Allez, qu'est-ce que Soleil, roi du racolage mangasse et de la fantasy populaire, va bien pouvoir nous sortir ce coup-ci ?
Ouille. Mais dans le genre, vraiment ouille.
Et ce n'est même pas la couverture trouvable dans les étals : celle que vous verrez dans toutes les bonnes librairies est couverte de kanjis.
Disponible uniquement en sens de lecture japonais, naturellement (un peu comme sur le site de Glénat qui pousse le vice jusqu'à inverser les barres de défilement des pages de spécimens), ce volume entame donc un tout nouveau traitement de l'histoire et de l'univers de Lanfeust.
Youpi ! Un héros plus jeune pour un truc plus dynamique, de l'action dans tous les sens, un humour qui s'efforcera de viser plus bas... la totale !
Le truc surprenant, c'est que c'est bon, en fait. On peut considérer cela comme meilleur que le "Lanfeust" original, en raison d'un tas de trucs : exposition moins artificielle, découpage des cases effectivement plus dynamique, véritable travail de composition (alors que la BD de base se limitait quasiment à des plans larges bateaux, nous avons ici droit à une succession de cadrages serrés, à des mises en perspective, bref, c'est plus vivant), aspect sexuel exacerbé, dégageant enfin une certaine fraîcheur. Jusqu'aux blagues qui semblent plus naturelles en raison même de leur côté totalement gamin, moins mi-figue mi-raisin.
Bref, en poussant à l'extrême une formule que certains ne se priveront pas de targuer de branchée, de commerciale et de superficielle, le "manga" surprend en bien.
(En revanche, je regrette le doppelgänguage violent du courant oriental, mais bon, hein, c'est un parti pris, on était prévenus...)