De son nom originel "Shin Megami Tensei : Nocturne", ce jeu fait partie de la série de RPG Shin Megami Tensei (SMT). Cette série d'Atlus est très connue, au Japon du moins, où elle talonne les bulldozers Final Fantasy et Dragon Quest. Sa source d'inspiration primaire fut un roman japonais, Megami Tensei (« La Réincarnation de la Déesse »), écrit par Aya Nishitani, qui parle d'un informaticien piégé dans le monde des démons par le biais de son ordinateur (littéralement, hein, pas métaphoriquement). Si le premier épisode se rapprochait de cette intrigue, les épisodes qui ont suivi n'ont fait que garder les mêmes thèmes et la même jouabilité. (Plus d'informations :
ici.)
Mais parlons plutôt de l'épisode qui nous concerne : Lucifer's Call. Gracieusement importé par Ubi Soft (après l'avoir déjà fait pour Star Ocean 3), SMTLC est en fait l'équivalent de l'édition "Director's Cut" appelée "Maniacs", déjà sortie au Japon (avec des donjons, des ennemis et une fin supplémentaires).
La version originale étant sortie il y a deux ans de cela, le niveau technique s?en ressent, et ce sont des graphismes assez simplistes auquel a le droit le joueur. Mais cette légère tare (je rassure les gens, ce n?est pas si terrible que ça? voir captures d?écran?) est amplement contrebalancée par le soin apporté à l?esthétique et au côté artistique de tout ce que l?on peut voir, autant les décors que les démons, principaux protagonistes de cette aventure.
Justement, penchons nous sur celle-ci : nous pouvons voir ça et là de courts textes qui prétendent être des résumés pertinents du scénario, et inspirant la plus grande crainte, de par la banalité atterrante de ce qui est narré. Mais une fois la galette dans le lecteur, nous sommes rapidement détrompés. Le premier événement important duquel nous témoin est tout bêtement la fin du monde, appelée ici « La Conception ». Bref, pour un scénario cliché, c?est raté.
Le joueur incarne un héros qu?il nomme à sa guise, qui a été désigné pour survivre à cette fin du monde. Il se retrouve dans ce qui est appelé le « Vortex », qui est en fait la ville de Tokyo façon post-apocalyptique (c?est le cas de le dire), recroquevillée sous la forme d?une sphère (sachant que la ville tapisse l?intérieur de la boule? vous avez compris ?). Son but ultime sera d?être le vecteur de la renaissance du monde sous une certaine forme, puis ce que ce monde est dans un état f?tal, et qu?il est soumis au combat de trois forces voulant imposer trois philosophies différentes, et ainsi trois manière de faire revivre le monde. En fait, il n?y a pas moins de six fins différentes qui attendent le joueur (sept, en comptant le game over?), selon ses choix au cours du jeu (ou de son incapacité à survivre?).
Par ailleurs, le game over, le joueur le verra souvent. En effet, SMTLC fait montre d?une difficulté assez impressionnante, pour un pauvre joueur de RPG européen ayant surtout goûté au gentillettes passes d?arme d?un Final Fantasy. Là où ce dernier laissait au joueur la possibilité d?appuyer frénétiquement sur la touche de validation pour laminer en peu de temps les quelques créatures qui tentaient de barrer son chemin, LC demande une attention de tous les instants. Déjà , conséquence du système dont nous parlerons après, dès que le héros meurt, la partie se termine, quelque soit l?état de santé des autres protagonistes. Ensuite, les divers ennemis ordinaires rencontrés sont en général assez forts, et sont présents en nombre. Aussi, les combats aléatoires s?enchaînement assez rapidement, les donjons sont longs, et les points de sauvegarde relativement éloignés. Le système de combat est au tour par tour, de façon assez particulière : c?est en alternance au tour de toute l?équipe du joueur, puis de toute l?équipe ennemie. Chaque protagoniste agit une fois, mais c?est là que le système de « Press Turn » intervient : si un protagoniste effectue un coup critique, ou exploite la faiblesse d?un ennemi, il fait gagner un « demi-tour » à son équipe, c'est-à -dire la « demie » possibilité d?intervenir à un personnage, ce qui vaut en fait pour une action, mais qui ne vaut que pour une demie, dans l?accumulation des demi-tours (si si, c?est parfaitement clair, relisez plusieurs fois, et vous devriez comprendre). En revanche, si un protagoniste rate son attaque, ou voit son attaque annulée, renvoyée, ou absorbée, il consomme deux « tours ». Ce système vaut pour les deux équipes, et cela rend le système très stratégique, malgré les capacités relativement peu originales des personnages (sorts élémentaires, boosts, etc?).
Il faut savoir que le premier SMT est le précurseur de Pokémon, malgré l?ambiance tout autre. En effet, le premier épisode donnait la possibilité au joueur d?enrôler les ennemis. LC possède lui aussi ce système, ainsi, seul le héros anonyme, avatar du joueur, sera en continu dans l?équipe, tous les autres combattants étant des démons recrutés ça et là , pendant les combats, grâce à des capacités de discussion. C?est pour cela que si le héros meurt, le jeu s?arrête, puisqu?on peut supposer que ces lâches de démons ne vont pas se déranger pour un être si faible? en plus, le héros est le seul personnage à pouvoir utiliser les objets accumulés.
En parlant d?objets, il n?y a aucune gestion de l?équipement. Pour le héros, il s?agit simplement d?ingérer le bon « Magatama » (une sorte de serpent) au bon moment, sachant que les Magatama donnent des bonus de caractéristiques lorsqu?ils sont ingérés (on ne peut en avoir qu?un seul à la fois en son sein), des faiblesses et des forces, et transmettent des capacités en fonction des changements de niveau, en sachant que tous les personnages ne peuvent avoir que huit capacités à la fois). Chaque changement de niveau permet d?augmenter d?un point une des cinq caractéristiques (Force, Magie, Vitalité, Agilité, et Chance).
Pour les démons, ils décident automatiquement de leur augmentation, et gagnent des capacités au fil des niveaux. Certains peuvent aussi muter pour devenir d?autres démons plus puissants. Mais le plus intéressant est que l?on peut fusionner deux démons (voir trois, en quelque sorte, plus loin dans le jeu) pour en créer un autre, généralement plus puissant, parfois trop pour que le héros puisse le maîtriser (niveau supérieur). La clé du succès est donc de posséder les bons démons contre les bons ennemis, les plus puissants n?étant pas forcément les plus adaptés.
Dans sa conception environnementale, LC s?éloigne assez du RPG traditionnel pour se rapprocher d?un dungeon-RPG, dans le sens où il existe très peu d?environnements vierges d?ennemis, et où les donjons ont des décors uniformes et répétitifs et une structure labyrinthique pas forcément cohérente. Ce sont donc des kilomètres de couloirs et de salles que le joueur va parcourir dans sa quête, avec plus ou moins de lassitude. Cet élément est à prendre en compte.
Pour conclure, Shin Megami Tensei : Lucifer?s Call n?est pas un RPG comme les autres. Son scénario se démarque clairement des productions habituelles, pour le meilleur, et ses mécaniques (difficulté, systèmes, déroulement du jeu) également, pas réellement pour le pire, mais jouent en faveur d?une certaine isolation, de par l?aridité de la chose. Inattaquable, mais particulier. On accroche au système, ou on retourne aux Final Fantasy.
PS : Ubi Soft a utilisé un des ajouts de la version « Maniacs », la présence du célèbre Dante, héros de la série Devil May Cry, comme atout marketing, mais vu le peu de figuration qu?il fait, ce n?est réellement pas une raison d?acheter le jeu.
Captures d'écran :
http://www.jeuxvideo.com/screenshots/00013/00013210_000_finale.htm
http://www.gamespot.com/ps2/rpg/shinmegamitenseinocture/screenindex.html
(ça va, ça fait plus d'une ligne, là ?)
Connexion
FAQ
Rechercher
Membres
