Microsoft et l'empire informatique à tout prix.
La X-Box 360 va voir sa main-mise limitée par trois facteurs cruciaux, comme son prédécesseur :
1) Le capital "non-sympathie" de Microsoft. Je rappelerai que dans un film de James Bond qui commence à dater et dont j'ai oublié le titre, on voyait déjà une caricature de Bill Gates qui contrôlait l'informatique comme les médias et tirait ainsi les ficelles du globe terrestre. Billou a beau prendre l'air bonhomme, il demeure pour beaucoup un symbole de monopole informatique (et, par extension prévisionnelle, de totalitarisme de la culture et de l'information).
2) La fonction de la machine, trop proche de celle d'un ordinateur. S'il est vrai que les consoles, ces derniers temps, multiplient les fonctionnalités, la première X-Box allait déjà trop loin sur ce chemin, avec un beau disque dur qui ne servait à rien (ou plutôt qui servait trop).
3) De loin le plus important : le Japon, pays phare des jeux vidéos, est extrêmement protectionniste vis-à -vis de ses entreprises. Il n'a aucunement soutenu la tentative d'implantation d'un parc de jeux X-Box et pour cette raison, la console s'est trouvée victime d'une pénurie de produits fédérateurs. Microsoft aura eu beau donner à ce support une orientation comics/manga très "branchée", les Nippons ne sont pas tombés dans le panneau. Il n'y a aucune raison de penser que le schéma ne se reproduira pas cette fois.
Il convient de considérer que si la X-Box 360 va sans doute faire un léger four commercial comparée à ses concurrentes, elle ne sera jamais retirée de la vente : déjà , pour la première version de la console, Microsoft avait sacrifié des sommes considérables afin d'écouler à perte son petit bijou noir et vert. Là encore, il n'y a aucune raison de supposer que l'histoire ne va pas se répéter.
Cela dit, il convient de prendre en compte le facteur temporel : la X-Box 360 a devancé de très loin les consoles concurrentes. On sait que cela n'a point servi la Dreamcast, mais si Sega était un milliard de fois plus "artistique" dans sa vision que Microsoft, il n'avait pas son envergure financière.
Sony, le changement dans la continuité ?
On n'attend pas de grosses nouveautés du côté de Sony, le géant spécialiste de la non-prise de risques. En installant à chaque fois ses parcs de consoles avec une stratégie aussi habile que rapide, il a jadis offert à moult développeurs un support de choix pour multiplier les innovations et les excentricités ("Kurushi", "Kula World", "Devil Dice", trois exemples simples de titres "conceptuels" sur la toute première Playstation). Il bénéficie du soutien de nombreux studios, aussi, une fois de plus, il devrait tirer son épingle du jeu.
Nintendo : ho, ho, c'est le Père Noël !
La tactique de Nintendo n'a jamais été aussi étudiée que celle de ses concurrents : avec une fraîcheur et une vitalité déconcertante, il fonce toujours tête baissée dans la bataille, certain de la justesse de ses partis pris. On sait que cela l'a desservi par le passé, notamment avec l'échec Nintendo 64, console qui jusqu'au bout sera restée dans l'ombre de la Playstation, le monstre naissant de son ancien allié devenu rival. La GameCube a rappelé que Nintendo fut le premier à créer une console japonaise, qu'il dama le pion à Atari qui lui avait claqué la porte au nez et qu'il s'imposa des années durant face à Sega.
Son blason redoré, que restait-il d'autre à faire à Nintendo que de se lancer dans une nouvelle innovation moins risquée qu'elle n'en a l'air ? C'est chose faite avec la Revolution, console effectivement révolutionnaire dans le concept : manettes en pièces détachées qui peuvent être assemblées au gré du joueur selon une multitude de combinaison (interface modulable !) et rétro-compatibilité gigantesque, le constructeur ayant décidé de retourner le phénomène de l'émulation des anciennes consoles en sa faveur !
_________________ 
|