9
- Nous désirerions nous engager dans le SOLDAT.
La secrétaire leva les yeux de son ordinateur. Une douzaine de jeunes patientaient dans le hall. Celui qui venait de s'adresser à elle était un garçon plutôt petit, sans aucun muscle, avec d'épais cheveux marrons. Son T-shirt disproportionné tombait sur ses jambes.
- Vous tous ? lui demanda-t-elle.
- Nous tous.
- Votre nom ?
- Kev0. Le " o ", c'est un zéro.
Les pupilles du jeune étaient étranges, un subtil mélange de vert et de marron. Ca ne manquait pas de charme.
- Il y a beaucoup de papier à remplir, dit la secrétaire. Des formalités, des tests d'aptitude. Combien pesez-vous, monsieur Kev0 ?
- Trente-six kilos.
- Alors, vous êtes recalé. On ne peut s'engager dans le SOLDAT à moins de cinquante kilos.
Il n'arrêtait pas de la fixer de ses yeux verts-marrons.
- S'il vous plaît...
Un autre jeune arriva. Plus petit que Kev0, il tenait un chien rouge en laisse.
- C'est fini, Don Juan ? jeta Parkko.
Kev0 regarda à nouveau la secrétaire et déclara :
- Vraiment désolé. On essaie de faire au mieux et voilà ce qui arrive.
La secrétaire était à présent ficelée et bâillonnée sur l'épaule de DragonNanaki4.
- J'ai trouvé un réduit, fit SoulDragon. Amène-la vite.
Ils l'enfermèrent dans la petite pièce. DragonNoir tourna deux fois la clé et la glissa dans sa poche.
- Si seulement on avait pu faire autrement... soupira-t-il.
- J'ai essayé, DragonNoir, rappela Kev0.
- Mais bon. Au moins, on ne lui a pas fait de mal. Ta Matéria Verte de Sommeil nous a rendu un fier service, SoulDragon.
- On aurait dû commencer comme ça, argua Parkko. Kev0, ça ne servait à rien de perdre du temps à essayer de la draguer.
Kev0 tiqua.
- Mais maintenant, dit-il, Aeris1 va devoir jouer à la secrétaire, Parkko.
- Dommage qu'on soit pressés, s'esclaffa SoulDragon. J'aimerais bien voir...
- Moi, c'est ça que j'aimerais voir, l'interrompit Parkko.
En travers du couloir reposait un sac de sport. Il s'en échappait une série de déclics, comme une minuterie.
Parkko l'ouvrit. A l'intérieur, au milieu d'un labyrinthe de fil, il y avait un cube rose, plusieurs boutons, un voyant rouge et un cadran. Celui-ci affichait, en chiffres violets sur un fond noir :
00.10
Le nombre passa à
00.09
- Pas d'affolement, préconisa Parkko.
Ses compagnons, qui n'avaient pas vu le contenu du sac, se penchèrent en avant, intrigués.
- SoulDragon, c'est le C4 qui ressemble à de la pâte à modeler rose ? s'enquit Parkko.
- Je crois que c'est la même chose, répondit SoulDragon.
- Il y a un bloc de plastic à peu près de la taille d'une Game Boy, là -dedans.
00.08
Des gouttelettes de sueur glissaient sur le visage de Parkko.
- Y a-t-il un truc en métal près du plastic, Parkko ? demanda Kev0.
- Non, juste des fils et des boutons.
- Alors, c'est facile à désamorcer. D'abord, appuie sur le plus gros bouton.
Parkko s'exécuta.
00.07
- Ensuite, poursuivit Kev0, relève l'interrupteur le plus près du pain de plastic.
Le voyant rouge s'éteignit.
- Ca marche ! s'exclama Parkko. La lumière rouge s'est éteinte ! Comment sais-tu tout ça, Kev0 ?
- En fait, je l'ai dit au hasard.
00.06
DragonNoir pinça la nuque de Kev0.
- Tu sais, je suis non-violent, mais dans des moments comme ça, ça me démange de te casser la mâchoire.
- Chiche.
00.05
- Le compte à rebours ne s'est pas arrêté, Kev0 ! cria Parkko. Il n'est plus qu'à cinq secondes ! Que reste-t-il à faire ?
- Il suffit de détacher le fil qui s'enfonce dans le pain de plastic !
- Ca aussi, tu le dis au hasard ?
00.04
Parkko se signa, plongea la main dans le sac de sport et retourna, avec mille précautions, le petit bloc de plastic. Il y avait effectivement un fil électrique.
00.03
Parkko débrancha le fil. Rien ne se produisit. Il attendit que le compte à rebours passe à " 00.02 "?
00.03
Il soupira. Ses amis poussèrent des cris de joie.
- Eh, c'est fini, les cro-magnons ? demanda Aeris1 depuis le bureau de la secrétaire. On croirait que votre équipe vient de gagner un match de foot !
DragonNanaki4 déploya un plan du bâtiment qu'il avait subtilisé dans le hall d'accueil.
- Cet endroit n'est pas seulement l'école du SOLDAT, constata-t-il. C'est aussi leur quartier général.
Il appuya son doigt sur un rectangle vert.
- Là . Le vestiaire des SOLDATs de Troisième Classe.
- Pourquoi Troisième ? demanda DragonNoir. Tant qu'à usurper ce titre, autant s'intégrer à la Première Classe, n'est-ce-pas ?
- Tous les SOLDATs de Première Classe jouissent d'une certaine notoriété, fit Kev0. Zack, Sephiroth et tous leurs semblables, on en parle dans les journaux. Un inconnu dans leur uniforme se ferait repérer en cinq secs.
- " Ce casque pue un peu ", grogna Parkko.
- " Le mien aussi ", répliqua Kev0.
- " Les poches sont pleines de miettes de biscottes. "
- " C'est bon, j'ai compris ", Parkko.
- " Vous n'avez rien de mieux à faire ! " hurla SoulDragon.
Ils sortirent du vestiaire, mal engoncés dans leurs tenues du SOLDAT.
Nanaki, qui s'était lui aussi déguisé, marchait sur ses pattes postérieures.
- De toute façon, les humains ne regardent que les apparences, aboya-t-il.
- En fait, tu crois que tu pourrais faire un très bon humain, répondit DragonNoir.
Le chien rouge le fixa, ébahi.
- C'est ce que je pensais. DragonNoir, comment as-tu fait pour le deviner ?
- Rien, Nanaki. Une intuition.
Les sept imposteurs se turent en voyant un véritable SOLDAT de Troisième Classe marcher vers eux.
- Vous êtes au courant ? leur dit l'homme.
- De quoi ? fit Parkko.
- Sephiroth vient de partir pour Nibeilheim.
- Je croyais qu'il était grièvement blessé.
- Son visage était déchiqueté, mais il a vite récupéré. Vous connaissez sa force. Un seul sort de Soin l'a totalement cicatrisé.
DragonNoir regarda le SOLDAT.
- Sephiroth ne devait pas partir avant plusieurs mois, affirma-t-il.
- C'est exact, répondit l'homme, mais malgré les ordres de Shinra Inc., il a insisté pour aller là -bas au plus vite. Il est convaincu que l'attentat à la bombe a eu pour but de l'empêcher d'aller inspecter Nibeilheim.
- Une conspiration ? avança Kev0.
- Oh, Sefilou a toujours été un peu parano. En tout cas, personne n'étant assez fort pour le retenir, il est bel est bien parti en voyage. Avec Zack et ce soldat de métier larbin qu'ils traînent toujours derrière eux...
- Strife, dit DragonNoir.
- Ouais. Bon, eh ben, c'est bizarre, hein ? Je vous laisse, il y a une émeute à calmer dans les Taudis. Au fait, toi(il s'adressa à DragonNoir), tu devrais couper tes cheveux. Jusqu'aux épaules, ce n'est pas réglementaire.
Le SOLDAT partit.
- On dirait que notre déguisement est efficace, fit Parkko.
- C'est juste parce que ce type était bête comme ses pieds, rétorqua DragonNanaki4.
Une sirène retentit, suivie d'une voix féminine : " Attention ! Attention ! Il y a des intrus dans le bâtiment ! Attention ! Attention ! Explosion localisée au quatrième étage ! ".
Encore une tentative de meurtre, comprit Kev0. Nous sommes arrivés juste à temps.
Il entendit un bourdonnement. Au bout du couloir, une lourde porte blindait s'abaissait.
- Le tueur a dû trafiquer le système de sécurité ! s'exclama-t-il. Il veut empêcher les autres SOLDATs de venir trop vite.
Ils se mirent à courir, et passèrent. Kev0, très rapide, fila le premier sous la porte, suivi de près par Parkko. Lancé au triple galop, Nanaki déboula et atterrit contre le mur de l'autre côté. HardDragon, DragonNanaki4, DragonNoir et SoulDragon approchaient. L'un après l'autre ils passèrent. DragonNoir ôta son bras, évitant de peu qu'il ne soit sectionné. Le panneau avait rejoint le sol.
- SoulDragon !
La porte blindée bloquait hermétiquement le couloir. SoulDragon chercha des yeux un panneau de commande, une arme, quelque chose qui lui permettrait de défoncer l'épais battant.
De l'autre côté, DragonNanaki4 hurla :
- SoulDragon ! Tu ne peux pas passer ?
- Non, DragonNanaki4 ! Montez sans moi ! Je trouverai quelque chose !
Ils acquiescèrent et se précipitèrent dans les escaliers. Les marches étaient désertes. Ils arrivèrent au premier palier à temps pour voir une porte blindée se verrouiller.
- Plus vite ! cria Nanaki.
Il se mit à galoper. Au second palier, le panneau d'acier terminait sa descente lorsqu'ils l'atteignirent. Sans s'arrêter, ils se mirent à monter les marches quatre à quatre.
La porte blindée du quatrième étage était déjà descendue à moitié. Kev0 et Parkko la passèrent en même temps. Nanaki et DragonNoir franchirent la porte juste à temps.
DragonNanaki4 s'écrasa contre le panneau. Il glissa ses doigts dans la fente en bas, mais les retira en sentant la porte faire pression dessus. Lourde et inébranlable, elle atteignit le seuil et s'y enfonça.
- Meeeeeerde ! fit HardDragon. DragonNanaki4, tu ne pouvais pas aller plus vite ?
- Comment ça ? Je ne t'ai pas ralenti, HardDragon. C'est toi qui était plus vif qu'une limace !
Ils regardèrent autour d'eux. Pas de fenêtres dans l'escalier. A chaque palier, une porte blindée bloquait l'accès aux couloirs.
- Comment ça, stoppé ?
Furieux, SoulDragon donna un coup de poing dans la double porte.
- En cas d'urgence, répéta la voix désincarnée du système de sécurité, l'ascenseur est immobilisé et tous les escaliers sont obstrués. Cette mesure radicale est destinée à empêcher les criminels de s'enfuir.
- Et comment on fait pour les rejoindre ? s'enquit SoulDragon.
- Vous devez attendre l'arrivée des services concernés.
- Génial. Réellement génial.
Parkko sourit.
- Où est le problème ? dit-il. Nous sommes au quatrième étage, là où a eu lieu le meurtre. C'est là qu'on voulait aller, non ? Et il n'y a aucun membre du SOLDAT.
- Nous ne sommes plus que quatre, répondit Kev0. Arrête de dire des conneries, Parkko. Ca ne pouvait pas aller plus mal.
Le chien rouge s'avança entre eux. Sa queue battait l'air à droite et à gauche, et la touffe de poils qui l'achevait brillait comme un brasier.
- Pas le temps d'épiloguer, rugit-il. Nous devons agir.
DragonNoir cessa de siffloter et partit dans le couloir.
- Alors ? dit Nanaki. Parkko, Kev0, allez-vous le suivre ou rester sur place ?
Le couloir du quatrième étage était désert. A intervalles réguliers, des portes grises apparaissaient dans les murs.
Ils arrivèrent près d'un chambranle dont la porte, arrachée, gisait à terre. Le bois était maculé de taches de sang.
Kev0 entra à pas de loup dans la pièce. Parkko, Nanaki et DragonNoir lui emboîtèrent le pas.
Des cadavres. Partout, des SOLDATS. L'endroit avait été une salle de classe. Les pupitres étaient renversés. L'un d'eux avait été proprement coupé en deux. Sur le mur du fond, l'écran plat qui servait de tableau était brisé.
Dans un coin de la pièce, des débris de plâtre et de tuyaux. Le radiateur de la salle de classe avait explosé. Mais ce n'était pas ce qui avait tué les membres du SOLDAT. Il y avait une quarantaine de cadavres, mais aucun ne portait de brûlures. L'un d'eux avait les bras coupés. A un autre, il manquait une jambe. La majorité étaient couverts de balafres rouges.
Kev0 s'approcha de DragonNoir. Il était penché sur un cadavre, examinait son torse. La chemise bleue du SOLDAT était envahie par une grande tache rouge.
- On dirait qu'il a été embroché par une lame très mince, constata DragonNoir.
- Sephiroth ? murmura Kev0.
- Il est parti pour Nibeilheim, Kev0. On l'a appris au rez-de-chaussée.
Nanaki renifla le corps.
- Je sens de la Mako, fit-il. De la Mako et autre chose.
- Tous ces SOLDATs étaient bourrés de Mako, Nanaki, précisa Kev0.
- Kev0, je le sais. Mais il y a trop de Mako, beaucoup trop.
- Tu avais peut-être raison, Kev0, dit DragonNoir.
Parkko s'agenouilla à son tour devant le corps.
- Que dites-vous ?
- Ca semble porter la marque de Sephiroth, marmonna Kev0.
Une cinquième voix répliqua :
- Ca me fait plutôt penser au Ninja Cyborg.
Ils se relevèrent en hâte. Un jeune homme était assis sur une chaise.
- Toi... dit Parkko.
- Battosaï, jeta DragonNoir.
Battosaï s'inclina, théâtral. Il était vêtu de vert ; une courte épée reposait dans le fourreau attaché à sa ceinture.
- Qu'as-tu fait, Battosaï ? s'enquit Kev0.
- Battosaï a fait... ce qu'il jugeait bon de faire, répondit l'intrus. Battosaï estimait cela nécessaire. Mais à présent, il, je, suis en proie au doute.
- Pourquoi ?
- Kev0, comprends-moi. Pas de jugement hâtif.
Battosaï se leva et se mit à marcher vers la fenêtre. Dehors, il faisait nuit noire.
- Nous avons tous décidé de partir dans ce monde, le monde de " Final Fantasy VII ", déclara-t-il. Notre propre planète ne nous convenait plus. " Qu'est ce monde déchu ", disions-nous, " alors que quelques années nous suffiraient pour que l'avenir de cette autre dimension soit assuré ? " Quelques années à attendre. A attendre la fin du scénario. C'était la doctrine de Supernova. En toute logique, chaque être vivant, de par son existence même, façonne l'univers. Comme un caillou tombant dans un étang, il crée de petits remous. Le destin de l'humanité est constitué d'une mosaïque de petits remous. Il fallait nous abstenir de perturber ce nouveau monde, autant que possible.
- Mais tu n'as pas pu patienter sept ans, grogna DragonNoir. Battosaï, il a fallu que tu agisses.
- C'est dans la nature de l'être humain. Nous vivons, nous chassons...
Signe de main vers un cadavre.
- ... nous tuons, reprit Battosaï. Nous abîmons tout ce que nous touchons. Comprends-tu, DragonNoir ? Ne pas agir est une impossibilité. Comme la recherche du bonheur, c'est un état d'esprit qui imprègne notre condition d'être humain.
- Il suffisait d'attendre, fit Kev0.
- Attendre ! Attendre ! Attendre ! Rester passif ! Tu supporterais cela, toi ? Réfléchis, Kev0. Toi aussi, Parkko. BadRanger, enfin DragonNoir, penses-y. Et Nanaki... tu ne comprends pas ce que je veux dire, mais songe à tout cela. Est-ce que vous supporteriez ? Est-ce que vous supporteriez de la laisser mourir ?
Battosaï marqua un temps d'arrêt et continua d'un ton plus affecté :
- Est-ce que vous la laisseriez mourir ? Aeris. Je l'aie rencontrée par hasard lors de mon premier voyage à Midgar. C'était un an après notre arrivée dans ce monde parallèle? Elle avait seize ans. Elle portait sa robe rose, et ses yeux... ses yeux sont... Je l'ai aimée.
- Tu as fait quoi ? demanda Kev0.
- Je l'ai aimée, répéta Battosaï. Je l'ai aimée, Kev0.
Son visage était devenu mélancolique.
- J'ai couché avec elle.
- Tu as couché avec Aeris ?
- Oui. Même sans ça... Je vous le demande. Est-ce que vous supporteriez, vous quatre ? Est-ce que vous supporteriez qu'elle meure ? Qu'elle meure ! Assassinée par Sephiroth à la Cité des Anciens? Vous la laisseriez mourir ?
- Mais... commença Kev0.
Il ne parvenait pas à exprimer toutes les idées qui lui venaient à l'esprit. Le gars en face de lui avait eu des rapports sexuels avec un personnage de jeu vidéo. Une jeune fille que des millions de joueurs avaient rencontré, accompagné et pleuré lorsqu'elle avait été assassinée, lors d'une scène cinématique restée célèbre.
- Vous la laisseriez mourir ? hurla le jeune homme. Juste pour satisfaire votre petit confort ? Pour vous assurer que le Météore ne frappera pas la Planète ? Non ! Non ! Il devait y avoir un moyen de régler ça !
Battosaï, calmé, poursuivit :
- J'ai cherché ce moyen et je l'ai trouvé. Nous pouvons tout changer. Nous avons le droit de tout changer. Nous avons le devoir de tout changer. Moi, Battosaï, j'avais le devoir de tout changer. Pour Aeris. Pour mon amour. Et il y avait des moyens plus sûrs que de changer la place d'un caillou. Je savais tout ce qui allait se produire. D'abord, j'ai orchestré ma disparition près de Mideel. Cette île grouillant de monstres puissants, j'étais sûr que le village Stolfo me croirait mort. Ensuite...
- As-tu tué Supernova ? demanda DragonNoir.
- Ca te turlupine, hein ? Non, BadRanger. Supernova était mon ami. Le jour de sa mort, je suis allé me promener avec lui dans l'île d'Utaï. C'était bien avant ma rencontre avec Aeris. Mais ce n'est pas un monstre qui l'a tué. Supernova a été poignardé à plusieurs reprises par un homme étrange... Vêtu de noir, portant un masque de squelette. Il l'a eu et s'est enfui avant que je ne puisse intervenir.
- Absurde... fit Kev0.
- Eh oui, absurde. Je savais qu'on ne me croirait pas. J'ai ramené le corps de Supernova au village Stolfo, et j'ai raconté qu'il avait été agressé par un Virevoltequeue. Lorsque Clad921 a dit que son c?ur avait été atteint, et que j'ai su que les queues de Phénix n'auraient pas d'effet sur lui, ça m'a fait très mal. Plus jamais Supernova ne nous parlerait.
- Ca nous a tous peinés, dit DragonNoir.
Battosaï se détourna de la fenêtre. Kev0 remarqua que des faisceaux de projecteurs parcouraient le ciel nocturne. Il se demanda qui était dans le vrai. Eux, s'efforçant de préserver le futur de la Planète, ou Battosaï, qui avait voulu laisser sa propre empreinte sur le monde de " Final Fantasy VII ", par amour pour Aeris. Où était le mal ? Où était le bien ? Non, ils n'agissaient pas en pensant à ces critères. Ils agissaient spontanément. En tant qu'êtres humains, tout simplement. Sur le fil du rasoir, entre ténèbres et lumière.
Mais quel choix est le bon ? songea Kev0.
- Pour en revenir à Aeris, fit DragonNoir, et à la modification de l'intrigue...
- Tu en étais à ta disparition, Battosaï, précisa Kev0.
- Je n'ai pas eu de mal à comprendre quel était le point de départ de tous ces malheurs, déclara Battosaï. Jenova. En apprenant ses origines, Sephiroth aurait perdu la raison. Je suis allé au Réacteur Mako des Monts Nibel avec Solvent. Nous avons bricolé les soupapes à l'aveuglette jusqu'à ce que de la vapeur jaillisse de partout. Il y eut un grand éclair. Je suis sorti et peu après, le Réacteur explosa. J'ai fouillé les décombres. Chacun des atomes de Jenova avait été transformé en énergie brute par la déflagration Mako. L'extra-terrestre était morte. Ensuite, je suis descendu au village de Nibeilheim. J'ai emporté un baril d'essence jusqu'à la cave, j'en ai versé la moitié sur les livres. Il n'ont pas pu réchapper à l'incendie. Ainsi, Sephiroth restera un membre du SOLDAT. Il n'invoquera jamais le Météore.
DragonNoir marcha jusqu'au jeune homme.
- Et tous ces morts, Battosaï ? Comment les justifie-tu ? Aucune cause ne mérite qu'on tue pour elle ! Même pas Aeris Gainsborough !
- Mais... Tu n'as pas compris, BadRanger ; je n'ai pas fait ça.
- Q-q-quoi ? hoqueta DragonNoir.
- Je ne suis pas responsable de ces assassinats.
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