12:00
Je foot, et plus généralement le sport, je n'aime pas. Pourquoi ? Parce que :
1/ C'est la marque d'un manque total d'imagination. On pourrait nous pondre de superbes Battle-Royale-like télévisés, avec plein de rebondissements, d'innatendus, de changements de règles.... Mais le cerveau du supporter moyen n'aime pas cette "complexité", il préfère s'enfermer dans de petites règles strictes pour être
sûr de maîtriser
parfaitement ces mêmes petites règles étriquées - et, par-delà , acquerir le sentiment de "maîtriser" l'univers du foot/sport. C'est bien ce qui sépare l'homme de lettre (- qui aime l'impétueuse diversité) du supporter (- qui lui prèfère la commode simplicité).
2/ Il n'est de statut plus ammoindrissant que celui de supporter. Car, au fond, en quoi consiste l'acte de "supporter", sinon à se concentrer très fort devant son poste en espérant influer
psychiquement sur le déroulement du match ? Le supporter, c'est l'impuissance personnifiée - chose intolérable pour tout être qui se respecte. Ajoutez à cela le manque d'intérêt sus-cité, et vous obtenez le même abrutissement euphorique qui survient lorsque l'on
regarde quelqu'un jouer à Tetris. Regarder du foot/sport ne peut rien apporter, et ne sait en revanche que nuire. On peut y voire une sorte de "philosophie du renoncement", qui consiste à
accepter sereinement que rien ne dépende plus de nous.
3/ Par-dessus tout, le foot/sport est la doctrine de *celui qui
décide de se faire jouir*. Au lieu de se complaire dans une saine impartialité, le supporter va s'identifier *délibérément* à une "Equipe de France" (bien qu'il n'ait avec elle d'autre lien qu'une brumeuse nationalité - c'est dire si cela est arbitraire !), et éprouvera satisfaction pour ses victoire, déceptions pour ses échecs. Rien de plus artificiel, de plus dépourvu de sens que la connivence entre le "supporter" et son "équipe"... mais, hélas, ce n'est pas de
sens dont les gens d'aujourd'hui ont faim.
