Eltanin

[center]Jadis, un Dieu fut appelé en ce monde pour résoudre tous les maux des hommes. A la force de ses mains, il unifia un continent entier et en fit une nation civilisée : l'Empire Fou. Puis le divin souverain, se sachant incomplet, mit un frein à  sa conquête. S'il voulait aider les hommes et faire cesser toute guerre, il lui fallait plus de force.
Le Premier Empereur Fou-Lu se retira du trône, laissant la place à  une dynastie de régents. De nos jours, sa mort à  un âge vénérable est communément admise, mais certains soufflent que le Dieu bénéfique est plongé dans un profond sommeil, attendant l'heure propice pour reprendre les rênes de l'Empire millénaire...




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Le digne successeur de "Breath of Fire III" tire les leçons des erreurs de son prédécesseur. Là  où l'aventure antérieure faisait dans la lourdeur, le scénario s'applique cette fois à  préserver une certaine forme d'élégance. Le déroulement de l'aventure est léger et fluide : on sent que chaque évènement a été mûrement réfléchi, tant tout s'enchaîne avec logique. Ici, plus d'incohérences, de changements de ton impromptus, de sous-intrigues qui ne mènent nulle part (ou alors à  si peu) et ne seront jamais résolues. "Breath of Fire IV" est limpide, efficace et crédible.



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Comme tous les héros de "Breath of Fire", celui-ci a les cheveux bleus et se nomme Ryu.
Son air dangereusement béat lui sera bien utile pour faire passer moult voies de fait.[/center]



Non seulement "Breath of Fire IV" tire les leçons des échecs de son aîné, mais en plus il transcende ses qualités. Le système des maîtres est mieux rodé, mieux expliqué, plus pratique et plus aisé. Les formes de magie variées voient leurs particularités exploitées de manière ingénieuse au cours de combats rapides et agréables... vraiment, tout paraît fait pour faire plaisir au joueur, jusque dans des affrontements nerveux et trépidants (à  l'opposé de certaines batailles qui s'éternisaient par le passé).
Quant à  l'ambiance, elle est bien loin de tout classicisme. Une nouvelle fois, nous avons affaire à  une équipe hétéroclite et sympathique. Mais les interactions entre personnages sont mieux gérées, la diversité du groupe plus divertissante que jamais.
Et surtout, surtout, les protagonistes sont plus paumés les uns que les autres.



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Voici l'équipe des guerriers dans leurs habits de lumière, supposés s'opposer au prince des ténèbres voulant détruire le monde.
On est mal barrés.[/center]


Mais l'histoire gravite essentiellement autour de Ryu ainsi que de son alter ego, son ombre, l'autre côté de la pièce : Fou-Lu. Le lien qui les unit, leur origine et leur destinée commune sont au coeur d'une intrigue qui, pour "cliché" qu'elle soit, n'en est pas moins merveilleuse par l'humanité des thèmes qu'elle brasse.



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Ryu et Fou-Lu.
Comme de juste pour des antagonistes monomythiques, ils sont proches, très proches...[/center]



Car c'est une histoire humaniste que le joueur découvrira, une oeuvre où la souffrance, rouge et profonde, n'est jamais gratuite pour autant, où toute cette douleur n'est là  que pour décupler l'empathie de celui qui est amené à  l'appréhender par les détours d'une quête triste et grande. Le pivot de cette compréhension des drames et des peurs, le grand moteur, ce qui fait de "Breath of Fire IV" un jeu différent des mille RPGs qui le précèdent et qui lui succèdent, c'est Fou-Lu, dont on suit le parcours au même titre que celui de Ryu ! Si l'équipe de nos héros paumés constitue la ligne narrative principale, ses pérégrinations sont entrecoupées avec méthode et régularité de celles du "méchant", plus courtes, mais bien plus instructives.



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Fou-Lu. Profond, déterminé, brutal.[/center]



Au terme de l'aventure, on comprend ce qui peut décider à  mettre un point final à  toutes ces errances, on a un aperçu de la vision de Fou-Lu... et on peut choisir, choisir d'épouser cette vision ou de s'y opposer, la décision étant, dans les deux cas, à  double tranchant. Un dénouement magistral pour une oeuvre formidable.

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