Cimetière a écrit:
Ton message me rappelle la méthodologie appliquée à l'Ecole des Mines de Nancy, que voilà :
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La méthode d’enseignement est également révolutionnée :
* les élèves doivent apprendre à apprendre, et la meilleure façon d’y arriver est de leur demander d’arriver en amphi... en sachant déjà le cours, qu’ils auront dû lire et assimiler au préalable!
* Quand ils arrivent en amphi, le professeur est là pour répondre à leurs questions, s’il y en a. S’il n’y a pas de questions, c’est que tout le monde est censé avoir compris : ils sont alors soumis à un test (anonyme) écrit auquel ils doivent répondre de suite. Le dépouillement donnera au professeur un feedback sur ce qu’ont réellement compris les élèves, et leurs erreurs éventuellement corrigées en commun à l’amphi suivant. Le professeur peut également, à sa discrétion, imposer un test du même genre, nominatif ou anonyme, quand il le désire. Ensuite commence le cours d'amphi proprement dit, qui est en fait surtout une synthèse clarifiant les points importants qu’il fallait comprendre.
* Les élèves passent alors en petits groupes de 10 à 12 personnes, avec un assistant, pour effectuer des exercices d’assimilation.
* Une séance de synthèse a parfois lieu à nouveau en amphi après ces travaux en petits groupes.
Au terme des trois ans d’études, non seulement les élèves n’ont plus d’appréhension à travailler seuls dans un livre, mais on constate que certains ne supportent même plus les cours magistraux à l’ancienne, qui leur paraissent une perte de temps.
Ceci est (hélas ?) véridique. Beaucoup trop de profs se croient payés pour recopier un cours au tableau, souvent le même d'année en année, avec une écriture laide et moultes erreurs. Ils pensent avoir ce droit sous prétexte qu'ils "maîtrisent" leur sujet, bien qu'ils ne fassent bénéficier personne de leur vaste expérience. Ils ne sont, en cela, que de vulgaires "donneurs de rythme" : l'élève, parce que le prof est humain, et parce qu'il impise une certaine vitesse, est incité à suivre, là où il lirait un livre sans grande attention, et en prenant trop son temps. Mais c'est
tout. A la limite, un pion n'est-il pas tout aussi efficace ?
J'aime bien l'idée de monter un cours "stylisée", original et truffé d'anecdotes... et pourtant, mettre un prof par amphi est une pratique moyen-âgeuse et totalement injustifiée à l'époque de la télévision numérique. Pire : c'est sans doute la pression d'un lobby enseignant attaché à ses
petits acquis mesquins qui maintiens cette situation. Prof, c'est un bien beau métier, mais une véritable imposture, en même temps.
(Je parle ici de profs de fac, il n'en va pas de même pour ceux qui ont à ... "dompter" une classe par leur charisme.)