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Le devenir de l'espèce humaine
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Auteur:  Invité [ 12 Avr 2006, 17:05 ]
Sujet du message:  Le devenir de l'espèce humaine

Citer:
"Il y a quelques années tous les animaux sont partis.
Nous nous sommes réveillés, un matin, et ils n'étaient plus là , tout simplement. Ils ne nous ont même pas laissé une lettre, ni dit adieu. Nous n'avons jamais vraiment compris où ils étaient partis.
Ils nous ont manqués.
Certains d'entre nous ont même pensé que la fin du monde était arrivée, mais non. Simplement, il n'y avait plus d'animaux. Ni chats, ni lapins, ni chien, ni baleines, plus de poissons dans les mers, ni d'oiseaux dans les cieux.
Nous étions tout seuls.
Nous ne savions plus quoi faire.
Nous avons vacillé un moment, désorientés, et puis quelqu'un a fait observer que ce n'était pas parce que nous n'avions plus d'animaux qu'il fallait changer notre façon de vivre. Aucune raison de modifier notre alimentation , ni d'arrêter de tester des produits qui risquaient de nous faire du mal.
Après tout, il restait encore les bébés.
Les bébés ne parlent pas. Ils bougent a peine. Un bébé n'est pas une créature rationnelle, pensante.
Nous avons fait des bébés.
Et nous nous en sommes servis.
Certains d'entre eux, nous les avons mangés. La chair de bébé est tendre et succulente.
Nous en avons écorché et nous nous sommes servi de leur peau comme parure. Le cuir de bébé est souple et confortable.
Sur un certain nombre, nous avons fait des expériences.
Nous avons maintenu leurs paupières ouvertes avec du ruban adhésif, nous leur avons fait couler des détergents et des shampooings dans les yeux.
Nous les avons mutilés et nous les avons ébouillantés.
Nous les avons brulés. Nous les avons immobilisés, et nous avons planté des électrodes dans leur cerveau. Nous avons greffé, gelé, irradié.
Les bébés respiraient notre fumée, et dans les veines des bébés coulaient nos médicaments et nos drogues, jusqu'à  ce qu'ils cessent de respirer ou que leur sang arrête de couler.
C'était dur bien entendu, mais c'était nécessaire.
Personne ne pouvait dire le contraire.
Après la disparition des animaux, que pouvions nous faire d'autre ?
Il y a des gens qui ont protesté évidemment. Mais enfin, il y en a toujours.
Et tout est rentré dans l'ordre.
Sauf que ...
Hier, tous les bébés ont disparu.
Nous ne savons pas où ils sont partis. Nous ne les avons même pas vus s'en aller.
Nous ne savons pas ce que nous allons devenir sans eux.
Mais nous trouverons bien une solution. Les humains sont intelligents. C'est ce qui fait notre superiorité sur les animaux et les bébés.
Nous trouverons bien quelque chose

Neil Gaiman
(recueil de contes .. Miroirs et fumée)"



A votre avis ce texte est-il représentatif de l'embourbement actuel de notre espèce ? Si non, pourquoi ?

Auteur:  cap.peter [ 12 Avr 2006, 19:35 ]
Sujet du message: 

Mauvaise foi peut être, je diari plus une satyre fantastique, avec un soupçon de S.F.

Malheureusement, ce n'est pas un scoop, le monde s'en ramasse plein la tête depuis que l'Homme en a pris le pouvoir, et il n'est pas prêt de renverser la vapeur.

Le fait que l'auteur ait utilisé les bébés à  la place des animaux se justifie dans le fait qu'il voulait (peut être) choquer le plus de lecteurs possibles, en remplaçant ses souris de laboratoire par notre progéniture. Ca ne résout pas l'esclavage des enfants (et des adultes aussi), la pauvreté dans certains pays, la pollution grandissante, et la disparition de dizaines d'espèces animales et végétales chaque jour.

Ainsi va la vie, et n'espérez pas un changement, car l'Homme s'est crée des besoins qu'ils ne peut aujourd'hui sacrifier et régresser ainsi jusqu'au bon vieux temps, à  savoir la préhistoire.

Auteur:  Raphychou [ 12 Avr 2006, 22:49 ]
Sujet du message:  Re: Le devenir de l'éspèce humaine

Pour que ce texte soit représentatif de "l'embourbement actuel de notre espèce", il faudrait déjà  qu'il y ait stagnation. Dès le départ, Littlefinger, tu adoptes un parti pris que j'estime, à  titre personnel, assez douteux.

Il est dans l'air du temps de considérer que plus rien n'avance, que notre société est figée dans un moule, et de manière générale de se plaindre. Quand il n'y a pas de changement, nous croupissons dans nos habitudes ; quand il y en a, il est forcément néfaste. Ces opinions ne sont pas universelles, mais très répandues, à  tel point que je me demande si le mal de ce siècle n'est pas justement cette sorte de noircissement permanent du tableau. Les générations futures se souviendront-elles de la populace de l'an 2000 comme d'un ramassis de dépressifs ? J'espère que non...

Enfin bref. Oui, il y a des expériences sur les animaux, c'est monnaie courante depuis longtemps et parfaitement ignoble. Mais on connaît aujourd'hui des moyens de les insensibiliser au traitement qu'on leur fait subir et ce n'est jamais qu'un moyen de se servir de notre environnement pour optimiser notre survie, exactement comme dévorer leur chair. Certains hommes doivent cesser d'avoir honte d'un statut de "prédateur" qui, en entrant en contact avec une idéologie judéo-chrétienne imprégnant plus ou moins la pensée occidentale, provoque une culpabilité, une auto-flagellation complaisante... et dépourvue de tout agissement tangible. Quand action il y a chez les pseudo-écologistes qui fleurissent en nos vertes contrées, elle prend la forme d'un autoritarisme mâtiné d'extrémisme.
Il n'en est pas moins vrai que l'on fait trop souvent souffrir des animaux pour rien, là  où le génie génétique nous permettrait parfois de mettre au point des organismes quasiment dépourvus de système nerveux afin d'expérimenter divers produits à  risque.




Attardons-nous un instant sur ce texte. M'est avis que Gaiman, auteur de sombres fééries, ne livre pas ici une critique aussi véhémente qu'il y paraît. C'est, de manière plus générale, le laxisme d'êtres humains vis-à -vis de la cruauté d'autres êtres humains, la logique circulaire et la capacité d'auto-destruction qu'il exprime simplement. Ceci, bien sûr, n'est qu'une interprétation personnelle que je n'aurai jamais le culot de croire unique, etc...

Auteur:  Tovarich1917 [ 13 Avr 2006, 11:57 ]
Sujet du message: 

Quel embourbement ? Si embourbement il y a, il ne peut venir que de deux choses : d'une part, le comportement de l'Homme vis à  vis de l'Homme ; d'autre part, le défaitisme de l'Homme. Les animaux ont beau être zolis et zentils, ce ne sont pas moins des êtres inférieurs. Et, à  la différence des bébés, cette infériorité ne disparaît pas avec l'âge.

Si l'animal doit être protégé, c'est uniquement parce qu'il est partie intégrante d'un grand système dont nous sommes encore dépendants - la Nature. Il nous faut les ménager comme le diplomate malin ménage ses alliés objectifs. Non par sentimentalisme, mais par utilitarisme.

Plus tard, lorsque l'espèce humaine sera parvenue au seul rang qui fasse sens pour elle - la domination absolue de ce qui l'entoure - elle pourra se permettre d'être généreuse et protectrice envers ces êtres inférieurs, et ce gratuitement, sans arrière-pensée. Mais la munificence est une prérogative de puissants. Avant d'en venir là , avant de consentir aux droits de l'animal, il nous faut d'abord, et bien plus, assurer les droits de l'Homme. Et au-delà , les droits de l'Humanité - y compris son droit au sceptre de l'Univers.

Auteur:  moufasa [ 20 Fév 2007, 04:38 ]
Sujet du message: 

Moi je pense, qu'on ne peut pas fait de grande chose sans sacrifice, mais pourquoi pas ? pour limiter les degats ! instaurer une loi universelle qui reglerait je pense le souci !!

le clonage systèmatique des annimaux sur lesquels nous testons nos produits.

Bonne idée je sais je sais :P meuuuh non ça coutra pas cher ? c'est rien que des tits trucs qu'on rentre dans d'autre héhé.

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