Voilà , j'ai été le voir hier, voici mon avis.
OH OUI !
Peter s'est fait plaisir, et on lui a donné les moyens de le faire. Bref, il nous a sorti la version longue du premier coup: trois heures, qu'on ne voit presque pas passer. Je dis "presque pas", car ne connaissant pas la version d'origine, il se peut que certaines longueurs soient dues à la volonté de rendre hommage à l'original. Je retiendrais pour ma part quelques scènes qui auraient pû sauter au montage. Mais à part ce menu détail tout à fait pardonnable, je ne me suis pas du tout ennuyé.
Le seul truc qui m'ai fais chier, c'est la grosse vache qui riait comme une dinde là ou c'était pas drôle du tout, et l'autre con qui a décidé de se taper toute la rangée pour aller pisser et qui a trouvé moyen de se vautrer sur le manteau de ma copine.
L'esthétique du film, premièrement, est hallucinante. TOUT est travaillé avec une minucie à la LOTR. Les décors, les costumes, les détails d'animation, etc. Du grand art, on se retrouve transporté dans l'aventure avec les acteurs en un clin d'oeil.
Ces derniers sont parfaits. A commencer par Naomi Watts, que je ne connaissais pas aussi bouleversante. Elle crève l'écran avec Kong. Jack Black lui aussi est surprenant en réalisateur véreux et salaud pathétique, on s'y attacherait presque. Mais ma palme revient à Adrien Brody et Andy Serkis. Respectivement Jack Driscoll et Kong/Lumpy. Oui, Serkis, comme dans le seigneur des anneaux, tient deux rôles: l'un numérique, Kong, l'autre en chair et en os, Lumpy (on retiendra tous son combat désemparé contre les zizis démoniaques, sic).
Kong n'a plus rien d'un "monstre humanisé" comme on nous a souvent laissé croire avec les deux premiers films. Il reste un gorille sauvage du début jusqu'à la fin. Ne vous attendez donc pas à ce qu'il serve de faux sèche cheveux à Ann comme dans le second remake des années 70, non, tout reste absolument "crédible" pour son personnage, mis à part ses neuf mètres de haut. La recherche comportementale de l'animal est terriblement soignée, et on ne se doute pas une seconde que c'est Andy Serkis (Gollum) qui une fois de plus a donné vie au singe géant. Je retiendrais une scène, surprenante, celle ou Kong a enfin retrouvé Ann Darrow à New York, et l'emmène dans Central Park sur un lac gelé. Poignant.
Les effets spéciaux de la Weta font mouche, et ils nous livrent des scénes d'action à vous couper le souffle. Kong vs les trois pseudos TRex, la débandade des apatosaurus, les pseudos deinonychus/raptor, les crocodiles moches, les insectes et phallus démoniaques (je vous laisse la surprise) et tous leurs petits copains moustiques volants (qu'Andy Serkis en Lumpy, cuisinier mal léché du bateau, attaque à la poèle puis à la mitrailleuse voyant que l'effet premier était quasi nul).
Tous les monstres sont réussis. Ce sont tous des aberrations de la nature, rien à voir avec des animaux crédibles, ou des dinosaures Jurassic Parkiens. Non, là , ils ont les dents de travers, des têtes disproportionnées, des bosses, des difformités, et ils foutent les jetons. Mais en définitive, ce qui fait le plus peur dans ce film: c'est l'homme. En particulier les indigènes de l'île du crâne: flippants. Puis on se surprend une fois de plus à craindre la connerie humaine, l'avarice, la folie destructrice, et on s'imagine vivant avec Kong au milieu de ce monde perdu. On est piégé avec lui, on maudit ses assaillants, on attend qu'une chose: c'est qu'il se barre de l'Alabama Theater (admirablement reconstitué) en écrasant le plus de crétins possible et retourne sur son île. Mais vous connaissez (presque) tous la fin...
Comme l'a dit Jackson: "Ce n'est pas Kong qui vient à New York, c'est New York qui vient à Kong."
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