Eltanin

Oyez, oyez, gentes dames, beaux seigneurs et hannetons, le lai du manant abusé.
Pour le coup le manant ça sera moi (mais juste pour cette fois, je n'aime pas les fringues que je dois endosser). Je suis donc tombé plus ou moins amoureux de la série des Fire Emblem, et en particulier des opus sortis sur GBA. Jouabilité simple et intuitive, stratégies complexes à  mettre en oeuvre, personnages ayant chacun un petit quelque chose, parfois très drôle, scénario simple mais bien ficelé. O joie, j'apprends que, de la portable, Fire Emblem passe sur la console de salon de Nintendo. Après avoir lutté pour garder mes fringues propres, je finis par vaincre mes dernières réticences pour acheter une Game Cube et je me lance dans l'aventure.

Youkelaïdi.

Tout commence plutôt bien : l'intro est plutôt jolie, les graphismes sont correct pour quelqu'un au fait des dernières technologies ludiques, splendides pour moi, et l'histoire, simplounette, laisse entrevoir de grandes choses : Ike, fils du chef d'une troupe de mercenaire, se retrouve bombardé garde du corps de la princesse Elincia, héritière d'une nation en ruine, conquise par le terrrrible empire voisin. A la suite de la mort prématurée de papa, le garçon prend la tête de l'armée et finit par s'opposer directement à  l'empire.
Bon, Fire Emblem fait rarement dans la dentelle niveau scénario, mais là , on atteind des sommets. Il n'y a aucun rebondissement ou presque dans l'histoire. Ike est et restera le mercenaire intègre qui défoncera absolument tout pour castagner le méchant empereur. Point barre. Des rebondissements. Euh... attendez... Ah oui, les laguzs ! Des homems animaux qui ont l'air antipathiques mais qui en fait sont atchement gentils et un dieu maléfique scellé dans un médaillon qui ne sert à  RIEN ou presque dans l'histoire.
Pas encore au fait de cette platitude scénaristique, je commence à  jouer et découvre quelques aménagements sympas : les commandes habituelles revues et rendues plus agréables, à  peine plus complexes, des animations agréables et un niveau de difficulté plus élevé que dans les précédents opus ce qui, une fois qu'on a le tour de main, n'est pas pour déplaire.
Par contre, problème plus qu'inquiétant pour un Fire Emblem : j'ai du mal à  affecter des unités à  mes combats. Non pas qu'elles soient mauvaises ou quoi que ce soit, non. Seulement, je n'ai aucun atome crochu avec tous ces mercenaires/chevaliers/mages loyaux bons ou alors super dââârk. Très mauvais, d'autant plus que le nombre d'unités jouable a été réduit au passage sur Game Cube. L'entrée des Laguzs en scène aurait pu être intéressante s'ils n'avaient souffert d'une limitation débile : ils passent du statut d'unité surpuissante (dans leur forme animale) à  celui de personnages incapables d'attaquer (dans leur forme humaine) : lorsque l'on met au point une stratégie (enfin, en ce qui me concerne), on se passe de ce genre de plaisanteries... difficile pour un péquenot désarmé de faire face à  une charge de cavalerie lourde. On se retrouve donc avec quatre ou cinq classes de personnages, point barre. Le choc est dur, surtout après Sacred Stones qui proposait diverses évolution pour chaque unités.
Bref, je me suis attaché en tout et pour tout à  quatre unités et une seule a réussi à  me faire rire (Calill la magicienne pseudo sophistiquée). Ben oui, avoir un lien aussi fictif qu'il puisse être avec ses héros, ça compte, surtout dans un jeu où toute mort est définitive.
On voit qu'Intelligent System tente frénétiquement de sauver les meubles avec l'ajout de gadgets (une base dans laquelle les unités se reposent entre deux batailles, des armes customisables), mais tout cela n'efface pas le sentiment d'ennui qu'on éprouve dans ces grandes batailles qui se ressemblent de plus en plus, l'innovation des débuts laissant vite place à  du bourrinage en règle (j'ai gagné la dernière bataille avec trois unités...).

Fire Emblem, c'est l'épique, la grande aventure, mêlée à  des réflexions frénétiques. On a ici un volet gris et uniforme à  travers lequel je me suis hâté parce que bon, il fallait bien le finir, hein ! Alors, pour la prochaine fois, je veux bien un jeu plus moche mais qui ne me fasse pas bailler à  chaque décision à  prendre, merci bonsoir.

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and no 'green with envy' in a black and white world.