Eltanin

S'il était prévu pour être joué en ligne, et donc quasiment dépourvu de scénario, "Resident Evil : Outbreak" n'en possède pas moins un profond intérêt, tant il dépeint formidablement la réalité de la petite ville de Raccoon City. Cette fois, dans l'enfer, on n'incarne pas des policiers bien entraînés ou même des S.T.A.R.S., la force paramilitaire qui jadis déjoua le mystère du manoir Spencer : ce sont des gens comme les autres qui essaient de survivre...
Âpre, froid et détaillé, ce jeu rend au genre du "survival-horror" toute la véracité de son appellation. Dans "Resident Evil : Outbreak", on est là  pour trouver une sortie, le plus vite possible...








Voilà  où j'en suis dans ma partie :





Mission 3 : La ruche



Départ : Je suis dans une chambre d'hôpital, un docteur me dit de rester là  et de ne pas m'inquiéter, qu'on filera "bientôt". Les sous-titres disent vaguement autre chose, ils ne collent pas aux paroles, bien qu'ils soient aussi en anglais alors que j'ai choisi de mettre le jeu en français. Quoi qu'il en soit, loin d'écouter ce médicastre en plein émoi, je prends la poudre d'escampette.

20h 05 (admettons que le départ soit à  vingt heures) : En ramassant un pistolet, je fais connaissance avec le mythique "zombie aux sangsues". D'ores et déjà , il se montre très câlin.

20h 07 : Je m'aperçois que mon taux de contamination monte avec régularité. Comme à  chaque mission. Système de compte à  rebours ?

20h 12 : Je retrouve déjà  le zombie en osmose avec les sangsues. A ma plus grande déception, il se contente de faire de gros poutous à  un médecin avant de se barrer par une fenêtre. Je récupère une poche de sang, je me demande à  quoi ça peut servir... mais bon, barrons-nous vite, si j'ai bien compris la scène, l'ascenseur marche...

20h 19 : Je récupère de la lotion pour les cheveux, apparemment, ce genre d'objets spéciaux améliore mon score... tandis que mes copains explosent du mort-vivant au balai en plastoc, je me cache dans le placard qui contenait la lotion. Puis j'en ressors, je sauvegarde, l'aventure continue...

20h 23 : Une seconde confrontation avec le zombie aux sangsues a fait monter mon taux de contamination à  25%. Je ne pense pas être au quart de la mission, et la vitesse à  laquelle mon infection s'étend rend tous mes espoirs de la compléter vains. Tant pis, j'irai le plus loin possible, en espérant que l'expérience me servira lors d'une prochaine vie...

20h 31 : Je viens de découvrir l'utilité des poches de sang, le zombi-sangsues et les petites sangsues se précipitent dessus...

20h 35 : Tiens, je dure plus longtemps que je le croyais. Mais je titube, et bientôt, je me traînerai au sol... dans cet épisode, si je suis trop atteint, je me traîne au sol. Le compte à  rebours est plus actif que jamais, j'ai utilisé un anti-virus mais il n'a fait que ralentir l'infection. Je viens de découvrir que j'étais dans l'hôpital de "Resident Evil 3 : Nemesis". L'environnement de "Outbreak" est vachement bien conçu, c'est une crédibilisation de tous les instants donnant une vraie réalité à  "Raccoon City" (par opposition à  l'épisode 2, par exemple).
... je crois que le plaisir que je prends à  cette aventure est quelque peu masochiste : chaque mission est pire que la précédente.

20h 44 : Souhaitant m'essayer au cynisme et à  l'inhumanité dans mes derniers instants, je me cache dans un placard et j'observe, à  demi horrifié, le zombie aux sangsues annihiler la charmante jeune fille qui est supposée être ma coéquipière, mais qui a passé le plus clair de son temps à  courir partout, un balai à  la main, comme si elle faisait partie du service de nettoyage. Au moment du trépas, je penche le stick analogique droit vers la droite pour lancer un "Thanks !" plein de jovialité à  la créature.

20h 45 : Manque de bol, la chose n'est pas bête : elle vient de m'entendre. Je quitte ce monde avec la preuve que je suis moins intelligent qu'elle.

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