Wow.
Je sais pas par où commencer. Tu es au courant que les blocages sont votés par les AG qui, jusqu'à preuve du contraire, sont composées d'étudiants de la fac concernée ? A partir de là , c'est sûr qu'il faut aller aux AG et voter, surtout si on n'est pas d'accord. Petite leçon de démocratie de base : on se plie au choix de la majorité, que ça nous plaise ou non. Il est aussi stupide de s'y opposer par la force que de lancer un attentat contre le palais de l'Elysée, même si l'on est persuadé d'être investi d'une mission divine (ou pas).
Pour ce qui est du parallèle avec la grève des transports en commun, il s'agit avant tout d'un hasard du calendrier, en fait, dont le principal responsable est l'individu qui veut gérer tous les dossiers à la fois lui-même tout seul (je ne nommerai personne). Mais en dehors de toute considération sur la loi LRU, tu reconnaîtras tout de même que la méthode utilisée par Monsieur Pomerol est largement condamnable.
Bon, maintenant, sur le fond, je me suis légèrement emporté tout à l'heure devant l'attitude de ce brave homme (hum...) Je reconnais qu'il y a des bons points dans cette loi, à commencer par le point le plus important que je ne renie pas, bien au contraire : l'autonomie budgétaire ainsi que le contrôle sur le parc immobilier. Pour ce qui est du financement par des boîtes... On me dira que l'université américaine s'en sort bien mieux avec. C'est vrai, mais il est vrai aussi que des entreprises américaines comme Microsoft, IBM, Apple ou Google ont une culture universitaire bien plus ancrée que des boîtes françaises comme Total ou ELF dont les cadres sont diplômés principalement de grandes écoles alors qu'ils n'ont pas toujours une qualification supérieure à un diplômé de Master, loin de là (je le sais, j'ai fait les deux). D'autre part, aux States, un étudiant en psycho pourra devenir DRH, en France, c'est l'ANPE direct en raison de cette mentalité franchouillarde de merde qui consiste à donner avant tout un poste à celui qui a le plus de copains. Notez qu'à Polytechnique, on surnomme ce système affectueusement "la mafia".
Pour le reste, la réforme du CA est une vaste blague, ils auraient pu supprimer carrément la représentation des étudiants et du personnel ATOSS. Et pourtant, il suffirait de peu pour restaurer une équité au sein du Conseil : que les étudiants et ATOSS puissent constituer une minorité de blocage pour l'élection du président, par exemple. Quant à l'introduction d'un chef d'entreprise au CA, nommé par le président de surcroît... Je maintiens qu'un PDG n'a absolument rien à foutre dans une université, il y a les forums entreprises pour leur visibilité, déjà , c'est amplement suffisant. Ceci dit, l'introduction de représentants des collectivités locales, et de la région en particulier, est une bonne chose. Pour ce qui est du tutorat et aide-bibliothèques, ils vont vite se transformer en corvées sous-payées semi-obligatoires pour les étudiants boursiers.
Dernier point d'importance, le conseil d'orientation en première année que la loi définit ainsi :
Citer:
« Tout candidat est libre de s'inscrire dans l'établissement de son choix, sous réserve d’avoir préalablement sollicité une préinscription de façon qu’il puisse bénéficier du dispositif d’information et d’orientation dudit établissement. Il doit pouvoir, s'il le désire, être inscrit en fonction des formations existantes lors de cette inscription dans un établissement ayant son siège dans le ressort de l'académie où il a obtenu le baccalauréat ou son équivalent ou dans l'académie où est située sa résidence. Lorsque l'effectif des candidatures excède les capacités
d'accueil d'un établissement, constatées par l'autorité administrative, les inscriptions sont prononcées, après avis du président de cet établissement, par le recteur chancelier, selon la réglementation établie par le ministre chargé de l'enseignement supérieur, en fonction du
domicile, de la situation de famille du candidat et des préférences exprimées par celui-ci. »
... Et dont l'interprétation peut être très large. S'agit-il d'obliger les étudiants à suivre une formation plutôt qu'une autre ? Quoi qu'il en soit, il est certain qu'une présentation organisée par une université autonome de ses moyens aura plutôt intérêt à subtilement mettre en valeur les filières les plus rentables de ladit université au détriment des autres qui finiront par fermer manque d'étudiants.
Enfin, bref, si le gouvernement avait accepté de négocier à la base et d'entendre toutes les parties prenantes, on n'en serait pas là . =/