Il y a des gens qui n'apprendront jamais. Personnellement, si j'étais un être maléfique doté de pouvoirs immenses, j'aurais quand même quelques petits doute quant à mes capacités si, à chaque fois que je revenais pour plonger le monde dans les ténèèèèbres, un gusse venait me démater la tronche en quelques secondes.
Enfin, c'est peut-être pour cela que je ne m'appelle pas Dracula et que je ne suis pas l'un des méchants les plus célèbres de l'histoire du jeu vidéo (sans compter le héros d'un obscur roman pas connu). C'est pour cela que je ne suis pas le personnage central de Castlevania.
Même si la DS n'est pas particulièrement ancienne, le seigneur du Mal en est déjà à sa deuxième tentative pour faire son grand retour sur cette console. Cette fois-ci, il a choisi 1944, fin de la deuxième guerre mondiale histoire de faire chic et classe. Alors, que nous donne-t-il, ce cru 2006, Castlevania : Portrait of Ruin ? Beau bouquet conte ?
Oui oui, n'ayons pas peur du ridicule, ceci est une attaque combinée.
A TOI ! NON A TOI ! NON A TOI... A NOUS !
Comme dans certains volets de la série, la célèbre famille Belmont (chasseurs de vampires de père en fils depuis le XIe siècle, disponibles à tout heure sur numéro surtaxé), n'apparaît pas dans le casting des héros du jeu. Nous trouvons en lieu et place le jeune Johnatan Morris, censément petit fils de Quincy Morris, le personnage de Stoker. La famille Morris est liée à celle des Belmont mais a le petit désavantage de ne pas pouvoir se servir du Vampire Killer, l'arme qui fait mal à Dracula depuis bientôt un millénaire. Qu'à cela ne tienne, notre héros attend de pied ferme les goules, zombies et autres gargouilles.
A ses côtés, Charlotte Aulin, magicienne de son état, elle-même apparentée à la lignée Belnades, de célèbres sorcières dont le passe-temps favori est d'aider les Belmont. Ce sont donc deux héros qui vont se lancer cette fois-ci dans l'exploration du château de Dracula... Vers les Ténèbres et au-delà .
Au-delà oui... car on se rend très vite compte que le château a été honteusement squatté par un vampire artiste peintre, Brauner, et ses deux filles. Brauner n'aime rien temps que de créer des tableaux vivants, des mondes parallèles dans lesquels Johnatan et Charlotte vont devoir s'engouffrer s'ils espèrent pouvoir progresser jusqu'au seigneur noir en personne.
Voilà pour les nouveautés, en gros. Exit Soma et ses pouvoirs liés aux âmes des monstres. On côntrole simultanément deux personnages, un guerrier classique et une sorcière. Une très grande liberté est laissée au joueur à ce niveau. On peut choisir de jouer avec l'un ou l'autre personnage en solo, de laisser l'AI contrôler l'un des deux ou bien de faire intervenir le partenaire pour des attaques bien précises. Le système est simple, bien pensé et rafraichissant, d'autant plus que, si certains passages sont plus aisés à négocier avec l'un ou l'autre des personnages, il est tout à fait possible de s'en tenir à un seul.
Non, Ayami Kojima n'est toujours pas de retour...
L'idée des portraits, assez grosse il faut bien le dire, permet à Konami de renouveler un peu les environnements dans lequel le joueur tatannera du monstre. On passe d'ambiances victoriennes aux sables d'Egypte en passant par un cirque complètement destructuré, le tout agrémenté bien sûr de retours dans le splendide château de Vlad Dracul.
MISS AULIN... WE'RE NEEDED
Beaucoup de gens en effets habitent Castlevania dans Portrait of Ruin dont tous ne sont pas maléfiques : à preuve Wind, fantôme mystérieux, qui fournira conseils et objets magiques à Johnatan et Charlotte pour peu que ceux-ci complètent quelques quêtes relativement simples (tuer certains monstres, trouver des objets, etc).
Si les obstacles que rencontreront les héros seront nombreux, les moyens de les supprimer ne le sont pas moins. Peu de Castlevania possèdent en effet tant de possibilités : l'utilisation simultanée des deux personnages permet de mettre en place multiples stratégies vicieuses, Johnatan peut utiliser autant d'armes qu'Alucard, dans Symphony of the Night et le grimoire de Charlotte atteindra très vite les proportions d'un dictionnaire. C'est en fait sur cette surenchère que mise Portrait of Ruin : le jeu est en effet assez court (je l'ai fini en six heures sans chercher à tout trouver, mais sans me presser non plus), mais on éprouve un grand plaisir à trouver "l"'objet qui nous manquait, la nouvelle arme à la forme bizarre ou la pièce cachée par un mur factice.
Lesdites phases d'exploration sont rythmées par des combats contre des boss méchants tout plein qui font souvent grimper votre adrénaline : mention spéciale à l'un deux, qui prendra possession de Johnatan, l'opposant à Charlotte. La difficulté est plus élevée que dans Dawn of Sorrow (ce qui ne veut pas dire grand chose), et, pour un joueur moyen, se révèle parfaitement dosée : on est sans cesse sur les nerfs, sans jamais se trouver frustré.
SEUL LE VOYAGE COMPTE...
Une fois de plus, la fin de Castlevania : Portrait of Ruin n'en n'estpas vraiment une : finir le jeu (avec la bonne fin) débloque pléthore de modes bonus : vous pouvez ainsi parcourir le château aux commandes de personnages cachés (dont un joli clin d'oeil, dommage que le scénario n'ait pas suivi), jouer en mode coopératif en passant par la fonction Wi-Fi de la DS, vendre à d'autres joueurs vos fonds de tiroirs, etc...
D'un point de vue technique, la réalisation est propre, à défaut d'être splendide. Il est dommage que, à l'inverse des compositeurs musicaux, vraiment inspirés, les graphistes n'aient pas tenté de donner un rendu un peu original au château du maître des vampires, on aurait gagné en ambiance...
Pour le reste, ce Portrait of Ruin est un jeu très très amusant. Super fun si on me passe l'expression. Que ce soit dans la découverte et l'évolution de nouvelles armes, dans la vision de séquences animées tellement clichées que l'on y croit ou dans les sueurs que l'on se prend dans certains niveaux (oui, la tour de l'Horloge est là , oui oui)...
En ce qui concerne le débat Portrait of Ruin meilleur que Symphony of The Night, je ne saurais répondre, car je n'aime pas Symphony of the Night. Une chose est sûre : Portrait of Ruin fait tranquillement progresser Castlevania dans son orientation de ces dernières années sur consoles portables : des jeux vastes, amusants, colorés, malgré leur contexte glauque... Bref, des jeux AMUSANTS !
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