Eltanin

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 Sujet du message: [Fic FFVIII]Plume.
MessagePublié: 30 Oct 2004, 12:24 
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Bainwa
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Inscription : 03 Sep 2004, 23:08
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Localisation : Dadadadada.
Ici aussi, vous y aurez droit, MWAHAHAHAHAH!!!!


*PROLOGUE*


« Mon père qui êtes aux cieux, apportez moi ce qui me manque, donnez moi la force de combattre ce vide, chaque jour plus important? »
Ce murmure résonnait doucement dans la chapelle. Les cierges apportaient leur chaleur et leur lumière à  la personne accroupie devant le tapis de fleurs, dont les couleurs vives contrastaient avec le noir de sa toge de coton épais. Les flammes n?éclairaient pas son visage, tenues en échec par la capuche qui le recouvrait. La nuit lui semblait moins sombre, moins glaciale en ce lieu. Cette nuit qui avait envahit sa vie, ne le quittait plus depuis, depuis?
Un brusque courant d?air fit vaciller les ombres portées sur les murs, glaçant de plus belle la petite chapelle, pourtant déjà  si froide. Le murmure s?interrompit. La lourde porte de bois claqua. Il restait agenouillé. Il ne demandait que le repos. Une rafale, plus puissante, éteignit tous les cierges et la chapelle plongea dans les ténèbres. Il se leva et se retourna. Bruit de pas sur les dalles.
« Il faut vraiment que tu fasse toute cette mise en scène pour te faire remarquer ?
-Et toi, il faut vraiment que tu reste là  a prier sans espoir un dieu qui ne peut plus rien pour toi ?
-Il me laisse de la lumière dans la nuit, lui?
-Si ce n?est que ça? »
L?inconnue psamoldia quelques paroles incompréhensibles, et bientôt, dans un cercle de feu, Ifrit apparut au milieu de la chapelle. Il dansa autour des fleurs, au dessus de chaque cierge, rugit à  en faire trembler les vitraux, et disparut dans un fracas orangé. La lumière était de nouveau dans la chapelle.
« Tu n?as toujours aucun respect pour tes G-forces? Pourquoi le ridiculiser ainsi ?
-C?est justement parce que j?ai du respect pour mes G-forces qu?elles ne considèrent pas ça pour une humiliation? Elles me connaissent trop bien?
-Tu ne changera jamais?*sourire complice* Depuis combien de jours voyages-tu ?
-12 ce soir
-ça fait combien en chocobo ?
-5 de ces pauvres bêtes, harassées, ont rejoins leurs frères au cimetière des chocobos
-Tu vas finir par en faire une espèce en voie de disparition
Ils rirent de bon c?ur. Ça faisait encore un bout de temps qu?ils ne s?étaient pas vus. En ces lieux où eux seul étaient présents, ils laissèrent tomber leurs toges et s?étreignirent.
« Faudrait peut-être qu?on peut pense à  changer de fringues? Depuis le temps qu?on est sapé comme ça?.
-Baaaaa, moi je l?aime bien ma veste blanche? Mais c?est vrai que pour passer incognito, ya mieux?
-Histoire qu?on ne soit pas toujours obligé de se promener avec nos to?.
Un bruit les interrompit. Quelqu?un venait de faire tomber un cierge, derrière le pilier au fond de la chapelle
« Et Merde ! » jura Seifer
Ils se précipitèrent et découvrir un gosse d?environ 8ans, apeuré et grelottant, trempé de la tête aux pieds.
« Qu?est-ce que tu fais là  ? cria Seifer
-Arrête de l?engueuler ! Tu le sais très bien, t?as vu le temps qu?il fait ? C?est pas de sa faute
-N?empêche, qu?est-ce qu?on en fait maintenant ? On le ramène à  sa mère ?
-Je sais pas moi? Comment tu t?appelles ? lui demanda Squall en s?agenouillant devant lui
-Lilian, lui répondit l?enfant, reniflant, les yeux déjà  humides d?avoir entendu les propos de Seifer?
-Tu habites loin d?ici ?
-Je?Je suis orphelin?et j?ai pas de maison?
-Et voilà  ! On va se retrouver avec un mioche sur le dos ! hurla Seifer, exaspéré
-ça fait longtemps que t?es là  ?
-Je vous ai vu faire de la magie? mais ne vous inquiétez pas, je sais qui vous êtes ! »
Ils se regardèrent, interloqués.
« Qu?est-ce que tu veux dire ?
- J?ai souvent écouté un ancien dans une ruelle, qui nous racontait, à  moi et à  d?autres orphelins, des histoires de légendes, pour nous faire rêver. J?ai toujours cru qu?il avait tout inventé, pour nous distraire, mais je viens de découvrir que non. » Puis il ajouta, avant que les deux jeunes hommes n?ai eu le temps de dire un mot :
« Mais ne vous inquiétez pas ! Je parlerais de vous à  personne ! Vous êtes bien les guerriers légendaires qui ont affronté Ultimécia ?
- Je savais pas qu?on était aussi connus?répondit Seifer
-Mais alors, comment ça se fait que vous soyez toujours en vie ? Il paraît que c?était avant la compression temporelle, il y a trois mille ans ?
-Oh, c?est une longue histoire fit Squall
-ça tombe bien, j?ai rien de prévu cette nuit?
-Quoi ? Tu veux lui raconter ?
-Baaaa, il a bien dit qu?on était des guerriers légendaires?
-t?es toujours aussi prétentieux? Suffit de t?envoyer une fleur pour faire ce qu?on veut de toi? »
N?écoutant pas la remarque de son ami, Seifer commença à  conter le récit de ses souvenirs les plus lointains?

*CHAPITRE UN*


« Je me réveillai dans une forêt sombre et humide. Quelques rayons perçaient le sombre toit de feuilles qui me surplombait. J?étais à  l?orée de cette forêt et fût naturellement attiré par la lumière si proche de moi que je pouvais presque la respirer. Je débouchais finalement sur une longue plaine traversée par un chemin en bien triste état. Eblouis par la vive lumière du soleil, je décidais de me mettre en route, me demandant encore ce que je faisais là . Je marchais donc le long du chemin, et je découvris un cratère à  son extrémité. Il m?était familier. Je l?avais déjà  vu quelque part, mais où ? Je m?assis et me commencer à  fouiller mes souvenirs. Je me rappelais seulement que j?avais participé à  quelque chose qui m?avait parut sembler exceptionnel, quelque chose qui, selon moi, m?avait enfin permit de me révéler enfin à  ma juste mesure. Mais je voyais aussi de la haine, beaucoup de haine. Une haine qui m?avait aveuglé, m?avait isolé. Mes amis les plus chères m?avaient laisser seul, et moi, rendu sourd à  tout ses avertissements par des promesses de pouvoirs, par des titres honorifiques, par cette envie persistante de combattre, pour la beauté de l?affrontement, pour la victoire, je n?avait pût voir la vérité en face, et seul mon adversaire de toujours avait réussi à  me mettre hors d?état de nuire. Je m?en rappelais de cette présence, celle qui avait emprunté le bon chemin, celui de la justice. Je ne pouvais mettre un nom ou un visage sur cette personne, mais je ne l?ai pas oublié malgré tout ce temps. Combien de temps d?ailleurs ? Je ne pouvais le savoir? Il me fallait retrouver la civilisation, trouver des renseignements, il fallait qu?on m?explique, je voulais savoir !
Je fis donc demi-tour et commençai à  suivre le chemin dans le sens inverse, laissant le cratère et tout ses souvenirs derrière moi. Au loin, une colonne de fumée se dressait. J?y serais d?ici quelques heures. Pendant cette marche, d?autres souvenirs me revinrent. En particulier, une sensation d?amour. J?avais aimé quelqu?un, quelqu?un de super d?ailleurs, une jeune fille qui sortait du commun, qui m?avait parut plus mature et plus intelligente que beaucoup de personnes sur cette terre. Mais devant cet amour se dressait encore mon obsession pour le pouvoir. Je ne l?avait pas écouter? plus j?y pensais, plus j?en avais des frissons, des frissons de dégoût? je venais de me souvenir que je lui avait fait du mal?Comment avait-je pu ? Etait-je un monstre à  ce point ? Comment avait-je pu me laisser aveuglé ainsi ? Je me répugnais moi-même. Un malaise s?installa en moi. Il fallait que je la retrouve, elle aussi, pour me faire pardonner. Je crois qu?elle avait un rapport quelconque avec de la magie. La magie?Notre monde, gouverné par la magie? la contrôlai-je toujours ? Je décidais de me tester. Je sortis du chemin et me plaçait au milieu d?une clairière. Je me concentrais, je pensais au feu, cette élément qui me fascinait depuis toujours, je sentit l?énergie vitale de mon corps, puis de la faune m?entourant, de tout les brins d?herbes, de toutes les créatures vivant sur cette terre, et de leur union, je sentis provenir une énergie qui se concentra dans ma main droite. Je me mis à  réciter naturellement de incantations, et tout à  coup, devant mes yeux, cette énergie se matérialisa dans ma paume ouverte, au-dessus de mon gant noir, en une petite boule de feu. Je visualisai un arbre proche, et les jaillirent rapidement, trop rapidement? L?arbre brûla en un instant, mais la clairière autour aussi ! Plus de deux kilomètres carré disparurent ainsi dans les flammes. Une grosse goûte de sueur perla sur ma trempe? Je ne maîtrisais apparemment pas encore assez bien mes pouvoirs, ou plus assez bien? je chercherais un endroit pour m?entraîner avant de m?en resservir. Avant de partir, j?éteignis mon ?uvre avec une pincée de H2O et repris le chemin, ma longue veste blanche flottant au vent.
Après une demi-heure de marche sur ce sentier goudronné envahit par les herbes folles qui filait tel un serpent entre les butes de cette plaine abandonnée, je fut attiré par les cris d?un homme, provenant d?une forêt avoisinante. Je m?élançais dans cette direction, porté plus par la curiosité que par l?altruisme.
« Rendez-la moi ! Elle ne vous appartient pas ! C?est moi qui l?ai trouvée !
- Fermes-la Papy ! Qu?est-ce que tu veux faire d?une gunblade à  ton âge ? Tu avais déjà  du mal à  la transporter, alors n?espères même pas la manier?
- Je ne comptais pas m?en servir pour me battre. Je suis collectionneur. S?il-vous-plait, rendez-la moi !
-Pfeu ! Ridicule. Il veut faire d?une si belle arme une pièce de musée. De toute façon, on ne te la rendra pas. Alors, la ferme et casses-toi !
- Je ne partirais pas sans elle !
- Ah oui ? Alors tu dormiras ici jusqu?à  ce qu?un Xilomyd vienne dévorer tes restes. »
Joignant le geste à  la parole, le brigand portant la gunblade de jaie envoya un violent coup de pied dans le thorax du vieillard, qui s?effondra, le souffle coupé et un rictus de douleur sur le visage. Il s?apprêtait à  lui assener le coup fatal, l?arme de son méfait brandie au-dessus du corps tremblotant de son piètre adversaire, quand je débouchais dans la clairière ombragée.
« Arrêtes ! » criais-je
Il se retourna, surprit.
« Qui es-tu, toi ? Repars d?où tu viens si tu ne veux pas subir le même sort.
- Je ne te laisserais pas porter la main sur un vieillard sans défense.
-Ne me donne pas d?ordre ! »
L?homme s?élança, gunblade en main. A mes yeux, les mouvements de ce lourdaud témoignaient d?une lenteur certaine. La lame qui décrivit un arc de cercle siffla dans le vent. Encore abasourdi, le brigand, entraîné par son élan et le croche-pied qui accompagnait le mouvement, s?étala de tout son long dans l?herbe humide. Surpris, ces compagnons se contentèrent de les fixer, encore sous le choc de la surprise.
« Sale gosse ! » s?exclama le hors-la-loi cramoisi, se relevant prestement. Maintenant qu?il était énervé, il allait devenir encore plus prévisible, mais aussi plus dangereux. Aussi je pris l?initiative et, alors qu?il leva la tête, je lui décrochais un violent uppercut à  la mâchoire. Il s?écroula en arrière, la précieuse gunblade se plantant au sol, à  mes pieds. Je m?en saisi, soudainement attiré par l?impression de puissance qu?elle dégageait. Il me sembla tout à  coup qu?elle vibrait en moi, comme un diapason faisant vibrer à  l?unisson les fibres de mon esprit. Je sentis la rage monter progressivement en moi, de manière incompréhensible, alors que j?étais totalement calme quelques instants plus tôt. Mais comment avait-il osé ? Comment ce manant avait-t?il pu croire qu?il avait le droit de se servir de cette arme, et contre MOI, qui plus est ?
Levant la tête, je m?élançais vers lui, le regard chargé d?une haine inébranlable. Poussant un cri de rage, la lame s?enfonça facilement au dessus des hanches de l?homme qui n?eut le temps de pousser le moindre cri avant que son tronc ne touche le sol, souillant rapidement l?herbe fraîche. Je m?élançais ensuite vers ses deux compagnons, poussant un hurlement qui fit s?envoler les créatures tapies dans les sous-bois. Alors qu?ils venaient de me tourner le dos, l?un deux avait déjà  le crâne fracassé et le suivant n?eut que le temps de faire deux pas avant que ma gunblade ne lui traverse le ventre.
A peine essoufflé, emporté par ma folie, je me retournai vers le vieillard et brandis mon arme au-dessus de sa tête.
« NOOOOON » cria-t?il désespérément.
Son hurlement eu l?effet escompté. Je m?arrêtai dans mon élan, en proie à  d?affreux doutes. Qu?est-ce que je venais de faire ? Etait-ce bien moi qui venait d?agir comme un animal ? Je lâchais mon arme qui tomba lourdement au sol et tombai à  genoux.
Le vieil homme se redressa péniblement, s?écarta prudemment de moi et pris la gunblade avec maintes précautions.
« Allez-y, prenez la, elle vous appartient. C?est pour vous que j?ai combattu, je ne sais pas ce qu?il ma pris?
- Ne vous inquiétez pas, vous m?avez sauvez la vie, c?est le principal, je vous en serez éternellement reconnaissant. Relevez-vous. »
Joignant le geste à  la parole, je me redressai et nous reprîmes le chemin ensemble.
« D?où venez-vous ? Vos habits ont l?air plutôt sales. Vous avez fait un long voyage ?
- Je suis un vagabond », inventai-je « et effectivement, cela fait longtemps que je n?ai pas dormi dans un lit digne de ce nom
- Ce sera un plaisir de vous accueillir.
- Oh, merci, je n?en demandais pas temps.
- C?est tout naturel, vous venez de me sauver la vie. Je me nomme Kibo, et vous ?
- On m?appelle?. » Quelle colle ! Je n?avais pas songé à  ça. Mais alors que je m?apprêtais à  m?inventer un nom pitoyable, celui de Seifer Asalmie surgit dans mon esprit, comme un fantôme surgissant du passé.
« On m?appelle Seifer Asalmie » répondis-je sans hésiter.
« Enchanté.
- De même.
- ça y est, nous arrivons à  Balamb. Il était temps, le soleil ce couche. »
Effectivement, dans un éclat rougeâtre, l?astre lumineux venait de passer partiellement derrière la cime des montagnes.
Après un repas chaleureux, harassé, je remerciai Kibo et aller me coucher dans la pièce voisine.
Il ne me fallut que très peu de temps pour trouver le sommeil. Mais ce fût un sommeil agité?
La fille que j?aimais était là , devant moi. J?en étais sûr, je ne sais comment, mais c?était elle. Sa longue robe bleue flottait au vent, car elle était portée par des ailes d?ange. Elle m?appelait, me suppliant de la rejoindre. Malheureusement, plus je courais, plus elle s?éloignait, car elle semblait attiré loin de moi, par cette autre présence, celle de mon anti-thèse bien entendu. Et plus je courais, plus elle s?éloignait. Tout à  coup, alors que la panique commençait à  me gagner, elle changea. Son visage devint blanc et du sang coula de ses yeux. Elle bondit vers moi, toutes griffes à  l?air, pour me?
Je me réveillais en sursaut. Immédiatement, malgré la sueur coulant dans mon dos et la netteté du rêve encore accroché devant mes yeux, je sentis la présence de ma gunblade. Elle était si proche, si forte. Elle vibrait dans la pièce contiguë. Le sang me battait les trempes. Sans même m?en rendre compte, je me retrouvais devant l?arme, étincelante de noirceur. Sur la crosse, deux lettres étaient gravées. S.A. Plus de doute, désormais. C?était la mienne, elle m?appartenait. Nulle n?a le droit de me l?usurper?
Tendant une main tremblante vers la garde de l?arme, je tentais de ne pas réfléchir. Ne pas me poser de question. J?ai besoin de cette lame. Elle a besoin de moi. Ce n?est que légitime que je m?en empare. Et après, qu?est-ce que ce vieux bouc pourrait bien me dire ? Que parce qu?il l?a trouvé, elle lui appartient ? Caustique. Quelle sombre pensée ! Voilà  bien la stupidité de ce vil usurpateur. De toute façon, les remords n?auront pas le temps d?attraper mon âme. Dans quelques minutes, il sera mort, dans ses draps maculés de sang, la gorge fendue. Car c?est tout ce qu?il mérite ! Et moi, je pourrai? Enfin, je pourrai?
À ce moment, ma main effleura l?objet tant désiré. Une vague de haine et d?énergie me parcouru le bras. Dans un mouvement instinctif, je la saisie fermement. Mais comme pour répondre aux démons ressuscités des méandres de mon âme, voilà  que débarque la douce mélodie de la raison. Lâchant un râle, je tombais un genou à  terre, esclave servile des forces chaotiques qui s?affrontaient en mon misérable corps. En transe, je lançai la gunblade contre un mur et me recroquevillait en position f?tale.

Je suis là , tu as gagné.

Non ! Il ne faut pas ! Comment ai-j pu douter ? Comment de si sombres idées ont pu me traverser l?esprit. Ce n?était pas moi ! Ce n?était pas humain !

Je suis là , calmes-toi, tout vas bien maintenant?

***

Une lumière tamisée m?éblouie avec assez de force pour me réveiller. Ooooh? Qu?est-ce que j?ai mal à  la tête? Fichue migraine?
Je saute prestement de ma couche et rejoins la cuisine. Il est encore tôt, Kibo dort. Seul les xylopodes, espèce matinale, s?éveillent à  cette heure. C?est ma veine. Un frugal déjeuner et je m?élance dans la plaine, après avoir traversé les rue de Balamb dans la plus grande discrétion. Respirant à  pleins poumons la fraîche oxygène, je foule l?herbe tel un félin. Ma course retrouve de plus en plus la technique parfaite. C?est le minimum. Mais ça fait plaisir de retrouver ses sensations simples. J?ai l?impression de renaître. Mais, ne serait-ce pas le cas ? Je m?interroge toujours sur mon passé. Ca m?omnubile depuis le début. Je n?aime pas beaucoup être dans le flou, avoir de telles questions sans réponses. Cela commence doucement à  me monter à  la tête. Enfin, je ne peux rien faire pour l?instant (c?est ça qui m?énerve !), alors je vais laisser faire?
Tout en songeant, j?avais atteint une partie plus reculée du petit continent. Pour plus d?efficacité, je décidais de ne pas me soigner de la journée, quelles que soient les circonstances. De même, je ne mangerai pas à  midi, ne me reposerai pas jusqu?au couché du soleil et ne volerai de magie que pour l?utiliser immédiatement, et ainsi, retrouvé une certaine aisance psychique. Ce soir, je me connaîtrais mieux. Je soir, je verrais plus clair quant au guerrier que j?était auparavant.

La lutte est rude. Les xylopodes m?encerclent, rapidement rejoins par plusieurs larvas. Comme s?ils avaient sentis que j?étais un danger pour eux. Sans m?avoir jamais entrevu. J?ai passé le début de la journée à  chasser les groupes de monstres isolés que je rencontrais, ne leur laissant aucune chance. Au début, c?était eux qui se jetaient âprement sur ce tas de chair apetissant. Quelques membres sauvagement arrachés et autres sort de feu plus tard, le chasseur devenait chassé, proie paniquée. J?était certain de n?avoir laisser aucun de ces tristes énergumènes s?échapper. C?est donc qu?ils ont un système de communication mentale, ou je ne sais quelle intuition animale. Toujours est-il qu?ils pensent avoir désormais renversé la vapeur, prenant mon absence d?initiatives pour de la crainte, probablement inconscient du fait que je venais de leur soutirer une grande partie de leur énergie magique, et qu?un océan de feu les dévoreraient bientôt tous.
Comme s?il m?avait compris, un monstre se lança sur moi, aidé de plusieurs de ses congénères. Lorsque celui-ci arriva à  ma portée, il tenta un coup circulaire que j?esquivai aisément, tout en lui appliquant le châtiment ultime au niveau des « côtes ». Son suivant n?eu pas cette chance, car c?est violement blessé au plexus qu?il retombât entre les siens, le corps encore décoré de flammèches qui eurent tôt fait d?envoyer d?autres monstres le rejoindre.
Quelques démonstrations de violence plus tard, je me trouvais en train de cisailler tentacules et dard, trophées de chasse au but inavoué.

***

Marchant lourdement sur le chemin terreux, j?avançais, harassé, vers la racine des rouges rayons de l?astre couchant. Malgré l?heure tardive et l?envie de vengeance, mêlé à  celui de crainte d?une menace, c?est la peur de mourir qui l?emportait dans l?esprit paniqué des monstres. Aucun ne me suivait. Et c?est tranquille mais exténué que je franchis le seuil du village, des dizaines de marques me zébrant le torse et les bras, mes trophées pendants à  la ceinture. Plusieurs dizaines de tentacules, nombre de dards, et surtout, une griffe de Ty-Rex. La lutte avait été dure, longue et captivante, mais certainement pas incertaine. Tout du moins, relativement pas. Il faut avouer qu?un coup de queue bien placé failli me faire perdre l?avantage. Heureusement que j?avais retrouvé quelques réflexes de survie, forts utiles en ces moments là .
Avec ces gages de nourriture, je nourrissais la secrète ambition de « troquer » ma gunblade à  Kibo. Il semble très attaché, mais si j?arrive à  lui prouver que c?est la mienne, peut-être qu?avec un peu de pitié, il me la rendra. Au loin, l?oiseau de feu rentre ses ailes, allant chercher l?abri dans son nid. Ses dernières plumes tombe sur le pavé, rougeoyantes, lorsque je m?engage dans la rue principale de Balamb. Je frappe à  la porte de Kibo, qui m?ouvre. Je suis apparemment un spectacle étonnant, affligeant et terrifiant à  la fois, comme le laissait présager les regards des badeaux et semble confirmer celui du vieux.
Il me soigne précautionneusement. Il y a certes plus que de simple égratignures, mais je m?y attendais, et rien de grave. Pas de quoi s?inquiéter, je suis un dur, un « rude gaillard » comme me lance Kibo sur un ton bourru. La tiède température de cette soirée d?Août m?aidait à  oublier les menues douleurs qui me gênaient. J?aime ces nuits d?été, presque autant que ces douces matinées de printemps, celles qui vous font sentir la vie, onctueuse, glissant en vous comme?
Rapidement, continuant à  désinfecter mes plaies, le vieillard remarque mes trophées, accrochés à  ma taille. Ses yeux s?agrandissent et il tombe à  genoux, me tendant ses mains tremblantes, que je saisi.
« Enfin, enfin te voilà  ! lâche-t?il entre deux sanglots
- Que faites-vous ? Relevez-vous. Qu?est-ce qu?il y a ?
- Quelle chance ai-je eu? »
Puis, il se relève, tendant visiblement de calmer ses émotions. Mais ses yeux en disent encore long. Pourquoi s?est-il agenouillé devant moi ?
« Expliquez-moi ! dis-je sur un ton involontairement agressif.
- C?est que ça fait si longtemps que le village attend un protecteur. Nous avons bien du mal à  repousser les monstres des plaines, et les trois guerriers qui tournent entre tours de garde et enseignement aux jeunes jugés assez robustes, notre avenir est encore trop tremblant, et la peur hantent encore les nuits de nombreux habitants. Moi ça ne me gène pas, je suis tellement vieux, ma vie en est à  son crépuscules. Mais d?autres?
- Attendez, je n?ai jamais eu l?intention de rester ici. Votre hospitalité entraîne ma reconnaissance, et je vous en suis redevable, mais je ne peux m?éterniser ici. J?ai d?autres projets.
- Bien sûr, je n?allais pas vous demander une telle chose. Mais le simple fait que vous nous ayez débarrassé d?une telle quantité de monstre permettra à  nos trois amis de se reposer un peu. Ils en avaient bien besoin.
- À vrai dire, j?allais vous demander de m?échanger ma gunblade contre la quantité de gibier, dont voilà  la preuve, entreposée dans une caverne à  l?Ouest du village.
- Voyons, ce n?est pas nécessaire. Je n?allais pas garder une arme qui m?est inutile. Je pensais justement vous l?offrir. Ce n?était pas la peine de vous donner tant de mal.
- C?est vrai ? Je ne pourrai jamais vous remerciez assez ! Et ne vous inquiétez pas, cela m?a aussi permit de m?entraîner. Quant à  la nourriture, elle ne me servirait à  rien. Je vous l?offre de bon c?ur. »
Il me tendit la main, un large sourire aux lèvres, les yeux rouges.
« Heureux d?avoir fait des affaires avec vous.
- De même » lui rendant son sourire. J?avais du mal à  lui cacher la joie qui explosait en moi. Enfin ! Enfin mon désir le plus cher allait être assouvi. Et demain, je me rendrai à  la grotte un peu moins démuni.
Cette nuit là , mon rêve, encore, me hanta. Mais j?avais l?impression d?y être un peu plus qu?un esclave, d?avoir un rayon d?action supérieur... Et une haine plus profonde pour mon ennemie?

***

Où en sont-ils ?
-S.A. est sur le point de trouver sa G-Force. S.Y. n?a pas la sienne et il erre. T-L. attends. S.L. possède également sa G-Force et il est en compagnie de L.H. M.V. est dans le même cas que S.A. Quant à  T.V. et NdM, ils n?y sont pas encore. Ils sont encore en train de parfaire leur entraînement.
- Uhm? Tu penses que le temps ne va pas leur manquer ?
- De toute façon, ça a toujours été un peu juste? Il faut prier, ahahah?
- Je ne trouve pas ça très drôle?

***


De nouveau, les brumes matinales accompagnent mon réveil. Je ne remercierais jamais assez Kibo pour m?avoir rendu mon arme. Avec elle, je suis rassuré. Comme si tout le mal-être des derniers jours s?était envolés. Comme si tous mes doutes avaient disparus. La délicieuse confiance qui guidait mes pas me faisait oublier tout le reste. C?est fou ce que ce fichu bout de métal peut m?apporter.
Pendant ma course, j?évite les monstres. Au loin, le ph?nix de la vie s?élève. Lui aussi, il se réveille. Et il étend ses ailes sur la mer, puis dans les airs. Et son ?uf, rond et lumineux, flotte quelque part au loin lorsque j?entrevois l?entrée de la grotte, les muscles tendus et le souffle court. Après une certaine hésitation, j?y pénètre.
Quelle chaleur ! L?atmosphère est lourde, pesante. Je ne tarde pas à  avoir le corps moite, sous ma veste, et mes habits me collent désagréablement à  la peau. La poudre de souffre se soulève sous mes pas, et l?étroit sentier taillé dans la roche m?intrigue. Est-ce naturel ?
Une lumière rouge, intrigante, m?attire. Plus j?avance, plus l?air semble ce faire rare. Je cours droit vers l?asphyxie, mais je ne peux m?en empêcher. Je sais qu?il y a, là , au bout, quelque chose qui m?appartient, dont j?ai besoin. Les succubes se dressent sur mon chemin, mais je ne leur laisse pas le temps de se suicider pour protéger leur « trésor ». Ces kamikazes là  sont bien trop dangereux. Néanmoins, je sens que je me fatigue plus vite. Je suis déjà  essoufflé par quelques mouvements. Je me hâtes donc, prenant soin d?éviter les combats et d?économiser mes forces.
Malgré cela, c?est dégoulinant de sueur et la respiration haletante que je débouche sur une plate-forme circulaire entourées de lave, apparemment terminus de ma courte recherche. Je dégaine ma gunblade avec prestance, et me campe sur mes appuis.
Une bulle de lave éclate à  ma droite. Ca remue là -bas. Mais là -bas aussi. Un nuage de vapeur m?aveugle l?espace de quelques secondes. J?en ressort rapidement, le teint rosé, aux aguets. Un bruit dans mon dos. Ce n?est qu?un caillou qui retombe sur le sol, projeté là  par un de ces geysers.
Et soudain, le voilà . Il bondit fièrement de la mare rouge, pour retomber agilement à  quelques mètres de moi. Le monstre mesure facilement deux fois ma taille, et il pousse un rugissement, qui, ajouté au vacarme environnant, fait trembler toute la caverne. Au loin, les succubes détalent. Le maître est en ses lieux, la chair palpitante, les muscles saillants et le poil hirsute. De sa gorge, des nuages s?échappent, révélant une température intérieure affolante. Durant quelques instants, le doute s?installe. Voyant que je ne fuis pas, et même que je relève son défi du regard, il semble enrager intérieurement. Alors il bondit.
Je fais de même, ma gunblade dans ma course et la veste flottant au ras du sol. Alors que nous allions nous toucher, il lance sa griffe gauche dans un coup horizontal. Je me laisse glisser parallèlement à  cette trajectoire pour passer largement en dessous de ces lames acérées. Mais il est plus agile que je ne le pensais, et malgré le poids apparent de son corps, il n?a aucun mal à  stopper son élan et à  lancer son autre patte dans un autre coup horizontal, au ras du sol, cette fois-ci. Ayant légèrement anticipé, je saute, m?appuyant sur mon bras et ma jambe gauche, évitant de justesse le mouvement meurtrier du monstre. Et je me retrouve désormais en position de force, juste en dessous de son aisselle droite. Le monstre n?a que le temps de voir une lumière blanche lui glisser entre les pattes que déjà , je suis trois pas dans son dos, stoppant mon élan. Lui tombe un genou à  terre, poussant un râle déchirant. J?ai gagné ?
Durant l?assaut, j?ai pu juger de la qualité de mon arme. C?est bien ce que je pensais : elle fait déjà  corps avec moi. Pendant toute ma course, elle a flotté derrière moi, comme un prolongement de mon bras droit, comme une feuille morte. Elle file dans l?air comme un rasoir dans de la neige. C?est hallucinant. Je n?aurais jamais cru pouvoir m?y habituer si vite.
Alors que je me redresse, haletant à  cause de l?effort considérable produit, étant donné la température des lieux, il porte semble tout à  coup pris d?un sanglot. Comment ? J?ai du mal à  y croire? Et à  juste titre. Ce que j?avais pris pour des tremblements provoqués par des pleurs n?étaient en fait que les premiers spasmes d?un rire caverneux.
« MWAHAHAHAH !!! C?est si? bon?lâche-t?il dans un soupir. Ca faisait si longtemps. Si longtemps qu?on ne m?avait défié. Misérable mortel, je t?ai sous-estimé. Mais cela ce ne se reproduira plus?
- Tu? Tu parles ? réussis-je à  articuler.
- Tu me prenais pour un vulgaire monstre ? Tu es là  dans l?antre d?Ifrit, la chimère infernale. Et tu n?en ressortiras pas. Cette chaleur qui nous entoure, elle t?affaiblit, n?est-ce pas. Et bien, regardes la minuscule blessure que tu as osée me faire. »
Il désigna l?endroit où je l?avais lacéré il y a quelques instants. Il n?y avait plus trace de rien, ni de cicatrices, ni de marques. Comme si je n?avais rien fait. J?essuyai machinalement la sueur qui m?encombrait les sourcils et le front.
« Comment c?est possible ? demandais-je calmement, confiant
- Tu ne crois tout de même pas pouvoir venir me défier, chez moi, dans ma grotte, sans en subir les conséquences ? Mes blessures se refermeront toujours, les tiennes jamais?
- Quoi ? Qu?est-ce que tu dis ?
- Tu as bien entendu. La moindre blessure te sera fatale, à  court ou à  long terme. Mes griffes, en plus d?être acérées, sont très rapprochées. Si je te touche, j?ouvrirai quatre plaies tellement proches qu?il ne sera plus possible de les refermer. Et tout cela s?infectera. Et tu tomberas mala?
- C?est bon, passes-moi les détails. De toute façon, tu ne me toucheras pas, lui lançais-je sur un volontaire air de défi. Tu es trop lourdaud, trop lent? »
La provocation toucha son but. Dans un cri rauque, Ifrit bondit vers moi, l?haleine brûlante, toutes griffes dehors. Je fis rapidement de même pour ne pas être sur la défensive. Et cette fois encore, j?eu l?avantage et lui tailladai la joue droite. La fois d?après, ce fût la moitié de la corne gauche qui se détacha. Et le bras gauche, la cuisse droite...
Mais ma domination était, comme il l?avait prévue, de moins en moins outrageuse, de moins en moins éclatante. Petit à  petit, je me fatiguais. J?économisais mes forces. Et lui, en avait-il encore beaucoup ? Au moins pour ça, il était l?adversaire que j?attendais. Et que je respectais. Reste que mes habits me collaient à  la peau, que ma sueur dégoulinait, que mes muscles devenaient las et que ma respiration devenait difficile. A tout cela venait s?ajouter l?énervement de savoir que tout ça était prévu, qu?il avait raison? L?énervement de la fatigue, surtout. Tout m?irritait. Est devant mes yeux les couleurs commençaient à  danser. Il faut en finir.
Dans une ultime passe d?arme, je titube plus que je ne cours, me concentrant juste sur ces griffes. Elle vient de là  haut. Facile, je me décale en m?abaissant, prévoyant le coup qui viendra horizontalement pour couper ma trajectoire. C?est le cas. Emporter par son élan, une fois n?est pas coutume, il fait un tour sur lui même.
Où sont-elles ??? Où sont ses griffes ???
Une montée d?adrénaline. Je vois le danger. Il est très probable que, dans quelques instants, j?ai très mal. Voir même que je meure. Il faut que je les voie.
Elles sont là . Tendues droit vers moi. Il lance d?abord le revers de sa main gauche. Dans un puissant coup de lame envoyé dans le sens opposé, plus emporté que lancé d?ailleurs, je tente le tout pour le tout. Il faut que je les tranche. Il le faut. Il le?
Le choc. Mon bras en tremble. J?ai mal. Mais j?ai mis assez de puissance. Je ne cherche pas à  stopper mon élan, et je croise son regard abasourdi. Quand le bout de ma gunblade touche le sol, quatre tintements m?indiquent qu?il en est de même pour les griffes de mon adversaire. Un instant, tout se fige. La surprise.
Et puis son regard change, ses muscles se raidissent, la colère monte. Et dans un cri de rage profonde, il termine son mouvement. Sa patte droite arrive à  toute allure, de face. Je ne peux me laisser tomber pour esquiver, je me mettrai en trop grand danger. Aussi, il ne me vient qu?une solution. Je penche la tête en arrière et les griffes d?Ifrit s?arrêtent à  quelques centimètres de ma poitrine. Ma gunblade, de son sombre éclat, lui déchire une bonne partie de la patte, glissé entre deux de ses luisantes lames. Il pousse un cri de douleur. Mes muscles se crispent encore. Mon dos n?en peut plus. Et là , il me surprend. Malgré les cris qu?il pousse, le monstre me lance tout à  coup un regard haineux, déterminé. Et par la foudre qu?il crache de ses yeux, il pousse encore. Ma sombre épée s?enfonce d?avantage et ses griffes se rapprochent de ma poitrine. Je me penche encore en arrière. Et je chute.
La poussière s?envole et amortit le choc. De toute façon, cette douleur là  ne fait que venir s?ajouter aux autres, et face au danger, elles ne me font aucun effet. Ma concentration ne doit pas céder. J?ai beau forcer autant que je peux, je ne peux repousser ces lames qui s?approche de ma poitrine. Au contraire, Ifrit continu à  enfoncer sa patte, ignorant le calvaire. Je n?en peux plus. Mais je ne céderai pas. Je serre les dents. Mais c?est trop tard. Déjà , je sens leur contact chaud avec ma peau. Et elles s?enfoncent.
La douleur est vive, profonde. Non, NON, NOOOON !!!
Petit à  petit, la panique me gagne. Je ne veux pas. Je ne peux plus. C?est trop dur. Je vais craquer. Je vais mourir.
Encore un effort ! Lui souffre plus que toi ! Tu dois tenir !
Mais j?ai si mal. Pourquoi devrais-je tenir. Je veux vivre, mais pas souffrir. Je vais?
Je vois ses yeux perdre leur éclat. Il craque. C?est fini. Il est tombé en arrière. Nous sommes tout deux allongés, lui tenant sa patte, moi une main sur la poitrine. Désormais, nous ne somme plus ennemie. Je me relève péniblement, pour le voir me lancer un « merci » du bout des lèvres. Puis il se désagrège, et ses particules volent vers moi, en moi. Et je sens la douleur, la rage et l?orgueil qui l?animait m?animer. Et je sens aussi la fatigue. Mais je sens moins la chaleur. Et moins l?étouffement, la lourdeur de l?air. Il me faut sortir. Rejoindre le village. Me faire soigner. J?utilise mes derniers sorts de soins pour calmer la douleur et tenter d?évacuer la fatigue. Maigre sursis.
Je me dirige pesamment vers la sortie. Les succubes m?évitent. Heureusement. La voilà , la lumière du jour. Qu?elle est froide ! Pourquoi me coupes-tu ? Pourquoi me fais-tu du mal ? Moi qui espérait du répit.
Je m?effondre à  la sortie de la grotte, haletant, les yeux tournés vers le ciel. J?ai des vertiges. Ca tourne affreusement. Au loin, une plume virevolte. Elle tombe, glisse sur l?air. Pour venir se poser sur mon front. Elle est si douce. Je ferme les yeux. Mes les vertiges reprennent. Je les ouvre en grand, étourdi. Alors les papillons blancs arrivent, par milliers. Et ils obstruent mon champ de vision. Et bientôt, dans mes yeux écarquillés, il n?est plus que la blancheur à  l?état le plus pur. Et les sons, les odeurs et les sensations se mêlent, chaotiques.

***
Il est là  !
- Enfin, on l?a trouvé !
- On dirait qu?il est dans un sale état. Vous avez vu comme il est pale ?
- Maintient bien le tissus sur la blessure, je vais chercher de quoi le transporter.
- Fais vite.
Raaaaaaaaa
- Tiens bon, bonhomme. Tu vas t?en sortir. On est là , maintenant.
- Tu crois qu?il est entré ?
- Ca ne fait pas beaucoup de doutes?
- Alors, c?est le monstre qui l?a mis dans cet état? On aurai du le prévenir?
- C?est trop tard pour parler de ça.
- Pouf, pouf, voilà  de quoi faire un brancard de fortune.
- C?est bon, appuies sur l?hémorragie, on va le porter.
- Vite?

***
Lâches-moi ! Mais lâches-moi ! Pourquoi ? Pourquoi me retiens-tu ? Pourquoi ne puis-je être libre ? Mon amour est si fort?

***
Ah, enfin te voilà  ! Réchauffes-moi, s?il-te-plait, j?ai si froid? Enfin? Mais ? Où es-tu ? Nooooooon !!!!!!

***

Qu?est-ce que je suis haut. Pourquoi suis-je si haut ? Mais je vais me faire mal si je tombe ! C?est pas possible, ils sont cons ou quoi ? Il faut que je retrouve le sol, le réconfort? Laissez-moi tomber?
« Raaaaaa
- Du calme, chuuuut. Tout va bien.
- Je veux tomber ! Laissez-moi tomber !
- Il délire. C?est la fièvre.
- Tiens le bien.
- Je veux tomber ! JE VEUX TOMBER !!! POURQUOI VOUS ME RETENEZ ?! LACHEZ-MOI ! LACHEZ-MOOoooiiii? lachez-moiiii?.

***
Mais qui es-tu ?

***

Les rayons du soleil. Enfin. Ca faisait si longtemps que j?était dans les ténèbres. De la chaleur. C?est si bon de ne plus être malade. Je retrouve la santé. Je n?ai plus mal à  la tête. C?est comme si j?étais sorti d?un gigantesque cauchemar. Je n?ai jamais été si heureux de vivre.
« Enfin, vous allez mieux ! » s?exclame l?homme qui vient d?entrer. Il a une moustache épaisse et des habits de paysan. Il est bientôt suivi de plusieurs autres gens qui semblent être du même ordre (village ?).
« Oui, merci. Que s?est-il passé ?
- Ah, ça, nous aimerions bien le savoir. Vous êtes partis de Balamb il y a quelques jours, et la nuit tombée, vous n?étiez pas rentré. Kibo nous ayant raconté la générosité dont vous aviez fait preuve à  son égard et à  la notre, les gardes sont partis à  votre recherche, accompagnés de quelques uns d?entre nous. Nous vous avons retrouvé dans un sale état près de la grotte? Vous y êtes entré ?
- Oui », dis-je en me frottant la tête. J?était donc de retour à  Balamb.
« Et vous l?avez vu ? C?est lui qui vous a fait ça ? demanda un des hommes en montrant ma plaie, soigneusement bandée.
- Oui. Je l?ai affronté.
- Comment ? Vous êtes fou ! C?est une chance que vous soyez encore en vie.
- Je l?ai vaincu? »
Le silence tomba sur la pièce et c?est parmi les regards incrédules que jaillis Kibo.
« Ah, vous allez mieux ! C?est heureux. Je m?inquiétais beaucoup pour vous. Vous devriez être plus prudent? Pourquoi faites-vous tous cette tête là  ?
- Il? Il dit qu?il a vaincu le monstre ! balbutia un paysan.
- Comment ? lança Kibo, me lançant le même regard que ses compagnons. C?est vrai ?
- Ben, si je vous le dis?
- C?est difficile à  croire, vous comprenez.
- Bien sûr. Mais je ne peux vous offrir que ma bonne foi.
- C?est assez. Moi, je vous crois. Maintenant, il faut vous rétablir. Laissons le dormir.
- Merci beaucoup pour tout.
- C?est bien normal », lança un paysan bourru.
Sur ce, il quittèrent la pièce et me laissèrent dormir. J?en ai assez d?être dans un lit. J?ai envie de prendre l?a?
Et je m?endormis.

***
Durant les deux jours qui suivirent, je m?efforçai d?aller me promener pour retrouver rapidement la santé. Ce qui fût le cas. Bien plus vite que ce à  quoi s?attendaient mes sauveurs. Et au soir du deuxième jour, alors que je prenais l?air, seul, à  l?entrée de Balamb, j?entendis une voix.
« Alors, ça va mieux ?
- Qui est là  ?
- Oui, moi aussi, ça s?est arrangé, je t?assure.
- Répondez.
- Tu vois quelqu?un ?
- Non, justement.
- Essaye de deviner d?où vient ma voie.
- Je n?y arrive pas, lâchais-je, agacé, après quelques instants de recherche.
- Et pourquoi ?
- Comment le saurais-je ?
- Tu devrais deviner. Nous sommes si proches, pourtant? »
Des poils roux, des muscles tortueux, des griffes?
- Ifrit !
- Lui-même.
- Comment fais-tu ça ?
- Je fais parti de toi, maintenant?
- C?est vrai?
- J?ai fait ce que j?ai pu pour rentrer dans tes songes, mais je n?ai jamais vu un humain rêver autant?
- Ce n?est pas de ma faute. Comment se fait-il que tu puisses me parler sans que je t?aie invoqué ?
- C?est ça qui te gène ? De ne pas me voir ? Il suffit de demander. »
Et il apparut devant moi, grand et fier. Ses griffes avaient repoussées, mais sa corne droite était toujours manquante.
« On dirait que tu as guéris, toi aussi. Tu peux te régéner en te servant de la chaleur, c?est ça ?
- Oui.
- C?était pour ça que j?avais si froid? Mais, et ta corne ?
- Disons que ce sera un moyen de marquer mon respect envers toi.
- Comme tu veux. C?est vrai que ça te va bien.
- Pas la peine d?être moqueur.
- Tu as l?intention de me parler comme ça, n?importe quand, n?importe où ?
- Je le peux.
- Ca risque de me gêner. Il faudra éviter de t?immiscer dans ma vie privée?
- Ca ne me pose pas de problème, elle ne m?intéresse pas plus que ça.
- Nous sommes d?accord.
- Bien. Maintenant, il faudrait éviter de trop traîner dans ce trou paumé.
- J?y pensais justement. Je? Nous partirons demain à  l?aube. »

***

Comme prévu, après avoir fait mes adieux à  Kibo et lui avoir demandé de transmettre mes remerciements à  tous les membres du village pour leur aide, je prends discrètement la route, fuyant les cérémonies lassantes et inutiles. Comme d?habitude, il est là , l?oiseau incandescent, pour guider mes pas. Mais cette fois, ses plumes ont une saveur nouvelle. Je ressens la moindre des particules de chaleur qu?il me dissipe. Et je ressens la vie à  travers ces rayons rougeoyants. C?est si bon?
J?avais remarqué une branche de terre liant la presqu?île de Balamb avec un autre continent. Aussi, je l?emprunte, débouchant sur une plage au sable doré. Poursuivant, j?arrive finalement dans une plaine au milieu de laquelle dort un lac. Il est question de plaine, mais elle est néanmoins parsemée de petites collines (plus des « dunes d?herbe ») qui empêchent d?avoir une vision réellement longue. Je chemine tranquillement entre celles-ci, lorsqu?au sommet de l?une d?elle, profitant d?un angle de vue avantageux, j?aperçois un homme qui coure dans ma direction.
Il est armé. Il porte un court sabre dans son dos, qui dépasse par dessus son épaule droite et un plus long, dansant à  sa taille. Il porte des plaques d?acier aux avant-bras et aux tibias. Voyant que je l?ai remarqué, il pousse un cri et accélère sa course, portant sur moi un regard déstabilisant. C?est comme si la terre le portait. De chacun de ses pas semble émaner une puissance gigantesque, comme si, non seulement, il avait une puissance phénoménale dans les cuisse, mais qu?il trouvait aussi le moyen d?avoir un contact privilégié avec le sol, ne gaspillant aucunement cette puissance. C?est très impressionnant à  voir. C?est comme s?il faisait un bond de plusieurs mètres à  chaque pas, et malgré tout, sa course reste fluide et rapide.
M?arrachant à  mes considérations, je ne mets pas longtemps à  jauger le danger. Il sera bientôt sur moi. Je dégaine. Je suppose que les sommations seraient inutiles. Alors, un problème plus concret me vient à  l?esprit. Comment va-t?il m?attaquer ? En effet, je ne sais pas du tout quel sabre va jaillir en premier. Et comment. La familière adrénaline me monte tout à  coup au torse. Je n?ai pas de solution. Il se pourrait que dans quelques instants, je gise ici, dans une mare de sang, la poitrine béante?
Je me ressaisis, et alors qu?il est sur le point d?arriver à  mon contact, je trouve l?idée. Je tends ma gunblade devant moi, la lame pointée sur son front. C?est peut orthodoxe, mais cette position de défense est ma seul solution. Il devra esquisser un mouvement plus tôt pour parer ma lame, et je saurais quel sabre éviter.
C?est le cas. Mais c?est plus rapide que ce à  quoi je m?attendais. L?inconnu a dégaine le sabre le plus long de sa main droite pour bloquer ma lame, au dessus de son épaule, et avec une allonge et une dextérité phénoménale, il vise ma cuisse gauche. Je la retire rapidement, dégageant ma lame, mais c?est trop tard, il m?a touché. Poursuivant sur mon élan, j?effectue un tour sur moi-même en m?éloignant de lui, la portée de ses sabres étant plus courte que celle de mon épée. Je termine mon assaut en visant son cou, mais il se penche en avant au dernier moment. Alors, ignorant la chaude douleur qui me tiraille la jambe gauche, je pousse sur cette dernière et place ma main droite sur son torse exposé, lui lâchant une forte charge de magie de feu. Mon agresseur se retrouve projeté quelques mètres plus loin, la poitrine incandescente.
Tout ça s?est passé très vite. Quel homme étrange ! Je ne saurais jamais pourquoi il m?a agressé. En tout cas, il était dangereux, et je suis de nouveau blessé. C?est rageant. Le sang coule sur mon pantalon, et alors que je baisse les yeux pour le constater, il se relève, un rictus sur les lèvres.
« Ahahahah !
- Qui es-tu ? Pourquoi m?agresses-tu ?
- Tu es trop lent. Mais tu m?intéresses. Tu pratiques la magie. Malheureusement pour toi, tu n?es pas le seul sur cette planète, et j?ai été entraîné à  lui résister. Alors le combat n?a plus qu?une issue. Tu vas mourir.
- Expliques-toi. Je ne veux pas me battre inutilement.
- Alors ne te bats p? »
Il est tombé dans le piège. Ayant remarqué à  son discours qu?il me serait inutile d?essayer de communiquer avec lui, j?ai réussir à  le distraire. Et pendant qu?il formule crânement sa réponse, je m?élance vers lui. Le premier pas d?appui, le plus important et le plus puissant, je l?effectue avec ma jambe gauche, exploitant toute sa capacité. Mais pour le second, il me faut bien utilisé la gauche. J?arrive à  ignorer la douleur, mais il est évident que je peux mettre autant de puissance que d?habitude. Malgré tout, je parcoure rapidement la distance nous séparant et je lui envoie un puissant coup circulaire, tenant ma gunblade à  deux mains. Surprit, il par rapidement mon attaque en plaçant ses deux sabres en opposition. Le choc est violent et il est de nouveau projeté quelques mètres plus loin, roulant sur lui-même est amortissant sa chute. Déjà , je suis sur lui, mais ma jambe m?a trop handicapé. Lorsque je lui porte un coup vertical, il termine sa roulade et me présente ses deux lames en forme de croix, bloquant la mienne à  quelques centimètres de sa tête. Je pousse au maximum, nos regards se croisent. La haine nous envahit, et sous nos trait crispés ne subsistent plus qu?une envie : LE TUER !
Il ne fanfaronnera plus désormais, il saura qu?il a en face de lui un adversaire plus sérieux que ce qu?il attendait. Certes, comme il l?a dit, il est plus rapide, mais moi, je suis plus puissant. Ca sera difficile, mais c?est jouable.
Toujours est-il que profitant de sa position plus apte à  développer sa force, il se relève lentement, poussant sur ses jambes épaisses. Petit à  petit, il se retrouve debout face à  moi. Il faut qu?il ploie. Il le faut.

***

« Ca fait au moins la troisième fois qu?on fait le tour de ce continent. Tu n?en as pas assez ?
- Ce n?est pas le moment de flancher ! Tu sens comme moi qu?il est là .
- Oui, et justement, je n?ai pas très envie de le retrouver, moi. Il ne m?inspire pas beaucoup.
- Cesses de ronchonner. T?es trop mignon.
- Mais? eu?
- Allez, c?est plus facile maintenant, on a l?hydre. On va bientôt y arriver.
- Pffff »

***

Je commence à  prendre la mesure de mon « client ». J?arrive à  esquiver ses coups, mais je n?arrive pas encore à  le contre-attaquer. L?affrontement fait rage. Profitant d?une faille dans sa défense, je le repousse une nouvelle fois de moi. J?en profite pour invoquer immédiatement Ifrit. Ce dernier crée une bulle protectrice autour de moi afin de me protéger le temps que je termine de psamoldier l?incantation. Il souffre, je le sens, mais ne me transmet pas sa douleur pour ne pas me perturber. Enfin, la formule est terminée et je peux lancer l?invocation. Il jaillit hors de moi, précipitant mon adversaire en contrebas, alors qu?il commence sa danse du feu. Il encercle rapidement le samouraï et bientôt il l?inonde dans un immense brasier, avant de retourner récupérer ses forces à  l?intérieur de mon âme.
« Tu crois qu?il est mort ?
- Je n?en suis pas sûr, étant donné ce qu?il m?a montré jusque là . Prépares-toi, s?il le faut, je te ré invoque.
- Mais tu ne peux pas ! Il faut que je me remette à  ton diapason, avant.
- Quoi ?
- Entre chaque invocation, il faut que je rentre en phase avec toi, sinon tu ne peux me libérer. Etant donné que je te connais mal, il va me falloir un peu de temps?
- Espérons que ça lui aura suffit. »
Je m?approche du cercle d?herbe brûlée pour découvrir en son centre, là  où il devrait y avoir un tas de cendres humaines, un corps atrocement brûlé. Mais il ne semble plus bouger. Hélas ! Alors que je m?en approche, il produit un mouvement. Je m?arrête, interdit, alors qu?il se relève lentement, la peau rouge et les cheveux brûlés.
« Tu? Tu es un monstre ! » balbutia t?il, étonné. Après quelques secondes de silence, il ajoute :
« Ca me plait ! » et il s?élance de nouveau.
Le combat reprend de nouveau. Mais comment fait-il ? Où trouve-t?il la force pour combattre encore, et encore ? Il doit y avoir une raison pour qu?il s?acharne ainsi. Je commence à  culpabiliser de faire souffrir un être autant que je le fais souffrir. Mais je me ressaisis rapidement. Il n?est pas de place pour les questions dans un combat.
Il a profité de mon étonnement et de mon certain laxisme défensif pour m?infliger quelques menues blessures. Désormais, je saigne au niveau des abdominaux et il m?a légèrement éraflé la joue gauche. Cette dernière blessure me donne un regain d?énergie. Il m?a défiguré ! Comment a-t?il osé ? Mon visage ! Poussant un cri de rage, je lui donne un coup de pied qui touche sa cuisse, puis un coup de coude au menton et je tente un coup circulaire. De nouveau, je rencontre une lame, appuyée par la plaque d?acier de son avant-bras. Il m?oblige à  me défendre avec son autre lame. Je me dégage rapidement mais je n?ai pas remarqué qu?il a dégagé le sabre de sa main droite. Dans un éclair, il me le plante dans la main droite. Je hurle de douleur et lâche ma gunblade. Je termine de me mettre à  l?abri, mais désormais, mon arme est derrière lui. Il avance pas à  pas vers moi, le regard mauvais, le sourire aux lèvres.

***

« Regardes ! Là  !
- Où ça ?
- Là  ! Tu vois cette tache blanche au sol ?!
- Oui. C?est lui ?
- Oui !!!
- Il n?est pas seul, on dirait.
- Tiens, oui. Mais?. Il se bat !
- En effet.
- Poses-toi vite, il faut aller l?aider !
- Oui chef ! »

***

Les nuages gris ont envahi le ciel et une pluie lourde tombe sur la plaine. Au milieu de l?orage naissant, deux hommes s?affrontent, défiant les éléments.

Il s?élance, les deux lames recourbées dans son dos. Courant en arrière, j?évite de justesse les éclairs blancs qui jaillissent de droite, de gauche, du haut, du bas. Ne craignant plus une contre-attaque trop puissante, il laisse libre court à  toute la vitesse de son art. Il me touche de nouveau aux abdominaux, puis aux pectoraux, encore à  la jambe gauche? Il faut que je trouve rapidement la faille, avant que la douleur ne m?aveugle. Comment m?en sortir. Ma gunblade n?est même plus en vue. C?est trop bête. Je ne suis pas sur cette terre pour mourir maintenant. Je veux vivre ! Je suis un plus grand combattant que lui ! Je dois vaincre !
Je stoppe ma course, et plutôt que d?esquiver en arrière, je me penche prestement en avant, lui présentant mon dos, vulnérable. J?évite de justesse le coup verticale qui allait évidemment me donner, et je? saisi sa lame à  pleine main ! La douleur m?envahit en même que la stupeur dans ses yeux. Profitant de l?effet de surprise, je saisi également l?autre sabre. Il tente de les dégager, mais je les serre trop fort. Si je serre suffisamment fort, il ne pourra me trancher les doigts. Alors je commence à  chauffer mes paumes.
Le sang coule au sol, mais je ne desserre pas mon étreinte. Je continue d?intensifier ma magie. La douleur commence aussi à  lui crisper le visage. Je vaincrai ! Il se débat encore, augmentant mon calvaire. Je souffre tellement ! J?ai si mal ! Mes mains ! Non ! Je ne dois pas y penser. Je ne veux pas mourir. Je dois vaincre ! Je dois lui faire lâcher ces putains de sabres ! Je hurle. Et alors, ma magie se déchaîne. Je sens le métal brûlant entre mes doigts. Dans un élan de volonté, je tire d?un coup sec les deux lames vers moi et les jette au loin. Enfin ! Je tombe à  genoux, me tenant les mains. La douleur est trop grande !
Mais je le sens qui me frappe le dos. Je tombe à  plat ventre au premier coup, puis roule sur moi-même. Je me relève immédiatement. Je n?aurais pas fait tout ça pour rien. Alors qu?il s?élance pour récupérer ses sabres, je me jette sur lui. Nous roulons à  terre. Je tente encore de le brûler, mais il me repousse. Nous nous relevons, et un instant, un éclair nous éblouit. Les grondements de la nature ne sont rien comparés au rugissement de notre rage. Alors nous nous affrontons. Les mains entremêlées, nous donnons toutes nos forces pour remporter la victoire, pour gagner le droit de vivre. Et alors, un autre grondement se fait entendre. Il pousse un cri de rage.
Et la terre bouge ! Je tente de le faire de nouveau souffrir, mais je n?ai plus la force de me concentrer. Et nous nous élevons, sur un îlot de terre au milieu de la plaine démontée. Tout s?effondre autour de nous. Le lac coule rapidement dans les failles et des plateformes s?écroulent autour de nous. Il prend de la hauteur sur moi et remporte facilement le duel. J?ai un genou à  terre. Alors, il se dégage de mon emprise, et commence à  me frapper. Je tombe au sol, dans la terre boueuse. Au loin, je la voie. Elle est là .
Elle est là  ! Je l?ai vue ! Elle est vraiment très belle. Je suis content de l?avoir vu avant de mourir. Elle courre vers moi, accompagné de? LUI. De toute façon, maintenant, c?est trop tard. Je n?entends plus rien. Et dans le silence, comme au ralenti, il me frappe, elle crie, ils courent. Au dessus de moi, une plume chute. La pluie ne la touche pas. La voilà . Elle tombe sur mon nez. Et il me frappe à  la nuque. Je perds connaissance.

_________________
"Hélas! nous sommes maintenant arrivés dans le réel, quant à  ce qui regarde la tarentule, et, quoique l'on pourrait mettre un point d'exclamation à  la fin de chaque phrase, ce n'est peut-être pas une raison pour s'en dispenser !"


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