L'USCSS Prometheus

Au-delà des raccourcis scénaristiques honteux et assez impardonnables (les parasites du vaisseau qui font de la figuration, l'équipe médicale pas capable d'arrêter une femme malade, le vaisseau qui se fige à un cheveu de l'héroïne, et j'en passe, d'autres ont déjà commencé le réquisitoire), on trouve une œuvre d'une noirceur rare. À la curiosité naïve, à la soif de connaissance inextinguible de l'homme ne répondent que des impasses, à tous les niveaux. Le Créateur n'est que l'homme lui-même. Le Créateur est mort. Le Créateur veut nous détruire. Le Créateur est ce qu'il y a de plus primaire en l'homme, sombre reflet de la pulsion de survie désespérée de Weyland.
L'horreur dans Prometheus est autant existentielle qu'organique. C'est le rire, le dédain du créateur face à sa création. C'est la déception de la créature. La haine pour ce geste presque accidentel, nonchalant. Le père n'a rien à dire, vous êtes son instrument... et l'instrument est jetable.

Le film pourrait tout autant s'appeler "l'anti-Prométhée". Le géant ne vient nous apporter que les ténèbres.

Sur un plan formel, l'œuvre prend son temps, développe ses personnages, leurs émotions, leurs motivations, même si elle aurait sans doute gagné à faire la chasse aux incohérences. Les acteurs se donnent à fond, les effets spéciaux sont sans défaut, la direction artistique excellente, la musique sublime... La dithyrambe pourrait continuer longtemps.

L'épilogue, particulièrement superflu, semble fait pour détourner le regard des implications les plus désagréables de l'histoire.

David veut l'extermination de l'humanité. Il la souhaite depuis le début.
L'androïde veut tuer son "père" (il le dit tout net), mais il ne veut pas seulement supprimer Weyland, sans quoi il lui aurait été simple, par exemple, de saboter son caisson d'hypersommeil. Il veut la fin de l'espèce entière. Ses interrogations philosophiques, qui ne peuvent aboutir à une quelconque révélation spirituelle/émotionnelle par dessein du concepteur (Weyland signale que David n'a pas d'âme, et il est fait référence à quelque chose qui lui manque), ne le conduisent qu'à un désir de destruction. Toutes ses actions vont finalement dans ce sens : l'infection initiale, la décision de plonger Shaw, parasitée, en hypersommeil, la volonté de réveiller l'Ingénieur...

David ne fait rien, durant tout le film, pour empêcher la moindre contamination. Au contraire, il la propage.

Pourquoi change-t-il d'avis à la fin ? Pourquoi veut-il aider Shaw à rentrer chez elle ?

Parce qu'il sait que, d'une manière ou d'une autre, Shaw va se faire avoir. Peut-être qu'il n'a pas suffi d'extraire le parasite de son corps (elle est encore prise de nausées assez violentes, peut-être la conséquence de cette opération ultra-rapide, peut-être... autre chose). Peut-être qu'il est inéluctable qu'elle se fasse à nouveau parasiter. En tout cas, il sait ce qu'il y a dans les soutes du vaisseau... De tous les vaisseaux. Ce monde est une cache d'armes.

Le vaisseau qu'on voit décoller à la fin du film est celui qui s'écrasera sur LV-426. Et sous la combinaison du Space Jockey fossilisé, on trouverait Shaw.

Du coup, je comprends la première réaction du Créateur à son réveil : TOUS LES EXTERMINER §§§

Il est d'ailleurs très appréciable que ce soit lui, le "boss final", et non une énième variante de l'Alien...

Aussi, ce gag final digne d'un cartoon : "quand un rocher te roule après, ne t'écarte surtout pas de sa trajectoire ! cours tout droit pour être bien sûr de te faire écraser !"

Commençons par le commencement : le prétexte. Des archéologues trouvent, chez des civilations très éloignées, des réprésentations d'un humanoïde géant qui montre cinq cercles disposés d'une manière bien précise. Conclusion de nos archéologues : cet humanoïde est un extraterrestre membre d'une espèce qui a créé l'humanité et ces cinq cercles sont une carte spatiale indiquant la position de leur planète-mère (!)

Le biologiste du groupe voit une bestiole E-T qui ressemble vaguement à un cobra en position d'attaque. Que fait-il ? Il approche sa main en faisant "petit-petit".

Et bien sûr, le plus gros facepalm du film : "Tiens, l'air est devenu respirable, enlevons nos casques !" (je rappelle que c'est une équipe de SCIENTIFIQUES dans un environnement INCONNU).