Histoire de gonfler inutilement cette critique non exhaustive du film japonais Dark Water, je vais (brièvement, rassurez-vous) vous expliquer ma façon de procéder pour détruire ou encensé un film que j?ai vu. En premier lieu, le visionnage en condition. C?est-à -dire ? C'est-à -dire un visionnage correct, en silence, seul de préférence et avec l?ambiance adéquate : Dans le noir pour un film d?épouvante, la fenêtre ouverte (si la température le permet, bien entendu) pour un film en extérieur, etc? Peut-être est-ce exagéré, mais c?est finalement accorder une grande importance au film que de privilégier une atmosphère extérieur cohabitant parfaitement avec.
Ensuite, juste après le visionnage, j?écris une réaction à chaud. Je pense, je reformule, je me lâche, et le tout en une demi-heure. Puis, comme un bon gâteau de grand-maman, je laisse reposer pendant quelques heures, ou quelques jours, selon l?envie et le temps dont je dispose. Lorsque je reprends ma critique, une fois l?engouement retombé, je m?aperçois vraiment des moments qui m?ont marqués, de l?attachement éprouvé vis-à -vis de tel ou tel personnage. Et avec ce nouveau point de vue un peu plus en retrait, je retape ma critique, l?édulcorant parfois, l?envenimant souvent.
Mais, après tout, là n?est pas la question.
Nous sommes ici pour la critique d?un autre film d?Hideo Nakata ? le réalisateur de Ring, donc gage de qualité ? adapté d?un livre de Koji Suzuki ? tout comme Ring également ? qui nous livre une nouvelle histoire de petite fille fantôme dans le japon moderne. Avec Sadako en tête, je me suis donc fébrilement installé sur mon lit et j?ai éteint la lumière de ma lampe de chevet, juste avant de lancer le film, débutant sur un générique assez étrange et où les plic ploc plic ploc n?auguraient rien de bon.
Et là , déception.
Je vous ai dit au tout début de ma critique que je gonflais inutilement mon post en vous racontant ma façon de procéder. Là est tout le problème. Après un premier jet relativement court, je suis revenu dessus trois jours plus tard et je n?ai rien trouvé à dire. Ce film est loin d?être un nouveau Ring, loin de révolutionner le genre, loin de surpasser son prédécesseur, loin d?un peu tout, en fait.
L?ambiance est là . Le c?ur bat de temps à autre pour la pauvre mère Yoshimi Matsubara qui élève seule sa petite fille Ikuko dans un appartement insalubre et manifestement hanté. Les apparitions sont effrayantes, mais trop utilisées et perdent donc de leur charme (combien de fois a-t-on réellement *vu* Sadako ?). Et même si on s?inquiète et qu?on retient notre souffle, le c?ur n?y est pas. Peut-être s?attendait-on à un film surpassant ce qu?on avait déjà vu, à l?image de Ring qui avait relégué nombre de films d?épouvante au placard, et que nous sommes donc contraint d?avouer que c?est un pari loupé ? Un essai non transformé ?
Bon, avouons-le tout de même, ce film est bon. La thématique principale est excellente et dramatiquement peu abordée dans les films d?horreur : les ?héroïnes? de Dark Water sont dans une situation précaire, instable. Divorcés, les parents d?Ikuko se battent pour la garde de la petite, la mère est sans travail, le logement est insalubre, etc? Rare sont les histoires de ce type où les personnages principaux ont de tels problèmes ?réels? nous rappelant à tous que ?la vie c?est dur?, même dans ce film.
Sinon, comme Ring, on découvre peu à peu ce qui terrorise nos deux amies au cours du film, suite aux découvertes de la mère. Mais contrairement à Ring où les recherches de la journaliste la conduisent là où personne ne s?attendait à la voir débarquer, on arrive ici facilement à deviner la suite des événements, ce qui gâche un peu le plaisir de se faire surprendre et mener en bateau par l?histoire. Mais rien de bien grave, au final.
Un mauvais point par contre à la scène finale, que je trouve pour ma part complètement foirée, dans l?ascenseur (pas celle ou la fillette est lycéenne) où j?ai eu l?impression de me retrouver à regarder Le Cercle avec la petite Samara/zombie qui fait plus rire que peur. Je n?en dévoilerai pas plus, seulement autant ce dernier rebondissement est génialissime (pour une fois, on ne s?y attends pas à ce que la mère se trompe) autant la momie Mitsuko qui pleure sa maman est un peu nullarde et déteint sur le reste. Enfin?
Pour conclure : Au risque de me répéter, les films dont on attends beaucoup sont toujours moins bon que ce qu?on espérait. A force de se dire qu?il fait foutre la trouille, on en vient à regretter que ça n?ait pas été pire. Tout ça pour dire que ce film est loin d?être complètement pourri, et il reste bien au dessus des autres nanards américains pleins de serials-killers et autres démons avide de chairs. Il fait peur, surprends et fait frissonner, mais il ne restera pas dans les annales. Pas autant que Ring, devenu référence.
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...moi je passe à côté...
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