Eltanin

9




- Nous désirerions nous engager dans le SOLDAT.
La secrétaire leva les yeux de son ordinateur. Une douzaine de jeunes patientaient dans le hall. Celui qui venait de s'adresser à  elle était un garçon plutôt petit, sans aucun muscle, avec d'épais cheveux marrons. Son T-shirt disproportionné tombait sur ses jambes.
- Vous tous ? lui demanda-t-elle.
- Nous tous.
- Votre nom ?
- Kev0. Le " o ", c'est un zéro.
Les pupilles du jeune étaient étranges, un subtil mélange de vert et de marron. Ca ne manquait pas de charme.
- Il y a beaucoup de papier à  remplir, dit la secrétaire. Des formalités, des tests d'aptitude. Combien pesez-vous, monsieur Kev0 ?
- Trente-six kilos.
- Alors, vous êtes recalé. On ne peut s'engager dans le SOLDAT à  moins de cinquante kilos.
Il n'arrêtait pas de la fixer de ses yeux verts-marrons.
- S'il vous plaît...
Un autre jeune arriva. Plus petit que Kev0, il tenait un chien rouge en laisse.
- C'est fini, Don Juan ? jeta Parkko.
Kev0 regarda à  nouveau la secrétaire et déclara :
- Vraiment désolé. On essaie de faire au mieux et voilà  ce qui arrive.

La secrétaire était à  présent ficelée et bâillonnée sur l'épaule de DragonNanaki4.
- J'ai trouvé un réduit, fit SoulDragon. Amène-la vite.
Ils l'enfermèrent dans la petite pièce. DragonNoir tourna deux fois la clé et la glissa dans sa poche.
- Si seulement on avait pu faire autrement... soupira-t-il.
- J'ai essayé, DragonNoir, rappela Kev0.
- Mais bon. Au moins, on ne lui a pas fait de mal. Ta Matéria Verte de Sommeil nous a rendu un fier service, SoulDragon.
- On aurait dû commencer comme ça, argua Parkko. Kev0, ça ne servait à  rien de perdre du temps à  essayer de la draguer.
Kev0 tiqua.
- Mais maintenant, dit-il, Aeris1 va devoir jouer à  la secrétaire, Parkko.
- Dommage qu'on soit pressés, s'esclaffa SoulDragon. J'aimerais bien voir...
- Moi, c'est ça que j'aimerais voir, l'interrompit Parkko.
En travers du couloir reposait un sac de sport. Il s'en échappait une série de déclics, comme une minuterie.
Parkko l'ouvrit. A l'intérieur, au milieu d'un labyrinthe de fil, il y avait un cube rose, plusieurs boutons, un voyant rouge et un cadran. Celui-ci affichait, en chiffres violets sur un fond noir :

00.10

Le nombre passa à 

00.09

- Pas d'affolement, préconisa Parkko.
Ses compagnons, qui n'avaient pas vu le contenu du sac, se penchèrent en avant, intrigués.
- SoulDragon, c'est le C4 qui ressemble à  de la pâte à  modeler rose ? s'enquit Parkko.
- Je crois que c'est la même chose, répondit SoulDragon.
- Il y a un bloc de plastic à  peu près de la taille d'une Game Boy, là -dedans.

00.08

Des gouttelettes de sueur glissaient sur le visage de Parkko.
- Y a-t-il un truc en métal près du plastic, Parkko ? demanda Kev0.
- Non, juste des fils et des boutons.
- Alors, c'est facile à  désamorcer. D'abord, appuie sur le plus gros bouton.
Parkko s'exécuta.

00.07

- Ensuite, poursuivit Kev0, relève l'interrupteur le plus près du pain de plastic.
Le voyant rouge s'éteignit.
- Ca marche ! s'exclama Parkko. La lumière rouge s'est éteinte ! Comment sais-tu tout ça, Kev0 ?
- En fait, je l'ai dit au hasard.

00.06

DragonNoir pinça la nuque de Kev0.
- Tu sais, je suis non-violent, mais dans des moments comme ça, ça me démange de te casser la mâchoire.
- Chiche.

00.05

- Le compte à  rebours ne s'est pas arrêté, Kev0 ! cria Parkko. Il n'est plus qu'à  cinq secondes ! Que reste-t-il à  faire ?
- Il suffit de détacher le fil qui s'enfonce dans le pain de plastic !
- Ca aussi, tu le dis au hasard ?

00.04

Parkko se signa, plongea la main dans le sac de sport et retourna, avec mille précautions, le petit bloc de plastic. Il y avait effectivement un fil électrique.

00.03

Parkko débrancha le fil. Rien ne se produisit. Il attendit que le compte à  rebours passe à  " 00.02 "?

00.03

Il soupira. Ses amis poussèrent des cris de joie.
- Eh, c'est fini, les cro-magnons ? demanda Aeris1 depuis le bureau de la secrétaire. On croirait que votre équipe vient de gagner un match de foot !

DragonNanaki4 déploya un plan du bâtiment qu'il avait subtilisé dans le hall d'accueil.
- Cet endroit n'est pas seulement l'école du SOLDAT, constata-t-il. C'est aussi leur quartier général.
Il appuya son doigt sur un rectangle vert.
- Là . Le vestiaire des SOLDATs de Troisième Classe.
- Pourquoi Troisième ? demanda DragonNoir. Tant qu'à  usurper ce titre, autant s'intégrer à  la Première Classe, n'est-ce-pas ?
- Tous les SOLDATs de Première Classe jouissent d'une certaine notoriété, fit Kev0. Zack, Sephiroth et tous leurs semblables, on en parle dans les journaux. Un inconnu dans leur uniforme se ferait repérer en cinq secs.

- " Ce casque pue un peu ", grogna Parkko.
- " Le mien aussi ", répliqua Kev0.
- " Les poches sont pleines de miettes de biscottes. "
- " C'est bon, j'ai compris ", Parkko.
- " Vous n'avez rien de mieux à  faire ! " hurla SoulDragon.
Ils sortirent du vestiaire, mal engoncés dans leurs tenues du SOLDAT.
Nanaki, qui s'était lui aussi déguisé, marchait sur ses pattes postérieures.
- De toute façon, les humains ne regardent que les apparences, aboya-t-il.
- En fait, tu crois que tu pourrais faire un très bon humain, répondit DragonNoir.
Le chien rouge le fixa, ébahi.
- C'est ce que je pensais. DragonNoir, comment as-tu fait pour le deviner ?
- Rien, Nanaki. Une intuition.
Les sept imposteurs se turent en voyant un véritable SOLDAT de Troisième Classe marcher vers eux.
- Vous êtes au courant ? leur dit l'homme.
- De quoi ? fit Parkko.
- Sephiroth vient de partir pour Nibeilheim.
- Je croyais qu'il était grièvement blessé.
- Son visage était déchiqueté, mais il a vite récupéré. Vous connaissez sa force. Un seul sort de Soin l'a totalement cicatrisé.
DragonNoir regarda le SOLDAT.
- Sephiroth ne devait pas partir avant plusieurs mois, affirma-t-il.
- C'est exact, répondit l'homme, mais malgré les ordres de Shinra Inc., il a insisté pour aller là -bas au plus vite. Il est convaincu que l'attentat à  la bombe a eu pour but de l'empêcher d'aller inspecter Nibeilheim.
- Une conspiration ? avança Kev0.
- Oh, Sefilou a toujours été un peu parano. En tout cas, personne n'étant assez fort pour le retenir, il est bel est bien parti en voyage. Avec Zack et ce soldat de métier larbin qu'ils traînent toujours derrière eux...
- Strife, dit DragonNoir.
- Ouais. Bon, eh ben, c'est bizarre, hein ? Je vous laisse, il y a une émeute à  calmer dans les Taudis. Au fait, toi(il s'adressa à  DragonNoir), tu devrais couper tes cheveux. Jusqu'aux épaules, ce n'est pas réglementaire.
Le SOLDAT partit.
- On dirait que notre déguisement est efficace, fit Parkko.
- C'est juste parce que ce type était bête comme ses pieds, rétorqua DragonNanaki4.
Une sirène retentit, suivie d'une voix féminine : " Attention ! Attention ! Il y a des intrus dans le bâtiment ! Attention ! Attention ! Explosion localisée au quatrième étage ! ".
Encore une tentative de meurtre, comprit Kev0. Nous sommes arrivés juste à  temps.
Il entendit un bourdonnement. Au bout du couloir, une lourde porte blindait s'abaissait.
- Le tueur a dû trafiquer le système de sécurité ! s'exclama-t-il. Il veut empêcher les autres SOLDATs de venir trop vite.
Ils se mirent à  courir, et passèrent. Kev0, très rapide, fila le premier sous la porte, suivi de près par Parkko. Lancé au triple galop, Nanaki déboula et atterrit contre le mur de l'autre côté. HardDragon, DragonNanaki4, DragonNoir et SoulDragon approchaient. L'un après l'autre ils passèrent. DragonNoir ôta son bras, évitant de peu qu'il ne soit sectionné. Le panneau avait rejoint le sol.
- SoulDragon !
La porte blindée bloquait hermétiquement le couloir. SoulDragon chercha des yeux un panneau de commande, une arme, quelque chose qui lui permettrait de défoncer l'épais battant.
De l'autre côté, DragonNanaki4 hurla :
- SoulDragon ! Tu ne peux pas passer ?
- Non, DragonNanaki4 ! Montez sans moi ! Je trouverai quelque chose !
Ils acquiescèrent et se précipitèrent dans les escaliers. Les marches étaient désertes. Ils arrivèrent au premier palier à  temps pour voir une porte blindée se verrouiller.
- Plus vite ! cria Nanaki.
Il se mit à  galoper. Au second palier, le panneau d'acier terminait sa descente lorsqu'ils l'atteignirent. Sans s'arrêter, ils se mirent à  monter les marches quatre à  quatre.
La porte blindée du quatrième étage était déjà  descendue à  moitié. Kev0 et Parkko la passèrent en même temps. Nanaki et DragonNoir franchirent la porte juste à  temps.
DragonNanaki4 s'écrasa contre le panneau. Il glissa ses doigts dans la fente en bas, mais les retira en sentant la porte faire pression dessus. Lourde et inébranlable, elle atteignit le seuil et s'y enfonça.
- Meeeeeerde ! fit HardDragon. DragonNanaki4, tu ne pouvais pas aller plus vite ?
- Comment ça ? Je ne t'ai pas ralenti, HardDragon. C'est toi qui était plus vif qu'une limace !
Ils regardèrent autour d'eux. Pas de fenêtres dans l'escalier. A chaque palier, une porte blindée bloquait l'accès aux couloirs.

- Comment ça, stoppé ?
Furieux, SoulDragon donna un coup de poing dans la double porte.
- En cas d'urgence, répéta la voix désincarnée du système de sécurité, l'ascenseur est immobilisé et tous les escaliers sont obstrués. Cette mesure radicale est destinée à  empêcher les criminels de s'enfuir.
- Et comment on fait pour les rejoindre ? s'enquit SoulDragon.
- Vous devez attendre l'arrivée des services concernés.
- Génial. Réellement génial.

Parkko sourit.
- Où est le problème ? dit-il. Nous sommes au quatrième étage, là  où a eu lieu le meurtre. C'est là  qu'on voulait aller, non ? Et il n'y a aucun membre du SOLDAT.
- Nous ne sommes plus que quatre, répondit Kev0. Arrête de dire des conneries, Parkko. Ca ne pouvait pas aller plus mal.
Le chien rouge s'avança entre eux. Sa queue battait l'air à  droite et à  gauche, et la touffe de poils qui l'achevait brillait comme un brasier.
- Pas le temps d'épiloguer, rugit-il. Nous devons agir.
DragonNoir cessa de siffloter et partit dans le couloir.
- Alors ? dit Nanaki. Parkko, Kev0, allez-vous le suivre ou rester sur place ?

Le couloir du quatrième étage était désert. A intervalles réguliers, des portes grises apparaissaient dans les murs.
Ils arrivèrent près d'un chambranle dont la porte, arrachée, gisait à  terre. Le bois était maculé de taches de sang.
Kev0 entra à  pas de loup dans la pièce. Parkko, Nanaki et DragonNoir lui emboîtèrent le pas.
Des cadavres. Partout, des SOLDATS. L'endroit avait été une salle de classe. Les pupitres étaient renversés. L'un d'eux avait été proprement coupé en deux. Sur le mur du fond, l'écran plat qui servait de tableau était brisé.
Dans un coin de la pièce, des débris de plâtre et de tuyaux. Le radiateur de la salle de classe avait explosé. Mais ce n'était pas ce qui avait tué les membres du SOLDAT. Il y avait une quarantaine de cadavres, mais aucun ne portait de brûlures. L'un d'eux avait les bras coupés. A un autre, il manquait une jambe. La majorité étaient couverts de balafres rouges.
Kev0 s'approcha de DragonNoir. Il était penché sur un cadavre, examinait son torse. La chemise bleue du SOLDAT était envahie par une grande tache rouge.
- On dirait qu'il a été embroché par une lame très mince, constata DragonNoir.
- Sephiroth ? murmura Kev0.
- Il est parti pour Nibeilheim, Kev0. On l'a appris au rez-de-chaussée.
Nanaki renifla le corps.
- Je sens de la Mako, fit-il. De la Mako et autre chose.
- Tous ces SOLDATs étaient bourrés de Mako, Nanaki, précisa Kev0.
- Kev0, je le sais. Mais il y a trop de Mako, beaucoup trop.
- Tu avais peut-être raison, Kev0, dit DragonNoir.
Parkko s'agenouilla à  son tour devant le corps.
- Que dites-vous ?
- Ca semble porter la marque de Sephiroth, marmonna Kev0.
Une cinquième voix répliqua :
- Ca me fait plutôt penser au Ninja Cyborg.

Ils se relevèrent en hâte. Un jeune homme était assis sur une chaise.
- Toi... dit Parkko.
- Battosaï, jeta DragonNoir.
Battosaï s'inclina, théâtral. Il était vêtu de vert ; une courte épée reposait dans le fourreau attaché à  sa ceinture.
- Qu'as-tu fait, Battosaï ? s'enquit Kev0.
- Battosaï a fait... ce qu'il jugeait bon de faire, répondit l'intrus. Battosaï estimait cela nécessaire. Mais à  présent, il, je, suis en proie au doute.
- Pourquoi ?
- Kev0, comprends-moi. Pas de jugement hâtif.
Battosaï se leva et se mit à  marcher vers la fenêtre. Dehors, il faisait nuit noire.
- Nous avons tous décidé de partir dans ce monde, le monde de " Final Fantasy VII ", déclara-t-il. Notre propre planète ne nous convenait plus. " Qu'est ce monde déchu ", disions-nous, " alors que quelques années nous suffiraient pour que l'avenir de cette autre dimension soit assuré ? " Quelques années à  attendre. A attendre la fin du scénario. C'était la doctrine de Supernova. En toute logique, chaque être vivant, de par son existence même, façonne l'univers. Comme un caillou tombant dans un étang, il crée de petits remous. Le destin de l'humanité est constitué d'une mosaïque de petits remous. Il fallait nous abstenir de perturber ce nouveau monde, autant que possible.
- Mais tu n'as pas pu patienter sept ans, grogna DragonNoir. Battosaï, il a fallu que tu agisses.
- C'est dans la nature de l'être humain. Nous vivons, nous chassons...
Signe de main vers un cadavre.
- ... nous tuons, reprit Battosaï. Nous abîmons tout ce que nous touchons. Comprends-tu, DragonNoir ? Ne pas agir est une impossibilité. Comme la recherche du bonheur, c'est un état d'esprit qui imprègne notre condition d'être humain.
- Il suffisait d'attendre, fit Kev0.
- Attendre ! Attendre ! Attendre ! Rester passif ! Tu supporterais cela, toi ? Réfléchis, Kev0. Toi aussi, Parkko. BadRanger, enfin DragonNoir, penses-y. Et Nanaki... tu ne comprends pas ce que je veux dire, mais songe à  tout cela. Est-ce que vous supporteriez ? Est-ce que vous supporteriez de la laisser mourir ?
Battosaï marqua un temps d'arrêt et continua d'un ton plus affecté :
- Est-ce que vous la laisseriez mourir ? Aeris. Je l'aie rencontrée par hasard lors de mon premier voyage à  Midgar. C'était un an après notre arrivée dans ce monde parallèle? Elle avait seize ans. Elle portait sa robe rose, et ses yeux... ses yeux sont... Je l'ai aimée.
- Tu as fait quoi ? demanda Kev0.
- Je l'ai aimée, répéta Battosaï. Je l'ai aimée, Kev0.
Son visage était devenu mélancolique.
- J'ai couché avec elle.
- Tu as couché avec Aeris ?
- Oui. Même sans ça... Je vous le demande. Est-ce que vous supporteriez, vous quatre ? Est-ce que vous supporteriez qu'elle meure ? Qu'elle meure ! Assassinée par Sephiroth à  la Cité des Anciens? Vous la laisseriez mourir ?
- Mais... commença Kev0.
Il ne parvenait pas à  exprimer toutes les idées qui lui venaient à  l'esprit. Le gars en face de lui avait eu des rapports sexuels avec un personnage de jeu vidéo. Une jeune fille que des millions de joueurs avaient rencontré, accompagné et pleuré lorsqu'elle avait été assassinée, lors d'une scène cinématique restée célèbre.
- Vous la laisseriez mourir ? hurla le jeune homme. Juste pour satisfaire votre petit confort ? Pour vous assurer que le Météore ne frappera pas la Planète ? Non ! Non ! Il devait y avoir un moyen de régler ça !
Battosaï, calmé, poursuivit :
- J'ai cherché ce moyen et je l'ai trouvé. Nous pouvons tout changer. Nous avons le droit de tout changer. Nous avons le devoir de tout changer. Moi, Battosaï, j'avais le devoir de tout changer. Pour Aeris. Pour mon amour. Et il y avait des moyens plus sûrs que de changer la place d'un caillou. Je savais tout ce qui allait se produire. D'abord, j'ai orchestré ma disparition près de Mideel. Cette île grouillant de monstres puissants, j'étais sûr que le village Stolfo me croirait mort. Ensuite...
- As-tu tué Supernova ? demanda DragonNoir.
- Ca te turlupine, hein ? Non, BadRanger. Supernova était mon ami. Le jour de sa mort, je suis allé me promener avec lui dans l'île d'Utaï. C'était bien avant ma rencontre avec Aeris. Mais ce n'est pas un monstre qui l'a tué. Supernova a été poignardé à  plusieurs reprises par un homme étrange... Vêtu de noir, portant un masque de squelette. Il l'a eu et s'est enfui avant que je ne puisse intervenir.
- Absurde... fit Kev0.
- Eh oui, absurde. Je savais qu'on ne me croirait pas. J'ai ramené le corps de Supernova au village Stolfo, et j'ai raconté qu'il avait été agressé par un Virevoltequeue. Lorsque Clad921 a dit que son c?ur avait été atteint, et que j'ai su que les queues de Phénix n'auraient pas d'effet sur lui, ça m'a fait très mal. Plus jamais Supernova ne nous parlerait.
- Ca nous a tous peinés, dit DragonNoir.
Battosaï se détourna de la fenêtre. Kev0 remarqua que des faisceaux de projecteurs parcouraient le ciel nocturne. Il se demanda qui était dans le vrai. Eux, s'efforçant de préserver le futur de la Planète, ou Battosaï, qui avait voulu laisser sa propre empreinte sur le monde de " Final Fantasy VII ", par amour pour Aeris. Où était le mal ? Où était le bien ? Non, ils n'agissaient pas en pensant à  ces critères. Ils agissaient spontanément. En tant qu'êtres humains, tout simplement. Sur le fil du rasoir, entre ténèbres et lumière.
Mais quel choix est le bon ? songea Kev0.
- Pour en revenir à  Aeris, fit DragonNoir, et à  la modification de l'intrigue...
- Tu en étais à  ta disparition, Battosaï, précisa Kev0.
- Je n'ai pas eu de mal à  comprendre quel était le point de départ de tous ces malheurs, déclara Battosaï. Jenova. En apprenant ses origines, Sephiroth aurait perdu la raison. Je suis allé au Réacteur Mako des Monts Nibel avec Solvent. Nous avons bricolé les soupapes à  l'aveuglette jusqu'à  ce que de la vapeur jaillisse de partout. Il y eut un grand éclair. Je suis sorti et peu après, le Réacteur explosa. J'ai fouillé les décombres. Chacun des atomes de Jenova avait été transformé en énergie brute par la déflagration Mako. L'extra-terrestre était morte. Ensuite, je suis descendu au village de Nibeilheim. J'ai emporté un baril d'essence jusqu'à  la cave, j'en ai versé la moitié sur les livres. Il n'ont pas pu réchapper à  l'incendie. Ainsi, Sephiroth restera un membre du SOLDAT. Il n'invoquera jamais le Météore.
DragonNoir marcha jusqu'au jeune homme.
- Et tous ces morts, Battosaï ? Comment les justifie-tu ? Aucune cause ne mérite qu'on tue pour elle ! Même pas Aeris Gainsborough !
- Mais... Tu n'as pas compris, BadRanger ; je n'ai pas fait ça.
- Q-q-quoi ? hoqueta DragonNoir.
- Je ne suis pas responsable de ces assassinats.

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10




- Tu n'as t-tué personne ? bégaya Kev0.
- Personne, répondit Battosaï. Personne, mis à  part Jenova.
- Alors qui a fait ça ? dit DragonNoir en englobant d'un geste la salle de classe dévasté.
- BadRanger, je n'en sais absolument rien. Mais la réponse n'est pas loin. C'est sans doute la même personne qui a tué Solvent.
- Solvent ?
Battosaï sortit son épée.
- Solvent était d'accord avec moi. Il m'accompagnait quand j'ai rencontré Aeris. Quelques jours plus tard, il nous a surpris au lit ensemble, et il a failli piquer une crise de nerfs. Mais ensuite, il m'a aidé.
- C'est vrai, admit Parkko. Il a disparu en même temps que toi, Battosaï.
- Solvent m'a précédé à  Midgar, poursuivit Battosaï. Et là , on l'a tué. Même méthode que tous les meurtres de membres du SOLDAT. Coups de sabre. C'est la seule personne qui a été tuée isolée. Toutes les autres victimes étaient en groupe. Ce forban tient à  sa mise en scène. Comme je vous l'ai dit, ça me rappelle le Ninja Cyborg de " Metal Gear Solid ". Des pièces remplies de cadavres, un sabre...
Il donna un coup d'épée dans la porte située à  côté du tableau/écran fêlé. Elle céda.
- Cette porte a été verrouillée de l'intérieur, expliqua-t-il. Elle donne sur le toit.
- Le tueur est là -haut ? fit Nanaki.
- C'est la seule issue possible. Avec l'alerte, les escaliers et l'ascenseur sont bloqués.
- Je croyais qu'il avait fait tout ça volontairement, dit Kev0.
- Non, répondit Battosaï. C'est la procédure standard d'alerte automatique.
- En tout cas, dit DragonNoir, c'est lui qui a mis cette bombe au rez-de-chaussée, dans le sac de sport.
Battosaï sortit deux sphères violettes et une verte de sa poche.
- C'est tout ce que j'ai pour vous. Des Matérias Super HP et une Matéria de Foudre. Vous avez des armes ?
- J'ai mes crocs, aboya Nanaki. Parole de Tion.
- Nous avons nos épées de SOLDATs, lança Kev0, on les a empruntées en même temps que les uniformes.
- Très bien. Ces uniformes sont pourvus de gilets pare-balles. Et les épées du SOLDAT sont allégées par magie, vous ne devriez pas avoir de mal à  les manier.
Ils sortirent leurs épées. Elles avaient de grandes lames coupantes. Kev0 fixa une Matéria Super HP sur son arme, Parkko prit l'autre Matéria Super HP, et DragonNoir enfonça la Matéria Foudre dans l'orifice de la sienne.
Puis ils sortirent de la salle de classe.

Après avoir monté un petit escalier, ils se retrouvèrent sur le toit. C'était un immense carré plat au centre duquel était érigée une grande tour argentée. Une antenne de communication. Dans la nuit qui régnait sur Midgar, le vent soufflait autour comme le souffle des spectres. De tous côtés, la ville se réduisait à  un firmament étincelant. On entendait le vrombissement des hélicoptères encore lointains. Et l'obscurité était déchirée par de grands projecteurs.
Là , devant eux, se tenait le tueur.
- J'espérais te rencontrer, dit DragonNoir. Le responsable de tout ceci.
Ses compagnons restaient muets, stupéfiés. L'être qui avait tout manigancé ne faisait guère plus de cent soixante centimètres. Il était vêtu de noir et son visage était dissimulé derrière un masque de squelette. Un déguisement d'Halloween, crâne de caoutchouc ricanant.
- CA FAIT LONGTEMPS, DRAGONNOIR, dit l'être.
Sa voix était gutturale.
- Qui es-tu ? demanda DragonNoir.
- TU NE TE SOUVIENS PAS DE MOI ?
- Si je t'ai connu, je ne peux de toute façon pas te reconnaître, avec ce masque sur la figure !
Son interlocuteur parut hésiter un instant, puis il se reprit. Après un ricanement, l'inconnu dit :
- CA N'A PAS D'IMPORTANCE, DRAGONNOIR. TU PEUX M'APPELER... YOSHIYUKI.
Yoshiyuki ? songea Kev0. Comme l'une des épées de Cloud Strife ? Il vit que l'homme avait effectivement une Yoshiyuki dans la main droite. Le sabre luisait faiblement à  la lueur des projecteurs. Kev0 aurait dû se sentir rassuré de constater que l'assassin faisait à  peine sa taille. Mais de cet homme masqué émanait un terrible sentiment de haine.
- Moi, je te reconnais, rugit Battosaï. Yoshiyuki... Ou qui que tu sois... Ce masque de squelette me hante depuis trop longtemps. Tu as tué Supernova !
L'être laissa échapper un bref ricanement. Il répliqua :
- J'AI BIEN TUE SUPERNOVA. SON SANG ETAIT ROUGE... ROUGE COMME LE SANG DE TOUS. SUPERNOVA ETAIT UN ETRE HUMAIN.
- Tu en doutais ? lança Kev0. Il faut te faire soigner !
- VOUS LUI VOUIEZ UN VERITABLE CULTE, dit Yoshiyuki. SON SANG ETAIT ROUGE... ROUGE COMME LE SANG DE TOUS.
- Retire ce masque ignoble ! As-tu à  ce point honte de tes actes ?
- HONTE DE MES ACTES ? JE SUIS A PRESENT L'INCARNATION D'UN DIEU. C'EST MOI QUI AURAI UN CULTE, PAS SUPERNOVA ! MOI, YOSHIYUKI !
Battosaï fit un pas en avant.
- Pourquoi as-tu assassiné Supernova ? Et tous ces SOLDATs ?
- SUPERNOVA L'AVAIT MERITE. QUANT AUX SOLDATS... JE NE VEUX PAS DE FRERES.
- Tu ne veux pas de frères ?
- AH, BATTOSAÏ, TU M'AS BIEN SERVI. JE TE REMERCIE DE TON TRAVAIL A NIBEILHEIM. MAIS LES MEILLEURS GUIGNOLS SAVENT QUITTER LA SCENE QUAND LE RIDEAU VA TOMBER.
Yoshiyuki sauta en l'air. Un saut impossible. Huit mètres de haut. Il retomba derrière Battosaï, qui se retourna de justesse et évita un coup de sabre.
- J'AURAIS PU FILER DEPUIS LONGTEMPS, BATTOSAÏ. MAIS JE T'AI ATTENDU SUR LE TOIT... JE N'AIME PAS QU'ON ME SUIVE. JE VAIS TE REGLER TON COMPTE !
Un éclair frappa le tueur de plein fouet. Il chancela sous l'impact.
- Rends-toi ou je recommence ! le prévint DragonNoir.
- HA, HA, HA, HA, HA ! JE SUIS YOSHIYUKI ! JE NE ME RENDRAI PAS !
L'être bondit à  nouveau. Ces sauts démesurés devaient être impossibles aux humains. Kev0 vit l'endroit où il allait retomber et s'y précipita. Il assena un coup d'épée dans la poitrine de Yoshiyuki. Celui-ci ne vacilla même pas, lui donna un coup de pied et s'envola une troisième fois.
- SOUVENEZ-VOUS DES PRAIRIES DES CHOCOBOS ! vociféra-t-il.
Sous une impulsion soudaine, Kev0 roula sur lui-même. Un instant plus tard, une gigantesque boule de feu pulvérisait le ciment près de lui.
- SOUVENEZ-VOUS DE LA BAIE DE JUNON !
Yoshiyuki atterrit, évita un coup d'épée de Parkko, fit tournoyer deux fois son sabre. Les bras de son adversaire tombèrent à  terre dans des geysers de sang. Parkko gémit et s'évanouit. L'ennemi esquiva un éclair lancé par Dragon Noir et sauta.
- SOUVENEZ-VOUS DE LA JUNGLE DE GONGAGA ! DES MONTAGNES DE NIBEL ! DE CANYON COSMO !
Alors que la créature reprenait contact avec le sol, Kev0 visa l'une des orbites de son masque et y enfonça sa lame. La face de squelette se tordit. Yoshiyuki assena à  Kev0 un formidable coup de poing qui l'assomma immédiatement. Il bondit à  nouveau.
- SOUVENEZ-VOUS DES RAVINS D'UTAÏ ! DE LA CITE DES ANCIENS ! DES PLAINES GLACEES DU GRAND NORD !
Avec peine, Battosaï et DragonNoir évitèrent plusieurs boules de feu.
- SOUVENEZ-VOUS DU CRATERE OU APPARUT LA CALAMITE DES CIEUX ! hurla Yoshiyuki. SOUVENEZ-VOUS DE TOUT ! PARCE QUE VOUS N'AUREZ PLUS JAMAIS L'OCCASION D'Y RETOURNER !
Nanaki bondit et rata le tueur de peu. A ce moment, SoulDragon, HardDragon et DragonNanaki4 arrivèrent.
- Que se passe-t-il ? fit DragonNanaki4. Vous vous amusez sans nous ?
SoulDragon brandit un Bazooka Solide.
- C'est avec ça que j'ai pu détruire la porte blindée ! cria-t-il. Je ne sais pas ce que tu es, sale monstre, mais tu n'y résisteras pas !
Il visa Yoshiyuki qui arrivait droit sur lui, tira. Flash. Explosion. Un tas de tissu noir retomba sur le toit entre les volutes de fumée.
Kev0 se réveilla. Il massa son menton endolori et se releva.
Deux mains griffues passèrent sous ses aisselles et le hissèrent.
- Mais tire ! ordonna HardDragon à  SoulDragon.
- C'est ça ! Je ne sais pas si mon Bazooka Solide tuera cette chose, HardDragon, mais en tout cas, ça réduira Kev0 en miettes, ça, c'est certain !
Battosaï tenta d'attraper les pieds de Kev0. Trop tard. Il disparut dans les hauteurs de l'antenne de communications, emporté par Yoshiyuki.
- Kev0 ! fit DragonNoir.
- C'est trop tard pour lui ! s'exclama Battosaï. C'est trop tard. Il est fini.
Il sortit une bouteille de sa poche et versa un liquide bleu sur le corps inerte de Parkko. Aussitôt, les bras de l'adolescent repoussèrent ; il se réveilla.
- Ces super potions ont un effet rapide, hein ? dit Battosaï.
DragonNanaki4 prit Battosaï par l'épaule.
- Il faut partir. Cette horreur descendra de l'antenne dès qu'elle aura réglé son compte à  Kev0.
Il fila dans l'escalier menant à  la salle de classe. SoulDragon le suivit.
DragonNoir observa l'antenne. Pas d'échelle. Pas de câble. Aucun moyen de monter. Il enleva ses lunettes, les nettoya.
- Je ne sais pas comment Yoshiyuki a pu hisser Kev0 là -haut. Mais nous ne pouvons pas le sauver. Et cet assassin est trop fort pour nous. D'ailleurs, ça ne peut pas être un humain.
- Il y a sûrement... commença HardDragon.
Léger bruit de frottement. Le tueur était apparu derrière DragonNoir.
L'adolescent se retourna. Trop tard. Dans un petit jet de sang, la lame du sabre Yoshiyuki passa à  travers son torse. Elle ressortit, ligne d'argent pur dans les ténèbres de la nuit, par le flanc droit de DragonNoir.
- C'est toi, hein ? gémit DragonNoir. Je te rec... eeeeeeeeeergh...
Il ferma les yeux et tomba sur le dos, l'épée enfoncée dans ses côtes. Ses lunettes tombèrent à  terre ; l'un des verres s'étoila.
- DEPUIS LE TEMPS QUE J'ATTENDAIS ÇA. JE SERAI COMBLE UNE FOIS QUE JE VOUS AURAI TOUS FAIT SUBIR LE MEME SORT !
Parkko poussa un cri. Pure terreur animale. Ils bondirent tous dans l'escalier, entendant le chuintement de la lame sortant de la plaie. En quelques secondes, ils furent dans la salle de classe, refermèrent la porte derrière eux. Traversèrent la pièce en trombe, piétinant pupitres cassés, cadavres, mares de sang. Fermèrent une autre porte.
SoulDragon et Battosaï cherchèrent vainement à  rattraper Parkko dans sa fuite éperdue. Ils foncèrent dans la porte blindée donnant sur l'escalier, que SoulDragon avait détruite au bazooka, bondirent directement sur le palier du troisième étage. Tous les poils de leur corps paraissaient raides comme des tiges de fil de fer. Ils se retrouvèrent au rez-de-chaussée en moins d'une minute.
Mû par une inspiration soudaine, Nanaki se dressa sur ses pattes postérieures et ouvrit la porte du cagibi. Battosaï hocha la tête, prenant la secrétaire ficelée dans ses bras.
Aeris1 se précipita vers eux.
- Dites donc, qu'est-ce-qui s'est passé, là -haut ? Je vous préviens, la prochaine fois, je ne resterai pas dans l'entrée à  jouer la secrétaire.
- Il n'y aura sans doute pas de prochaine fois, Aeris1, répliqua SoulDragon.
Il épaula son bazooka et visa l'autre bout du couloir, près des escaliers. Quand il tira, la roquette fila dans un panache de fumée et il fut projeté en arrière. Le plafond s'effondra, empêchant tout passage.
- Ca le retardera un peu, dit SoulDragon.
- Mais pas assez, répondit Parkko.
Il était penché sur le sac de sport où était cachée la bombe désamorcée.
- On ne va pas fuir éternellement.
- Parkko, reprit SoulDragon, le compte à  rebours était presque arrivé à  zéro ! Si tu la remets en marche...
Il croisa les yeux marrons de Parkko.
- Oh. C'est ce que tu veux.
HardDragon revint vers eux.
- Que faites-vous ? Vous êtes cinglés ou quoi ?
Au fond du couloir, le tas de pierre commençait à  bouger.
- Ce n'est pas grave, leur dit Parkko en examinant la bombe. J'ai encore un futur. Je verrai la Rivière de la Vie. Si un jour vous trouvez une fontaine à  Matéria, peut-être qu'il y aura un peu de moi-même dedans.
- Parkko, supplia SoulDragon, c'est insensé.
- Complètement fou, renchérit Aeris1.
- Vous vous souviendrez de moi, fit Parkko. Filez.
- Non...
- Filez.
Parkko plongea une main dans le sac de sport et brancha deux fils. Puis il ajusta un mécanisme...
- Nous n'avons pas le temps de le raisonner, aboya Nanaki.
Le Tion pivota vers la sortie, partit au galop. SoulDragon, DragonNanaki4, Aeris1 et HardDragon lui firent leurs adieux, avant de s'enfuir.
Ils rejoignirent les autres à  l'extérieur.
- Que fait Parkko ? demanda Battosaï, portant toujours la secrétaire ligotée.
- Il se sacrifie, répondit SoulDragon. Pour éliminer Yoshiyuki.
- Il faut l'arrêter...
- Comment ?

Etrangement, Parkko n'avait pas peur. Il se sentait euphorique ; c'était peut-être ce que ressentaient certains suicidaires après s'être jetés par la fenêtre, dans leurs derniers instants, avant d'entrer en contact avec le sol. Détaché de la réalité, il enfonça un interrupteur. Le voyant rouge s'alluma. A l'intérieur du sac, entre les fils entrelacés, il vit le cadran à  cristaux liquides. Les chiffres violets annonçaient :

00.00

Il y eut une déflagration et Yoshiyuki surgit de l'amas de pierre. En effet, il n'était pas humain. Alors qu'il sautait au plafond, Parkko entrevit ses jambes grises comme le cuir d'un éléphant. Le masque de squelette était en lambeaux, et en dessous, une face à  demi humaine aux dents pointues. La créature se mit à  courir au plafond, comme une mouche monstrueuse.
Parkko appuya sur le dernier bouton. Le compte à  rebours se mit en marche.

00.03

passa à 

00.02

- QU'EST-CE-QUE TU FAIS, IMBECILE ? rugit la créature en arrivant à  son niveau. OU SONT TES AMIS ?
- Tu ne leur feras jamais de mal, dit Parkko.

00.01

Avec un rugissement, Yoshiyuki, toujours accroché au plafond, rejeta sa tête en arrière. Les derniers lambeaux de son masque pendaient autour d'un visage aux traits humains, à  la peau grise et aux yeux rouges. Le regard du monstre tomba dans le sac, sur le cadran noir où brillaient les chiffres violets.
- CE N'EST PAS VRAI ! MA PROPRE BOMBE !

00.00

- Adieu, dit Parkko.
L'explosion les engloutit, puis envahit l'entrée, le bureau où la secrétaire avait travaillé, souffla une grande flamme le long du couloir. Les murs se couvrirent de suie avant d'être broyés en éclats de béton.
La façade de l'école du SOLDAT se détacha et se fragmenta. Elle fut pulvérisée par le globe de feu orangé. Explosion sur explosion, le bâtiment s'effondra dans une fumée grise.
SoulDragon, Nanaki, DragonNanaki4, Aeris1 et HardDragon s'éloignèrent.
- Parkko... gémit DragonNanaki4.
- Si seulement j'avais pu empêcher ça, dit SoulDragon, la gorge serrée.
Nanaki hurla à  la lune.
- Nous ne devons pas l'oublier, affirma-t-il. Mais si vous étiez restés là , vous auriez seulement explosé en même temps que lui. Ca n'aurait aidé personne.
- Et Kev0 ? s'interrogea Aeris1. Et DragonNoir ?
- Yoshiyuki les a tués, répondit SoulDragon. Il était trop puissant pour nous... Mais que je sois damné s'il a résisté à  ça.
Autour d'eux, les camions de pompiers et les voiture du SOLDAT arrivaient par dizaines et se garaient devant l'immeuble en flammes.

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Epilogue



[MrGlauque], Aeris41, Mana_slash, Nervous et Hallascar mangeaient dans l'hôtel de Nibeilheim. Dehors, un terrible orage entourait les maisons de torrents boueux. Régulièrement, des éclairs les faisaient sursauter.
- Aeris41, quand doit-il arriver ? demanda Mana_slash.
- Il devrait déjà  être là .
Coup de tonnerre. Instinctivement, ils se penchèrent sur leurs assiettes.
- Curieux, grommela Nervous.
- Quoi ?
- Cette tempête me fait penser à  celle qui aura lieu dans quelques mois. Sephiroth semble être destiné à  atteindre Nibeilheim trempé.
La pluie battante créait un épais brouillard, empêchant de voir les maisons de l'autre côté de la place. Les questions se heurtaient dans la tête de Mana_slash. Pourquoi Sephiroth avait-il décidé de venir malgré tout ? Qui avait mis le feu au sous-sol du Manoir Shinra ? Quel était le responsable des assassinats de membres du SOLDAT ?
- Il nous reste à  aller au Réacteur Mako, dit [MrGlauque]. Nous irons le voir... après avoir rencontré Sephiroth.
Hallascar reprit une portion de riz. Il avait fait un rêve effroyable la nuit précédente : une créature à  face de squelette s'introduisait dans sa maison au village Stolfo et lui ordonnait de trahir tous ses amis.
Dehors, un bruit de moteur, vite étouffé par le tonnerre.
- A l'heure, fit [MrGlauque].
Il attrapa ses béquilles, se leva et sortit clopin-clopant de l'hôtel. L'averse plaquait ses courts cheveux contre son crâne, faisait pénétrer des javelots d'eau glacée à  travers sa chair ; il n'en avait cure. Cela n'avait aucune importance. Il allait voir Sephiroth.
Il entendit à  peine le bruit de la porte s'ouvrant, se fermant à  de multiples reprises. Ses amis le suivirent, subissant le déluge.
Devant la place du village était garé un camion. Le losange rouge de Shinra Inc. était peint sur la bâche à  l'arrière.
Un seul soldat de métier descendit. Quelques mèches blondes étaient coincés dans son casque. Il accompagnait un SOLDAT et une silhouette noire.
Cloud. Zack.
Sephiroth.
Ses mèches grises étaient plaquées contre son front haut par la pluie, et ses yeux étaient d'un bleu azur surnaturel. Une balafre brune courait de sa joue gauche à  son front. L'attentat, se dit [MrGlauque].
[MrGlauque] avança de quelques pas. C'était une rencontre historique. Tout ce qu'il allait dire aurait des conséquences incalculables. Il devait les surprendre, les frapper.
- Bienvenue, articula-t-il. Vous êtes à  Nibeilheim. Cloud, tu peux retirer ton masque. Tifa dort à  cette heure.
Le soldat en uniforme bleu eut un hoquet. Zack se tourna vers lui.
- Un ami d'enfance, Cloud ?
- Je ne... connais pas... ce gars-là .
Sephiroth restait très calme.
- Que voulez-vous à  Cloud ?
- Rien du tout, répondit [MrGlauque]. Qu'est-ce-qui vous a décidé à  avancer votre voyage, Sephiroth ?
- Mes supérieurs ont essayé de me dissuader d'aller dans cette ville, expliqua Sephiroth. Je flaire quelque chose. Vous, qui êtes-vous ?
- Mon nom est [MrGlauque]. Le type baraqué, là -bas, c'est Nervous. Voici Mana_slash, Aeris41 et Hallascar.
Sephiroth fronça les sourcils.
- Des noms peu communs, dit-il. Comment connaissez-vous Cloud ?
- [MrGlauque], va-t-on tout leur dire ? demanda Aeris41.
- Autant être honnêtes, dit Mana_slash.
[MrGlauque] regarda Sephiroth dans les yeux. L'orage n'existait plus. Il était face au SOLDAT que des millions de joueurs, dans le rôle de Cloud, avaient poursuivi, haï et détruit. Mais ce n'était pas le démon menaçant l'existence de la Planète. Pas encore. Et à  présent que les archives du Manoir Shinra étaient détruites, il ne le deviendrait jamais.
Et lui, [MrGlauque], mettrait tout ça en péril pour dire la vérité ?
Il se décida. Sephiroth avait le droit de connaître son origine. Cloud aussi pouvait savoir la vérité. Les mensonges, petits ou grands, compliquaient toujours les choses à  long terme. Même les mensonges par omission.
- Je vais tout vous raconter, commença [MrGlauque]. Il était une fois une grande ville flottante. Midgar. Et près du Réacteur Mako numéro 1, un train arrivait à  la gare...

- Parfois, je doute que tout ça soit réel, avoua [Halvorc]. Yuffie_Kisaragi, pourquoi ne nous expliques-tu pas comment créer un portail inter-dimensionnel ?
- Je ne le peux, répondit-elle. Si vous saviez...
Ils étaient allongés avec NightCosmo, ChiMuZeRa et Clad921 dans une petite plage de galets, au pied de la falaise qui bordait la vallée verte. Le ciel était empli de nuages. Ils contemplaient l'horizon obscur. [Halvorc] se sentait vidé de toute énergie, et chaque cellule de son corps aspirait à  l'immobilité totale.
- Il doit avoir une tempête à  Nibeilheim, dit NightCosmo.
- J'espère que [MrGlauque] et les autres sont au sec, jeta Yuffie_Kisaragi.
- Qui a tué Supernova ? s'interrogea ChiMuZeRa. Quand je pense que j'ai gardé son corps dans ce frigo pendant tout ce temps sans jamais me douter...
- Ce jour-là , il était parti chasser le Virevoltequeue avec Battosaï, rappela [Halvorc].
- Battosaï n'aurait jamais fait ça, [Halvorc], reprit ChiMuZeRa.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit.
- C'est lui qui a ramené le corps de Supernova.
Clad921 bougea quelques galets pour s'installer plus confortablement.
- C'était des marques d'arme blanche, affirma-t-il. Parole de médecin.
- Clad921... fit [Halvorc]. Pourquoi Battosaï a-t-il prétendu que c'était un monstre ? S'il ne l'a pas tué, il a dû assister au meurtre.
- Zorcan ? supposa Yuffie_Kisaragi. Non, il ne ferait jamais ça... DragonNoir ? EvilCid ? Tout le monde adorait Supernova. Qui l'a assassiné ?

- ... Mêlée à  la puissance du Sacre, la Rivière de la Vie détruisit le Météore, acheva [MrGlauque]. Et le visage d'Aeris Gainsborough apparut dans la pénombre. Voilà  la fin de cette histoire.
- C'est absurde ! s'exclama Cloud. Ai-je l'étoffe d'un héros ?
- Cloud, vous seriez surpris de votre force, dit Nervous.
Sephiroth ouvrait et fermait les yeux, hébété. Il parla.
- Certes, tout cela est impossible. Mais ces fariboles s'ancrent dans des détails qui devraient être ignorés de tous. Le nom de ma mère, Jenova. L'enfance de Cloud. Les parents de Zack.
- Et quel est votre rôle dans cet univers chimérique ? s'enquit Zack. [MrGlauque], répondez-moi !
- Nous sommes des intrus, fit [MrGlauque]. Nous n'appartenons pas à  ce monde.
Cloud Strife éclata de rire.
- Oh, ça, c'est la meilleure. Vous n'appartenez pas à  ce monde.
- Cloud ! rugit Nervous. Souviens-toi de ce jour de ton enfance où tu as suivi Tifa et ses trois amis dans les montagnes. Tous les autres sont partis, et tu l'as rattrapée sur le pont au moment où il s'est effondré.
Cloud devint blême.
- Nous étions seuls, dit-il. Comment pouvez-vous... (ses yeux s'agrandirent). Oh non. Oh non.
Il y eut un silence. Puis Sephiroth reprit la parole.
- Le savoir est la plus grande de toutes les richesses. Et vous le possédez. La vérité absolue n'existe pas, cependant... je vous crois.
Mana_slash était stupéfait. Il n'aurait jamais cru que le grand membre du SOLDAT puisse admettre tout cela. Il se sentit aussi tendu. Le fils de Jenova n'avait-il pas sombré dans la démence ? Ne s'apprêtait-il pas à  tous les massacrer ?
Sephiroth se tourna vers [MrGlauque]. Sous la pluie battante, on voyait à  peine ses sourcils froncés, ses lèvres serrées.
- Je suis d'accord, [MrGlauque], dit-il entre ses dents. Et je tiens à  vous le dire... tout ce que vous avez dit... Ca m'a beaucoup marqué. Ce que vous m'avez dit sur la Calamité des Cieux, [MrGlauque]. Ca m'a aidé à  prendre une décision.
Il cessa un instant de parler. Les gouttes de pluie tombaient entre lui et [MrGlauque]. Tendu, l'adolescent haussa les épaules.
Sephiroth se dressa de toute sa hauteur. Il poussa un grand cri, sortit sa Masamune et la planta dans le sol. [MrGlauque], effaré, recula de quelques pas. Le visage du SOLDAT était rageur.
Les paroles de Sephiroth tranchèrent dans l'averse et se répercutèrent parmi les montagnes sombres.
- Et en ce jour béni, je renie Jenova et tout ce que je fus !

SoulDragon ferma sa valise.
- Les bagages sont faits ! s'égosilla-t-il.
Il regarda la chambre. Tout compte fait, ils n'avaient pas beaucoup séjourné dans le Honeybee Inn.
Quelqu'un entra. SoulDragon entrevit une robe rose. Il releva alors la tête, croisant deux superbes yeux verts.
- SoulDragon, non ? Mon nom est Aeris Gainsborough. Je suis ravie de te connaître.
- En... enchanté...
- Tu n'as pas l'air bien, s'inquiéta-t-elle.
- Ca va. Je... je m'inquiétais. Vous savez que nous voyageons aussi avec une fille dont le pseudonyme est Aeris1 ? Ca sera problématique.
Elle sourit, et SoulDragon souhaita à  Battosaï toutes les malédictions du monde.
- Tu verras que non, dit Aeris.
L'adolescente sortit. SoulDragon tenta de reprendre ses esprits, ou plutôt d'en rassembler les morceaux. Son cerveau tournait en boucle sur un flash-back de quelques secondes, cette brève discussion avec Aeris. Il revoyait sans cesse son visage, ses yeux verts, son sourire...
DragonNanaki4 entra en coup de vent dans la pièce.
- Tu as vu Aeris ? fit-il.
- Elle est... jolie, concéda SoulDragon.
- Tu parles. On ne peut pas en vouloir à  Battosaï, hein, SoulDragon ?
- ...
- Enfin, on part dans quelques heures. Dommage, je commençais à  m'habituer à  Midgar.
- On ne fait pas toujours ce que l'on veut, DragonNanaki4.
Dehors, HardDragon se promenait parmi les boutiques de Wall Market. Les paroles de Battosaï passaient et repassaient dans sa tête. C'était tellement tentant de modifier l'histoire... Il y avait sûrement de meilleures options que celles choisies par le scénario authentique. Pouvaient-ils guider le monde de " Final Fantasy VII " vers un destin meilleur ?
" Nous pouvons tout changer. "

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(Un mercredi après midi, une occasion révé pour lire la suite.)

On a beau se dire que l'histoire est pas très original, j'y pensais un instant et c'est une histoire assez dur a mettre en place: il faut vraiment bien connaitre le scénario FF7. Mais surtout je pense le plus dur c'est de gérer tous ces personnages.

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Je suis l'incapacité d'aimer de Jack.