C'est tellement plus agréable lorsqu'il y a du flood autour : on a l'impression de surfer.
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Mais un personnage, quel qu'il soit, est toujours le reflet de son créateur. Je ne parle pas seulement de JDR, je parle de toutes les oeuvres d'art. Si tu écris, tu as déjà pu constater que tes créatures vivent, mais que ni toi ni elles ne peuvent s'affranchir d'un certain lien invisible. Il y a toujours quelque chose de nous-même en notre personnage.
Et en JDR, c'est pareil. Pour reprendre un exemple précédemment cité, le fait que certains de mes personnages soient ce que je ne voudrais surtout pas être conduit justement à ce qu'ils représentent ce qu'il peut y avoir de plus détestable en moi, en tout cas, ce qui m'y fait le plus peur.
Précisément : c'est
pareil. Et le JDR est de ce fait une fiction en commun doublée d'une prétention ridicule.
Mettre une part de soi dans un personnage fictif est parfaitement naturel est recevable. L'aberration est de le revêtir (tel une chaussette), et de mélanger ainsi les rôles d'acteur et de marionnettiste, pour un rendu inqualifiable. On ne
peut pas être simultanément animé de la "recherche personnelle" du personnage et de la "recherche d'intérêt global" de l'écrivain. A cela, te me diras qu'une métaphore de "quête personnelle" y parviens ; mais il y a un fossé entre s'identifier à un personnage, et
prétendre absurdement adopter son point de vue - et c'est ce que fait le JDR. Du coup, à force de compromis entre l'intérêt de type "joueur" et l'intérêt de type "écrivain", on finit par perdre simultanément les deux types d'intérêt. J'en ai vu chez le refourgueur de jeu vidéo, mes yeux ne me trompent pas : ces parties sont aussi dynamiques (et
agréablement absorbantes, certes, comme le match du samedi soir) que le jeu de boules entre sexagénaires marseillais.
La boule est dans ton camp.