Eltanin

Eltanin

Learn Humanity
Nous sommes actuellement le 16 Juin 2024, 09:19

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 3 message(s) ] 
Auteur Message
MessagePublié: 30 Août 2007, 00:09 
Hors-ligne
Des moulins, Sancho !
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Nov 2005, 22:50
Message(s) : 514
Localisation : Vers l'est, dit le pendule.
M'étant récemment intéressé à  la vie pour le moins hors du commun de Nadezhda Durova, j'ai achtéléchargé et regardé une comédie musicale soviétique vaguement inspirée de ladite vie, Gusarskaya Ballada ou "La Ballade des Hussards". En version originale. Sans sous-titres, parce que je n'en ai pas trouvé [insérer ici une glose sur la domination unilatérale du cinéma américain]. Il y avait de quoi hésiter, moi qui supporte déjà  mal de regarder une VOST quand la langue de la VO en question est une langue que je ne comprends pas (ce qui me limite au français et à  l'anglais, en fait).

Hé bien, ce film est tellement bien que comprendre 1 mot sur 1000 et connaître vaguement l'histoire m'a suffi. Il faut dire que l'intrigue n'est pas compliquée et n'a pas besoin d'exposition orale : aventures et histoire d'amour, le tout ponctué de chants, puisque c'est une comédie musicale. Chants qui sont d'ailleurs superbes. Je ne supporte pas la comédie musicale américaine (aka soap opera) à  la West Side Story, saucissonnée de pop niaise. Evidemment, Gusarskaya Ballada n'utilise pas de la pop américaine, mais bien de la musique russe aux accents traditionnels - tout à  fait en accord avec le fait que le film est censé se passer en 1812. Les chansons font tout à  fait naturelles, d'autant qu'elles sont bien insérées dans le déroulement du film, et non plaquées au milieu.

Et puis il y a les acteurs, tous très convaincants en hussards, surtout l'héroïne, qui, comme Nadezhda Durova, réussit à  devenir officier de cavalerie en dissimulant son sexe. L'actrice est très convaincante dans son rôle de garçon manqué, ou plutôt de fille qui doit en faire encore plus que les autres pour passer inaperçue. Le résultat est un personnage crédible, attachant, très expressif (autre point qui aide beaucoup : ses expressions et ses tons très révélateurs du sens de ses paroles) et flamboyant. Tout comme l'action du film, simple mais prenante, un peu à  la manière du western, finalement.

Bref. Si jamais vous avez l'occasion de mettre la main dessus (sait-on jamais ?) essayez ce film qui, quoiqu'inconnu de ce côté du Mur, a été la comédie musicale préférée de toute la Russie. Non seulement c'est un bon film, mais il m'a personnellement été une "révélation", comme on dit quand on parle l'hyperbolo-clichéïque. Avant, si on m'avait dit qu'on pouvait apprécier un film sans comprendre ce que disent les acteurs (et ici ils sont tout de même bavards), je ne l'aurais pas cru.

C'est aussi sur cette question du rôle de la langue dans le cinéma que je voudrais ouvrir le débat à  l'occasion de la présentation de ce film. Avez-vous déjà  fait des expériences similaires ? Quel est votre avis sur la question ?


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePublié: 30 Août 2007, 01:13 
Hors-ligne
Pamplemousse Panchromatique
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
En école de cinéma, notre prof de direction d'acteurs nous avait fait regarder un film d'Europe de l'Est non doublé et non sous-titré. La sombre histoire des errances d'un adolescent qui cherche l'amour et la liberté. Tous les tours et détours de son parcours étaient compréhensibles sans appréhender les dialogues.

Le fait que les dialogues soient obligatoires ou "facultatifs" tient à  la construction du film, mais je ne crois pas que l'on puisse en tirer une règle générale.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePublié: 30 Août 2007, 03:16 
Hors-ligne
Des moulins, Sancho !
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Nov 2005, 22:50
Message(s) : 514
Localisation : Vers l'est, dit le pendule.
Citer:
Le fait que les dialogues soient obligatoires ou "facultatifs" tient à  la construction du film, mais je ne crois pas que l'on puisse en tirer une règle générale.

Entièrement d'accord, et c'est pourquoi j'ai essayé d'extraire de l'exemple de Gusarskaya Ballada les éléments qui rendent le film appréciable sans comprendre les paroles - intrigue simple et clairement délimitée en scènes aisément compréhensibles, personnages très expressifs, ambiance, etc. Peut-on opposer ce genre de film aux films "à  idées" - vous savez, ces films à  voix off ? Opposition insuffisante sans doute. Et en fait je suis trop fatigué et inculte pour me lancer dans une typologie du film, là  maintenant tout de suite. Mais bref.

L'avis des nombreux cinéastes amateurs qui traînent par ici m'intéresserait sur cette question : vous semble-t-il intéressant d'essayer de rendre son film ainsi "appréciable sans compréhension", c'est à  dire de prévoir des suppléants aux dialogues ? Y pensez-vous en faisant vos films et avez-vous déjà  essayé ? Je dois dire que ça me semble une contrainte technique intéressante, puisqu'elle oblige à  suppléer aux dialogues ; or, parmi ceux que j'ai vu (relativement peu nombreux), nombre de films amateurs pêchaient par des dialogues qui font trop de "plot exposition" - d'exposition, dirait-on tout simplement de ce côté de la Manche, je pense. Parler - ou plutôt dire des choses - apparaissant sans doute trop facilement comme l'essentiel du rôle d'un acteur, et par suite, comme l'essentiel du film. Ceci n'étant pas pour dire que les films qui "disent" sont inférieurs - mais différents, et peut-être, faciles à  rater mais difficiles à  bien faire ?

Dernière question par curiosité, même si c'est encore une autre affaire. Quelqu'un a-t-il essayé de faire du cinéma muet ? Je ne peux pas dire que je connaisse bien le genre, mais les films muets que j'ai vus m'ont plu (principalement Le Cuirassé Potemkine et Aelita, Reine de Mars. C'est un cinéma que peu de gens disent pouvoir supporter... Pourtant, si l'on oublie la question (très importante certes) du ton, on obtient des choses très intéressantes dans des domaines assez similaires à  un film "parlant mais intelligible sans les paroles" - expressions, jeu d'acteur, mise en scène, musique, clareté de l'intrigue. Je trouve tout cela fort intéressant, même si ce n'est pas forcément le seul cinéma que j'aime (notamment, je me suis découvert un amour pour le film noir, dont les intrigues ne sont certainement pas simples, et presqu'incompréhensibles même quand on comprend ce que disent les protagonistes...).

Je m'arrête là  dans ma logorhée trop désordonnée (pardon). Pour finir en beauté, quelques petites captures de Gusarskaya Ballada, parce que celles de la Wikipedia ne sont pas terribles (l'héroïne, surtout, n'y apparaît pas dans toute sa splendeur, loin de là ...)

Image
Le "cadet Azarov" en service.

Image
Le "cadet Azarov" après le service.

Image
Le couple infernal du film : le cadet Shurochka Azarova et le lieutenant Rzhevsky.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 3 message(s) ] 

Le fuseau horaire est UTC+1 heure [Heure d’été]


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum

Recherche de:
Aller vers :  
cron
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement de site