentit.

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MessagePublié: 04 Mai 2004, 17:38 
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Django est-il le fils de ce cher Nanaki?

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MessagePublié: 05 Mai 2004, 06:20 
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Pamplemousse Panchromatique
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Un membre de la même tribu. Savez-vous que les Tions (appellation établie par un autre auteur de fan-fictions pour désigner l'espèce de Rouge XIII et récupérée par votre serviteur avec son accord) ne sont pas en voie de disparition ?

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MessagePublié: 05 Mai 2004, 17:10 
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Non, je ne le savais pas. Mais où se cachent-ils pendant notre quête?

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MessagePublié: 07 Mai 2004, 01:38 
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Pamplemousse Panchromatique
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Au même endroit que tous les villages manquant dans le monde, sans doute. 8)

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MessagePublié: 10 Mai 2004, 00:24 
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Pamplemousse Panchromatique
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Django s'arrêta ; le vrombissement cessa. La charge s'était arrêtée.
Il se retourna.
Le cyborg s'immobilisait et tournait sa tête de tricératops vers un petit garçon qui bondissait sur lui.
En plein saut, l'enfant abattit son épée runique et enchaîna les coups, tailladant le torse au-dessus de la partie inférieure mécanisée.
Les runes de la lame brillaient tandis que le guerrier minuscule plantait et replantait son épée dans le flanc de la chose. David contre Goliath. Le garçon retomba sur l'une des chenilles, à  présent immobiles.
- Sa queue, petit ! cria Django.
L'appendice fila du dos du monstre et frappa l'enfant. Il tomba, sauta en arrière, écarta de ses yeux une mèche sombre. Django remarqua que les cheveux noirs étaient coiffés en cônes énormes et pointus, façon punk.
Les chenilles vrombirent. Django s'enfuit ; l'enfant lui emboîta le pas.
- Dans cette direction, c'est Canyon Cosmo ! hurla le Tion. Si nous parvenons à  l'attirer dans une faille?
Ils coururent de toute la force de leurs poumons. Ils virent le feuillage s'éclaircir et sortirent de cette portion de la jungle ; devant eux, l'environnement était formé de sable et de roche. Emergeant des broussailles, ils s'arrêtèrent juste à  temps. Ils étaient au bord d'un canyon très profond.
Grondement. Le sol vibra.
Django fila, l'enfant fit un saut de côté.
Le cyborg apparut, rugissant, écrasant des ronces. Ses yeux jaunes s'écarquillèrent. Il ralentit, mais il était déjà  arrivé au point de non-retour.
Le mastodonte gronda et bascula dans le gouffre.

Django et l'enfant descendirent au fond du canyon par une pente escarpée. Ils firent halte devant le corps immense. Le garçon avança et saisit une corne.
- Que fais-tu ? demanda le fauve.
- C'est pourtant clair, non ? Je vais détacher cette corne.
Django soupira. L'enfant sourit.
- C'est un matériau très dur, je pense que ça fera une excellente épée.
- Qui es-tu, toi qui emploies la dépouille de tes adversaires pour compléter ton équipement ?
Le garçon tourna sa tête vers lui. Il avait un menton triangulaire et d'énormes yeux. Contre toute attente, sa coiffure en pics lui allait parfaitement et se mariait avec le noir de ses cheveux.
- Je suis un voyageur. Wind. Wind Strife.

- C'est le fils du sauveur de la Planète.
Nanaki avait les sourcils froncés. Il renifla le petit humain comme si c'était une bombe.
Dans la pénombre de la caverne, Django s'aperçut que les pupilles de Wind luisaient.
- Nanaki, demanda-t-il, ce n'est pas toi, le sauveur de la Planète ?
- Nous étions treize personnes, répliqua le Tion. Dont neuf combattants. Nous formions un groupe nommé AVALANCHE? le chef en était Cloud Strife. Je croyais t'avoir déjà  parlé de lui.
Wind Strife bondit.
- Vous êtes Rouge XIII !
- Perspicace. Je suis Nanaki, fils de Seto, mais ton père me connaissait sous le nom de Rouge XIII. Je protège Canyon Cosmo, avec quelques guerriers Tions?
Nanaki désigna Django.
- ? comme ce jeune imprudent. La jungle de Gongaga grandit d'années en années et sa faune est hostile.
Il baissa la gueule et poursuivit :
- Je connais la bestiole qui vous a attaqués. A l'accoutumée, elle est peureuse. Cette espèce cybernétique bricolée par la défunte société Shinra Inc. reste terrée dans les ruines du réacteur Mako de Gongaga.
- Peureuse ? fit Django. De quelle créature ce titan pourrait-il bien avoir peur ?
- Il existe bien des espèces plus dangereuses, ô engeance étourdie de mon amie Oden. Un simple griffon, comme ceux qui rôdent dans les canyons éloignés, en viendrait à  bout.
Nanaki se dirigea vers un tunnel qui menait à  l'extérieur.
- Je dois examiner ce corps.

- Etrange, fit Nanaki.
Le gigantesque cadavre, à  présent éventré, révélait des entrailles de chair et d'acier. Dans un mélange de sang et d'huile autant dû au réseau de veines qu'aux tuyaux innombrables baignaient des organes et des transformateurs, des viscères et des réservoirs. Un mariage épouvantable entre technologie et organisme préhistorique, blasphème fondamental des règles de la Planète.
- J'espérais dénicher un parasite organique ou mécanique?
Nanaki sortit une patte de l'entrelacs coloré.
- Quelque chose qui pourrait expliquer cet étrange comportement.
- Il subsiste une vitalité hors du commun, observa Wind. L'Energie Spirituelle s'envole rapidement, mais il y en a trop? beaucoup trop.
- De la magie ? grogna Nanaki. C'est impossible. Ces sales bêtes ne savent même pas ce qu'est une matéria.
- Posez votre patte sur ses écailles !
Nanaki s'exécuta sans se formaliser du ton impératif de l'enfant. Sous les coussinets de sa patte vibrait une forte charge d'électricité statique.
- Ce signe ne trompe pas, gronda-t-il. Trop d'énergie? je vais utiliser " Sentir ".
Il se concentra un instant. Lorsqu'il ouvrit les yeux, le doyen des fauves de Canyon Cosmo était effaré. Il secoua sa crinière.
- Son niveau de magie s'élève à  8453 MP. Un pouvoir incommensurable?
Django, qui était resté silencieux, se décida finalement à  parler.
- Ca n'a aucun rapport, Nanaki, mais? j'ai tué mille grenouilles.
- Bravo? répondit son aîné d'un ton distrait. Où sont les trophées demandés ?
- Je les ai perdus lors de la fuite, confessa Django.
- Dommage. Ca nous aurait fait un bon ragoût, avec des ?ufs de pingouins Skiskis des canyons? Oden aurait mijoté un bon petit plat.
Nanaki hocha la tête à  plusieurs reprises, comme pour chasser des pensées parasites.
- Il est temps de partir.
- Où allons-nous ? s'enquit Django.
- Vers l'endroit d'où vient ce monstre, jeune indécis. Ne me dis pas qu'avec des chenilles de ce calibre, la piste sera difficile à  suivre.

La nuit déployait dans les fumerolles orangées du crépuscule son suaire de jais ponctué de mille diamants. Les contours du réacteur Mako détruit de Gongaga reflétaient l'argent sélénite au c?ur du filet végétal.
Nanaki, Django et Wind suivaient les ornières de tank que le colosse cybernétique avait laissé subsister dans son sillage.
- C'est de là  qu'il vient, maugréa Nanaki. Je ne vois jusqu'ici aucun élément perturbateur, mais la végétation est épaisse. Dire que ces ruines étaient exemptes de toute pousse jadis.
- Je sens de la magie, fit Wind.
Il effleura une fougère de la main. Des étincelles crépitèrent.
- Le coin est plein de magie, murmura-t-il. Regardez ces plantes exubérantes. Elles bougent. Lentement, mais?
- Regardez cette lueur, l'interrompit Django.
La chose ressemblait à  une fontaine de Mako. Alors qu'ils en approchaient, Nanaki leur en fit la remarque. Il avait vu plusieurs sources de ce genre pendant ses pérégrinations d'antan. Cependant, il n'y avait ici aucune cristallisation d'Energie Spirituelle, pas l'ombre d'une matéria.
Une lumière verte presque liquide, sans cesse en mouvement, jaillissait d'un endroit où le sol devenait translucide. La lumière de la lune jouait dans cet affluent de la Rivière de la Vie, produisant de fantastiques effets d'optique. Des sphères de lumière rouge naissaient avant de se mêler à  des rayons bleus qui s'entrecroisaient, se mariant en arcs d'énergie multicolores.
Cet arc-en-ciel vivant était silencieux ; l'air se déformait autour de lui.
- C'est beau.
Wind avança.
- N'en approche pas ! s'écria Nanaki.
L'enfant, qui avait déjà  avancé une main pour toucher le miracle, sursauta. Son bras s'illumina. Il fut transparent et étincelant, pareil à  une sculpture de cristal.
Le membre reprit son aspect lorsque Wind le retira de la source.
- C'est? incroyable.
Le garçon vêtu de pourpre tendit la main vers une liane et fut auréolé de la fumée jaune-vert lumineuse caractéristique de l'utilisation de la magie. La lanière verte se congela et explosa.
- Qu'est-ce que cette magie ? demanda Django, dubitatif. Portes-tu des matérias de Glace, Wind ?
- Pas du tout ! Je n'y comprends que nada.
- Ne touchez pas cette chose à  nouveau, les avertit Nanaki. C'est l'une des fissures par lesquelles la Rivière de la Vie est sortie pour sauver la Planète en s'unissant au Sacre. C'est de l'énergie Mako concentrée, de la magie à  l'état pur, la vie elle-même.
Il esquissa une expression admirative.
- L'Energie Universelle? la force qui rend toutes choses possibles.
- C'est bénéfique, non ? supputa Django.
- Ardu à  considérer. Le père de Wind a failli être changé en légume après une immersion dans la Rivière de la Vie. Son âme n'a pas supporté le choc. Et regardez la piste du cyborg. Ce monstre a dû passer dans cette source.
Django acquiesça.
- Selon moi, reprit Nanaki, il faudra au moins un million d'années avant que cette magie ne se soit assez diluée pour être utilisable sans risque. C'est ce qui encourage la croissance des végétaux. Voilà  pourquoi la jungle de Gonga avance tous les ans.
Alors qu'ils rebroussaient chemin, traversant la jungle en direction de Canyon Cosmo, Django réfléchissait. Une nouvelle forme de magie. Le cours de Gaïa avait été altéré par les événements survenus lors du sauvetage du monde, à  la conclusion du périple de Cloud Strife et de ses compagnons. La magie qui sortait de cette fissure devait être puissante, concentrée. Les matérias deviendraient-elles inutiles ?

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MessagePublié: 17 Mai 2004, 21:57 
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Toujours aussi bien.
Mais ça doit être bien d'avoir une âme solide. En s'immergeant dans cette source, on deviendrait Lanfeust.

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MessagePublié: 18 Mai 2004, 01:44 
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Pamplemousse Panchromatique
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- Ah, on peut dire que vous êtes partis à  temps ! grinça Bugen l'ancien.
Proche parent de Bugenhagen, c'était un robuste vieillard de quatre-vingt-dix ans. Il tenait à  la main une bouteille typique de la Bougie Cosmo.
- Pendant que vous vous amusiez avec votre excursion sylvestre, les exemplaires de la matéria rouge Odin en notre possession ont éclaté !
Nanaki ne dit que " Quoi ? ", incapable d'assimiler cette information.
- La Chimère a été libérée. Et cette invocation de mes deux se saoule en ce moment même à  la Bougie Cosmo.
- Odin n'est qu'un esper, rappela Nanaki. Un esprit. Il se doit d'obéir aux humains.
- Eh bien, il s'émancipe, votre esper !

- Et comme je dis toujours, hoqueta Odin, c'est un miracle que j'aie survécu au Ragnarok.
Assis en tailleur sur une table, il consommait cocktail sur cocktail. Il vida sa chope et la projeta contre le mur. Explosion.
- Serveur ! Ramène-moi de la bière ! Ce machin est chouette, mais il n'arrache pas assez les tripes !
- Vous ne devriez pas tant boire, monsieur Odin, répondit le garçon en lui apportant un énorme tonneau.
- Ne me dites pas, hic, ce que je dois faire ou ne pas faire ! hurla Odin.
Il but au robinet du tonneau avant de lever son faciès jaune et grimaçant.
- Pendant des milliers d'années, oui, des milliers d'années, j'ai été l'esclave des êtres humains ! D'abord réduit à  une essence vitale, ensuite enfermé dans un cristal ! J'ai fini par être pétrifié par un sorcier, transformé en magicite ! Magicite qui finit par évoluer en matéria rouge, puis par se dédoubler en divers points du globe ! Voir mon être dissocié? et aujourd'hui, je suis libre ! Libre !
Après avoir consommé trois rasades supplémentaires, le géant se leva, ses cornes frôlant le plafond, son corps aux muscles épais comme des rondins faisant cliqueter son armure.
- Esclave des humains? Hic ! Fais ci, fais ça? Odin, ramène-moi une jolie fille? Odin, tranche ce dragon en deux avec ton Zantetsuken? même mon épée d'acier et mon javelot en ont assez ! Assez !
Il brisa une table d'un coup de poing.
- Vive la liberté !
- Oui, oui, s'empressa d'approuver le serveur en amenant un second tonneau. Mais comment vous êtes-vous libéré ?
Ce fut à  cet instant que Nanaki, Django et Wind entrèrent dans le bar.
Sans faire attention à  eux, Odin attrapa le tonneau et le vida d'un trait. Puis il laissa échapper un rot monumental.
- Comment me suis-je libéré ? Il se passe quelque chose, hic, en ce moment, une véritable restructuration de la magie. Les matérias faiblissent,hic. Les miennes sont devenues trop fragiles pour retenir un esper aussi puissant que moi. Et je n'ai pas survécu, hic, au crépuscule des dieux pour rester enfermé dans des morceaux de pierre.
Il ne semblait pas avoir remarqué l'irruption des Tions et de l'enfant.
- Je ne vous ai pas encore raconté, hic, l'histoire de ce traître de Loki. Comment l'a-t-on puni ? Attaché à  un rocher, hic, avec les entrailles de son fils Fenrir. Fenrir qui devint lui aussi un esper? un esclave des monstres que vous êtes !
Le colosse se retourna et jeta sa lance mauve sur le trio. Nanaki bondit, l'attrapa au vol avec les dents, mais elle glissa, lui échappa, fila ; le javelot magique rebondit contre une cloison et plongea dans le torse de Wind avant d'exploser.
L'enfant s'écroula.
- Dommage pour ce gosse, hic ! fit Odin.
La lance se matérialisa dans sa main.
- C'est toi que je visais, Rouge XIII !
Il sauta ; Nanaki envoya le talent de l'Ennemi Boîte-Pandore. Un point d'interrogation mordoré surgit dans la salle soudain obscure ; Odin eut le torse perforé par la décharge de magie brute.
- Combien de fois m'as-tu retenu et invoqué, Rouge XIII ? Tu n'es que mon cruel geôlier !
Rangeant sa lance dans son dos, il sortit son épée. Django donna un coup de griffes bien ajusté qui rebondit contre l'armure.
C'est dingue, pensa-t-il, je vais me faire dégommer par un type au torse troué.
Odin brandit sa lame et enchaîna les coups.
- Zantetsuken !
Django retomba en trois portions, laissant échapper des flots de sang. Il vit le néant venir à  sa rencontre.
L'esper se saisit du tonneau de bière encore plein et le leva au-dessus de sa tête. Il le lança sur Nanaki. Celui-ci reçut les dix litres sur le crâne, mais il se redressa dans l'alcool et les éclats de bois.
- Tu n'es qu'un lâche, Odin !
- Faux. J'ai un grand sens de l'honneur. Le bolet et le caniche n'avaient qu'à  filer s'ils voulaient survivre.
Odin ramassa un autre tonneau. Nanaki fut alors entouré par des fumerolles jaunes.
- Que fais-tu, Rouge XIII ? l'interrogea son adversaire.
- Mon nom est Nanaki.
Un torrent de flammes se matérialisa et enveloppa Odin qui brandissait déjà  le tonneau. Tout explosa, la bière se répandit et s'enflamma, des morceaux de bois se plantèrent dans toute la taverne.
La Chimère avait disparu. Il ne restait plus qu'une sorte d'ectoplasme translucide au centre de la pièce.
Nanaki sortit deux bouquets de plumes vermeilles de sa crinière. Il lança les queues de Phénix sur Django et Wind. Ses amis se régénérèrent et se relevèrent.
Django vomit.
- J'ai cru? que j'allais?
- Tant que ton c?ur et ton cerveau sont intacts, qu'il te reste assez de sang, que tu n'as pas pourri, que tu n'es pas mort de vieillesse? on peut te ramener du trépas, déclara Nanaki. Moult conditions pour échapper à  la Faucheuse.
Wind leva son épée runique en désignant le fantôme.
- Tu l'as eu, Nanaki ?
- Non. Les esprits ne meurent pas, ils ne font que se dématérialiser temporairement. Ce sont, sur ce monde, les êtres les plus proches de l'invincibilité.
Django avança jusqu'à  se confondre avec l'ectoplasme indistinct qui se tordait au milieu des flammes.
Coup de tonnerre.
Nanaki vit des tentacules de lumière courir sur les flancs de son fils spirituel. Nouveau coup de tonnerre. Django grimaça.
La voix d'Odin sortit de sa bouche.
- Nous sommes appelés Eons car nous vivons des Eons. Toujours nous existons, Chimères, G-Forces, espers. Django? tu vas devenir mon hôte. Accepte-moi et je te ferai bénéficier de mes pouvoirs.
- Je me défie de toi, Odin. Mais soit, demeure en mon être. J'ai le pressentiment que ton aide ne sera pas de trop.

Seul dans sa chambre, Django observait la lune par la fenêtre au cadre de bois. Le croissant gris se détachait dans le firmament.
Le jeune Tion avait entendu dire que des monstres vivaient dans la lune, et qu'ils en descendaient lorsqu'il y avait une forte concentration de magie en un point donné. Ils étaient tombés quand Jenova, la Calamité des Cieux, était arrivée d'au-delà  de cet univers, et les astronomes avaient observé une concentration inhabituelle de ces choses sélénites au moment où le Météore avait chuté sur la Planète.
Django entendit la porte s'ouvrir.
C'était Lina. Elle n'avait pas son air arrogant habituel et semblait douce, gentille.
- Es-tu seul, Django ?
- Comme tu peux le voir.
Elle s'assit à  ses côtés.
- Ces derniers temps? j'ai réfléchi, avoua-t-elle. Je suis fière, et cette fierté me fait peut-être passer à  côté des plaisirs de la vie. Et le mépris que j'éprouve pour toi? serait-ce un moyen de lutter contre mes véritables sentiments ?
- Lina?
- Tu es un combattant, Django. Mais toi aussi, abandonne ton amour-propre un moment.
Il se détourna.
- Lina, la situation du monde me préoccupe. Les esprits?
- Ne détourne pas la conversation, coupa-t-elle. Regarde-moi en face.
Il plongea ses yeux dans les siens. Les pupilles iridescentes le fixaient avec amour.

Ce ne fut pas l'aube qui réveille le fauve, mais Lina.
- Debout, paresseux. La course dans les rochers n'attend pas.
- Eh, une seconde ! Tu es bien placée pour savoir que je suis épuisée?
- Oui, tu as beaucoup donné.
Elle eut un sourire salace.
- C'était la première fois, hein ?
Django acquiesça, puis souffla :
- Ce sera peut-être la dernière. Un habitant de Nibelheim possède une matéria d'invocation, Fenrir. Nanaki souhaite qu'on aille lui rendre visite et qu'on parlemente avec cet esprit. Il est assez belliqueux.
Il plissa les yeux.
- Je dois d'abord faire quelque chose. Quelque chose de dangereux? mais d'indispensable.
- J'ai quelques monstres à  tuer, Django, fit Lina. Se reverra-t-on ce soir ?
- Espérons-le.
Ils frottèrent leurs museaux l'un contre l'autre.

Django galopait de toute la force de ses quatre pattes à  travers la jungle, esquivant lézards et grenouilles.
Il savait qu'il allait faire quelque chose de terrible. Mais il devait le faire.
Le monde changeait. Odin lui soufflait que tout évoluait, la magie, les animaux, la mentalité des gens. L'astre où il était né se déroulait sous ses pieds, il pouvait le sentir palpiter, grandir, se métamorphoser. La Planète changeait, et il devait changer lui aussi. Car les espers, autrefois enfermés, étaient sur le point de se libérer. Car, au contact des sources de magie, les monstres se fortifiaient. Car, le conglomérat Shinra Inc. dissous, le monde se réduisait à  quelques gouvernements aussi volatiles que la fumée d'un sortilège. Car la nature reprenait ses droits et tout se réorganisait selon de nouveaux rapports de force.
Il devait gagner en puissance pour survivre.
L'anarchie menaçait tout, mais elle engendrerait elle-même son propre équilibre. Tout renaissait d'une manière incompréhensible, le chaos accouchant de la stabilité.
Django galopait, et le monde changeait.

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MessagePublié: 25 Mai 2004, 00:09 
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Pamplemousse Panchromatique
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Nanaki et Wind marchaient dans une plaine verte. Les poils de Nanaki étaient encore humides, car il avait glissé du pont qui enjambait le fleuve Eleo et avait sombré dans les flots.
- Je me demande ce que fait Django, dit Wind.

Django touchait au but. Il aurait enfin la puissance.
Contournant une poutrelle métallique, il ricana. Le gain d'expérience, quelle idiotie ! La supériorité était à  portée de main. Bientôt, il pourrait imposer la justice, révéler sa vérité, convaincre chacun de ses opinions grâce à  la force, qui était, quoi qu'on puisse prétendre, plus efficace que l'éloquence.
Il ne deviendrait pas un tyran. Il savait ce qui était juste.
J'ai raison.
Les doutes revinrent à  la charge. Il les repoussa, comme à  son habitude. Il aurait le respect, il aurait la justice.
Django parvint à  la source.

- Ecoute, Fenrir, ergota Nanaki. Reste tranquillement dans ta matéria rouge. Là  est le rôle d'un esper.
Le loup à  demi éthéré qui brillait dans le cristal déformé, craquelé, proche du point de rupture, fit un signe de dénégation.
- Non. Je hais mon détenteur et j'abhorre cette prison. Je désire la liberté. La vie est devant moi !
- Fenrir? les invocations sont?
- Laissez là  vos préjugés ! Je veux vivre ! Je veux manger ! Je veux dormir ! Je veux parcourir le monde, comme toutes les créatures ici-bas !
La matéria explosa. Fenrir apparut et s'enfuit à  travers champs.

L'après-midi s'avançait.
Nanaki et Wind rentraient à  Canyon Cosmo.
- C'est un soulèvement général.
- Je comprends un peu les esprits, marmonna Nanaki. Enfermés pendant des milliers d'années sans aucune des joies que procure la vie, forcés à  obéir?
Ils arrivèrent en vue du village.
Devant l'atroce spectacle, ils vacillèrent.
Canyon Cosmo était détruit.
Certaines portions de roc avaient été sectionnées. Partout, les cabanes se consumaient. La géhenne s'échappait des cavernes elles-mêmes. Les cadavres des Tions, des scientifiques, des écologistes et des touristes jonchaient le sol. Les machines elles-mêmes avaient été anéanties.
La fournaise croissait, surplombée par des nuages ténébreux qui lâchaient de temps à  autre des éclairs dévastateurs.
- Il n'y a? aucun survivant ? articula Nanaki.
On croirait Nibelheim aux mains de Sephiroth.
Un rire les fit frémir.
Ils se retournèrent.

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MessagePublié: 02 Juin 2004, 03:26 
Hors-ligne
Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Localisation : Paris, France.
C?était Django. Sa stature paraissait augmentée. Son pelage était gris. Sous ses orbites couvaient les feux des Enfers.
- Django !
- Tel est bien mon nom, dit Django d?une voix douce. Et c?est moi. C?est moi qui vient d?accomplir cela.
Nanaki se courba. Il semblait avoir subi un siècle de tourments en un instant.
Il déglutit et parvint à  ouvrir la gueule pour poser la question qui le tarabustait.
- Pourquoi ?
Django avança d?un pas.
- La source d?Energie Spirituelle? c?est une porte. Une fenêtre sur la Rivière de la Vie, un portail menant au monde des âmes.
Le Tion au sourire démoniaque leva une patte, désignant le panorama que la plate-forme rocheuse de Canyon Cosmo permettait d?embrasser du regard.
- Contemplez ce monde. Il est en voie de disparition. Quand je suis allé à  la source de magie de Gongaga, je pensais changer tout cela. Je voulais mater les espers et restaurer le monde d?antan.
Ses babines se retroussèrent davantage.
- Mais en avons-nous vraiment le droit ? poursuivit Django. Ces esprits sont plus puissants que nous. C?est la loi de l?évolution. Ce sont eux les nouveaux maîtres de la Planètes. Vous rejoindrez les précédentes générations dans la Rivière de la Vie. Les êtres humains? les Tions? Deux espèces condamnées à  l?extinction. Là  est votre destin.
Nanaki tourna les yeux vers l?incendie, les corps de ces gens qu?il connaissait? des personnes qui l?avaient parfois agacé, mais qu?au fond il avait aimé.
- Je te tuerai pour cela ! hurla-t-il.
Ricanement.
- Me tuer ? lança Django. Tu te fourvoies, Rouge XIII. Je suis gorgé d?énergie Mako. En moi coule la véritable magie, la magie primordiale, ancestrale. Non vos sortilèges domestiqués et enfermés dans ces matérias, mais la puissance pure. Celle qui se rassemble à  partir des Cetras, des espers, des déesses, des monstres, de tous les êtres doués de magie, qui est charriée par la Rivière de la Vie et s?organise en huit faisceaux élémentaires? la puissance, vous dis-je !
Il tendit la patte.
Un éclair manqua de frapper Wind. L?enfant bondit vers Django? et fut consumé. Son énergie s?échappa de la carcasse calcinée.
Les yeux exorbités, Nanaki ne réfléchit plus qu?un instant avant que l?ire ne déferle sur lui, qu?il ne déborde de fureur, pressé de déchiqueter ce monstre, cette infâme créature, cette entité?
D?une boule de feu, Django le rejeta en arrière.
- Rien ne peut égaler la douce musique des cris de souffrance?
Nanaki vit les braises enchâssées sous les arcades sourcilières du jeune Tion et crut discerner quelque chose? comme une lueur d?affolement.
- Tu te prends pour un maître ? dit-il. Mais tu n?es pas? Réfléchis?
- Je vais t?anéantir, Rouge XIII, jubila Django. Corps et âme. Vous n?aviez qu?à  filer si vous vouliez survivre.
La révélation frappa l?esprit de Nanaki. Ses poils se hérissèrent.
- Django ! Depuis quand m?appelles-tu Rouge XIII ?
Son ennemi au poil gris hésita.
Les voix du passé résonnèrent dans les souvenirs du guerrier Tion.
- Tu n?es qu?un lâche, Odin !
- Faux. J?ai un grand sens de l?honneur. Le bolet et le caniche n?avaient qu?à  filer s?ils voulaient survivre.

Nanaki eut un sourire amer.
- Odin? tu prétends avoir de l?honneur ? Comment as-tu pu en arriver là  ?
Les traits de Django se convulsèrent.
- Tais-toi ! Tu ne sais pas combien d?épreuves j?ai traversé?
- Tu n?as pas le droit de t?approprier le corps d?un autre être. Ca s?est fait progressivement, hein ? Django ne s?en est pas rendu compte. Tu as imprégné son karma, tu l?as possédé de manière insidieuse. Et le plus abominable, c?est qu?en un sens, tu es toujours Django. Pourquoi cette démence ?
- Je t?ai fourni le « pourquoi » ! vociféra la créature. Parce que votre temps est passé ! Parce que la roue a tourné? que la fortune est de notre côté !
Nanaki ferma les yeux un instant.
- Tu as oublié quelque chose. Je suis Nanaki, fils du guerrier Seto, chef du peuple Tion. L?un des membres de l?équipe qui a vaincu Sephiroth. Comment peux-tu espérer? que je renoncerai ?
- Aaaaaah !
L?être gris secoua la tête, comme s?il tentait de chasser quelque chose qui y était enraciné, étendant des ramifications au plus profond de lui. Il commença à  se griffer le museau, grognant, hurlant.
- Va-t-en ! rugit-il.
Puis, de la voix d?Odin, Django dit :
- Je t?offrirai la puissance !
- Tu m?as trompé ! Mes buts n?étaient pas honorables? mais les tiens ignobles !
Django recula.
Je? je ne suis pas? un destructeur !
Il sentit qu?il se dissociait. La jubilation qui l?habitait disparut, et il commença à  batailler contre la personnalité d?Odin. L?esper faiblit, ploya.
- Je t?aiderai ! promit-il. Je serai un bon serviteur?
- Tu as fait preuve de félonie.
- Je ne comprends pas. Je ne voulais pas ça. Quelqu?un d?autre? ?
- Oui. L?âme que vous avez croisé dans la Rivière de la Vie.
Cette voix était humaine, mais agressive, enragée. Ses accents ironiques révélaient son sadisme.
- Pourquoi vous disputez-vous, stupides créatures ? Nous régnerons sur ce monde ensemble !
- Tu? m?as trompé ! fit Odin. Bon Dieu !
- Il fut un temps où je faillis l?être. Plutôt que Dieu, appelez-moi Kefka Palazzo.
La conscience de Kefka envoya un tentacule psychique qui toucha Odin en plein centre de sa structure. L?esper se dégagea, s?estompa. Django ressentit son absence, départ empressé de l?esprit qui tenait à  conserver sa cohésion, à  survivre comme il l?avait fait des siècles durant.
Puis Kefka revint à  la charge, saturant la personnalité du Tion de signaux erronés pour mieux le déconcentrer, l?assaillant de toutes parts, le recouvrant. Par mille points de sa mémoire, il commença à  envahir son âme. L?entité déversa sa substance spirituelle en Django, remplaçant ses souvenirs, anéantissant le peu de volonté qui lui restait. L?attaque mentale avait été brutale, le Tion ne put esquisser qu?un mouvement de défense avant d?être annihilé.

Wind ouvrit les yeux sur le sourire de Nanaki.
- Tu es vivant.
L?enfant parvint à  hocher la tête.
- On? le? dirait? bien.
- Cloud m?aurait tué si je t?avais abandonné au trépas. Tu as vu la mort de près, le sais-tu ?
Rugissement.
Ils se retournèrent.
Dans un halo d?énergie verte se débattait une silhouette canine.
- Je crois qu?il a des problèmes, observa Wind.
- Nous n?y pouvons rien. Django a réveillé un démon. C?est la fin de Canyon Cosmo.
Explosion. Quelque chose vola.
Nanaki fit un saut en arrière et dressa sa queue.
- Energie maléfique?
L?abomination retomba devant eux. Elle n?avait plus grand-chose de commun avec un Tion. Devant l?énorme corps squelettique, couvert d?une chitine brune et hérissée de pointes, ils voyaient une gueule gigantesque, taillée pour détruire.
Les deux mâchoires armées de crocs comme des poignards s?écartèrent sur un ricanement.
- Je vous traquerai tous ! Je vous détruirai tous !
Une patte massive frappa le sol.
- Je vais vous détruire ! Détruire ! Détruire ! Détruire !
Wind et Nanaki se jetèrent sur l?atrocité, frappant, frappant sans cesse, sachant qu?interrompre leurs attaques leur coûteraient la vie. Ils donnèrent coup sur coup, la nouvelle arme de Wind taillée dans une corne du cyborg de Gongaga faisant des merveilles. La carapace de la chose se craquela.
Ils sautèrent en arrière. L?adversaire vacilla.
- Je ne faiblirai pas?
L?abomination leva sa queue, désormais terminée par un dard de scorpion. Le membre irradia de la lumière.
Nanaki et Wind s?écartèrent ; un faisceau de flammes éblouissantes passa entre eux, s?arrêtant, formant une sphère énergétique.
Le doyen des Tions fixa l?élément étincelant, comprenant que le sort de Kefka avait été trop fort, que la magie s?était accumulée jusqu?à  peser sur la trame même de la réalité. Quelque chose se distendait. L?atmosphère se déformait, comme autour de la source de magie, mais l?altération était de plus grande ampleur, plus brutale également.
L?abomination rugit et contourna la sphère d?énergie. Nanaki recula, Wind derrière lui, pendant que le titan martelait le sol.
La chose chargea. Ils esquivèrent la masse en mouvement.
Leur ennemi fit volte-face. Ils étaient acculés à  l?agglomérat de magie répandant une lumière aveuglante.
Nanaki plissa les yeux. Leurs sorts allaient se jouer en cet instant.
Submergé par la fureur, l?abomination hérissée de piques bondit. Nanaki sauta de côté, Wind fit une roulade. La bête alla s?abîmer dans la charge magique.
Quand elle se confondit avec l?énergie, ils entendirent les cris mêlés de Django et de Kefka.
Nanaki soupira.
Trop vite.
L?atrocité dégagea une de ses pattes de la bourrasque enflammée. Elle résistait.
- Wind, immobilise-le !
Le garçon acquiesça et jeta son épée sur l?opposant dévoré par la magie pure. Pendant que ce dernier rugissait et broyait la lame, Nanaki mit ce délai à  profit pour se concentrer et lancer Ultima, le sortilège le plus puissant qu?il connaissait.
Lumière verte. Déflagration. La fournaise blanche qui enveloppait l?abomination avait été renforcée par Ultima.
La magie accumulée parvint au point de rupture. Quelque chose se brisa dans le tissu de l?univers. Les forces occultes ne se manipulaient pas sans risque. Et le Tion métamorphosé était à  l?épicentre du cataclysme.
La chose se débattit, en vain.

Les derniers arcs d?énergie se muèrent en étincelles avant de disparaître tout à  fait. Il subsistait au milieu des ruines une sorte de puits obscur bien peu impressionnant. Pourtant, c?était par là  que l?abomination qu?était devenu Django avait disparu.
L?ouverture devait mener quelque part. A une autre dimension, une autre planète, un autre temps ?
Nanaki soupira.
- C?est fini ? gémit Wind.
Le doyen des Tions regarda la dévastation, Canyon Cosmo anéanti par la folie d?un esper et d?un homme qui aurait dû disparaître des centaines d?années auparavant. Kefka Palazzo était parvenu à  maintenir la cohésion de son esprit et à  rester un individu emporté par la Rivière de la Vie. Jusqu?à  ce qu?il trouve Django, un Tion assez naïf pour être manipulé par un Odin frustré de la liberté.
C?était un drame. Absurde et infini.
- Non, Wind.
Nanaki ramena son regard au passage vers? ailleurs.
- Que j?aimerais que ça soit terminé.

Django n?était plus rien. Mais à  défaut d?un qualificatif plus adéquat, il opta pour le nom de Django. Aurait-il pu s?appeler Kefka ? Mais il n?en avait plus que la haine, la colère, la démence et quelques bribes de sa mémoire. Certes, il restait moins de choses encore du Django originel, malgré tout? il en adoptait le corps.
Il nageait dans le chaos, parcourant à  rebours le fleuve du temps.
Quelle que soit l?époque où il atterrirait, il devrait veiller à  la victoire. Quel était son nouvel objectif ? Que devrait-il faire ? D?abord, survivre.
Son enveloppe corporelle n?était plus qu?un vestige de l?organisme d?un Tion. Il devait trouver une source de puissance. Quelque artefact existant à  l?ère vers laquelle il chutait inéluctablement.
Il y avait cette épée? cette arme détenant le secret de la vie éternelle. Cela pourrait le régénérer. Le rendre plus fort, peut-être, qu?il ne l?avait jamais été.
Django éclata de rire.
- Ergheiz?

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