Chapitre 1
Désormais, l’homme gisait sur le sol, immobile. Son visage avait gardé une expression de calme et de sérénité. La femme posa un dernier regard sur celui qu’elle avait châtiée et laissa une larme s’échapper d’un de ses yeux qui coula lentement le long de sa joue avant de s’écraser sur la dépouille de l'humain puis elle se retourna et fila en lévitant abandonnant le cadavre derrière elle sur le sol glacial plongé dans la solitude ainsi que dans l’obscurité qui envahissait peu à peu la salle.
Des semaines passèrent peut-être même des mois, lorsqu’un jour, le cÅ“ur de l’homme se remit subitement à battre. Une chaleur interne de plus en plus intense réanima progressivement son corps jusqu’à ce qu’il finisse par ouvrir les yeux.
Après quelques gémissements, il se redressa sur ses genoux et se mit debout ressentant une terrible douleur au niveau de la tête.
Il était là , tout seul au milieu de nulle part, totalement amnésique, plongé dans les ténèbres. Le froid avait envahi cette salle depuis bien longtemps et se mettait à ronger ses os.
L’humain entreprît dans un premier temps de chercher une source lumineuse ainsi qu’un endroit pour se réchauffer. Se déplaçant prudemment les deux bras en avant et adoptant une démarche lente et hasardeuse. Plusieurs minutes passèrent quand soudain, il toucha de ses mains une gigantesque paroi en pierre.
L’homme chercha à tâtons un passage et sentit une faille dans ce mur suffisamment longue et assez étroite pour qu’il puisse se faufiler. La fissure le mena dans un long couloir illuminé par plusieurs torches, il profita de ces dernières pour s’observer et se réchauffer.
Il portait des chausses en fer rougeâtres assez lourdes ainsi qu’un pantalon noir en tissu au dessus duquel se trouvait une fine tunique trouée à certains endroits, à d’autres, des tâches de sang séché s’étaient formées. Son corps, était tellement éprouvé qu’il avait du mal à lever ses bras qui subissaient le poids de gantelets en métal rongés par la rouille.
Il prit une des torches sur un mur et décida de retourner sur ses pas pour essayer de se souvenir de quelque chose.
Grâce à la lueur des flammes du bout de bois, l’humain ne pouvait que constater l’immensité de la salle où il s’était éveillé.
Vers le milieu de celle-ci, se trouvait une armure pourpre du moins, ce qu’il en restait, elle avait été brisée en plusieurs morceaux. Un peu plus loin, gisait une vieille hache rouillée elle aussi.
Il prit la hache puis repartit dans le couloir lumineux à l’extérieur de la pièce.
A présent, plus il s’enfonçait dans ce couloir plus une odeur de moisi et de pourriture le gagnait.
L’homme finit par tomber dans une petite salle sombre. L’attention de celui-ci fut vite attirée par les nombreux cercueils qui obstruaient la route à ses pieds. Certains étaient entrouverts laissant apercevoir quelques ossements jaunâtres.
Il ne s’attarda pas dans ce nouvel endroit et zigzagua entre eux pour continuer sa route.
Il arriva dans un autre couloir similaire au précédent. Il le franchit et entra dans une nouvelle pièce plongée dans l’obscurité la plus totale.
Au moment où il pénétra dans cette salle, il perçut des craquements devant lui. L'humain s’avança peut-être trop ce qui attira trois paires d’yeux d’un rouge agressif ressortant avec les ténèbres qui se tenaient dans un coin.
Il dirigea sa torche vers elles. Le bâton enflammé commença à dévoiler trois sortes de rat géant qui se tenaient debout sur leurs deux pattes arrières comme des hommes, s’amusant à faire craquer des ossements qu’ils tenaient dans leurs mains.
Il tenta d’engager une conversation avec eux mais en vain, les créatures ne lui prêtèrent aucune attention.
Tout à coup, ils délaissèrent les ossements et le fixèrent de nouveau.
Agitant leur longue queue avec frénésie et faisant claquer leurs dents dont deux incisives proéminentes menaçantes. Une bave visqueuse jaunâtre s’écoulait le long de leur pelage mal soigné d’où émanait une odeur nauséabonde. Fusillant du regard l’humain puis sa hache, les humanoïdes hésitaient à passer à l’attaque.
Quelques minutes de silence s'écoulèrent lorsqu’un des rats n’écoutant que son instinct primitif ramassa un long os pointu qu’il brandit en direction de l’homme.
De toute évidence, celui-ci se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment.
La créature désormais armée ne voyant aucune réaction de la part de sa « proie » décida de lancer une offensive. Il rabattit son « arme » avec laquelle il se servait de massue sur l’homme qui esquiva aisément. Le gourdin osseux alla se fracasser contre le sol avec violence.
D’ailleurs, l'humain reçut quelques morceaux d’os sur ses chausses.
De toute évidence, il ne pouvait se résoudre à faire changer d’attitude cette créature qui était aveuglée par la faim et décida donc d’engager à son tour le combat en assénant un puissant coup de hache qui pénétra dans la chair de son adversaire avant de rompre sa robuste colonne vertébrale et de finir par décapiter la bête. Son sang se répandit en abondance sur les murs aux alentours avant que son corps étêté ne s’écroule sur le sol. Les deux autres pris d’un élan de courage, déguerpirent sur le champ laissant de nouveau l’homme plongé dans la solitude.
Désormais, une odeur de moisi émanait du sang du rat géant qui imprégnait la hache et les vêtements de l’humain.
Au moment où il s’apprêta à sortir de cette salle, il entendit des grognements rauques derrière lui…
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