Je me vois contraint d'exhumer cette perle ayant déjà quelques années derrière elle, puisque personne n'a daigné lui consacrer un sujet, avant moi. *ton sentencieux*
Shame on you, mes amis, car Shadow of Memories est de ces jeux qui échappent à la patine du Temps (hé hé) !
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Datant de 2001, nous ne pouvons que saluer le travail qu'a fourni Konami pour ce qui est du réalisme de l'univers dans lequel nous sommes plongés.
Le souci du détail fait l'émerveillement du joueur, que ce soit au niveau architectural, pour la petite bourgade allemande où se déroule l'intrigue, ou au niveau anatomique pour l'ensemble des personnages.
Les protagonistes, loin d'avoir un visage sempiternel, comme dans bon nombres de jeux actuels, possèdent une palette d'expressions faciales qui les rendent on ne peut plus
vivants.
Evidemment, ces détails ne seraient rien si ils n'étaient pas accompagnés d'un scénario fascinant : nous avons le droit à un Thriller qui joue de manière assez déconcertante avec les ramifications temporelles.
En effet, le héros, Eike, meurt dès les premiers instants du jeu, poignardé par un inconnu dans la rue. Il reprend conscience dans une sorte d'antichambre interdimensionnelle, où une voix mystérieuse lui apprend, non sans ironie, sa triste condition.
Homunculus (car c'est lui) propose un marché à notre frais macchabée : il lui donne l'opportunité de se promener dans les méandres du temps pour remonter à la source de sa mort et la détruire.
Un pacte diabolique, en somme, tout du moins c'est ce que pense le héros ("Of course, you are the Big
S !" Arf...), car, naturellement, il est difficile de croire que notre "Bienfaiteur" est désintéressé (comme c'est cruel... je suis convaincu que c'est un altruiste, moi...

)
Toutefois, c'est bien sûr plus un ultimatum qu'une proposition (eh bien oui, sans cela le jeu ne serait pas, jeunes naïfs ! C'est la terrible loi du jeu vidéo...
j'en ai trop dit, ils vont me faire taire ! 
), et Eike accepte.
C'est ainsi que tout commence, le héros entre en possession du fameux "Digipad", le dispositif lui permettant d'aller dans le passé et est ressuscité par Homunculus peu de temps avant son meurtre...
...et c'est là que
vous intervenez.
"Parce que tu es... une marionnette !"
Attention : Amateurs de
Beat them all au gameplay bourrin au possible, fuyez ! Ce jeu n'est pas pour vous.
La prime intéractivité du jeu réside dans la résolution successive d'énigmes.
Vous passez votre temps à fuir la mort, en cherchant la cause de votre décès et un moyen d'y échapper, tout en veillant aux répercussions qu'auront vos agissements dans le passé sur le présent.
Donc, pas d'ennemis en masse à trucider, mais une "heure fatale", déterminée par une sympathique voyante, à repousser dans une course contre la montre constante (aaargh ! ce compte à rebours...).
"Ah ah ! Tremblez devant mon... briquet, faquins !"
La "pierre rouge". Un objet fondamental.
En d'autres termes, l'ambiance est terriblement oppressante nonobstant le manque d'actions - j'entends par là les triple salto et coups d'épée chorégraphiques, car il y a
toujours quelque chose à faire, dans SoM.
"Bonjour, madame Irma. Je voudrais savoir l'heure de mon prochain trépas, s'il vous plaît."
Et plus vous avancerez, plus les liens entre les personnages se mêleront, avec une logique admirable, si bien que la phrase "Tout suit le scénario." prendra soudainement tout son sens.
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