Dans le milieu très fermé de la confiture, la concurrence est rude. En France, une bonne centaine de marques se discutent le haut de l'affiche, et voient leur main-mise sans cesse ébranlée par l'artisanat : quoi que l'on en dise, rien ne vaut les bonnes confitures de Mère-Grand mises dans d’énormes bocaux sous vide, avec des couvercles bizarres qui ressemblent à de la gelée solidifiée et une consistance de magma grumeleux, ces produits étant entreposés dans les placards poussiéreux et la grange familiale par paquets de dix avant d’être écoulés ou carrément offerts aux adorables petits-enfants. C’est donc un commerce surprenant, plein de périls et de suspense, où l’on apprend en outre à côtoyer les gens, que cette branche bien particulière. Oui, la confiture est un monde à part.
C’est cela qui m’a poussé, par le passé, à abandonner l’exploration de ce créneau et la dégustation des diverses saveurs. J’ai même dit adieu aux filières voisines : du miel de Corrèze, j’en déguste rarement, voire jamais, à présent. Et ce fut dans ce contexte peu porté sur la confiture que mon amie DarKo me rapporta des îles deux petits bocaux, de toute évidence de fabrication industrielle, mais à l’air cependant fort sympathique. Ils étaient de la marque « M’amour », avec comme slogan « Délices des Antilles ».
TEST DE LA CONFITURE AU FRUIT DE LA PASSION
De prime abord, l’œuvre intéresse fort : sa couleur richement orangée, rappelant fort la confiture de coing, et sa bonne odeur lorsque le couvercle doré a été dévissé, augurent du meilleur. Quand on ouvre enfin le bocal, la substance brille de mille feux ambrés, et c’est lorsque l’on y plonge la cuillère que l’on découvre avec intérêt que la consistance, elle, n’a rien à voir avec celle du coing : le fruit de la passion, lui, est fluide, dépourvu de grumeaux, et c’est un vrai plaisir que de l’étaler sur une tranche de pain, comme du miel qui n’adhérerait ni à la mie ni à l’assiette. Au niveau de la maniabilité, le produit tient déjà toutes ses promesses.
Mais le vrai plaisir, c’est le goût ! Je ne saurais le détailler, mais il est aussi sucré et profond que celui des meilleurs fruits. Qui plus est, la densité du contenu du bocal et sa consistance fluide au final assurent des matinées de plaisir. Un titre simple, certes, mais plein de rebondissements.
JOUABILITE : 18/20
GRAPHISMES : 19/20
SCENARIO : 10/20
DUREE DE VIE : 14/20
AU FINAL : 17/20
TEST DE LA CONFITURE A LA PATATE DOUCE
Un titre étrange pour une Å“uvre qui ne restera pas dans les mémoires. Jugez plutôt : si le fruit de la patate douce, effectivement succulent, n’a rien à voir avec la patate, ses coloris lorgnant vers le jaune délavé n’attirent guère le regard. Pour le goûteur audacieux, plonger sa cuillère là -dedans ne relève pas réellement de la gageure… mais la consistance pâteuse ne facilite pas le travail d’étalage sur la tartine. La maniabilité est donc mauvaise. La confiture se finit assez peu rapidement, et quant au goût, il est très bon, sans plus.
Un produit décevant qui nous montre que ce milieu n’est pas aussi mature qu’on le croyait et que, bien souvent, les concepteurs se laissent aller à la facilité.
JOUABILITE : 08/20
GRAPHISMES : 15/20
SCENARIO : 10/20
DUREE DE VIE : 20/20
AU FINAL : 13/20
BILAN
De cette brève incursion dans le domaine des confitures des îles, je retiens des goûts très agréables, des bocaux esthétiques, mais un manque d’innovations, comme celui dont le milieu des jeux vidéos est affligé, encore à ce jour. Espérons que les studios sauront à l’avenir transformer ces essais et sortir du carcan superficiel des qualités gustatives pour atteindre une réelle profondeur artistique.
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