Une haute fréquence de combats, cela a déjà été tenté en littérature et réussi, ma foi (à ce sujet, se référer, en science-fiction, certains écrits de Van Vogt ; en fantasy, du George R.R. Martin). Mais rien d'aussi énorme que la déprimante succession d'affrontements identiques des RPGs, j'avoue.
Ce que l'on peut substituer à la violence ? Les autres ingrédients habituels dans diverses aventures, à savoir le simple plaisir de l'exploration, les énigmes ou les épreuves (le risque, en somme), amenés en plus grande quantité. Là encore, il y a eu des essais transformés en la matière.
Je peux citer, notamment,
"Shadow of Memories", un jeu au déroulement dynamique, mais où jamais le héros ne fait usage même de ses poings pour parvenir à résoudre ses problèmes. À l'époque, je commentais :
Raphaël a écrit:
Mais la raison pour laquelle je l'apprécie le plus est que malgré la violence de certains évènements présentés, Eike Kusch (et donc le joueur) ne recourt jamais à la moindre rudesse pour atteindre ses objectifs. Il est certes manipulé, mais il résout les problèmes par ruse et gentillesse... un peu de finesse dans un monde de brutes.
D'ailleurs, il me semble que cette perle (qui n'est jamais qu'un point'n'click additionné d'une jouabilité directe et d'un compte à rebours), ton frère ou toi, ou vous deux, l'avez découverte ? !
Dans "L'odyssée d'Abe", notre jovial Mudokon n'emploie jamais une arme ni même ses propres poings, la violence n'intervient que par l'intermédiaire des pièges et des Sligs (qui sont certes parfois les agents du héros). L'aspect foncièrement sadique et pathétique des trépas d'Abe sert d'élément défoulant, substitut aux massacres usuels.
"Project Zero" force sur l'élément stress et invente un remplaçant sympathique aux tromblons et épées, l'appareil photo qui capture les spectres.
Le contexte épique complique les choses, sans pour autant acculer les concepteurs de jeux vidéos à la violence. Mais pour ma part, avec une grande aventure de
fantasy, il me semble préférable de se diriger vers une raréfaction des affrontements plutôt que l'élimination de toute baston.