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Souvenirs
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Auteur:  Crying Freeman [ 05 Mai 2004, 17:08 ]
Sujet du message:  Souvenirs

Bon, ma fiction. Certains devraient la connaitre, les autres ne devraient pas s'y intérésser, mais je pense que la faire figurer sur ce forum la remonte après JV.com
« Dans quelle mesure une vie peut-elle être gâchée par la présence ou l?absence d?une personne ? »




Des milliers de satellites sont en gravitation autour de différentes planètes.
Ces planètes gravitent elles-mêmes autour d?un soleil.
Cet ensemble forme un système solaire.
Des milliers de systèmes solaires gravitent ensemble autour d?un trou noir, un vide total.
L?ensemble s?appelle une Galaxie.
Des milliers de Galaxie gravitent autour d?un point, de la manière d?une tornade.

Les connaissances actuelles sur terre s?arrêtent en ce point. Quelle est la base de cette spirale, comment marche-t-elle, c?est un mystère ici bas. Ce point, cet endroit, cette chose, quelle qu?elle soit, est inconnue. Ce serait la base de toute chose, le départ de toute vie, le résultat du Big-Bang.

« Cette histoire est compliquée. Le mieux, c?est de commencer là . Oui, là , à  ce moment précis. Je vais tout te raconter. »



Fatalitas erat, est, erit.

« Le noir. Le noir est l?essence de toute chose. La lumière existe uniquement car l?ombre est là  pour la mettre en valeur. La vie n?existe que par la mort. Dieu ne serait rien sans le Diable. Le noir est l?essence de toute chose. Sans lui, nulle chose n?existerait. N?est-il pas normal de lui payer un tribut ? De lui rendre ce qu?il nous a donné ? »

L?homme, récitant ses mots, contemplait l?endroit où il se trouvait. Tout n?était que profondeurs, que ténèbres.
En regardant en arrière, il ne voyait que flou, ombres, nuances de gris. Une vie dans laquelle il n?avait été que le trait raté d?un crayon maladroit, où tout s?était toujours assombri, où aucun recoin n?avait été adouci par une touche de blanc, de couleur, de luminosité.
Si son regard se portait au devant de sa route, il ne pouvait y apercevoir aucun mouvement, seulement le noir final. Ce noir final qui l?avait mené ici.
Quand il levait la tête, il n?apercevait que l?absence, le vide d?un Univers entier. Ce rien qui ne serait sans doute plus comme ça d?ici peu.
Mais chaque mouvement de sa tête, chaque souvenir ne faisait que rendre plus visible l?étendue de mort qui s?étalait à  ses pieds, en contrebas.

« Le dernier saut, le noir final. »

La mort. Cette étendue pouvait être constituée de n?importe quel type de liquide ou de solide, voire même de gaz. Mais peu lui importait ce que c?était, pourvu que ce soit mortel.

« Le dernier saut, le noir final. »

Le pont sur lequel il se trouvait semblait lointain déjà , comme il anticipait ce pas en avant, ce dernier pas, ce pas irréversible, le dernier qu?il ferait.

« Le dernier saut, le noir final. »

Le village sur la berge n?existait déjà  plus pour lui. Il n?y avait plus que trois choses qui tournaient inlassablement dans sa tête, lui, son dernier pas, et l?étendue qui était au-dessous.

« Le dernier saut, le noir final. »

Ses yeux n?étaient plus que de points. Dans cette nuit, tout était obscur. Tout.

« LE DERNIER SAUT, LE NOIR FINAL ! »

Sa voix résonna une dernière fois, et son pied avança, se balança un instant au-dessus du vide, du rien, et il sauta.
Un pas. Un saut. Une chute. Un miracle. Une vie nouvelle pour cet homme, Hellmaster.

Auteur:  Raphychou [ 07 Mai 2004, 01:38 ]
Sujet du message: 

Déjà  lu, mais toujours agréable.

Auteur:  Crying Freeman [ 07 Mai 2004, 20:56 ]
Sujet du message: 

Merci bien. Veux-tu que je la poste?( Au moins histoire de te voir apparaître?)

Auteur:  Raphychou [ 10 Mai 2004, 00:21 ]
Sujet du message: 

Tu n'as pas besoin d'attendre mon aval, voyons.

Auteur:  Crying Freeman [ 12 Mai 2004, 22:10 ]
Sujet du message: 

Bien.

Cellia

« Le noir. Qu?est-il devenu ? Où suis-je ? »

Un bras tombant sur le côté du lit sur lequel il était étendu, Hellmaster gardait les yeux fermés. Il tournait et retournait dans sa tête douloureuse tout ce dont il se souvenait.

« Où suis-je ? Qu?est devenu le noir ? Et qui suis-je ? »

Tout ce à  quoi il pensait s?estompait dans une brume sombre. Il était sûr de moins en moins de choses.

« Où suis-je ? Que fais-je ici ? Qui suis-je ? »

Des questions, de plus en plus nombreuses, tournoyaient de plus en plus vite dans sa tête, tout s?estompant toujours dans des profondeurs insondables.

« Qui suis-je ? »

Les autres questions s?estompaient devant cette recherche d?une identité, d?un lien auquel se raccrocher pour ne pas retomber dans l?inconscient.

« Qui suis-je ? Qui suis-je ? »

Inlassablement, cette question se répétait d?elle-même.

« Qui suis-je ? »

Cette fois ci, la question s?était enfin échappée de ses lèvres, et se répercutait sur le plafond pendant qu?il en prenait conscience.

« Ca mon bon monsieur, j?aimerais bien le savoir. »

La surprise le fit se relever d?un bond. Une vieille femme était assise dans un coin de la pièce.
Ses pieds se reposant sur un tabouret bas à  trois pieds, elle se balançait doucement en caressant le chien assit à  ses pieds.
Hellmaster détailla la pièce pendant quelques instants. Petite, elle constituait apparemment toute la maison de la femme. La seule porte, une petite porte solide et maintes fois réparée à  en juger par les planches clouées, se trouvait de l?autre côté de la pièce, sur la gauche par rapport au lit. Sur la droite, toujours de l?autre côté de la pièce, se trouvait la femme, qui se chauffait près de l?âtre situé sur le mur de droite. Le mur de gauche était occupé conjointement par une fenêtre close par d?épais rideaux rouges, et une tapisserie de couleurs et formes réconfortantes. Il s?agissait de la seule décoration qui ornait ces murs de rondins. Le plafond était bas et incliné sur une diagonale de la pièce, en direction du feu.
Se levant en serrant les lourdes couvertures de laines autour de lui, et grelottant malgré la chaleur de la pièce, il s?approcha du feu. Il était nu, et se demandait ou pouvaient être ses vêtements, s?il en avait.

« Alors comme ça, tu ne sais pas qui tu es, dit la vieille femme d?une voix bourrue, le dévisageant d?un air impassible. Et bien laisse moi te dire que si j?avais pas été cherché du bois le long du fleuve il y a deux jours, ce serait qui tu étais que j?me demanderais. »

Ses yeux étaient grands, d?un bleu sombre. Des yeux qui avaient vécu, qui en avaient vu beaucoup. Ils encadraient un nez fort, mais pointant un peu vers la lune. Sa bouche était grande, généreuse, avec des lèvres pleines, restes d?une ancienne beauté.
Sa peau halée était plus ridée que la mer, et des cheveux gris foncé lui retombaient sur les tempes en d?harmonieuses courbes. Elle avait un regard bienveillant, et malgré ses intonations légèrement caverneuses, une aura de chaleur, de bonté et de gentillesse émanait de tout son être.

« Dois-je comprendre que vous m?avez sauvé ? Le ton d?Hellmaster n?aurait pas pu exprimer plus de surprise. Mais sauvé de quoi ?
- Boudiou, tu ne te rappelles donc de rien ?
- Non, rien ne me revient en mémoire, murmura-t-il après un moment de réflexion silencieuse. Pouvez vous me raconter où et comment m?avez vous sauvé ? Demanda-t-il, les yeux toujours rêveurs. Et où suis-je ? Et qui êtes-vous ?
- Doucement jeune homme, une question à  la fois. Moi, je suis Cellia. Ici, tu te trouves dans ma très humble demeure. Quant à  ce qui concerne ton sauvetage, c?est juste que j?allais chercher du bois pour mon feu, y a deux jours de ça, quand j?suis tombée sur toi. Tu avais été rejeté par le fleuve sur la rive, tes vêtements étaient déchirés, et tu serais mort de froid, voire bouffer par une de ces sal?tés de bestioles qui s?promènent dans l?coin. Je n?ai aucune idée d?où tu viens, ni qui t?es. »

Un silence s?ensuivit. Cellia avait l?air intriguée par lui, et lui-même cherchait toujours dans ses souvenirs quelque chose qui pourrait l?éclairer, lui indiquer le chemin à  suivre.

« Auriez-vous gardé mes vêtements ? Hellmaster pensait que peut être, il trouverait quelque chose de son passé qui le mettrait sur la piste.
- Je suis désolé, je les ais jetés. Ils étaient tellement en lambeaux que même moi j?aurai pas pu en faire quelq?chose. Mais j?ai regardé dans tes poches, et j?ai trouvé ça. » Dit-elle en se levant et en prenant quelque chose posé sur le manteau de la cheminée. Elle le lui tendit.

Hellmaster tenait entre ses mains un morceau de métal, de forme rectangulaire, d?une douzaine de centimètres de côté, sur 2 millimètres de haut. Les bords étaient arrondis, et sur une tranche il y avait une fine fente, profonde de deux millimètres, et hérissé de pointes de métal. Dans le fond de son cerveau, quelque chose lui disait que ça s?appelait un « rassembleur de données », et qu?on le surnommait « Rd ». Mais à  part ça, ce bout de métal ne lui évoquait rien. Le tournant dans tous les sens pour vérifier s?il n?avait rien raté, il aperçut une inscription en petits caractères sur une autre tranche. C?était une date, mais elle ne lui disait rien, et une série de chiffres, ne lui remémorant rien non plus.

« Il y avait aussi ça qui était fixé sur ta veste, je me suis dit que tu y tenais peut-être »

Elle lui donna un « blason », orné d?un dessin représentant une planète et un être qui la dominait, y imposant ses mains, d?une taille supérieure à  celle-ci. Son esprit lui souffla qu?il s?agissait du « blason de la confrérie de la puissance », surnommée « confrérie ». Son esprit lui soufflait qu?il avait, pour une raison ou une autre, haï ce blason. Il se plongea dans ses pensées, et, pendant plusieurs heures, nul bruit ne résonna au travers de la pièce. Cellia avait allumé une pipe, et en tirait des ronds de fumée. A la fin, elle s?ébroua et lui dit d?aller se coucher, qu?il avait suffisamment cherché comme ça. La tête pleine de questions, il alla se coucher, et finit par s?endormir.

« Hellmaster. Je m?appelle Hellmaster. »

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