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L'homme de demain
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Auteur:  Arkh [ 21 Nov 2008, 20:52 ]
Sujet du message:  L'homme de demain

Reportage édifiant dégotté par Ozma :

http://www.dailymotion.com/relevance/se ... te-13_tech

C'est assez long (50 minutes), mais je vous recommande vivement de le voir en entier.

Donc, voilà  vers quoi on se dirige : un homme immortel, auto-régénérant, immunisé contre toute maladie, au cerveau décuplé par des puces électroniques...

Perspectives affriolantes, mais une question se pose, bien avant les questionnement métaphysique sur l'identité : comment la société encaissera t-elle de tels changements ? Depuis des milliers d'années, l'humanité s'est bâtie autour de la notion de mortalité, a réglé la vie de chacun en fonction. Quant aux puces cérébrales, elles réduiraient à  néant toute notion d'intelligence ou d'apprentissage.

Comment imaginez-vous le futur, avec ces changements ? Quelles sont les crises sociales et éthiques à  venir ?

Auteur:  Yves [ 21 Nov 2008, 22:43 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Une magnifique illustration de ce que je dénonçais il y a quelques mois dans le sujet "Actualités"... la maîtrise physique de l'Homme surpasse définitivement sa maturité "spirituelle".

Auteur:  cap.peter [ 22 Nov 2008, 12:29 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Nous sommes encore bien loin de ce genre d'évolution : car on parle bien ici d'évolution. Certes, ce n'est pas l'évolution génétique, qui fait ce que le monde est aujourd'hui, mais une évolution technologique, d'apparence maîtrisable.

Le débat n'est pas les crises que suscitera cette démarche lancée depuis bien longtemps, mais plutôt la prochaine étape, le futur type d'évolution qui attend l'Homme cybernétique, maître de ses gênes et de son corps. C'est le principe même de l'adaptation : des problèmes ne cesseront d'apparaître, il faudra faire face, mais comment ? Et avec quoi ?

Je le répète, nous sommes très loin de l'Homme immortel et quasi omniscient : nous ne connaîtrons probablement pas ces changements qui affecteront de nombreux domaines. Il est cependant intéressant de se pencher sur ce thème, tel Asimov ou Bradbury...

Auteur:  Morgan Kane [ 22 Nov 2008, 14:33 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Pour que cette homme puisse exister, il faut que la race humaine survivee t

- elle est en train de tuer la planète, les océans, disparition programmée des abeilles etc .....

- ellee st entrain de s'empoisonner : baisse de la fertilité masculine, multiplication des cancers, des maladies respiratoires, des allergies etc

Auteur:  Luciano [ 25 Nov 2008, 18:21 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Ca viendrait tellement lentement que personne ne se rendrait compte des changements.
Les générations futures trouveront ça normal.

Hein? Ca fait quoi d'avoir les moyens de conserver sa viande "fraiche" longtemps? Bah rien, on s'en fiche, les ancêtres conservaient pas la nourriture de la même manière pourtant.
La société ne va pas encaisser ces changements mais se transformer progressivement avec ces changements.

Auteur:  Raphychou [ 05 Jan 2009, 18:53 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Aaaaaah... Le transhumanisme ! La doctrine de l'amélioration de l'être humain au-delà  des limites biologiques. Ce faisant, l'homme cesse d'être homme, il devient simplement être conscient. Il s'affranchit définitivement des limites de la nature.

Quelques sites sur la question :

http://www.ultim8team.com/modules/future/extropy.php

http://www.voxdei.org/afficher_info.php?id=14713.3




Sinon, assez d'accord avec Luciano (il y a donc un cerveau derrière le Troll). La société s'adaptera au fur et à  mesure.

Auteur:  Ozmaestro [ 05 Jan 2009, 20:33 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Tu vois Simba, quand les êtres meurent, rien est perdu, tout se transforme (petit mélange d'Anaxagore et du roi lion...)
Même si la société s'adapte, c'est quand même un changement bouleversant pour l'humanité...que trouvons-nous dans toutes les philosophies, les religions, les éducations ? On retrouve le thème de la mort. Dans le film The Fountain, quand le biologiste se bat éperdument en clamant "La mort est une maladie !" et finalement se résigne à  la citation d'Anaxagore...on trouve ça presque beau la résignation, l'acceptation face à  la mort. Ce sentiment de légèreté face à  l'inéluctable...mais bientôt quand on pourra même faire revivre un cadavre...que dira-ton ? Quelle philosophie inventera t-on ?
En somme ce n'est pas tant l'adaptation qui est intéressant, jouons pas les détachés en jetant quelques mots bien choisis du genre: " l'immortalité ? Pwoua, normal mon pote ! La découverte de mondes parallèles ? Tranquille.
Ta mère en string ? Faciiile !"

C'est tout un système de pensée qui va changer. On peut parler de l'humanité comme d'une vulgaire espèce grouillante qui conquière son espace telle une horde de bactéries. Et qu'à  échelle réduite, la fourmis vaut autant que l'homme, Ok pas de problème. L'immortalité on la connaitra peut-être jamais ni même les changements qui vont se produire mais j'dois dire que ça fait rêver...

Auteur:  Arkh [ 08 Jan 2009, 00:40 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Merci, Raphaël, pour les liens sur le transhumanisme. Ca m'a permi de poser un nom sur tout ceci.

Je me permets, en passant, de cracher délicatement sur le second article, dont l'auteur ne fait que balancer des mots creux ("antihumanisme ! consumérisme ! inégalitarisme néolibéral ! anarcho-capitalisme !") qui font frémir l'imaginaire collectif. Ne manquait plus que "fascisme"...

Que dire ? Une situation A a ses problèmes, une situation B a ses problèmes. Mais certains préfèrent rester dans la situation A - parce que ses problèmes, au moins y sont-ils habitués. En appliquant ce principe, on en serait encore à  allumer un feu pour éloigner les bêtes sauvages.

Cela dit, *ce* changement ne sera pas des moindres. Comme dit Ozma : comment remettre en question des siècles de culture fondées sur la mort ? La lenteur du changement n'interdit pas de grandes crises.

Exemple simple : supposons que l'on découvre le recette miraculeuse de l'immortalité. On ne pourra cependant l'accorder à  chacun, car cela entraînerait une surpopulation. Mais dans ce cas, que devra t-on dire à  l'homme du commun, celui a qui on refuse la vie éternelle ? "Ta vie n'a qu'une importance minime, tu as droit à  un sursis d'environ 100 ans, après quoi, tu devras disparaître" ? Car jadis, c'était la mort qui se chargeait du travail, on était déresponsabilisé. A présent, il faudra décider consciemment de qui peut vivre éternellement, et de qui doit mourir !

Rendez-vous compte de toutes les valeurs éthiques et morales que cela réduirait en miette. Il faudrait alors recréer de nouvelles valeurs (Nietzsche powa), mais la tâche serait colossale. On pourrait d'ailleurs s'amuser à  imaginer, dans les grandes lignes, quelles seraient ces nouvelles valeurs... A vous les studios.

EDIT : Extrait de la page http://www.maxmore.com/becoming.htm

Citer:
Some fear that life will lose its meaningfulness without the traditional stages of life produced by aging and the certainty of death. Extropians regard such an attitude as an understandable rationalization, a mechanism for making the best of what has hitherto been inevitable. Certainly, the achievement of posthuman lifespans will require extensive revision of our way of life, our institutions, and our conception of our selves. Yet the effort is worth it. Limitless life offers new vistas, unexplored possibilities, unbounded self-development. Not only will agelessness and deathlessness not rob life of its meaning, I believe the contrary is true. Meaningfulness and value require the continual making and breaking of forms, a process of self-overcoming, not a stagnant state. Besides, the drive for transcendence is too strong and central to life. We see it in our unquenchable thirst for heroes to admire and, in a distorted, externalized form, in the persistence and ubiquity of religion. Better to recognize and harness it rationally than to ignore or eradicate it.

Auteur:  Tribersman [ 08 Jan 2009, 18:19 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Que l'on découvre une méthode pour devenir immortel ou non, li va finir par y avoir un moment ou l'on sera obligé de contrôler les naissances.
Et si ce n'est pas possible, autoriser l'euthanasie en espérant que la croissance démographique ne se corrige d'elle même.

Mais pour ce qui est de l'immortalité, a moins que l'on ne deviennent capable dans le futur de trouver en continu de nouveau monde dans lesquels vivre, on sera obligé de choisir de nouveau une durée avant la mort, ou abandonner totalement la liberté de procréer en dehors de quota fixé par des institue de régulation.

Pour ce qui est de tous les autres concepts comme l'interface-homme machine, ou le transfert du cerveau dans un support entièrement synthétique, ce qui plus tard pourrait conduire a la fin de la notion d'individualité.
Je considère que ce sont des sujets bien assez difficile pour devoir être traité séparément.

Je doute qu'un futur aussi lointain ne ressemble a quoi que ce soit que l'on réussissent à  imaginer.

Auteur:  Zohar De Malkchour [ 10 Jan 2009, 02:33 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Messieurs (Madame ?!?), en dépit des progrès des sciences et de l'humanisme qui baigne notre époque, il reste un frein naturel à  ce que l'immortalité devienne une norme : le fric !

C'est quoi l'immortalité, en fait, pour des créatures telles que nous ? C'est avoir les moyens de se réparer continuement. Ce qui veut dire, disposer d'outils performants à  toute épreuve et veillant sur notre état de santé. Alors à  moins d'en être les créateurs ou les ayants-droits ou d'en posséder les secrets, ceci se gèrera comme le reste : par la loi du marché !
Autant dire que pour être immortel, il faudra casquer et pas qu'un peu, pour des forfaits de durées en plus. Et là  aucune excuse pour être remboursé par la sécurité sociale, celle-ci ne rembourse déjà  pas les crèmes anti-âge(s ?), elle n'a donc aucune raison de rembourser des soins de prolongations continus de la vie. Après, il y a les prêts bancaires, mais faut voir les taux qui seraient pratiqués...
Bref, les immortels de demain seront, selon toute vraisemblance, les très riches d'ajourd'hui. Pensez à  jouer au Loto les amis (si être immortel vous intéresse).

Pour revenir donc à  cet intéressant futur dont je viens en partie de briser les ilusions, il reste effectivement que des aventuriers colons de l'univers pourraient faire le voyage vers des mondes plus ou moins habitables. Étant immortels, ils auront effectivement tout le temps nécessaire pour y faire des voyages.

Un petit morceau que je trouve aller avec l'ambiance de mon propos : Not an Addict
http://www.deezer.com/track/not-an-addict-T2455985

Auteur:  cap.peter [ 10 Jan 2009, 14:52 ]
Sujet du message:  Re: L'homme de demain

Zohar De Malkchour a écrit:
Et là  aucune excuse pour être remboursé par la sécurité sociale, celle-ci ne rembourse déjà  pas les crèmes anti-âge(s ?), elle n'a donc aucune raison de rembourser des soins de prolongations continus de la vie.


Erreur, la Sécurité Sociale (via les CPAM, les CRAM et autres CAF, liste non exhaustive !) rembourse plusieurs choses, dont la maladie : hors se soigner, c'est, à  plus ou moins long terme, augmenter son espérance de vie. Une définition s'impose donc quand à  classer les soins dits "prolongateurs" des autres (vitaux par exemple), et là , de nombreux thèmes interviennent : l'éthique (plus particulièrement la bioéthique), le droit, la science et l'économie (eh oui, toujours !).

Sachez que dans certains pays (UK pour ne citer qu'eux) : on calcule le coût d'un maintien sous appareils (en gros, une journée en réanimation) permettant la survie d'une personne âgée (+ 65 ans, je le rappelle, avant on parle de mort violente, avec une notion importante d'année de vie perdue), si ce coût dépasse une certaine moyenne (plus ou moins valables et discutées) alors le médecin peut décider ou non de l'arrêt de ce type de traitement, après avis de la famille : "Vous allez tuez pépé, bande de salauds ! N'arrêtez rien !" (je vous conseille d'ailleurs l'excellent livre, "la Vie en Sourdine, de David Lodge, qui aborde ce thème plutôt chaud ces derniers temps).

Je rejoins Zohar sur le fait que l'économie, et surtout les richesses, permettront à  des privilégiés d'augmenter leur espérance de vie de façon "injuste" vis à  vis d'autres, aux richesses beaucoup plus modestes.
Hors, la richesse économique n'est pas tout : pourrait-on choisir en fonction de la richesse humaine ? Des personnes comme l'Abbé Pierre ou Soeur Emmanuelle mériteraient peut être quelques dizaines d'années supplémentaires pour continuer leurs actions ? Pourrait-on choisir en fonction d'autres critères discutables ? Dans tous les cas, cela créera des discriminations, comme il en existe actuellement pour la santé (voir l'espérance de vie moyenne des Pays en voie de développement et ceux des pays occidentalisés).

Avec un peu de chance, quand on passera le cap de la vie de très longue durée (10ème âge ?) on supposera que la gestion de la santé des populations dites "à  risque", s'améliorera. A moins que l'écart se creuse un peu plus.

Dernier point, et non des moindres : il y a vivre presque éternellement, et vivre en bonne santé : et la santé, ce n'est pas que la santé physique, mais également mentale : quel est l'intérêt de vivre jusqu'à  plus de 200 ans si l'état mental se dégrade ? Et ce problème apparaît déjà  dans les pays développés, où la part de personnes âgés (+ 80 ans) va littéralement exploser d'ici à  2030. Qui dit personnes âgées dit forcément plusieurs pathologies et chronicité de celles-ci (problèmes cardio vasculaires, diabète, polyarthrite, etc). Cette prise en charge a déjà  un coût monstrueux pour la société, et va logiquement augmenter, que ce soit le remboursement des soins ou le versement des pensions de retraites. A vivre vieux et bien, on "risque" (plutôt devrait) logiquement de travailler plus longtemps et d'assumer un peu plus ses soins de santé (notamment dans la prévention, dont les coûts sont sous-estimés, volontairement ou pas), sous peine de faire exploser le système de redistribution des richesses.

Le déséquilibre sera d'autant plus important que la différence entre la durée de vie totale et la durée de vie en bonne santé (partons du principe : santé suffisante pour exercer un emploi, ou apporter des fonds dans le "pot commun") sera importante. Dans ce domaine, la France, malgré une espérance de vie record pour les femmes (et les hommes, dans un moindre mesure), n'est pas une bonne élève, comparée à  certains pays scandinaves. l'illogique va encore plus loin, puisque en général, ces pays accordent moins de 8 % de leur PIB à  la santé de leur population, contre plus de 11% pour la France. L'économie ne suffit donc pas : une politique rationnelle, une certaine idéologie, et tant d'autres facteurs, appuient chacun à  leur manière sur l'évolution de la santé, et de donc de la durée de vie, des populations.

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