Ante diem VItum Kalendas maias anno MMDCCLIX Ab Urbe Condita
- Le Prince des Nuées, par Gianni Riotta.
Dans les romans que j'ai lus, s'il n'en restait qu'un (ce qu'à Odin ne plaise), ce serait celui-là . Ca se passe dans la Sicile d'après 1945, où les héros sont fatigués. Et pauvres. Le personnage principal : un colonel, expert en théorie militaire, mais qui n'a jamais été au front. Tous les personnages sont un peu du même genre : trop grands, trop purs, trop déçus. Très romantique, tout ça. Mais avec de beaux morceaux d'Italie dedans, de la poésie, des grands moments de tactique et d'héroïsme malgré la petitesse des conflits, un côté presque mexicain avec une révolte de paysans ; mais le temps des héros est fini. Finalement, tout l'esprit du livre est résumé par ce poème de Baudelaire, refrain de l'oeuvre :
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
- Waverley, par Sir Walter Scott.
Quittons la Sicile pour son antipode européenne, ou presque : l'Ecosse, terrain de jeu préféré d'oncle Walt. Ceci est son premier roman, celui qui l'a rendu célèbre et à mon avis le plus réussi, à l'exception peut-être d'Ivanhoé. Il faut dire que les deux sont très dissemblables. Ici, point de Moyen-Âge, mais la révolte jacobite de 1745. Un jeune Anglais brave mais naïf, intelligent mais indécis, bref le parfait personnage de roman d'initiation, issu d'une famille de Cavaliers, va se retrouver, à l'insu de son plein gré, impliqué dans la marche sur Londres du Bonnie Prince Charlie. Tout est très anglais dans ce roman : des personnages magnifiques quoique toujours un peu silly, des attitudes de gentlemen, beaucoup de gentille ironie, de fort belles scènes écossaises, de l'action glorieuse et de l'amour très courtois. Et tout ça, ça fait un bien bon roman historique à l'anglaise.
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