Drôle de comédie que voilà ... est-ce bien une comédie, d'ailleurs, quand elle se préoccupe essentiellement de distiller un malaise insidieux à travers chacun de ses plans ? Nous assistons là à la démolition en règle d'une certaine école gothique.
Un immense château noir perdu dans les Carpates signifie-t-il un luxe intérieur extraordinaire, un raffinement de tous les instants ? Non, plutôt des lits à baldaquins ravagés par les termites, envahis de toiles d'araignée, des bibliothèques poussiéreuses, des escaliers en colimaçon colonisés par les chauve-souris, des vitres si sales qu'il est bien souvent impossible d'y distinguer quoi que ce soit... "Le bal des vampires", c'est, déjà en 1966, la décadence de l'aristocratie vampirique, c'est aussi des canines de la taille de crocs de tigre, particulièrement affreuses dans les grimaces de ces prédateurs, et bien sûr des personnages dont l'espérance de vie est à la hauteur du quotient intellectuel...
Un film très lent à démarrer, à la mise en scène et aux décors extraordinairement soignés, et qui a su éviter les foudres de la censure, particulièrement agressive à l'époque, pour nous livrer de multiples sous-textes sexuels. Musique excellente, également.
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