4. Première épreuve : Athéna. Le rire tonitruant de Bacchus, dont les vapeurs d’alcool s’étendaient encore plus loin que sa bouche encore pleine de restes de nourriture à peine mâchée, résonna dans la demeure des Dieux. Résonna ‘encore une fois’ devrait-on dire, étant donné que ce Dieu n’arrêtait pas de rire dès qu’une occasion se présentait, et même lorsqu’il n’y avait rien de drôle. Il faisait un peu penser aux rires enregistrés qu’on trouve dans les sitcoms et qui se mettent en route dès que Lola hausse les épaules ou que Justine refait ses lacets. Zeus lança un regard noir à Bacchus, qui s’essuya les yeux et termina son verre qui ne cessait de se remplir tout seul. Puis il se tourna vers NightBeast et fronça les sourcils, tel un père réprobateur, avant de reprendre la parole : « Comme je viens de vous le dire avant cette interruption : Pourquoi devrions-nous vous aider à retrouver votre amie ? -Si vous ne voulez pas, on se débrouillera sans vous, c’est tout… » Nina envoya son coude dans les cotes de son compagnon, qui roula des yeux. Si on ne peut plus dire la vérité, alors, songea-t-il. Zeus frotta sa barbe immaculée pensivement, un sourire se dessinant sous son visage de marbre. À ses cotés, les autres divinités trônaient, toutes rassemblées pour l’occasion. Des humains qui viennent de leur propre chef rencontrer les Dieux pour leur soumettre une requête, c’était un bon moyen de se distraire, et aucun d’entre eux n’avait voulu manquer à l’appel. Zeus, au centre, présidait l’assemblée. À sa droite siégeaient Héra, la Déesse du Mariage, Arès, le Dieu de la Guerre, et Poséidon, le Dieu des Mers et des Océans. De l’autre coté se tenaient Artémis, la Déesse de la Chasse, et Athéna, la Déesse de la Sagesse, accompagné de Déméter, la déesse de l’Agriculture, et de Bacchus, le Dieu de la Vigne et du Vin. Hestia était aux pieds du maître des Dieux, semblant attendre patiemment quelque chose. Derrière eux se trouvaient également Apollon et Aphrodite, respectivement Dieu des Arts et Déesse de l’Amour. Aran remarqua qu’Apollon semblait quelque peu mal en point. « Ce que veux dire mon ami, ô grand Zeus, c’est que nous sommes vraiment déterminés à retrouver notre amie, reprit Nina en faisant un pas en avant. Et nous serions honorés que vous nous prêtiez main forte dans cette tâche. -Tsss, lèche-bottes, chuchota Wee-Ree-Cat. -Et qu’est-ce que cela nous apporterait ? répondit Zeus en haussant un sourcil. -Nous vous en serions infiniment reco… » Nina se retrouva tirée en arrière par Hermès, qui secoua la tête. Les Trauméniens se réunirent autour du Dieu, le seul qui manquait au panthéon de l’Olympe avec Héphaïstos, et il leur dit : « Vous n’obtiendrez rien sans leur donner quelque chose en échange. -Mais c’est justement ce que je leur disais, commença Nina. -Ça ne leur suffira pas. Ils sont pervers, je vous l’ai dit, et ils ne vous aideront pas s’ils n’obtiennent pas quelque chose de plus intéressant en retour. De plus intéressant, pour eux. -Mais nous n’avons rien à leur donner, répondit Aran en perdant patience. Nous aurions peut-être dû apporter de quoi les contenter, c’est ça ? Des pierres précieuses et autres conneries de ce genre ? -On n’a qu’à se barrer, et puis voilà , râla encore Wee-Ree-Cat. -Ils peuvent créer tout ceci, rétorqua le Dieu messager. Ils n’ont que faire de ces richesses. Ce qui les intéresse se situe bien au-delà de ces choses bassement matérielles. Ils ne veulent qu’une chose de vous : -…Que vous nous distrayiez. » termina le maître des Dieux en se levant. Les autres Dieux s’écartèrent pour laisser passer Zeus, qui s’approcha des Trauméniens. De près, son allure était encore plus imposante que lorsqu’il était assis majestueusement sur son trône. Son regard passa sur Aran, Nina et Wee-Ree-Cat, qui étaient forcés de lever les yeux pour pouvoir apercevoir son visage. Nina se rendit soudainement compte d’un détail, et jeta un Å“il vers NightBeast qui s’était, subrepticement, éloigné du groupe et s’approchait dangereusement d’Aphrodite. Ce dernier dut sentir le regard appuyé de sa ‘mère’ et il les rejoignit sans un mot, un sourire niais greffé sur son faciès. « Nous savons si cette Séphy-Roshou est passée ou non dans le royaume des Dieux. Mais nous ne vous le dirons qu’après une épreuve bien spéciale. -Bah voyons, maugréa Wee-Ree-Cat. On se croirait dans un mauvais Rpg… -Après douze épreuves, même, reprit Arès avec un sourire. Vous serez nos nouveaux Hercules et vous aurez de nouveaux travaux à abattre pour parvenir à vos fins. -Mais nous sommes généreux, ajouta Déméter, et vous pourrez les passer ensemble, tous les quatre. -Et si nous refusons ? » Tout les Dieux se tournèrent vers Aran Valentine, qui fixait d’un regard sévère le maître des Dieux. Hermès, derrière lui, n’osa même pas lui dire de baisser les yeux. Seule Aphrodite plissa les yeux et eut un léger sourire. Ce garçon lui plaisait. « Vous n’avez pas le choix, humains, clama finalement Zeus d’une voix lourde. Vous n’avez aucun moyen de repartir d’ici, dorénavant. -Ah ouais ? » grogna Wee-Ree-Cat en sortant les griffes. Aran Valentine fut immédiatement à ses cotés, sa longue faux dans les mains. Nina voulu s’interposer, mais NightBeast l’en empêcha en la retenant par le bras. « Laisse, il faut qu’ils le fassent, sinon ils ne seront pas contents. » Les autres Dieux, amusés, se reculèrent comme les deux Trauméniens restés à l’écart. Zeus, impassible, écarta les bras pour les inviter à attaquer en premier. Aran et Wee-Ree-Cat se regardèrent l’un l’autre une seconde, et s’élancèrent de concert sur le maître des Dieux en hurlant.
* * *
« Aïe-euh ! -Je suis désolée, monsieur, mais il faut désinfecter. Le morceau de bois a laissé des écharpes, et il y a de la poussière de plâtre sur… -Oui, je sais encore où est-ce que je suis tombé, merci ! » L’infirmière fronça les sourcils et se tut, interdite. Le commissaire Thourn soupira. Pourquoi est-ce qu’il fallait toujours que tout le monde sache tout mieux que lui ? Évidemment qu’il y avait des échardes dans sa blessure, vu que c’était un morceau de bois qui l’avait faite. Il se frotta la tempe alors que l’infirmière lui faisait son bandage, et sursauta lorsque la porte de la petite salle s’ouvrit avec fracas. « Mais aïe-euh, merde ! -Je… j’ai sursautée ! -Commissaire ! hurla Détroit en s’asseyant de l’autre coté de Serge Thourn. Je crois que j’ai compris ce que vous vouliez dire avec les pseudonymes, tout à l’heure ! -Et il t’a fallu tout ce temps ? C’est de pire en pire… -J’ai demandé aux policiers de relever tous ces pseudonymes, après que nous soyons partis, et j’ai la liste, là ! -Donne-moi ça. -Arrêtez de remuer, ça fait deux fois que je dois refaire ce bandage ! » Serge Thourn avala la réplique cinglante sur l’incapacité du personnel hospitalier d’ici et se concentra sur la liste. La dizaine de pseudonymes était courte et ils semblaient tous complètement inintelligibles pour le commissaire. DragonNoir, Q-Po, DarKenshin, Pythagore, Viper Dragoon, Dalisc, Arkh, Séphira Strife, Hilde… Ça n’avait aucun sens. Il eut beau tourner en tout sens ces pseudonymes, aucun ne lui faisait écho d’une manière significative. Il rangea le feuillet dans sa poche et demanda à Détroit s’il avait trouvé d’autres choses intéressantes : « Je suis parti en même temps que vous, commissaire, répondit le jeune homme. Je n’ai pas pu trouver autre chose et je… -Mais pas toi, évidemment ! Je parle des policiers qui sont venus après ! -Oh ! Non, ils n’ont rien trouvés pour le moment, mais ils commencent tout juste à dépiauter les papiers du propriétaire de l’appartement, un avocat apparemment… Ils n’ont pas finis, ça je peux vous le dire… -Ils ont jusqu’à ce soir. -Mais c’est impossible, commissaire ! Ils n’y arriveront jamais ! » Serge Thourn regarda Sylvain de haut en bas, puis ajouta d’un ton mielleux : « Tu n’as rien eu de casse dans l’accident ? -Oh non, commissaire ! Rien du tout ! Coup de bol, hein ? -Ouais, comme ça tu vas pouvoir aller filer un coup de main à l’appartement. Allez, magne-toi ! » Sylvain Détroit resta une seconde de trop à réfléchir sur le sens des paroles du commissaire, ce qui lui valu une gifle sur le haut du crâne, puis il partit sans demander son reste. Thourn se passa une main sur la figure, puis se leva. Sa jambe résista au niveau de la cuisse et il manqua de s’étaler sur le carrelage. « Mais vous avez pas encore fini, vous ? -Non, et je dois recommencer, maintenant que vous venez de tirer dessus comme un fou ! Asseyez-vous ! » Le commissaire Serge Thourn, cinquante ans passés, serra les dents et fit un grand sourire à l’infirmière avant de s’approcher d’elle. Celle-ci ouvrit de grands yeux lorsqu’il prit la paire de ciseaux sur la desserte et qu’il découpa la bande qui dépassait encore de son bandage. Il replia rapidement le morceau découpé à l’intérieur et reposa l’outil sur les genoux de l’infirmière avant de la remercier. « Mais vous ne pouvez pas… -Je peux, et je le fais. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, mais j’ai autre chose à faire que d’attendre que vous ayez terminé. Bonne soirée ! » Le commissaire Thourn sortit de la salle en claudiquant. Depuis quand fallait-il trois heures pour faire un simple bandage ? Depuis quand est-ce qu’il fallait désinfecter toute la jambe lorsqu’on avait un petit bobo ? Depuis quand les hôpitaux avaient cette odeur horrible ? Depuis toujours. Seulement là , il n’avait pas la patience d’attendre gentiment que sa momification partielle soit achevé. Il avait peu de route à faire jusqu’au domicile qu’il avait visité au début de son enquête, mais il lui fallait y arriver le plus rapidement possible. Son irruption dans l’appartement n’était certainement pas passée inaperçue, et si jamais ce qu’il avait dans la tête était vrai – à savoir la relation qui était établie entre ces pseudonymes et certains forums dont avait parlé le frère de son principal suspect – il fallait à tout prix qu’il retourne à Linas pour l’interroger à nouveau. « Et si jamais celui-ci n’est plus présent, ça ne fera que l’accuser encore plu… Hé ! » Le commissaire évita de peu la collision avec les deux hommes baraqués qui lui barraient littéralement le passage. L’un des deux colosses leva devant lui sa carte stipulant qu’il faisait partie de la police des polices, et lui dit d’un ton doux mais menaçant : « Est-ce que nous pourrions vous parler quelques minutes, commissaire Thourn ? »
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Nina soupira en essuyant une nouvelle fois le sang sur la lèvre enflée de son petit ami, qui grimaça. Aran fixait droit dans les yeux le maître des Dieux, qui lui souriait fièrement. Un peu plus loin, Wee-Ree-Cat repoussa une énième fois NightBeast qui tentait de faire la même chose. La nymphe qui avait apporté une coupe d’eau et le linge se retira sans un bruit, alors que les Trauméniens se réunissaient de nouveau face aux Dieux. « Alors, tonna Zeus avec un sourire en coin, acceptez-vous notre offre ou décidez vous de vous mesurer à moi une nouvelle fois ? » Aran Valentine soupira. Il avait en horreur de se soumettre, même si la partie était perdue d’avance. Il ferma les yeux une seconde, et se concentra pour faire apparaître de nouveau son arme. Même s’il devait se battre pour le restant de ses jours, il se… « Nous acceptons. » dit Nina avant que qui que ce soit ne puisse bouger. Aran la regarda, stupéfait, alors que NightBeast pouffait sous cape. « Très bien, clama Zeus en reprenant un peu de son sérieux. Alors que ces épreuves commencent immédiatement ! -Ne me dites pas que vous avez déjà réfléchit aux sujets des épreuves ? demanda NightBeast, pensant qu’ils allaient peut-être pouvoir se reposer un jour ou deux. -Bien sûr que si, humain, minauda Aphrodite. Nous sommes des Dieux ! -Athéna, reprit Zeus. Conduis les humains à ta chambre. -Très bien, suivez-moi. » La déesse Athéna, superbe dans sa toge blanche immaculée et coiffée d’un polos, précédait les Trauméniens qui lui emboîtaient le pas à vive allure. Pendant qu’ils traversaient une partie du palais pour rejoindre la chambre de la déesse, Aran demanda à voix basse à Nina pourquoi elle avait acceptée si rapidement. « Si tu m’avais laissé récupérer un peu, j’aurais pu… -…recommencer à te faire casser la figure ? termina-t-elle. C’était inutile, Aran, ils sont bien plus forts que nous, même avec nos tout nouveaux dons. -Papa s’est fait laminer-euh ! Papa s’est fait laminer-euuuh !! -J’ai accepté pour pouvoir retrouver Séphy-Roshou plus vite, expliqua Nina. Nous avons suffisamment perdu de temps avec tout ça. Vous oubliez que nous sommes ici pour elle, et non pour nous battre avec des Dieux ! -Ouais, bah j’ai pas demandé à venir, moi, je vous rappelle. » Athéna finit par s’arrêter devant une immense porte, qui s’ouvrit toute seule à son approche. Elle pénétra dans sa chambre, et les quatre Trauméniens la suivirent. Les autres Dieux étaient déjà là , et les attendaient. « Ils pouvaient pas faire comme eux et nous éviter de marcher pendant deux heures ? grogna Wee-Ree-Cat. -Si vous êtes déjà fatigués par ce trajet, ricana Bacchus, alors il est inutile que nous poursuivions ces douze travaux. -Non, c’est bon, allons-y ! » se hâta de récupérer Nina, en lançant un regard noir à Wee-Ree-Cat qui lui tira la langue en feulant (exercice pas forcément évident, d’ailleurs). « Parfait, clama alors le maître des Dieux. Je déclare la première épreuve des douze nouveaux travaux commencée. » Athéna se dirigea vers un immense métier à tisser et s’y installa. Il invita, sans un mot, les Trauméniens à rejoindre le second appareil qui trônait majestueusement de l’autre coté de la chambre, et ceux-ci s’exécutèrent. Le métier à tisser était un peu trop grand pour les Trauméniens, mais il n’était pas aussi impressionnant que celui qu’aurait utilisé Zeus. La taille de la déesse Athéna surpassait légèrement celle d’un humain moyen, mais elle n’était pas aussi grande que le maître des Dieux. « Vous allez faire une broderie, dit Zeus. Une broderie dont le sujet est libre, et que nous jugerons une fois terminée. Si vous parvenez à faire une meilleure broderie qu’Athéna, alors vous pourrez passer à l’épreuve suivante. Il n’y a évidemment pas de limite de temps, vous pourrez ainsi nous divertir sans fin. » Les Dieux partirent d’un immense rire guttural avant de s’évaporer, littéralement, sous les yeux des Trauméniens. Au même instant, les portes de la chambre se fermèrent sur eux, les cloîtrant dans la chambre de la déesse. Celle-ci avait déjà commencé à tisser sa toile, toujours sans un mot. « Faire une broderie, grogna Wee-Ree-Cat. Pff, tu parles d’une épreuve. -Est-ce que quelqu’un sait se servir de ce truc ? demanda Aran. -Pas moi, répondit immédiatement NightBeast en examinant rapidement l’engin. Nina ? -Non plus. -Pourtant, c’est un truc de femmes, la broderie… » NightBeast se frotta la joue – et Nina la main – tandis qu’Aran s’approcha d’Athéna pour la regarder faire. La déesse maniait l’outil à la perfection, avec une dextérité et une précision sans pareille. Les autres le rejoignirent, sauf Wee-Ree-Cat qui préféra faire le tour de la chambre, et ils regardèrent la déesse broder pendant un bon moment, tentant d’apprendre la technique. « Je pense que j’ai compris. » dit finalement Nina au bout d’une heure. Elle se dirigea vers l’autre métier à tisser et s’installa. Aran vint avec elle et l’aida à se lancer. La jeune femme maniait la navette, l’outil qui permettait de passer le fil à tisser dans les trames tendues, et commençait son ouvrage lentement, mais sûrement. Aran l’assistait sans savoir exactement quoi faire pour l’aider, mais contrairement aux autres, il était avec elle. Wee-Ree-Cat s’était mis dans un recoin de la pièce et roupillait, tandis que NightBeast était restée aux cotés d’Athéna, regardant plus la déesse que son ouvrage. Ils s’attelèrent malgré tout à la tache du mieux qu’ils purent. Le métier à tisser grinçait, de plus en plus rapidement, du coté des Trauméniens. Nina prenait de l’assurance et bientôt, elle eut achevé une frise assez réussie. Elle poursuivit son ouvrage en prenant de l’assurance, tandis qu’Aran examinait la porte de sortie. Il tenta de l’ouvrir, sans résultat. Ils étaient donc bel et bien coincés ici, jusqu’à ce qu’ils trouvent une façon de battre Athéna. Celle-ci, justement, terminait sa broderie. Autant le début de la broderie de Nina était splendide, autant les Trauméniens furent littéralement éblouis par l’ouvrage de la déesse de la sagesse. Le travail d’Athéna était remarquable de finesse, de beauté et de régularité. Les scènes de la vie des Dieux s’enchaînaient admirablement, formant une sorte d’immense représentation fidèle et détaillée du quotidien divin. On se serait presque attendu à voir la tapisserie s’animer. « Je crois que le choix sera facile. » ricana Bacchus. Les Trauméniens se retournèrent sur les Dieux qui étaient réapparus dans la pièce. Ceux-ci arboraient tous, sans exception, un visage réjouit. Ils savaient pertinemment que de simples humains ne réussiraient jamais, même après des millénaires d’entraînement, à égaler les dons de la déesse. Les Dieux emportèrent l’ouvrage d’Athéna et leur demandèrent de recommencer, s’ils désiraient toujours poursuivre leur quête. « Nous n’abandonnerons pas, clama Aran Valentine. Ce n’est pas parce que nous sommes désavantagés que nous laisserons tomber. Nous réussirons cette épreuve, et les autres également, et nous repartirons de votre royaume avec les informations que nous sommes venus chercher. -Très bien parlé, humain, reprit Zeus. Nous attendrons votre prochaine broderie avec… …impatience. » Les Dieux disparurent de nouveau. NightBeast rejoignit Nina et Aran autour du second métier à tisser, et ils regardèrent Athéna qui s’était déjà remit à l’ouvrage. Aran pesta. « On a aucune chance. -Mais où est passé ton engouement de tout à l’heure, papounet ? -Je m’y remet, déclara Nina. J’ai bien assimilé la technique de base, mais il faut que je comprenne comment elle fait pour mettre autant de détails dans sa broderie. Il est hors de question que nous passions le reste de notre éternité dans la chambre de cette déesse. -Ça ne me dérangerais pas, moi, ricana NightBeast. Dans la chambre de cette jolie nénette, c’est intéressant… -Où est Wee ? » Nina et NightBeast se tournèrent vers Aran, qui regardait les alentours. Dans le recoin où il s’était allongé en boule, Wee-Ree-Cat avait disparu.
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[tU vOIs qUE tU pEUx lE fAIrE, sAtAnA] … [rEstEr mUEt nE nOUs dOnnErAs pAs tOrt, tU sAIs] Que m’avez-vous fait ? [mAIs rIEn, rIEn dU tOUt, lOrd sAtAnA. cE pOUvOIr, tU l’AvAIs En tOI dÈs lE dÉpArt, dEpUIs tA nAIssAncE. nOUs n’AvOns fAIt qUE t’AIdEr À l’ExplOItEr] Mais je n’ai jamais, jamais eu connaissance de ces dons. Je n’ai aucunement été le témoin de phénomènes mystiques provenant de ces dons durant des années… Pourquoi là ? Pourquoi maintenant ? [prEndrE cOnscIEncE d’UnE chOsE Est bIEn sOUvEnt lA mEIllEUrE fAçOn dE l’ApprIvOIsEr] Qui êtes-vous ? [nOUs tE l’AvOns dÉjÀ dIt : nOUs sOmmEs tEs fAn-gIrls qUI…] Qui êtes vous vraiment ? [nOUs sOmmEs tEs fAn-gIrls…] ARRÊTEZ ÇA !! Nous savons pertinemment, vous et moi, que ce n’est pas possible. Je suis prêt à croire à cette affluence subite de paranormal dans ma vie, mais vous n’existez pas. Vous n’étiez pas des êtres de chair et de sang derrière un écran, mais le pur produit de mon imagination, et… et… [tU cOmmEncEs À cOmprEndrE] Je vous ai… …créées ? [dE tOUtEs pIÈcEs] Et si je décide de vous faire réintégrer le néant dont vous n’auriez jamais dû émerger ?
On ne répond plus, n’est-ce pas ? Hein ? Pourquoi ne poursuivez-vous pas à me prodiguer vos fameux conseils ?
Vous avez peur ? Peur de ce que je pourrais faire ?
Vous êtes réellement en colère, n’est-ce pas ? À moins que je vous ai fait disparaître réellement, ha ha ha !
Répondez-moi si vous êtes encore là !
Vous m’entendez ? Je sais que vous êtes encore là ! Revenez ! REVENEZ !!! [nOUs vOIlÀ, lOrd sAtAnA] Mais où étiez-vous donc passées ? [dAns lE nÉAnt dOnt nOUs n’AUrIOns jAmAIs dÛ sOrtIr] I… Impossible… [tU dEvrAIs sAvOIr mAIntEnAnt qUE rIEn n’Est rÉElEmEnt ImpOssIblE] Alors pourquoi vous ne m’obéissez pas lorsque je vous intime de vous taire ? [pArcE qU’AU fOnd dE tOI, tU nE lE vEUx pAs vrAImEnt] Inimaginable. J’ai généré des êtres dans mon esprit. C’est peut-être une forme de schizophrénie ? Ou bien je suis tout simplement entrain de perdre la tête ? Ce qui expliquerait le fait d’avoir prit le commandement d’un groupe que je ne sais pas où mener… [tU lE sAUrAs lE mOmEnt vEnU, nE pErd pAs cOnfIAncE] Quand ? Comment le saurais-je ? [nOUs tE mOntrErOns lE chEmIn, cOmmE tOUt À l’hEUrE]
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« Qu’est-ce que c’est que ce délire ? » chuchota Wee-Ree-Cat après avoir longuement baillé et s’être frotté les yeux. Il s’était endormi dans un coin de la chambre de l’autre déesse, là , et maintenant qu’il s’éveillait, il était dans un autre endroit qui lui était inconnu. Il s’était alors étiré avant de se planquer aussi silencieusement qu’un chat sous un immense guéridon. Il n’y avait aucun Dieu en vue, mais on n’était jamais trop prudent. « Pourquoi je me retrouve là , moi ? » Ce qu’ignorait Wee-Ree-Cat, c’était que les Dieux étaient apparus de nouveau dans la chambre de la déesse, très près de lui. Et lorsqu’ils s’étaient de nouveau évanouis dans les airs, ils l’avaient emportés par mégarde avec eux, sans s’en rendre compte. Une fois réapparus dans un autre endroit du palais, ils s’étaient séparés, laissant là le Trauménien endormi, qui s’était réveillé un peu désorienté. « Voyons voir, murmura Wee-Ree-Cat à lui-même : Les autres étaient en train d’essayer de faire une broderie plus belle que celle de la déesse, quand je me suis endormi. Je me rappelle aussi qu’on ne pouvait pas sortir de la chambre, car la porte était hermétiquement close. Mais moi, je suis dehors. Je pourrais peut-être en profiter pour me barrer tranquillement ? » Mais au fond de lui, Wee-Ree-Cat ne désirait pas plus que ça laisser les trois autres Trauméniens aux prises avec les Dieux, et comme il était relativement rancunier – trait de caractère accentué par les sentiments félins que son corps Trauméniens lui conférait – il décida de mettre à profit cet avantage pour visiter le palais et essayer de trouver quelque chose qui pourrait être utile. Quittant sa cachette, il fonça sous un autre meuble immense, et écouta. Son ouïe avait également été amplifiée par son changement d’apparence, et il n’entendit personne approcher. Parcourant rapidement le couloir sans embûche, il poussa la porte doucement pour pénétrer dans un autre couloir, immense, et lui aussi vide. Mais il reconnu le passage dans lequel il se trouvait pour l’avoir déjà emprunté, du moins en partie. Il se souvenait qu’en prenant l seconde porte sur sa gauche, il se retrouverait dans un grand hall où il lui faudrait prendre la porte d’en face pour retomber sur le couloir où se trouvait la porte de la chambre d’Athéna. Wee-Ree-Cat se rua sur la porte et l’ouvrit, puis s’arrêta en pleine action. Quel pourrait être l’intérêt de retourner dans la chambre d’Athéna alors qu’il n’avait rien déniché de susceptible de les aider ? C’était ridicule. Il referma la porte derrière lui et, depuis le grand hall, examina les alentours. Ses moustaches se mirent soudainement à vibrer, alors qu’il entendit le bruits de pas. Les pupilles dilatées, il courut jusqu’au banc le plus proche et tenta de s’y cacher un maximum. Et il tendit l’oreille. « …vraiment ? Tant que ça ? dit une voix de femme. -Oui, tant que ça, répondit une voix d’homme légèrement tendue. Et si quelqu’un doit la retrouver, alors ça sera moi, pour ce qu’elle m’a fait subir ! -Oh, voyons, dit la femme d’une voix mielleuse. Tu vas me faire croire que tu t’es laissée faire sans rien dire ? -Non, au départ, c’était même agréable, mais dès qu’elle eut commencée à avoir le dessus, elle… » Les voix sortir du hall, et l’écho des dernières paroles de l’homme restèrent suspendues quelques instants. Wee-Ree-Cat n’avait pas pu voir les personnes qui avaient parlées, mais il se doutait que c’était des Dieux. De toute façon, il n’y avait que ça, dans ce palais. Il risqua un oeil pour sortir de sa cachette et, ne voyant personne, se mit à courir vers la porte qui menait au couloir suivant. Il la referma le plus rapidement possible et se retourna vers… …l’obscurité. « Hein ? » Soit son sens de l’orientation l’avait trompé, soit il s’était trompé de porte dans l’affolement de sa fuite. Curieux, tel un chat, il plissa les yeux pour habituer rapidement ses pupilles à l’obscurité. Décidément, songea-t-il, être à moitié chat n’a pas que des désavantages. Bientôt, il arriva à distinguer les détails de la pièce où il se trouvait. Une petite pièce sans bougie ni éventuelle lumière, même éteinte. Les meubles étaient peu nombreux et, manifestement, anciens. Des toiles d’araignées étaient étalées partout au plafond, sur les chaises et sur les murs. Même au sol. Wee-Ree-Cat leva la jambe en grimaçant, soulevant une toile collante de sa semelle. « Mais où est-ce que je suis tombé... » Un bruit lui fit dresser le poil alors qu’il allait sortir de la pièce. Immobile, il se retourna lentement vers la source du froissement qu’il venait d’entendre, et vit quatre yeux rouges qui brillaient dans un coin du plafond. Des yeux qui le regardaient. Des yeux d’une araignée géante.
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« Vous vous améliorez, humains. » consentit Zeus en examinant la troisième broderie faite par Nina. Il l’exposa aux coté de la nouvelle broderie créée par Athéna, lumineuse, et les trois Trauméniens comprirent immédiatement que ce n’était encore pas pour cette fois. Ils avaient pourtant mis tout leur cÅ“ur pour faire ce portrait de Séphy-Roshou, assez ressemblant soit dit en passant, mais il ne semblait pas faire l’effet escompté aux Dieux. Le seul qui semblait avoir eu une réaction sensible était Apollon qui était resté de longues secondes subjugué par la beauté glaciale qui se dégageait du portrait tissé. Les Dieux disparurent à nouveau, accompagnés du rire de Bacchus. Aran frappa du poing contre le mur. « Si je le tiens entre mes mains un jours, ce Dieu qui se marre, je l’égorge. -Agaçant, hein ? ajouta NightBeast. J’ai encore beaucoup à apprendre… -Je n’en peux plus… » Nina s’assit à même le sol, et soupira longuement. Elle avait passé plus de temps que d’ordinaire sur cette ultime ouvrage, mais le résultat avait été encore une fois nul. Devaient-ils donc rester définitivement ici ? Elle se passa une main sur la figure, découragée, alors qu’Aran vint lui masser les épaules. « Courage, nous allons bien réussir… -Tu le penses vraiment ? répondit Nina en levant les yeux vers lui. -Nan, il ment pour te rassurer, voyons ! » ricana NightBeast avant d’éviter une baffe de son papa virtuel. Il s’éloigna en sautillant vers Athéna et continua d’admirer ses formes qu’il devinait sous la toge. « Nous n’y arriverons jamais, Aran. Elle est trop douée. Nous pourrions y passer des siècles que nous n’égalerons jamais son talent… -Mais il le faut, pourtant. Je vais m’y mettre, et tu vas m’expliquer. Une fois que nous maîtriserons la technique, nous… -Oui ? insista la jeune femme. Nous quoi ? Nous ferons des toiles et des toiles, à n’en plus finir, et celles de cette déesse seront toujours plus belles ! Toujours ! -Nous trouverons bien un moyen, tenta de raisonner Aran. -Nous devrions défoncer cette porte et essayer de trouver des informations nous-même, comme le groupe de Gorgon_Roo, Hilde et LIF. » Elle avait consciemment omit de nommé Radamenthe, le traître, dans l’équipe. Mais le souvenir des trois autres voyageurs lui rappela la disparition d’Hilde, et celle de leur propre compagnon, Wee-Ree-Cat. Elle sentit les larmes de l’impuissance commencer à luire sous ses yeux, et se retint pour ne pas éclater en sanglots. « Athéna remarquera notre absence si nous parvenions à nous enfuir de sa chambre, rétorqua Aran. Et si elle est aussi forte que Zeus… -Aucun problème de ce coté là , hurla NightBeast. Elle ne remarque rien du tout tant qu’elle tisse ! » Aran et Nina levèrent les yeux sur NightBeast qui était accroché à la toge de la déesse et qui s’amusait à la soulever pour regarder en dessous. Il grimpa même sur sa cuisse et sautilla pour attirer son attention. Mais Athéna, imperturbable, ne semblait même pas remarquer l’humain qui dansait sur sa jambe. NightBeast poussa même le vice jusqu’à baisser son pantalon pour lui montrer ses fesses, avant de redescendre en riant. « Vous avez vu ? Elle ne voit rien du tout, on pourrait tous s’entretuer qu’elle ne bougerait pas d’un poil. » Les deux autres Trauméniens échangèrent un regard, puis s’élancèrent d’un commun accord vers la porte, prêts à la réduire en poussière. Mais ils durent freiner avant de lancer leur assaut, car celle-ci s’ouvrit en laissant passer un Wee-Ree-Cat hors d’haleine, en nage, qui se jeta aux pieds de Nina en haletant. « Wee !! s’exclamèrent en chÅ“ur les Trauméniens en retrouvant leur compagnon. -Putain, je l’ai échappé belle, moi. » lâcha-t-il en se redressant. Devant lui, Aran, Nina et NightBeast reculèrent. Leurs yeux fixaient quelque chose de plus grand et de plus gros que Wee-Ree-Cat, qui poursuivait : « C’est qu’elle a failli me voir, et là j’étais cuit. -Euh, Wee ? » risqua NightBeast en levant encore les yeux. La porte derrière lui se ferma doucement dans un léger ‘clac’, alors que la chose se rapprochait de Wee-Ree-Cat par derrière. Celui-ci s’essuya le front. « Qu’est-ce que vous avez ? Vous n’êtes pas content de me revoir ? -Si, répondit Nina en se forçant à sourire. Mais tu aurais pu revenir seul, ça aurait été… -…mieux ! termina Aran. Wee !! Derrière toi !! » Wee-Ree-Cat se retourna et vit l’araignée. Aran, sa faux d’ores et déjà à la main, fonça sur elle en la brandissant, mais il fut arrêté par son compagnon avant d’avoir porté son attaque. Wee-Ree-Cat lui bloqua le bras et les deux Trauméniens tombèrent au sol devant l’araignée géante. « Arrête, Aran, ce n’est pas une ennemie ! -Et qu’est-ce que c’est alors ? » répondit Aran en roulant sur lui-même pour se remettre d’aplomb. Sans même qu’il ne s’en rende compte, ses aptitudes et ses réflexes étaient décuplés depuis son passage dans l’au-delà des Olympiens. « Je m’appelle Arachné, répondit la principale intéressée. Et je peux vous aider. » Wee-Ree-Cat et Arachné leur expliquèrent les circonstances de leur rencontre, pur fruit du hasard, ainsi que les explications concernant son apparence peu commune. En effet, bien longtemps avant l’arrivée des Trauméniens dans ce monde, Arachné était une jeune fille de Lydie, province de l’empire romain, qui voulu rivaliser de son talent de tisseuse avec la déesse Athéna. Mais lors de l’affrontement, Arachné eut la mauvaise idée de tisser des scènes de la vie des Dieux qui ne leur convinrent pas, et en guise de châtiment, elle fut changée en araignée pour tisser sa toile indéfiniment. « Elle m’a dit qu’elle acceptait de tisser la broderie pour nous, reprit Wee-Ree-Cat. Mais à une condition. -Laquelle, demanda Aran, méfiant. -Qu’on la fasse sortir du palais et qu’on l’emmène avec nous. » Aran réfléchit quelques secondes. Il ignorait s’ils devraient sortir du palais ou non, dans leurs épreuves à venir. Et si Arachné comptait sur leur soutient une fois les douze travaux achevés et leur renseignement obtenu, elle allait être déçue, car ils repartiraient avec leurs pilules en la laissant choir. D’un autre coté, elle seule arriverait à broder assez bien pour qu’ils puissent espérer passer l’épreuve. « Si jamais les Dieux te découvrent avec nous, c’en est terminé de toi, je suppose, dit Aran d’un ton neutre. -Oui, répondit Arachné. Mais je peux me cacher, devenir aussi petite qu’une véritable araignée et me cacher sur vous. -Si tu penses vouloir risquer le tout pour le tout en nous aidant, alors allons-y, conclut finalement le Trauménien. Mais est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? -Je suis coincée ici depuis plus de quinze milles ans, à tisser des toiles sans fin. Je veux un peu d’action, dussé-je y perdre ma piètre vie. » Aran hocha la tête, puis fit disparaître sa faux. Wee-Ree-Cat conduisit Arachné jusqu’au métier à tisser, et celle-ci se mit à l’ouvrage, sous les indications de Nina qui lui représentait verbalement le modèle. La broderie prit rapidement forme, sous les regards émerveillés des Trauméniens qui voyaient enfin une issue à cette épreuve qui n’avait que trop durée. Athéna avait achevé la sienne, mais elle ne sembla pas se rendre compte de l’invité surprise dans le camp adverse, tant et si bien que lorsque leur ouvrage fut achevé, Arachné rapetissa et se glissa dans la fourrure de Wee-Ree-Cat, qui protesta, bien entendu. « Tu peux pas te mettre ailleurs ? Je hais les araignées ! -Chut, Wee ! rétorqua Nina. Ils sont là . » Les Dieux, en effets, étaient apparus quelques secondes après que la seconde broderie fut achevée. Zeus avança sa main immense vers l’ouvrage d’Athéna, le représentant entrain de donner naissance à chacun de ses fils et filles, dans une aura de splendeur indescriptible. Le maître des Dieux, ravi, sourit à la déesse avant de se tourner vers les Trauméniens. Ceux-ci virent le changement dans le regard de Zeus lorsqu’il prit leur broderie pour l’examiner. Un murmure général accompagna l’observation de la toile, puis une question : « Qu’est-ce que cela est censé représenter ? -Une bataille, répondit Nina en s’avançant. La bataille entre les humains et un Dieu mauvais, qui n’a de cesse que de leur faire du mal par toutes les façons possibles et imaginables. Une grande bataille qui ne signa pas la fin du Dieu mauvais, mais la première tentative des humains de réagir face à lui. -Hmm, je vois. » Zeus était légèrement surprit s’entendre parler de ce Dieu si mauvais, alors que chacun savait que tous les Dieux étaient mauvais, d’un certain coté. Ils étaient manipulateurs, calculateurs, égoïstes, arrogants et souvent bien plus méchant que les monstres qu’ils sont censés combattre. Mais entendre parler d’un Dieu mauvais, sans autre qualité que représenter le Mal, il en était quelque peu étonné. Mais la jeune humaine avait raison, et plus il regardait la représentation de ce Dieu mauvais, plus il sentait l’aura de Mal qui rayonnait autour de lui. Il était entouré de quatre autres Dieux mauvais, mais mineurs, qui combattait un groupe d’individus manifestement dépassés, mais qui continuaient à combattre sans lâcher prise. Et autant le Mal tournoyait autour des quatre Dieux, autant Zeus pouvait percevoir le courage t la bravoure qui animait les humains combattant le Mal. Cette toile, songea-t-il. Elle a une âme. « J’ignore comment une telle avancée dans votre art de broder est possible, mais je dois me rendre à l’évidence : Vous avez remporté la première épreuve, humains. » Cris de joie du groupe de Trauméniens, sauf Wee-Ree-Cat qui préféra faire un pas de coté. NightBeast embrassa Nina et sauta dans les bras d’Aran avant que celui-ci ne puisse lui coller la baffe qu’il avait préparée. « Suivez-nous jusqu’à votre seconde épreuve. » Zeus et le groupe de Dieux ouvrit la porte et s’en allèrent dans le couloir. Athéna avait retrouvé sa place auprès de Zeus, et les deux broderies flottaient devant elles. Un peu plus loin dans le couloir, elle s’arrêta et se tourna vers le mur. Elle leva les bras et les deux broderies allèrent se coller contre deux cadres vides, sur le mur. Les cadres scintillèrent une seconde et retrouvèrent leur apparence d’origine. C’est ainsi qu’on raconte que la représentation de la bataille entre les Trauménien et Mistrophera trône toujours majestueusement dans les couloirs du palais des Dieux.
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...moi je passe à côté...
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