Bon, recadrage du sujet. Je fais un double message, mais je ne me vois pas fusionner cette nouvelle missive avec l'ancienne qui se contente d'expliciter mon opinion sur des points divergents.
Evangelion "objectivement" (hahaha).
Naturellement, je n'attends que la correction de points erronés, et des suggestions d'éléments à ajouter...
Rigueur graphique et qualité d'animation
- Sur vingt-huit épisodes :
* Vingt-deux sont bien au-delà des normes de rigueur graphique et de qualité d'animation,
* Deux ont établi de nouveaux standards à ce niveau (le 25' et le 26', alias le film, splendeur graphique rarement égalée à ce jour, avec entre autres un usage judicieux de l'infographie),
* Deux ne sont, essentiellement, pas de l'animation, mais des montages de dessins (le 25 et le 26),
* Deux sont sous-traités avec des dessins un brin ratés (l'épisode 6,
avec ses grandes oreilles et ses yeux gigantesques, et l'épisode 11, avec ses crânes déformés et ses mentons en lames de rasoir).
- La réutilisation des cellulos est réduite à néant, "Evangelion" est célèbre pour n'y avoir quasiment pas eu recours (la plus fameuse exception à cette règle constituant l'Eva-03).
- De nombreuses scènes ont été révisées, entièrement recrées ou ajoutées.
Circonstances de création
- Idée originale de Sega.
- Lancement du manga peu avant la série animée.
- Modification du scénario en cours de réalisation ; révision de moult concepts et objectifs de la série.
- Disparition de nombreuses scènes d'action devenues légendaires comme la bataille aérienne.
- Réduction exponentielle du budget.
- Abandon de l'équipe par divers membres ; la série a été achevée sur les genoux.
- Foudres de la censure pour les derniers épisodes.
Expérimentation
- Première série à accorder une place prépondérante aux images réelles filmées pour l'occasion. À ce niveau, le réalisateur s'inspire quelque peu du final de "Ideon : Invoke", entre autres, mais l'utilisation de vidéos était, dans ce dernier, peu notable, abstraite et faite en une minute...
- Première série dont les "méchas" soient véritablement des organismes vivants (si l'on excepte les choses de "Aura Battler Dunbine" dont le statut de bestioles n'avait aucun impact sur l'histoire comme sur l'univers).
- Première série dont la qualité d'animation égale celle d'une OAV. Quand on parle de nouveaux standards de qualité...
Impact et influences
- Au niveau de la conception des "machines", "Evangelion" a signé la quasi-fin des robots géants tout carrés. Les armures sont encore de mise, mais il était désormais possible d'envisager harmonie, souplesse, célérité.
- Innombrables lettres de menaces reçues par Anno et ses amies (certaines seront intégrées aux images subliminales du film "The End of Evangelion").
- "Neon Genesis Evangelion" serait le seul exemple d'une série de méchas dont les figurines des personnages se vendent mieux que celles des robots.
- C'est aussi l'un des plus grands succès du marché japonais en termes de produit dérivés ; un engouement sans précédent a secoué le pays, à l'époque. Filon que la Gainax exploita jusqu'à la lie : innombrables furent les jouets de qualité douteuse, les garage kits, les stores, les figures taille réelle, les mangas, les jeux vidéos (une trentaine à ce jour), les simulations de drague, les poupées gonflables, et n'oublions pas les lignes spéciales hentaï comme "ShitoXXX"...
- "Evangelion" a ouvert la voie à "Serial Experiment Lain", "Utena" et de nombreux autres animés qui n'auraient tout simplement pu exister sous leur forme actuelle sans cette brèche "d'animation d'auteurs" dans l'industrie des séries.
Récompenses
- Prix de la Meilleure Série - Animé Grand Prix (Japon)
- Meilleur Animé Jamais Réalisé (États-Unis, 2004)
- Prix du Jury - Festival de Kobé (Japon, 1997)
Avenir
- Nouveau titre pour la série d'origine, "Old Century Evangelion".
- Développement d'une réinterprétation complète de l'oeuvre assortie d'une séquelle, "Rebuild of Evangelion".
- Développement d'une adaptation cinématographique, Weta Workshop à la conception graphique.
À un niveau formel, "Neon Genesis Evangelion", c'est quand même pas mal gaulé.
Le côté psychologico-philosophique peut ennuyer à l'extrême ou on peut le voir comme un miroir aux alouettes, certes.