La réclame et le téléphone arabe de ce film ont été faits en grande partie sur le statut de "film historique djeunz et cul", au carrefour entre "Les liaisons dangereuses" et "Shaitan". Ouah, un long métrage branché qui déménage, quoi !
Cette idée incroyable, qui a de quoi faire redouter le pire nanar mais a sans doute été lancé comme un quasi-buzz pour que le film puisse se défendre au tiroir-caisse en cette période de joyaux du cinéma d'exploitation, ne tient pas deux secondes une fois assis dans la salle. Le générique d'ouverture, avec une musique jeune et dynamique mais des images qui ne le sont assurément pas, annonce la couleur : oui, il y aura des tubes modernes dans le film. Par contre, pour ce qui est du montage épileptique, par exemple, on peut toujours courir... et c'est tant mieux !
S'il se vêt de quelques artifices "branchés", comme on l'a déjà dit, et de quelques systèmes de mise en scène tenant davantage du sitcom que du film historique, le long métrage est tout à fait classique, voire académique, dans son déroulement. J'irai même jusqu'à dire qu'en plusieurs points, il s'allonge considérablement, effleurant tous les risques d'un film dont l'un des thèmes principaux est bel et bien l'ennui...
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Beau travail sur les costumes, pas toujours respectueux des normes de l'époque, mais qui matérialisent merveilleusement le faste et la décadence, sans jamais cesser d'être élégants.[/center]
L'oeuvre repose grandement sur les épaules de son interprète principal, Kirsten Dunst dans le rôle-titre. Pur bonheur, elle est habitée par son rôle et le tien au sein d'un film plus mécanique qu'autre chose dans son fonctionnement.
[spoiler]"Marie Antoinette" est une petite machine bien huilée, qui avance inexorablement vers son objectif ; si cette histoire est au départ chargée de gags débiles (mais qui font toujours mouche, mention spéciale au chien abominable), au point que l'on pourrait croire à une comédie, ils se raréfient progressivement jusqu'à un dénouement d'une froideur exemplaire.[/spoiler]
Quant aux abus de Marie-Antoinette tant étalés dans la bande-annonce, ils tiennent une place bien faible dans le film, qui semble désireux de placer le public en porte-à -faux avec ses propres attentes.