Eltanin

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MessagePublié: 10 Oct 2004, 17:56 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
Message(s) : 579
Surprise: une deuxième partie.

*Partie II*

-1-

Il faut une révolution, il faut qu?une nouvelle ère commence.
_Révoltons nous camarades!
Je me tenais debout au milieu du salon qui était composé d?un fauteuil en piteux état, de deux canapés trois places se délabrant , une tapisserie à  fleur tâchée de saleté et d?un col recouvert par des canettes de bières vides.
_Camarades? Tu as sombré dans le marxisme?
Ça, c?est Loran, un vieux pote que je dois connaître depuis mon adolescence. On a pratiquement tout fait ensemble.
_T?inquiète pas mec, je suis toujours partisan du drapeau noir.
_Tu nous rassures.
Viviane dit ceci tout en me lançant une nouvelle canette de bière. Viviane était ma compagne depuis seulement trois jours. Mais, nous nous connaissons depuis plusieurs mois et avions fait l?amour à  de nombreuses reprises aussi. Mais il faut dire que tout le monde couche avec tout le monde dans la mesure où la drogue et l?alcool nous font faire des trucs pas possible. J?ai même pratiqué la fellation sur un mec pour vous dire?

Les autres personnes présentes dans le squat sont au nombre de sept, mais leurs noms a bien peu d?importance. Loran qui se pavanait avec une jolie crête verte s?approcha de moi. Son haleine empestait la bière, il avait dû en ingurgiter pas mal, mais certainement pas assez pour le bourrer complètement.
_Alors, quels sont nos projets?
_On va pas changer d?habitude, de la propagande, je présume.
Viviane prend les devants pour répondre, mais cette fois, elle a tort. Je vidai ma bière et la balançai avec les autres au sol.
_Ecoutez, autant être franc et direct, je n?ai pas mis au point un nouveau projet car je m?en vais.
La surprise se peignit sur les visages, et après un lourd silence, des exclamations fusèrent dans la pièce.
_J?ai des soucis avec ma famille, je dois absolument la rejoindre.
Viviane qui était alors assise dans le fauteuil, se leva.
_Et tu ne peux pas les envoyer chier comme tout le reste!
Je ne pris pas la peine de lui répondre. Je sortis hors du squat, les autres me suivant du regard jusqu?à  la sortie. Dehors, une main se posa sur mon épaule. Loran m?avait suivi.
_Attends vieux, tu vas pas nous laisser en plan comme ça?
Il était inquiet, cela se comprend, je suis un père spirituel à  ses yeux.
_Si.
Autant lui dire ce qui est. Loran n?opposa pas de résistance, sachant pertinemment que cela ne servirait à  rien.
_Whitness?
C?était rare qu?il m?appelle par mon prénom.
_Merci pour tout. Je ne sais pas ce que je serai devenu sans toi.
C?est vrai que je lui avais appris pas mal de choses. Fabriquer de la nitroglycérine, voler des bagnoles, intimider quelqu?un avec une arme à  feu qui n?est pas chargée, voler sans se faire remarquer? Il avait acquis toute mes connaissances. Un parfait soldat comme j?aime l?appeler. Je me retournai vers lui et j?aperçus des larmes qui coulaient sur son visage rugueux. Je l?étreignis.
_Je te promets de revenir.
Puis je partis, sans me retourner, la page était tournée. Enfin, pas tout à  fait, car, alors que j?allais à  ma vieille guimbarde, Sarah m?arrêta. Sarah était une fille magnifique, mais malheureusement intouchable. Impossible d?avoir des relations autre que de longues conversations avec elle.
_Je viens avec toi.
Avant même que je ne puisse répondre par la négative, elle était déjà  installé dans la vieille voiture assisse à  la place du passager. « La place du mort » comme on dit. Je m?assis à  côté d?elle, je savais que je ne pourrais la convaincre de changer d?avis. Elle avait décidé de venir, rien ne pourra l?en empêcher.

Nous partîmes donc, tout deux. En route, je dus lui expliquer ce que je voulais faire.
_J?en ai un peu marre de toujours rester cloîtré dans le squat, arpenter les mêmes lieux, voir les mêmes têtes. J?avais besoin de changement, tu me comprends?
Sarah hocha la tête. Elle mec comprenait.
_J?ai envie de tout recommencer à  zéro.
Elle m?écouta parler durant tout le trajet, ne se lassant pas de mes paroles. Finalement, nous arrivâmes là  où j?avais projeté de m?installer. C?était une chambre funéraire. Le patron, un nommé Bob était mon ami. Je l?avais averti que j?allais venir dans cette ville et qu?il me fallait un logement. Il m?a répondu que le grenier qui avait été installé « par erreur » dans la chambre funéraire qui lui appartenait était libre. J?avais profité de cette occasion. En échange, je travaillai pour lui en tant qu?embaumeur. C?était pas vraiment mon point fort ce travail.

Je m?entretins un instant avec Bob, puis je repartis, laissant Sarah s?installer dans le grenier. Maintenant que j?étais seul, il était temps d?accomplir ce qui avait provoqué mon déplacement. J?avais menti aux autres, ma famille n?avait pas besoin de moi, et je n?avais pas envie de changer de décor non plus. Il me fallait accomplir les vraies raisons de mon acte. Direction Rhode Island, à  Providence.


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MessagePublié: 10 Oct 2004, 21:59 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
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Ca, pour une surprise, c'est une surprise. J'étais convaincu que ce texte était achevé.

En lisant cette partie, j'ai du mal à  cerner s'il s'agit bien du passé ou d'une réalité alternative. Et je ne vois pas, pour l'instant, où le récit va nous conduire. Très bon, tout cela, très bon.

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MessagePublié: 16 Oct 2004, 16:13 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
Message(s) : 579
-2-

Mon adolescence quelque peu mouvementée m?avait permis de m?entourer de personnes qui aujourd?hui ne sont plus de simples délinquants, mais des truands, voir même des terroristes. C?était avec un de ces anciens amis qui m?avait contacté. J?ignore comment il m?avait retrouvé. Mais bon, quoiqu?il en soit, il avait besoin de moi. Je ne pouvais pas refuser, car j?avais une dette envers lui, il avait payé ma caution lors de mon emprissonement. Cette emprissonement avait eu lieu après avoir cambriolé un magasin de jardinage. Les flics ont fait une descente chez nous en cherchant, au départ, de la drogue. Au final, ils ont trouvé les outils volés.

C?était donc cet ami répondant au nom de Vincent qui voulait mon aide. Il était devenu une sorte de mafieux, avec la classe italienne en moins? Vincent me demanda d?accomplir une mission pour lui. Une mission valant beaucoup d?argent: 150 000$. J?avais honte à  le dire, mais si j?ai accepté le contrat, c?était bien pour l?argent. Il me donna un plan. Je n?en crus pas mes yeux. Comment pourrais-je faire exploser ce truc?
_Il me faut composer une équipe.
Il ne broncha pas, connaissant mes méthodes qui n?avaient guère changé depuis le temps. Vincent avait une entière confiance en moi. Je n?allais pas le décevoir.
_Je te donne quatre mois, et un délai si nécessaire.
_De combien de temps ce délai?
_Tu me contacteras si nécessaire.
Il me tendit une carte.
_Voici le téléphone et l?adresse d?un ami. En plus d?être l?homme à  qui tu dois t?adresser pour me contacter, il est aussi policier. Donc si tu as besoin de lui, n?hésite pas à  le joindre.
Je pris la carte et la mis précieusement dans ma poche.
_Tu sais ce qu?il te reste à  faire.
J?acquiesçai. Il s?en alla. La mission s?annonçait extrêmement dure, mais pas impossible. Premier objectif, recruter. Il y avait déjà  Sarah qui me sera très utile vu les talents qu?elle possède. Elle a un don inné pour fabriquer des explosifs et a beaucoup de charme et de charisme, ce qui lui permet d?avoir certains privilèges. Il y avait aussi Bob, bien que ne participant pas personnellement, il pourrait fournir les matériaux nécessaires pour fabriquer la nitroglycérine.

Lorsque je rencontrai Max pour la première fois, il me donna un Beretta. Je le pris et vidai le chargeur sous ses yeux.
_Sans les balles, tu au auras du mal à  tuer quelqu?un.
Je ne veux tuer personne, je ne veux pas que du sang coule. Cette arme ne servira qu?à  intimider, pas à  tuer. Le fait d?avoir le canon d?un flingue collé contre la tempe fait parler beaucoup de monde. Et puis, sans s?en rendre contre, un pistolet est un objet réconfortant quand on le porte sur soi ou qu?il est à  notre portée. Un revolver, c?est beau. Le seul problème, c?est que n?importe quel idiot peut en avoir un et assassiner des gens avec. Dans ce cas, un flingue, c?est moche. La beauté de l?arme varie selon son utilisateur. Il y a une différence entre un jeune prépubaire se prenant pour un caïd et un fidèle homme de main en chemise blanche et veste noire. Ce contraste déteint sur l?arme.
_Ce n?est pas mon but.
_Tu comptes vraiment accomplir ta mission sans tuer personne?
_Ouais.
Du moins, je l?espérais. Je ne veux faire que des dégâts matériels, pas des pertes humaines. Mais il me faut une équipe. Une équipe de gens qui doivent avoir entièrement confiance et m?obéir au doigt et à  l??il.
_Bonne chance.
La chance, c?est pour les minables. Ceux qui pensent pouvoir réussir que si ce facteur compte.
_La chance n?a rien à  voir là -dedans. Seul le professionalisme compte.
Max hocha la tête. Il était d?accord avec moi. Je le quittai en promettant de revenir si besoin est. Je rejoignis donc Sarah qui avait pris place dans le grenier de la chambre funéraire de Bob.


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MessagePublié: 06 Nov 2004, 12:51 
Hors-ligne
Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
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-3-

Ma vieille guimbarde m?exaspère. Le moteur a lâché en plein milieu d?une route assez fréquenté, ce qui m?a valut une nuée de klaxons frénétiques. Je n?ai même pas cherché à  comprendre les raisons de la panne, j?ai purement et simplement laissé le véhicule sur la route, ce qui en plus des klaxons m?a valut bon nombre de doigts d?honneur. Sans but, je me balade dans la ville, je cherche à  recruter, mais je sais que si je passe une annonce, seul des cinglés à  tendance nihiliste et fasciste me répondront. Ce n?est pas ce que je veux. Les personnes que je recherche sont indescriptibles en fait, je les reconnais comme ça, au premier coup d??il, et je sais que c?est le bon. Un peu comme un coup de foudre. Je passe devant l?agence nationale pour l?emploi. Il y a un parking à  l?arrière, je m?y rends. Dedans se trouve une belle Audi rouge. Je la pique, et la démarre en faisant jaillir une étincelle entre les deux fils sortant de la colonne de direction. Par rapport à  mon épave précédente, cette voiture est un luxe que je n?aurais jamais pu obtenir sans voler.

C?est alors qu?en sortant du parking, je le vois. Lui, avec sa peau aussi blanchâtre que la mienne, ses yeux bleus cerclés de cernes et ses cheveux bruns en bataille. Je me gare, laissant le moteur tourner et je vais vers cet homme. Coup de foudre. C?est lui que je dois recruter. Il me tourne le dos, je pose une main sur son épaule pour signaler ma présence.
_Alors, tu cherches un emploi?
Question idiote, mais bon, il faut bien introduire la conversation. Après tout, je ne peux pas le recruter sans lui parler au préalable.
_En effet.
Réponse évidente.
_Si tu veux, je peux te mettre en contact avec le patron d?une chambre funéraire. Il recherche un embaumeur. T?as la gueule de l?emploi en plus.
Ma petite vanne ne produit aucun rictus de sourire sur son visage froid et rugueux. Quel austère personnage.
_Alors, ça t?interesse?
J?insiste et il acquiesce d?un hochement de tête. Je lui dis de monter dans mon véhicule. Docilement, il obéit. C?est lorsque je prends le chemin menant chez Bob qu?il se met à  parler. Il me dit qu?il s?en fout si je le kidnappe ou le tue. Il dit qu?il n?a plus rien à  perdre.
_Lénine s?est appuyé sur les prolétaires pour faire sa révolution. Les prolétaires n?avaient rien à  perdre. On a vu le résultat.
Cet homme m?a vraiment l?air parfait pour le boulot que je compte lui confier. Il semble avoir une pensée similaire à  la mienne. Un peu plus désespéré peut être, mais bon, il vient peut être de se faire larguer ou de perdre son emploi, ou un truc bien déprimant de ce genre.
_Tu comptes faire une révolution? Moi je suis partant.
Je suis toujours prêt à  rendre service en renversant une démocratie ou une dictature. Manifester. Annihiler tout forme de pouvoir. Et si cela peut se faire sans aucune violence, ce serait encore mieux. Voilà  mon doux rêve, mon utopie.

On quitte la banlieue, et je décide d?étaler mon savoir en sorte de l?impressioner.
_ Si tu veux obtenir du napalm, mélange de l?essence et du jus de fruit surgelé à  parts égales. Tu peux aussi mélanger l?essence à  du Coca light ou de la litière à  chat réduite en poussière dans l?essence de façon à  obtenir une bouillie épaisse.
Alors, ça l?impressionne le petit? Je comptes enfoncer le clou en lui disant la méthode de fabrication de la nitroglycérine, mais il prend la parole avant moi.
_ Le syndrome malin secondaire de Marfan est un syndrome de la plus haute gravité survenant au décours d?une angine diphtérique. Il est caractérisé par la pâleur, l?asthénie, une paralysie du voile du palais, un collapsus cardio-vasculaire avec dilatation du c?ur et hypertrophie du foie, une albuminurie avec azotémie. Il évolue vers la mort en une dizaine de jours.
J?ai rien pigé, mais ça a l?air d?un sujet qu?il maîtrise à  merveille. Chacun ses connaissances. Je riposte donc avec la recette de la nitro.
_Prends de l?acide nitrique fumant concentré à  quatre-vingt-dix-huit pour cent et ajoute trois fois sa dose d?acide sulfurique. Faut opérer dans un bain de glace. Ensuite tu ajoutes la glycérine goutte à  goutte et tu obtiens de la nitroglycérine. Mélange ça à  de la sciure ou de la paraffine pour avoir un petit explosif bien sympa.
Peroxyde de baryum et poussière de zinc. Nitroglycérine. Nitrate d?ammonium et poudre d?aluminium. Les outils idéaux du terroriste en herbe.
_L?hétéresthésie est un trouble de la sensibilité provoqué par la commotion de la moelle cervicale. Il consiste dans la modification de la qualité des sensations perçues dans les segments radiculaires qui composent le territoire cutané sous-lésionnel.
J?ai affaire à  un chirurgien au chômage ou quoi? J?aurais bien continué le duel en palabrant sur les armes à  feu, mais nous sommes déjà  arrivé à  la chambre funéraire de Bob. Je sors de la voiture. Il fait de même.
_Comment t?appelles-tu?
Je marque un temps d?arrêt. Dois-je lui dire mon véritable prénom? Je pense que je ne cours aucun risque avec lui. Je décline donc mon identité.
_Whitness.
Je remonte ensuite l?allée principale et rentre dans la bâtiment. J?ouvre la porte de celui-ci et gueule à  l?intention du patron.
_Bob, je t?ai trouvé quelqu?un.
Et c?est ainsi que je cessai d?être embaumeur, laissant ma place au chirurgien chômeur.


-4-

Il s?est pris une balle. Ce con, il se promenait dans la rue et il arrive à  se prendre une balle. Vraiment fort ce mec. Il est tombé au sol, inconscient, le sang s?écoulant sur le trottoir et il fut transporter d?urgence en ambulance. Je me rendis donc à  l?hôpital, cela tombait bien, car, j?avais un petit quelque chose à  y faire aussi. Un travail pour Bob. C?est dans le hall d?entrée que je rencontre Max, en uniforme de service.
_Qu?est ce que tu fous là ?
Un de ses collègues avait dû se prendre une balle et il s?inquiète car le commissariat est pour lui sa seconde famille. A moins que ce ne soit sa première? dure à  dire, je ne le connais pas assez pour n?affirmer que des hypothèses.
_Un mec m?a sauvé la vie en interceptant une balle qui m?était destinée.
C?est tout lui ça. Il s?interpose héroïquement pour sauver le flic. Un pur produit d?Hollywood, Il faudrait qu?un jour, je lui dise que ce qu?on voit dans les films, on a beau essayer de les réaliser, ça marche pratiquement jamais. Et là , on se dit, notre vie n?est pas assez réaliste, alors qu?en fait, c?est le film qui se vaut être trop éloigné de nous, c?est à  lui de se rapprocher de nous, pas le contraire.
_Il est dans quel chambre ton sauveur?
_312, pourquoi, tu le connais?
_Disons qu?il s?agit d?un ami.
En y repensant, Max ayant été sauvé par l?autre gugusse s?amusant à  s?attirer les balles, celui-ci est responsable de Max à  jamais car il lui a sauvé la vie. Une autre belle coutume diffusé à  travers nos écrans de télévision.
_Au fait, tu connais son nom?
_Non, pourquoi, il y a un problème?
_Il n?avait aucun papier sur lui, pas de portefeuilles, nada. Pour le moment, c?est moi qui paye les soins, mais au vu de mon misérable salaire, j?espère sérieusement qu?il est en mesure de me rembourser au moins en partie.
Je ne lui répond pas et monte à  la chambre 312 via de belles marches en marbre. Quand on pense que tout le monde utilise l?ascenseur, confiant sa vie à  de machines. De toute façon, dans un hôpital, la vie est toujours entre les mains des machines, sans elle, il n?y aurait pas eu de progrès dans la médecine.

J?ouvre la porte de la chambre portant donc le numéro 312 et je le vois, allongé sur le lit d?hosto, un gros bandage blanc immaculé à  l?épaule. Je l?interpelle d?office.
_Tu sais que tu n?avais aucun papier sur toi, heureusement, quelqu?un a payé tes soins à  ta place.
Son visage jusqu?ici ne reflétant aucune expression exprime désormais une sorte d?étonnement.
_Qui est-ce?
_Le flic que t?as sauvé.
_Sympa.
Et maintenant, abordons le sujet du dédommagement. Quelque chose me dit que ce sera moins agréable à  attendre.
_Pas si sympa que ça justement. Il a parlé d?un éventuel remboursement de ta part.
_Je dois avoir de quoi payer.
Je n?arrive pas à  croire qu?il est prêt à  rembourser un flic qui en plus, travaille pour une sorte de mafia pour arrondir ses fins de mois. Il lui suffit juste de s?enfuir, personne ne connaît son identité. Faut encore que tonton Whitness lui enseigne des trucs apparemment.
_Mais t?as rien à  craindre. Tu ne débourseras aucun sou. Je te sortirai d?ici avant que ce flic ne vienne te rendre visite.
Sur ce, je me dois de partir. Premièrement parce qu?une infirmière m?annonce que les visites sont terminées, et deuxièmement parce que je dois faire le petit travail de Bob. Celui-ci consiste à  parler à  un chirurgien répondant au nom d?Antoine. C?est un ami de Bob. Il doit me dire où se trouve les produits que je dois remmener à  la chambre funéraire. Bob m?a prévenu qu?une petite diversion serait utile. Voilà  pourquoi, j?avais un peu de nitroglycérine dans mon coffre.
_Tout est mis dans un petit sac à  l?endroit où l?on stocke les médicaments.
Antoine me dit aussi qu?il n?a pas pu faire sortir les médicaments car parmis ceux-ci se trouvent de la morphine et que les entrées et les sorties de ce produit sont extrêmement surveillées.
_Dans ce cas, j?aurais du mal à  le faire sortir aussi.
Il acquiesce devant mon implacable logique.
_Vous pouvez m?aider à  faire une petite diversion?
Il accepte, alors je le mène à  ma voiture et je lui montre la nitroglycérine. Il est d?accord à  condition que les dégâts ne soient pas trop important. Ce sera le cas, juste un début d?incendie pour faire évacuer une partie de l?hosto.

A 21 heures, Antoine et moi-même profitons que le personnel de nuit prenne la place du personnel de jour pour placer les explosifs dans des endroits discrets, on allait pas les foutre au beau milieu du couloir non plus. Je jette un coup d??il à  ma montre, plaquée or soit dit au passage et j?amorce les bombes. Le chirurgien m?indique où se trouve le sac que je dois récupérer. Un garde en tenue d?infirmier surveille l?entrée de cet endroit. Il me regarde d?un air suspect lorsque je rentre avec mon camouflage constitué d?une blouse, mais il me laisse entrer. C?est sûrement à  la sortie qu?il va me fouiller. En tout cas, je trouve facilement le sac. Je l?ouvre et tombe sur divers produits dont la fameuse morphine, ainsi que de multiples perfusions. A quoi cela allait-il servir à  Bob? Aucune idée, mais ce ne sont pas mes affaires. Je mets la sacoche en bandoulière et je sors. Comme je m?y attendais, le garde-infirmier m?arrête en me barrant la route avec son bras droit tendu. Grosse erreur. Il ne faut jamais tendre complètement son bras, en cas d?attaque, cela facilite le cassage de ce membre. J?aurais donc pu le lui péter, mais dans ma clémence infinie, je ne fais que le basculer avant de m?enfuir en courant dans les couloirs à  l?odeur de formol de l?hôpital.

Je pénètre dans une chambre, la 312. La nitroglycérine va pas tarder à  exploser. Le mec est toujours là , dans le lit, avec son gros bandage à  l?épaule. Je m?approche de lui et lui chuchote au creux de l?oreille.
_ Prends de l?acide nitrique fumant concentré à  quatre-vingt-dix-huit pour cent et ajoute trois fois sa dose d?acide sulfurique. Faut opérer dans un bain de glace. Ensuite tu ajoutes la glycérine goutte à  goutte et tu obtiens de la nitroglycérine. Mélange ça à  de la sciure ou de la paraffine pour avoir un petit explosif bien sympa.
Puis je garde un ?il fixé sur ma monde tout en faisant un décompte.
_5.
_4.
_3.
_2.
_1.
Je maintiens le 1 jusqu?à  ce que l?explosion ait lieu.


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MessagePublié: 07 Nov 2004, 01:36 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
Difficile à  déterminer... mais c'est peut-être le meilleur chapitre jusqu'à  maintenant. Le recoupement avec le narrateur précédent (dont je n'ai toujours pas trouvé le nom, malheur à  moi) permet de comprendre davantage les deux personnages, par le paraître de ce dernier et l'être intérieur de Whitness.
La manière dont le principal protagoniste recrute ses hommes est atypique et presque lyrique.

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MessagePublié: 09 Nov 2004, 10:48 
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Extincteur des ténèbres
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Inscription : 14 Juil 2004, 15:32
Message(s) : 651
Localisation : Dans le coté obscur de la force.
Excellent.

Bon, ça fait très, mais alors très Fight Club, et je t'avouerai que mon esprit à  tenté de trouver une chute finale en rapport avec ce film (Whitness n'est qu'un produit de l'imagination du héros de la première partie dont je n'ai pas trouvé le nom, etc etc...) mais la véritable fin m'a vraiment laissé sans voix.
Donc première partie à  l'atmosphère prenante, au héros psycothique et tourmenté mais malgré tout attachant. Une galerie de personnage haute en couleur, tous plus fous les un que les autres (mention spéciale à  Jésus) et une sorte de sobriété dans le déroulement de l'action qui laisse perplexe, mais dans le bon sens.
On sent le héros qui s'interroge tout au long du récit, grace à  la fabuleuse alternance dialogues/pensées. Un texte riche en rebondissements innatendus et au déroulement chaotique, mais très intéressant. Malgré tout, je savait qu'une seconde partie allait se faire: Tu ne répondais pas à  la question, entre autres, "Mais qui est VIncent".

Seconde partie intéressante, je suis pressé d'avoir la suite, bien que je trouve que le style de ton texte a changé (évolué?) depuis l'autre fois. Tu narres, alors que tu exposais plus de pensées dans la première partie. Bon, j'en convient, ce n'est pas le même personnage qu'on suit, donc forcément pas la même façon de raisonner, de réfléchir, mais j'aimais ton premier héros qui ne cessait de répéter 'la rupture d'un anévrisme de l'aorte provoque la mort, etc..."
Bon, j'arrête là , j'ai adoré, et j'attends la suite. Alors magne.

_________________
La vie est faite d'obstacles à  surmonter pour progresser...
...moi je passe à  côté...


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MessagePublié: 14 Nov 2004, 14:51 
Hors-ligne
Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
Message(s) : 579
-5-

L?explosion retentit et la porte tombe au sol, soulevant un nuage de poussière se perdant dans la fumée commençant à  envahir la chambre. Il est temps de sortir d?ici. J?ouvre la fenêtre et estime la hauteur, cela devrait aller. Je le prends ensuite dans mes bras, lui arrachant perfusion et tout ce qui été implanté sur lui et je le tends au dessus du vide. Il entame une phrase.
_ Tu vas pas?
Je lui coupe la parole.
_Ne te plains pas, on est qu?au premier étage.
Et je le jette, comme un déchet dans le vide-ordures. J?entends le bruit mat que fait son corps, suivi de son cri de douleur. Il est encore en vie au moins. Je saute à  mon tour en espérant ne pas tomber sur lui. Quoique, cela va amortir ma chute. J?atterris avec légèreté à  côté de lui. Atterrissage réussi. Enfin, pour moi, parce que l?autre là , il a vraiment l?air de souffrir.
_Putain, t?es cinglé.
Ouais, sans doute, mais bon, ma santé mentale n?est pas très importante. Il essaye de se relever, ce qui provoque chez lui une nouvelle douleur. Le pauvre petit, il doit souffrir abominablement. J?éprouve un plaisir sadique à  le regarder ainsi, mais également de la pitié.
_T?as l?air de souffrir vieux.
J?opte pour le ton narquois. Puis je me penche sur lui et prend une seringue de morphine qui se trouvait dans la sacoche, Bob ne va pas s?en rendre compte, pas pour une seule seringue.
_T?as trouvé ça où?
_A l?hôpital tiens.
J?allais pas trouver ça dans un supermarché non plus.
_Mais les sorties de ce produit sont très surveillé.
Monsieur grande gueule est de retour. Je ne le laisse pas le temps de me faire d?autres remarques car je lui enfonce brusquement l?aiguille dans l?aine.
_Pose pas trop de questions, l?important c?est je calme la douleur, non?
Il se tait. C?est préférable. Voyant qu?il lui est incapable de se lever et étant d?humeur assez humaniste, je décide de venir à  son secours. Je le prends alors dans mes bras et il gémit à  nouveau.
_Tais toi, sinon on va se faire repérer, déjà  qu?on a l?air assez suspect.
Je longe le mur de l?hôpital avec mon fardeau dans les bras et j?arrive sur le parking.

Les personnes sont toutes amassées devant l?incendie, ayant abandonné véhicules et grands-mères paraplégiques. Je repère une Renault Laguna, et, ayant envie de conduire français, je me rends auprès de la voiture. Rapide coup d??il côté conducteur, la clé de contact est dessus. J?ouvre la portière arrière du mieux qu?il m?est possible avec mes mains prises et je jette mon fardeau sur la banquette, ce qui provoque une nouvelle vague de gémissements.
_Silence.
Je lui ordonne de se taire comme on demande à  un chien de cesser d?aboyer. Je prends ensuite place au volant et sors en trombe du parking. Une voix s?élève à  l?arrière.
_Où est passé ton Audi?
Tiens, j?avais omis de lui parler de mes changements fréquent de véhicules.
_Ce n?était pas vraiment mon Audi.
Si il me demande si c?était celle d?un pote, je lui fracasse le crâne. Heureusement, il me pose une autre question. Enfin, heureusement, c?est un grand mot, je préfère quand il ne parle pas.
_Tu me conduis où?
Je me retourne vers lui, un petit rictus sur les lèvres.
_Surprise.
Je me concentre sur la route et au passage, jette un regard dans le rétroviseur pour voir le visage de ma recrue se décomposer. Pourquoi se méfie t-il autant de ma surprise? En tout cas, j?avais besoin de lui.

Grâce à  Max, je suis désormais en possession d?un entrepôt, et dans celui-ci se trouve le matériel pour fabriquer des explosifs. Merci Bob pour celui-ci. Que serais-je sans eux?

-6-

La voiture stoppe. Nous sommes arrivé à  notre destination. Nous avons atteint l?entrepôt. De la lumière filtre sous la porte à  double battants, indiquant la présence de quelqu?un. C?était Sarah, je l?avais laissé là , et j?avais, au préalable fermé la porte avec un solide cadenas au cas où des personnes peu fréquentables auraient eu la bonne idée de pénétrer à  l?intérieur du bâtiment. Certes, Sarah y était enfermé, mais c?était pour la protéger, elle es le matériel. J?ouvris donc le cadenas avec la clé que j?avais précieusement placé dans ma poche et je poussai les deux battants pour pouvoir enfin rentrer dans l?entrepôt. Ma recrue, qui après avoir longuement observé le matériel disposé sur la table et plus particulièrement mon arme à  feu, se rendit compte de la présence de la femme qui était jusque là  dans un coin de la pièce. Je vois qu?il affiche soudainement une expression d?ébahissement et de surprise. Comme si il avait reçu un coup qu?il n?attendait pas à  recevoir. Pas besoin d?être devin pour comprendre. C?est beau l?amour. Il était tombé amoureux de Sarah, il y avait de fortes chances. En même temps, comment ne pas résister à  cette rousse si parfaite, si sublime? J?avoue avoir moi-même ressenti un petit quelque chose fut ce un temps. Voir Sarah la première fois, c?est comme voir les immenses pyramides d?Égypte. On est en contemplation, éprouvant de l?extase dans le seul acte d?avoir la permission d?observer une telle beauté.
_Beau costume.
Cette parole de Sarah me fait sortir de mes pensées. Elle parle ici de la blouse de l?hôpital qu?il porte encore sur lui. Pas mal comme salutations. Pour éviter qu?un blanc s?installe, je lui réponds.
_Notre ami a dû se presser pour nous rejoindre.
Vu comment il s?examine, il doit finalement avoir compris que Sarah parlait de sa blouse blanche.
_Il est plutôt mignon en tout cas.
Mignon? si on aime le style mort-vivant en chemise blanche, mais sinon? Bref, il rougit d?embarras et articule quelques mots.
_Je ne suis pas si beau que ça.
Ce qui confirme ma pensée? Sarah s?approche un peu de lui. J?ai l?impression qu?il va s?évanouir. Mais il en est rien, bien qu?il ne soit pas loin du malaise.
_Modeste en plus, je t?aimes bien petit.
Le petit en question lève les yeux qui jusqu?à  là  était fixé au sol. Il les lève, doucement. Puis il rencontre le regard de Sarah. Là , intimidé, il détourne prestement ses yeux et rencontre les miens. Je lui adresse un sourire rayonnant. A partir de là , il récupère le peu d?assurance qu?il possédait.
_Qu?est ce qu?il y a?
_Rien.
Rien, hormis le fait que ce mec est vraiment marrant à  voir lorsqu?il est en présence de la belle rousse.
_Tu es sur?
J?efface mon sourire et je fais en sorte que mes lèvres forment une ligne droite parfaite.
_Oui, il n?y a rien.
Et maintenant, ladies and gentlemen, changement de sujet.
_Bon, c?est pas tout ça, mais nous avons à  faire.
Et j?arrive ainsi à  le persuader de me suivre dans ce tout nouveau sujet.
_Et qu?est ce que nous allons faire?
J?avais mis en place une petite mission de façon à  initier ma recrue. Il m?avait parlé d?Interflora et qu?il avait en horreur cette entreprise car elle l?a mené au chômage.
_Te venger.
Son visage se peint d?étonnement.
_Interflora, tu te souviens?
Petite remise à  niveau. Il a la mémoire courte. En tout cas, il fait signe que oui, il s?en souvient.
_Dans ce cas, voilà  le topo. Nous avons toute la nuit et la journée de demain pour fabriquer de la nitroglycérine. Cette nitroglycérine sera ensuite mélangée aux cotons et aux sels minéraux.
Je lui désigne les éléments concernés sur la table.
_ Et le coca light on le mélange à  l?essence pour en faire du napalm.
Bien pensé, mais non, le coca sert à  autre chose.
_Non, le coca c?est pour boire quand tu auras soif, et l?essence était le seul objet qui se trouvait dans cet entrepôt lorsque nous l?avons emprunté.
_ Et lui, il ne se change pas?
Sur ce propos, je l?examine de la tête aux pieds. C?est vrai que c?est pas le top niveau vestimentaire cette blouse.
_C?est vrai qu?il est pas très sortable, je vais me débrouiller pour lui trouver des vêtements portables.
Sur ce, je tourne les talons et m?apprête à  quitter l?entrepôt.
_ Attends, on a pas de glace pour faire de la nitro.
Je me retourne vers Sarah.
_ T?inquiètes je vais te trouver ça aussi.
Et je pars, laissant Sarah en tête à  tête avec son nouveau prétendant. C?est beau l?amour.


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MessagePublié: 14 Nov 2004, 21:47 
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Pamplemousse Panchromatique
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Localisation : Paris, France.
Après avoir parcouru ces deux chapitres ma foi fort amusants, je me suis fait un devoir de relire le passage correspondant chez le premier narrateur. La différence de style est palpable, l'auteur a bien créé deux registres de langage distincts. La nouvelle recrue de Whitness nous apparaît plus vulnérable perçue de son point de vue. J'attends la suite pour davantage de commentaires.

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MessagePublié: 14 Nov 2004, 22:26 
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Extincteur des ténèbres
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Inscription : 14 Juil 2004, 15:32
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Localisation : Dans le coté obscur de la force.
J'ai hésité longuement avant de poster ce message, puis je me suis dit que j'allais faire ce post pour tout les autres que je n'écrirais pas dans l'avenir: Je pense la même chose que DragonNoir. Donc je ne posterais plus mon point de vue lorsque Raphynou dira la même chose que ce que je pense. Ceci est le dernier post inutile de ma part.
Le style change, et la même histoire de ce second point de vue donne du volume aux personnage d'une manière impressionnante. On sait parfaitement, dans cette seconde partie, ce que pense le héros et dans quel état d'esprit il est. Et comme le dit le vénérable DragonNoir, on découvre que ce personnage est moins sûr de lui qu'il ne le croit lui-même. Passionnant.
Whitness lui-même paraît moins amical avec le héros de la première partie qu'au départ, et on sent bien qu'il se sert plus de lui qu'autre chose.
Attendons vite la suite.

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MessagePublié: 21 Nov 2004, 15:27 
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Sédateur/Disciple Satanique de Vitriol

Inscription : 18 Juil 2004, 12:31
Message(s) : 579
Désolé de vous faire attendre, mais j'avais une petite panne d'inspiration, ça arrive.


-7-

Je guette devant une laverie. Dedans, je peux distinguer un mec, à  l?air à  moitié paumé qui discute à  une blonde assisse à  côté de lui, tout en regardant avec attrait sa poitrine quelque peu volumineuse étant caché sous un mini T-shirt dévoilant le nombril. Je rentre. Le mec étant tellement occupé à  sortir ce qui ressemble vaguement à  des blagues qui faisait rire la femme, mais d?un rire creux, sans aucune consistance, sonnant faux. Bref, il parlait tellement qu?il ne s?était pas rendu compte que son linge était déjà  prêt et ne tournait plus derrière son petit hublot en plexiglas. Une aubaine. Je lui empruntai donc une sorte de gros truc vert qui doit être un gros pull en laine gorgé d?eau, et un jean. L?idéal pour ma petite recrue. La blonde me voit et m?adresse un sourire en coin tandis que l?autre continu à  parler de tout et n?importe quoi en me tournant le dos. Je lui fais un petit clin d??il. Merci. Merci de ne pas m?avoir balancé.

Bon, il est vrai que j?avais dit que la chance n?était pas un facteur à  prendre en considération, mais là , il faut bien avouer que la Providence était de mon côté. Une ambulance qui se renverse devant soi, ça n?arrive pas tout les jours. Et lorsque les portes arrières s?ouvrent sous le choc pour laisser apparaître une glacière de couleur rouge, juste quand j?ai besoin de glace pour faire des explosifs, je peux dire qu?un peu de chance peut être la bienvenue dans certains cas. Bref, je m?empare de cette alléchante petite boîte et je me casse en courant, sans me soucier de savoir ce qu?il y avait à  l?intérieur ou si des infirmiers me poursuivaient, ou bien si le réservoir d?essence de l?ambulance allait exploser.

C?est donc ainsi que je retournai à  l?entrepôt., la glacière dans une main, les vêtements dans l?autre. Je me demandai bien ce que Sarah et David avait pu faire ensemble, je présume que ce ne fut que de la discussion, connaissant Sarah. Ah oui, j?avais omis de vous dire que ma recrue se nomme David, mais bon, ce n?est pas très important, juste un simple détail. Je confiai la glacière à  Sarah qui l?ouvrit et en sortit un sachet plastique contenant une sorte de truc grisâtre. J?avoue ne pas savoir de quoi il s?agit, un organe humain sans doute. De toute façon, je m?en fous un peu et l?organe grisâtre finit sur le sol poussiéreux de l?entrepôt.

Toute la nuit, nous avons fabriqué des explosifs. D?abord à  deux, puis, par la suite, avec l?aide de la recrue qui avait besoin d?être initiée. Travail à  la chaîne, toujours les mêmes gestes, un de travers et tout explose. Ce n?est vraiment pas marrant de faire de la nitroglycérine. Et dire que toute celle-ci ne servira à  faire exploser qu?un vulgaire bâtiment appartenant à  la direction d?Interflora? On avait déjà  tout prévu. Sarah y travaillait en tant que femme de ménage, et elle avait ainsi, en sa possession, un trousseau de clés nous permettant d?atteindre le parking souterrain du bâtiment. Il suffisait ensuite de piéger les piliers de fondation et dire au revoir à  Interflora. Enfin, juste cette vulgaire firme servant juste de rite d?initiation.

C?est alors qu?il devait être vers onze heure que David prend la parole.
_J?ai faim.
Bébé demande son biberon? J?lui balance une perfusion qui se trouvait dans le sac. Avec du glucose dans le sang, ça lui évitera les coups de barre. Encore mieux que Actimel.
_Voilà  qui va te nourrir.
Puis en plus, lui qui aime tant le milieu hospitalier? Il pose la perfusion sur une pile d?explosifs fraîchement fabriquée. Il plante l?aiguille dans une de ses veines, je sais pas trop laquelle, c?est pas moi le médecin. Ce que je sais par contre, c?est qu?il faut un truc ressemblant à  du sparadrap pour maintenir tout ça. Il y en a justement dans le sac, je le lui tends et il attache le tout avant de reprendre le boulot. Ça a l?air de lui plaire de fabriquer de la nitro. J?ai fait un bon recrutement, je suis fier. C?est ainsi qu?à  21 heures, la table fut jonché de pavé de nitroglycérine.


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MessagePublié: 21 Nov 2004, 20:41 
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Extincteur des ténèbres
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Inscription : 14 Juil 2004, 15:32
Message(s) : 651
Localisation : Dans le coté obscur de la force.
David.
La métaphore de David contre Goliath.
J'y suis... Je sais... Merci...
Suite, please!
P.S.: La panne d'inspiration, c'est dur... Je compatis.

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MessagePublié: 21 Nov 2004, 23:34 
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Pamplemousse Panchromatique
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Inscription : 28 Avr 2004, 01:00
Message(s) : 6475
Localisation : Paris, France.
Deux anecdotes, celle de la blonde qui se fait complice de Whitness et celle du supposé organe non-identifié, donnent tout son prix à  cette septième partie du récit. Autrement, le style est toujours fluide. Ca se mange sans faim, mais ça ne casse pas des briques, comparé à  d'autres chapitres.

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